samedi 16 décembre 2017

Le Pape dictateur
Un appel à l'opposition hiérarchique

À ce stade, continuer à plaider pour une « clarification » Bergoglienne
ne peut que donner lieu à une impression d'hypocrisie



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : The Remnant
Le 15 décembre 2017

« Quand le berger devient un loup, le premier devoir du troupeau est de se défendre. Les vrais enfants de la Sainte Église, dans ces moments-là, sont ceux qui marchent à la lumière de leur Baptême, pas les lâches qui, sous le prétexte spécieux de la soumission aux puissances, retardent leur opposition à l'ennemi dans l'espoir de recevoir des instructions qui ne sont ni nécessaires ni souhaitables ».

Dom Prosper Guéranger
L'Année liturgique , vol. IV

« Nous vous avons choisi pour faire des réformes, pas pour tout casser ! » C’est cela qui a été rapporté que le Cardinal Leonardi Sandri, un Argentin et un partisan du Pape François lors du Conclave de 2013, a crié au Pape François à huis clos au Vatican. Sandri serait l'un des nombreux partisans Bergogliens du Conclave, qui connaîtraient maintenant des « remords d'acheteur » comme l'a récemment documenté le best-seller explosif The Dictator Pope [ Le Pape Dictateur ].

De ce livre, pas moins que Robert Royal — signalant une inquiétude grandissante à propos de la débâcle Bergoglienne dans le courant Catholique — a écrit : « Environ 90% des descriptions dans ce livre sont tout simplement irréfutables et ne peuvent que clarifier qui est François et de quoi il parle ».

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Et l'image qui émerge clairement du livre Le Pape Dictateur, comme le rapporte Life Site News , est celle d'un « dictateur avide de pouvoir, manipulateur, qui a célébré l'abdication de Benoît XVI » parce qu'il savait ce que cela signifiait : à savoir que le plan pour lui donner les clés de Pierre en 2005 verrait enfin le jour en 2013.

François, écrit Royal, « a peu de considérations pour les procédures établies, pour les précédents, et même pour les structures juridiques au sein de l’Eglise .... Quand le chef de l'Église lui-même ne se sent pas très lié par la Tradition ou les lois impartiales dont il a hérité, quoi alors ? » Le Pape Dictateur se sent même libre d'exiger que la Prière du Seigneur soit changée pour refléter son insatisfaction à l'égard des paroles de Dieu : « Et ne nous laisse pas succomber dans la tentation [ et ne nos inducas in tentationem ], » que François a décidé, après 2000 ans, être une « mauvaise traduction ». Apparemment perdu chez François, étant donné le mélange désordonné de miettes qu'il a lues et qui constitue sa théologie, est la distinction entre le péché, un acte coupable, et la tentation, qui découle de la concupiscence ou de ce que Saint Thomas a appelé les fomes, ou l'inclination charnelle au péché, que la grâce nous permet de contrôler par la règle de la raison sur les passions.

Mais maintenant nous sommes témoins du pire acte de tyrannie de toute l'histoire de la papauté. L'Église a vu un certain nombre de Papes abuser de leur pouvoir, Alexandre VI étant l'exemple le plus connu. Mais jamais, avant François, il n'y a eu un Pape qui ait osé tyranniser le Magistère lui-même en essayant de le plier à ses opinions personnelles errantes. Par sa publication dans les Acta Apostolicae Sedis (AAS), François a officiellement déclaré que le « Magistère authentique » comprend les Directives des Évêques de Buenos Aires pour la mise en œuvre du Chapitre 8 d’Amoris Laetitia (AL), qu'il a expressément approuvé dans sa lettre comme la seule interprétation correcte de sa volonté. Les directives ont été publiées dans l'AAS avec la missive privée de François, qui est soudainement déclarée être « une lettre apostolique ».

Le récit normaliste vient d'être dépouillé de tout argument coloriable selon lequel rien n'est trop terriblement mauvais avec ce pontificat. Nous sommes maintenant censés croire que le « Magistère authentique », c'est-à-dire simplement et uniquement Amoris Laetitia, enseigne ce que les directives déclarent de façon absurde, uniquement en s'appuyant sur Amoris Laetitia :

« Quand les circonstances concrètes d'un couple le rendent possible, surtout quand les deux sont des Chrétiens avec un parcours de foi, on peut proposer qu'ils s'engagent à vivre dans la continence... »

« Dans d'autres circonstances plus complexes, et lorsqu'il n'est pas possible d'obtenir une déclaration de nullité, l'option susmentionnée peut, en fait, ne pas être viable. Néanmoins, il est également possible d'entreprendre un parcours de discernement .... Si quelqu’un arrive à la reconnaissance que, dans un cas concret, il y a des limitations qui diminuent la responsabilité et la culpabilité ( voir 301-302 ), en particulier quand une personne juge qu'il tomberait dans une faute subséquente en nuisant aux enfants de la nouvelle union, Amoris Laetitia ouvre la possibilité d'accéder aux Sacrements de la Réconciliation et de l'Eucharistie ( voir notes 336 et 351 ) ».

