dimanche 24 décembre 2017

À propos de la canonisation de Paul VI...

Miracle ? Quel miracle ?



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 23 décembre 2017

Dans la volonté de canoniser tous les Papes liés au désastreux Concile Vatican II, seul Paul VI, qui a vécu en regrettant que la « fumée de Satan » soit entrée dans l'Église, n'a pas encore été déclaré saint. On pourrait penser que le Pape qui a présidé à l'effondrement soudain et catastrophique de la Foi et de la discipline dans l'Église, suite aux « réformes » liturgiques et autres qu'il a imprudemment approuvées seulement pour s’en tordre les mains et pleurer sur les résultats ruineux, est un candidat improbable pour la sainteté.

Mais la « fabrique de saints » récemment érigée par le Vatican est à la hauteur de la tâche. La nouvelle a été annoncée qu'un « miracle » a été attribué à l'intercession de Paul VI.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

La voici, tel que rapportée par le site « Inside the Vatican » [ voir aussi la même nouvelle en français chez Zenit ici ] :

« Les théologiens de la Congrégation pour les Causes des Saints du Vatican ont reconnu un miracle attribué à l'intercession du Pape Montini après qu'un premier feu vert ait été donné par la consultation médicale de la Congrégation du Vatican elle-même .... Le miracle concerne la naissance d'une fille de Vérone appelée Amanda, qui a survécu en 2014 pendant des mois malgré le fait que le placenta s’était rompu ... Par la suite, un enfant en bonne santé est né ».

Tout simplement : est-ce une blague ? Le soi-disant miracle est que le bébé a survécu à un décollement placentaire et est né sans défauts. Mais cela arrive très fréquemment en cas de décollement placentaire, car même une recherche minime sur cet état médical le révélerait. Comme l'explique la Clinique Mayo, le décollement placentaire, la séparation du placenta de la paroi utérine, qui « se produit habituellement au dernier trimestre de la grossesse », peut compromettre la vie et la santé du bébé par la perte d'oxygène et de nutriments et aussi la perte de la vie de la mère, mais elle n'entraîne pas nécessairement la mort du fœtus ou des malformations congénitales. C'est un facteur de risque sérieux, mais pas une cause certaine de décès ou de difformité. Comme une autre source explique :

« Les bébés nés de mères qui présentent un décollement placentaire sont plus à risque de certaines complications liées à la grossesse. Ceux-ci inclus :

  • Une difficulté à croître à un rythme normal

  • Une naissance prématurée ou naissance survenue avant 37 semaines de grossesse

  • Une mort à la naissance

  • Si le décollement placentaire se produit après 37 semaines de grossesse, un bébé est moins susceptible d'éprouver des problèmes de santé que les bébés nés au cours de la gestation plus tôt ».

  • Le prétendu miracle ne constitue pas la guérison inexpliquée d'une maladie fœtale existante ou d'une difformité, ni la guérison du placenta détaché lui-même, mais simplement l'affirmation que ce qui aurait pu arriver au bébé en raison de cette condition médicale ne s'est pas produit. De manière pratique, un tel « miracle » est impossible à prouver ou à réfuter, car personne ne sait si le bébé serait autrement né en bonne santé. Cela rend l’affirmation d'un miracle non vérifiable et donc purement gratuite.

    C'est ridicule. Considérons, à titre de comparaison, la profusion de miracles soutenant la canonisation du Pape Saint Pie X, dont beaucoup ont été accomplis alors qu'il était encore vivant, tel que raconté ici [ en anglais ], y compris la guérison instantanée de tumeurs et le remplacement d’os manquants.

    L'opinion commune des théologiens est que les décrets papaux de canonisation sont infaillibles bien que l'Église n'ait jamais défini cette opinion comme un Dogme Catholique ou n’a définitivement enseigné si une canonisation signifie quelque chose de plus qu'un candidat donné est entré dans la béatitude ( sainteté et vertu héroïque en cette vie à part ). Mais que faire si le Pape agit sur la base d'un miracle qui n'est pas vraiment un miracle ? Que se passe-t-il si le processus de canonisation est compromis par des motivations idéologiques ou autres qui poussent les promoteurs de la cause à étirer la preuve pour qu'elle corresponde à une décision préconçue de canoniser, quoi qu'il advienne ?

    Je n'ai pas de réponse à ces questions, mais elles sont sûrement valables et exigent une étude théologique plus approfondie. Pendant ce temps, nous semblons être face à la perspective qu'un Pape qui, même s'il a atteint la vision béatifique, a présidé ce qu'il a lui-même appelé « l'auto-démolition » de l'Église — un désastre sans précédent dans l'histoire de l'Église — et qui pourtant sera retenu par le monde Catholique comme un modèle de sainteté et de vertu héroïque. Un autre signe de la grande confusion ecclésiale annoncée dans le Troisième Secret de Fatima.

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