mercredi 6 décembre 2017

Beaucoup de nouvelles quotidiennes
Pro Liturgia — du 1er au 6 décembre 2017



Lu chez Pro Liturgia sous l'onglet ACTUALITÉS du 6 décembre 2017

* * * * NOUVEAU Mercredi, 6 décembre 2017. Le 1er décembre dernier, à l’occasion de la “journée mondiale du sida”, le Cardinal Christoph Schönborn, Archevêque de Vienne (AU) a ouvert sa cathédrale Saint-Etienne à des militants homosexuels ou transsexuels.

La célébration liturgique œcuménique s’est ouverte par l’accueil du militant homosexuel Gerry Keszler à la porte de la cathédrale par le Cardinal autrichien lui-même qui a ensuite, depuis l’autel, prononcé un discours de bienvenue à l’activiste et à tous ceux qui avec lui organisent le “Life Ball” de Vienne.

Au moment de la “prière universelle” au cours de cette liturgie, en pleine cathédrale, c’est le “transformiste” Thomas Neuwirth, mieux connu sous son nom de scène de Conchita Wurst, qui a dénoncé la persécution de ceux qui “vivent leur identité différente”.

Toujours sous le regard bienveillant du Cardinal, au cœur de sa sainte cathédrale, Gerry Keszler a déclaré à la fin de la cérémonie : « Peu importe qui tu aimes ou ce que tu crois. »

Le Cardinal Schönborn l’a remercié pour ces admirables paroles.

Un jour, ceux qui seront restés (malgré tout) catholiques se réveilleront.
Et lorsqu’ils ouvriront les yeux, ils constateront les résultats du travail de sape effectué par le pape François et ses plus proches collaborateurs (Schönborn, Marx, Kasper...) Alors, ils ne verront plus de l’Église qu'un amas de ruines...

* * * * NOUVEAU Mercredi, 6 décembre 2017. D’un jeune fidèle : « Ayant apris par “Pro Liturgia” que l’évêque de Besançon organisait un synode, j’ai eu la curiosité d’aller sur le site internet de ce diocèse. On est dans la négation totale du réel et dans le mensonge le plus complet : on dit, en effet, que le synode sera pour les catholiques bisontins l’occasion de prouver le “dynamisme” de “leur” Église, alors que tout le monde sait que l’Église, dans ce diocèse comme dans les autres est moribonde, qu’il n’y a plus de vocations, que la moyenne d’âge des “laïcs en responsabilité” comme celle du clergé avoisine les 75 ans, que le nombre de fidèles fond comme neige au soleil, que les églises ferment les unes après les autres...

Trois années de synode : trois années durant lesquels une Église à l’agonie va célébrer son autisme.

Quand aux “danses d’Israël pour prier”, on nage dans le grand n’importe quoi.

Futur fidèle de ce diocèse, j’hésite entre deux attitudes : ignorer l’événement ou bien assister aux rencontres en y posant des questions exprimant mes “interrogations” (puisqu’on m’y invite) : pourquoi le diocèse n’applique-t-il pas le Concile ? Pourquoi maintient-on une pastorale qui n’a produit aucun fruit positif depuis quarante ans et qui fait fuir les jeunes ? “Wir sind Kirche”, comme disent les membres d’une célèbre association d’ultra-progressistes autrichiens ; nous aussi, nous sommes l’Église ! »