Comme l'a voulu François, le « Magistère authentique » vient catégoriquement de se contredire pour la première fois en deux millénaires :

  • L'admission des adultères publics en « seconds mariages » à la Sainte Communion, que Jean-Paul II, selon toute la Tradition, appelait « intrinsèquement impossible » compte tenu de leur état objectif dans la vie, est maintenant jugée possible selon les circonstances, c'est-à-dire l'éthique de situation appliquée aux violations du sixième commandement.

  • L'exigence que les personnes engagées dans de telles unions s'engagent à vivre dans la continence avant de pouvoir être absoutes et prendre part au Saint Sacrement — une norme morale contraignante « sans exception » parce qu'elle est enracinée dans la Loi Divine — est soudainement rétrogradée à une simple « proposition » qui ne peut pas être « faisable » ou « viable » dans « les circonstances concrètes du couple ».

  • Une nullité valide d'un mariage vraiment invalide, condition sine qua non pour entrer en relation conjugale avec un autre prétendu conjoint, est maintenant dispensée dans « des circonstances plus complexes ... quand il n'est pas possible d'obtenir une déclaration de nullité », la façon d'être ouvert au divorce de facto dans l'Église Catholique.

  • Le slogan dénué de sens du « parcours de discernement » cache une autorisation pure pour la tolérance officielle des relations sexuelles adultères dans la vie sacramentelle de l'Église.

  • Pas moins qu'un Pontife Romain prête son nom à l’affirmation scandaleuse que les enfants issus d'une relation adultère, allègrement appelée « nouvelle union », pourraient être « nuis » si les partenaires adultères devaient cesser leur adultère pour être absous et recevoir la Sainte Communion, évidemment parce que la « nouvelle union » se dissoudrait sans relations sexuelles adultères et il pourrait y avoir un second divorce !

  • L'enseignement contraire de Jean-Paul II , de Benoît XVI , du Code de Droit Canonique , du Catéchisme de l'Église Catholique et de tout le Magistère de 2 000 ans sont prétendument abrogés, ou au moins oblitérés, par la simple volonté de François, qui sans scrupule en effet applique habilement l'étiquette « Magistère authentique » à ses nouveautés dans un faux exercice de l'autorité enseignante de l'Église dans le but évident de tenter de faire taire toute opposition à son abus intolérable de l’Office Pétrinien.

  • Il y a dix-sept ans, sous le règne de Jean-Paul II, le Conseil Pontifical pour l'Interprétation des Textes Législatifs a réaffirmé la vérité immuable du Canon 915, qui interdit l’administration de la Sainte Communion à ceux « qui persistent obstinément dans un péché grave et manifeste ». Cette interdiction, a déclaré le Conseil Pontifical, s'applique aux divorcés et « remariés » non pas en vertu d'une simple loi disciplinaire sujette à révocation ou modification, mais plutôt « Est dérivée de la Loi Divine et transcende le domaine des lois ecclésiastiques positives ; [et] ces dernières ne peuvent pas introduire des changements législatifs qui s'opposeraient à la Doctrine de l'Église ».

    François, cependant, a prétendu ne rien faire de moins que d’inventer des exceptions à la Loi Divine qui s'opposent à la Doctrine de l'Église. La tentative est nulle, bien sûr, et l'appellation « Magistère authentique » est frauduleuse. Mais les conséquences de ce Pape jouant avec la fonction d'enseignement de l'Église pour avancer des notions théologiques à moitié cuites, comme le « discernement » ( un terme qu'il emprunte à Saint Ignace de Loyola mais le dépouille de sa signification originale ) sont catastrophiques.

    Au cours de l'année écoulée, le Cardinal Burke et quelques autres membres de la hiérarchie ont demandé à François de « clarifier » son intention concernant Amoris Laetitia. Cette clarification a maintenant été donnée : François a l’intention, si cela était possible, de changer l'enseignement immuable de l'Église en ce qui concerne une norme morale irrévocable enracinée dans la Loi Divine. Même si la tentative est nulle et sans effet devant l'homme et devant Dieu — une loi immorale n'est pas du tout une loi — François veut clairement imposer sa volonté par fiat, osant invoquer le « Magistère authentique » pour dissimuler ses nouveautés absurdes. Aucun Pape avant lui n'a jamais osé faire une telle chose.

