samedi 16 décembre 2017

Sur le Pape, les Évêques Argentins
et la signification de « l'autorité magistérielle »


Par: Phil Lawler

Phil Lawler a été journaliste Catholique depuis plus de 30 ans. Il a édité plusieurs revues Catholiques et écrit huit livres. Fondateur de World Catholic News, il est le directeur des nouvelles et analyste en chef à CatholicCulture.org.

SOURCE : Catholic Culture
Le 15 décembre 2017


Plusieurs lecteurs nous ont écrit ces derniers jours pour se demander pourquoi ce site n'a offert aucun commentaire éditorial sur l'annonce par le Vatican que la lettre du Pape aux Évêques Argentins sur la mise en œuvre d'Amoris Laetitia qui devrait être considérée comme un enseignement magistériel. Deux ou trois lecteurs, en allant plus loin, se sont plaints que nous ayons donné peu d'attention à une nouvelle d'une importance énorme.

Bien que je comprenne les préoccupations de ces lecteurs, je ne suis pas d'accord. Je n'ai pas et je ne vois toujours pas cette histoire comme particulièrement importante. L'apparition de la lettre du Pape dans Acta Apostolicae Sedis ou l'annonce par le Cardinal Parolin que la déclaration du Pape était magistérielle n'ont pas beaucoup changé de choses. Je dis cela pour trois raisons :

Premièrement, une lettre privée du Pape ne peut pas être vue au même niveau qu'un document papal officiel, même si cette lettre est rendue publique plus tard. Dans la mesure où le Pape François a fait une déclaration magistérielle sur le Mariage, il l'a fait dans Amoris Laetitia. Gardez à l'esprit que la vague d'intérêt dans la lettre aux Évêques Argentins implique l'interprétation de cette Exhortation apostolique — c'est-à-dire, la bonne compréhension d'une déclaration papale qui a déjà été faite. Et Amoris Laetitia a certainement reçu beaucoup de couverture sur ce site.

Deuxièmement, l'aspect le plus controversé d'Amoris Laetitia est la suggestion — une suggestion, pas une déclaration claire — que les Catholiques divorcés et remariés peuvent, dans certaines circonstances, recevoir l'Eucharistie sans s'engager à vivre dans l'abstinence. Comme l'a expliqué Ed Peter, expert en Droit Canonique, le Code de Droit Canonique ( spécifiquement le Canon 915 ) exige que les prêtres refusent la Communion aux Catholiques dans ces circonstances. Personne ne conteste l'autorité du Pape François pour changer la loi canonique, mais il n'a pas changé le Canon 915, et ainsi il reste en vigueur, avec sa propre « autorité magistérielle ».

Troisièmement, le Pontife Romain peut parler avec autorité sur les questions de Foi et de morale, mais il ne peut pas passer outre les lois de la logique. Dans sa lettre aux Évêques Argentins, applaudissant leur compréhension de son Exhortation apostolique, le Pape François a déclaré : « Il n'y a pas d'autres interprétations ». Mais il y a d'autres interprétations. Certains Évêques disent qu'Amoris Laetitia soutient l'enseignement Traditionnel de l'Église ; d'autres disent que le document change ces enseignements. Ces interprétations sont incompatibles. Le document des Évêques Argentins, comme l'Exhortation apostolique du Pape, laisse sans réponse des questions cruciales. Jusqu'à ce que ces questions reçoivent une réponse claire, rien n'est accompli par l'affirmation que la confusion régnante a une « autorité magistérielle ».

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