* * * * NOUVEAU Mercredi, 6 décembre 2017. D’un jeune internaute : « On dit qu’il y a des papes que le Bon Dieu nous accorde, et d’autres qu’il nous inflige. Je pense sincèrement que le pape Bergoglio est de la seconde catégorie. Mais avec le temps, je me rends compte que ce pontificat malheureux peut avoir des effets positifs inespérés : il va nous réveiller de notre torpeur, nous faire prendre conscience qu’être catholique ne signifie pas être de simples croyants passifs attendant tout de Rome mais signifie véritablement confesser la foi catholique telle que professée dans le Magistère constant de l’Église, lequel est suffisamment riche pour pouvoir se passer d’être en permanence suspendu à ce que dit François, à ce que pense François, à ce que fait François... Grâce à ce pontificat, peut se révéler vraiment le véritable paysage des catholiques : on y trouve ceux qui savent qui ils sont et ce en quoi ils croient, et qui demeurent fidèles à la foi reçue des Apôtres quelque peuvent être les dérapages pontificaux. Ces catholiques-là sont une minorité. Et puis il y a les “catholiques-girouettes”, ceux qui étaient conservateurs quand le pape était conservateur, et qui deviennent progressistes parce que le pape est progressiste. Ces catholiques-là, qui ont perdu les repères, sont majoritaires dans l’Église.
Aujourd’hui, les contours de ces deux “types” de catholiques apparaissent dans toute leur netteté. E finita la comedia... »

* * * * NOUVEAU Mercredi, 6 décembre 2017. Un fidèle catholique qui se rend à la messe ne devrait pas envie de voir la tête du célébrant. On a le droit de préférer la personnalité de tel prêtre à telle autre dans les relations sociales ou amicales, mais en liturgie la personnalité du célébrant n’a aucune espèce d’importance et doit s’effacer complètement derrière le rite par lequel l’Église universelle s’adresse à Dieu. Or cet effacement du célébrant, seule la célébration orientée le rend possible.

Par ailleurs, on peut comprendre les réticences de la majorité des clercs à célébrer “versus Deum”. Quand pendant des années on a pris l’habitude de regarder les gens, d’avoir toute son attention en quelque sorte “aspirée” par l’assistance et donc, consciemment ou non, de “jouer un rôle”, il est difficile, comme ça, brutalement, de “tourner le dos” à ces gens si gentils qui regardent (admirent ?) le célébrant pour se retrouver face à ... rien, au néant. Ou plus exactement une croix résumant à elle seule ce qui se fait sur l’autel centre de toutes les attentions. La célébration “versus Deum” n’est pas facile pour des prêtres qui n’ont jamais appris à contempler l’Invisible. Au début, ce doit être une expérience psychiquement très traumatisante. Une expérience beaucoup trop exigeante spirituellement, pour des clercs dont la vie spirituelle se résume à planifier des réunions de secteur et à organiser des séances de coloriage pour les enfants du caté.

Ces difficultés psychologiques sont la preuve que l'orientation ou la non-orientation de la liturgie n’est pas une simple question accessoire mais au contraire conditionne de manière décisive toute notre conception de la prière, de la liturgie, de notre relation à Dieu. La célébration “face à Dieu” et la célébration “face au peuple” correspondent en réalité à deux types de christianisme radicalement différents : l’un, théocentrique et dirigé vers la transcendance divine, l’autre, humanitariste et souvent narcissique.

Il faut encore ajouter que le prêtre qui voudra rétablir la célébration “versus Deum” se trouvera inévitablement devant une nouvelle difficulté : le blocage des fidèles pour lesquels l’aspect distrayant des célébrations passe avant le sens véritable de la liturgie. Ces fidèles-là, sans cesse en quête de batifolages spirituels, ont été rendu incapables de ce silence, de cette concentration, de cette attention permettant à l’âme de s’élever vers l’Essentiel.

* * * * Mardi, 5 décembre 2017. Retrouver le sens de l’orientation de la liturgie (dans la forme ordinaire) : une remarquable étude à lire ici.

* * * * Mardi, 5 décembre 2017. Comme beaucoup de ses frères dans l’épiscopat, Mgr Bouilleret est à la tête d’un diocèse sinistré : celui de Besançon.

Que fait-on quand on est à la tête d’un tel diocèse ? Réponse : un synode.

Ça ne produit rien mais ça occupe quelques fidèles avancés en âge qui ressentent le besoin de se réunir pour s’autocongratuler.

Ainsi donc, l’Église-qui-est-à-Besançon va-t-elle entrer en synode le 10 décembre... pour 3 ans. Trois années pour brasser du vent, cela suffira-t-il ?