    Alors maintenant, il doit être demandé : Où sont les Cardinaux et les Évêques ? Avec une ou deux exceptions nobles ( quoique inconsistantes ), leur réponse à la débâcle Bergoglienne va du silence à la complicité active, en passant — au mieux — à tordre la main devant l'état de plus en plus chaotique de l'Église tout en priant le Pape de « clarifier » ses intentions déjà parfaitement claires. À ce stade, continuer à plaider pour une « clarification » Bergoglienne ne peut que donner lieu à une impression d'hypocrisie, alors que le silence continu sur l'origine papale de cette catastrophe continue est une réprimande permanente à tous les hiérarques qui savent ce que nous savons tous : à savoir que l'épicentre du chaos est le Pape le plus égaré que l'Église ait jamais eu à endurer.

    L'inaction continue alors que les laïcs et quelques bons prêtres sont laissés à eux-mêmes pour défendre, du mieux qu'ils peuvent, l'enseignement constant de l'Église contre les abus d'un tyran assis sur la Chaire de Pierre qui menace les hiérarques avec un héritage de honte et une terrible reddition de comptes devant le Juste Juge. Leur incapacité à défendre la Foi en affrontant celui qu'ils savent très bien qu’il l’attaque presque quotidiennement, se prêtent de plus en plus à un acte d'accusation de timidité face à un danger sans précédent pour l'Église et la cause de l'Évangile dont ils sont divinement chargés d'être des leaders.

    Le temps de la « prudence » est passé depuis longtemps. La prudence cède maintenant la place à la simple pusillanimité. Le temps de l'action hiérarchique est maintenant avant que le dommage à l'Église ne devienne irréparable. Les membres d'une hiérarchie apparemment intimidée par une tyrannie papale que l'Église n'a jamais vue doivent se lever immédiatement et répondre courageusement au défi posé depuis longtemps par Mgr Klaus Gamber alors qu'une crise ecclésiale déjà monumentale était encore dans ce qui peut maintenant être vue comme une étape préliminaire :

    « Où dans notre Église sont les leaders qui peuvent nous montrer le bon chemin ? Où sont-ils les Évêques assez courageux pour couper la croissance cancéreuse de la théologie Moderniste qui s'est implantée et qui infecte même la célébration des mystères les plus sacrés avant que le cancer ne se propage et cause encore plus de dégâts ? Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est d’un nouvel Athanase, d’un nouveau Basile, des Évêques comme ceux qui, au IVe siècle, se sont battus courageusement contre l'Arianisme alors que presque toute la Chrétienté avait succombé à l'hérésie ».

    Est-ce qu’aucun des hiérarques ne se lèvera pour défendre l'Église comme « un nouvel Athanase, un nouveau Basile » ? Même les meilleurs d'entre eux continuent à se limiter à des lamentations généralisées lors de conférences ou d'interviews sur l'état de délabrement de l'Église ou tout au plus de la « confusion » que François a causée en ne clarifiant pas précisément ce qu'il vient de clarifier. Ils évitent l'exposition de l’erreur directe et publique absolument nécessaire à sa source. Cette erreur menace de submerger l'Église alors qu'ils ne font que s'inquiéter d'une situation dont la cause évidente en soi — un Pape téméraire amoureux de ses propres idées et rempli de mépris pour la Tradition — qu’ils semblent incapables d'identifier.

    Dans tout le monde Catholique, le clergé et les laïcs concernés font ce qu'ils peuvent selon leurs statuts. Mais au milieu de cette « bataille finale » pour le Mariage et la Famille dont Sœur Lucie a averti feu le Cardinal Caffarra à la lumière du Troisième Secret de Fatima, seuls les Cardinaux et les Évêques possèdent le pouvoir divin dans l'élément humain de l'Église de repousser une attaque contre le Mariage, la Famille et l'intégrité même de la Foi qui est maintenant dirigée par un Pontife Romain pour la première fois dans l'histoire de l'Église.

    Ce développement indéniablement apocalyptique impose aux hiérarques — d'abord et avant tout dans l'Église — le devoir d'agir. Le véritable amour pour l'Église, en effet la vraie charité envers François lui-même, n'exige d'eux rien de moins que ce qu'exigeait Saint Paul lorsque le premier Pape tomba dans l'erreur et mit en péril la mission même de l'Église : « Je me suis opposé à lui [ Pierre ] ouvertement, parce qu'il avait tort ». (Gal 2 :11). Puisse Notre Dame de Fatima intercéder pour obtenir pour eux la grâce de la force de faire ce qui doit être fait et ce qu'ils sont les seuls à pouvoir faire. Nos espoirs et nos prières sont avec eux les instruments les plus importants de la Providence Divine dans l’ecclesia Dei adflicta .

    Notre-Dame de Fatima, intercédez pour nous !

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