Au cours d’une matinée qui “se vivra” au Centre Diocésain les personnes présentes pourront découvrir le synode dans des ateliers variés : une conférence par le “théologien du synode”, un atelier-théâtre pour trouver comment inviter d’autres à vivre le synode, des danses d’Israël pour prier... Ce ne sont que quelques exemples. Serait-ce faire du mauvais esprit que de dire qu’il manque un atelier scoubidous et un atelier pop-corn ?

* * * * Lundi, 4 décembre 2017. Le Cardinal Burke a été interviewé par le journaliste Paolo Gambi du “Catholic Herald”.

Interrogé sur l’attitude du Vatican à l’égard du protestantisme, et notamment sur la phrase de Mgr Nunzio Galantino affirmant que la réforme avait été « un événement du Saint Esprit », le Cardinal Burke a répondu :

« Eh bien, je ne vois pas comment on peut dire que la division de l’Église a été un acte du Saint Esprit. Cela ne veut tout simplement rien dire. »

A propos des célébrations liturgiques actuelles, le prélat répond : « La réforme du rite de la messe telle qu’elle a été mise en œuvre n’a pas suivi de manière aussi fidèle qu’elle l’aurait dû ce que le concile Vatican II nous a enseigné et ce qu’il voulait. C’est pourquoi nous parlons aujourd’hui d’une “réforme de la réforme” : en d’autres termes, nous devons réexaminer de quelle manière le rite de la messe peut-être réformé de manière plus fidèle selon le Concile. (...) Certainement, le Concile a ordonné quelques réformes du rite de la messe. Cependant, certains ont condamné cette réforme parce qu’elle a été mise en œuvre de manière trop violente, d’une certaine manière, de telle sorte que tant d’aspects en ont été enlevés qu’il était difficile de voir la continuité entre les rites d’avant et après le Concile. Evidemment, cette continuité est essentielle, parce que le rite de la messe nous est parvenu depuis les premiers siècles chrétiens comme une réalité organique vivante ; on ne peut pas avoir une “nouvelle” messe au sens d’un rite totalement nouveau de la messe. Il nous faut d’une certaine manière exprimer la tradition apostolique telle qu’elle nous est parvenue. »

Au sujet de Mgr Fonlupt, évêque de Rodez qui avait intégré des éléments hindous dans une messe d’ordination sacerdotale - et ce à deux reprises : en juin dernier et déjà en décembre 2012 - le Cardinal répond : « Un évêque qui prétend ordonner un prêtre selon un rite étranger a rompu la communion avec l’Église. »

* * * * Lundi, 4 décembre 2017. D’un jeune fidèle : « Il est courant d’entendre que la civilisation occidentale s’est édifiée à partir de trois influences majeures représentées chacune par trois cités du bassin méditerranéen : Jérusalem, Athènes et Rome.

Jérusalem représente l’influence hébraïque dans notre culture ; influence essentiellement importée à la fois par la diaspora juive qui a essaimé au cours des premiers siècles de notre ère dans toutes les contrées européennes, et par la diffusion du christianisme primitif. Athènes représente la philosophie grecque, en particulier la pensée de Platon et d’Aristote, qui eurent avec la civilisation de laquelle elle est issue une influence décisive sur la pensée occidentale et ce jusqu’à nos jours.

Enfin Rome, ou plus exatement la romanité qui est la dernière grande influence subie par la civilisation occidentale à travers son droit, sa langue, ses mœurs et ses institutions.

De la même manière, on peut dire que le christianisme plonge ses racines dans ces trois cultures et en particulier dans la langue que chacune a portée : l’hébreu, langue sacrée d’Israël et du judaïsme vétérotestamentaire, puis le grec, langue dans laquelle fut prêché initialement l’Évangile, enfin le latin, langue de l’Église universelle et terreau de la tradition catholique et romaine.

Or, il est frappant de constater que ce sont bien ces trois langues que l’on retrouve dans la liturgie de l’Église. En effet, ce n’est que par convention que l’on appelle notre liturgie romaine “liturgie latine” ou “liturgie en latin”. On oublie souvent que l’hébreu et le grec sont également présents dans cette liturgie. Le grec, représenté par les mots “Kyrie eleison, Christe eleison”, que l'on chante - ou que l’on devrait chanter - au cours de chaque messe, mais représenté aussi par d’autres termes de la liturgie, en particulier les Impropères que l’on chante alternativement en grec et en latin le Vendredi saint : “Hagios o Theos, Hagios Ischyros, Hagios Athanatos, eleison himas”, ce qui signifie : Dieu saint, Saint fort, Dieu immortel, aie pitié de nous.

L’hébreu, quant à lui, est représenté par les mots “Amen, Hosannah, Sabbaoth, Alleluia”, qui nous sont très familiers.

On rappellera également que c’est dans ces trois langues que Pilate fit inscrire la mention “Jésus le Nazaréen, roi des Juifs” au moment de la crucifixion, comme nous le rapporte l’Evangile selon saint Jean.

Certes, comme l’a rappelé le Concile, une introduction limitée des langues vernaculaires dans la liturgie peut, à certaines conditions précises, être profitable à certains fidèles. Toutefois, exclure complètement cette “trilangue sacrée” qu’est la langue liturgique traditionnelle de nos célébrations revient, non pas à se couper uniquement de la tradition latine, mais bien à rompre avec les trois sources fondamentales de notre Tradition chrétienne que sont Jérusalem, Athènes et Rome. Une rupture qui est clairement contraire aux intuitions comme aux orientations liturgiques du Concile... et qui ne peut que conduire à des liturgies fades, bavardes, sans caractère, déracinées, sans passé et donc sans avenir. »

* * * * Lundi, 4 décembre 2017. Pour gérer la crise et aussi l’accentuer, Mgr Le Boulc’h, ancien curé du très sinistré secteur paroissial de Lannion (Côtes d’Armor) et aujourd’hui évêque de Coutances-Avranches, a procédé en ce premier dimanche de l’Avent au lancement d’un “itinéraire diocésain”.

800 fidèles suffisamment pavlovisés pour faire ce qu’on leur disait de faire étaient présents pour participer au lancement de ce machin autoréférentiel dont - c’est certain - on reconnaîtra d’ici deux ou trois ans qu’il n’aura rien produit.

Huit cents personnes personnes présentes représentent 0,20% des catholiques du diocèse... No comment.

Durant trois ans, donc, des paroissiens du diocèse Coutances-Avranches vont s’engager : dans les paroisses, des communautés locales - des “fraternités” - vont se constituer. A l’issue de ce cheminement spirituel, le diocèse reverra (une fois de plus !) son organisation dans les territoires. La réflexion portera aussi sur le rôle des prêtres, des diacres et des laïcs dans les paroisses. Preuve que pour les fidèles d’un certain âge, il n’est jamais trop tard pour se demander à quoi sert un prêtre...

* * * * Lundi, 4 décembre 2017. Premier dimanche de l’Avent : messe célébrée selon la forme ordinaire, “versus orientem” à Villars-les-Dombes :

* * * * Dimanche, 3 décembre 2017. On se souvient que sous couvert d’ “Amoris laetitia”, les évêques de la région de Buenos Aires avaient décidé de permettre aux couples “divorcés remariés civilement” d’avoir accès à la communion eucharistique. Ces évêques avaient alors reçu du Pape François une lettre louant leurs directives pastorales présentées comme conformes au très problématique chapitre VIII de l’Exhortation.

Jusqu’ici, on avançait que la lettre envoyée par le pape n’avait qu’un caractère privé.

Or, on apprend qu’à la demande du pape lui-même, cette lettre a été publiée dans les actes officiels du Siège Apostolique (Acta Apostolicae Sedis). Ce qui lui confère un statut officiel.

Pour faire bref, disons que tout le monde a désormais le droit de communier au cours des messes.

Toutefois, il est inutile de se voiler la face : cette décison ne changera rien puisque rares sont les fidèles catholiques qui s’interrogent sur leur aptitude à recevoir la communion. De fait, dans les paroisses, que ce soit aux messes dominicales ou aux messes des grandes fêtes, que ce soit aux messes de mariages ou d’enterrements, tout le monde communie sans se poser de questions. De même au cours des liturgies “festives” des synodes diocésains ou des voyages pontificaux, personne ne se soucie de savoir qui peut ou ne peut pas communier. Et personne ne peut nier que le fait de recevoir l’Hostie dans les mains et en restant debout aggrave les choses.

* * * * Dimanche, 3 décembre 2017. Le problème de la liturgie qui rejaillit sur toute l’Église en faisant les dégâts que l’on sait vient en partie de ce qu’il y a :

- ce qu’enseignent les papes (pour autant que leurs enseignements soient clairs, ce qui n’est pas toujours le cas sous l’actuel pontificat),
- ce que font les évêques et les prêtres à la formation liturgique déficiente,
- ce que veulent aujourd’hui les fidèles auxquels “on” a fait perdre tout sens liturgique.
C’est entre ces trois niveau que “ça coince grave”.

Pour mieux comprendre comment on a pu en arriver à la situation actuelle, nous recommandons vivement la lecture de “La grande rupture” (éd. Librim Concept).

Dans cet ouvrage bref et très facile à lire, l’auteur fait découvrir à partir de sa propre expérience ce qui s’est réellement passé dans les diocèses, les paroisses, les séminaires... et qui a conduit à la chute des vocations et de la pratique dominicale.

Un livre à lire et à offrir au plus grand nombre.

* * * * Dimanche, 3 décembre 2017. Pour écouter le chant d'entrée du 1er dimanche de l'Avent, cliquer ici.

* * * * Dimanche, 3 décembre 2017. D’un prêtre belge : « Par un bulletin diocésain qui se trouvait sur le bureau d’un confrère, j’apprends qu’après que les fidèles se soient plaints des ADAP voici que les prêtres se plaignent des ASAL. Comprenez “Assemblée de Semaine en Absence de Laïcs”. Comment s’étonner que les laïcs boudent les messes de semaine, et même du dimanche, alors qu’on sait que celles-ci ressemblent plus à des dînettes qu’à une liturgie ? Le clergé est décidément buté et aveuglé.

J’y apprends aussi que dans ce même diocèse, ce mois de décembre verra l’inauguration d’une église (restaurée sans doute) qui est “destinée à devenir, aussi, un centre culturel”. L’imprimeur s’est certainement trompé en ajoutant le mot “aussi”. “Un clocher sonnait tout proche, il avait une drôle de cloche... Félicie aussi...” »

* * * * Dimanche, 3 décembre 2017. D’un jeune fidèle : « Je ne m’étonne même plus, désormais, lorsque j’apprend telle ou telle énormité commise par tel évêque ou tel prêtre. Je commence à comprendre une réalité fondamentale qu’il va nous falloir prendre en compte : les “messes” dans les cirques, les abus liturgiques de beaucoup de célébrations, la platitude et la fadeur de l’écrasante majorité d’entre elles, les histoires de site internet diocésains qui font l’apologie de la licence sexuelle et de l’avortement sans que cela ne provoque même l’once d’un questionnement, les déclarations d’amour de hauts prélats pour Luther, pour la “Réforme” protestante, les hauts dignitaires de l’Église qui se permettent de remettre en cause publiquement des points fondamentaux de la foi sans que cela ne gêne visiblement plus grand monde, les dérives doctrinales à répétitions cautionées par les silence du pape... tout cela ne devra plus nous choquer. Il va nous falloir, au contraire, considérer cet ensemble de faits comme normaux.

Oui, ils sont normaux... dans une Église qui a durablement largué les amarres de la Tradition. A partir du moment où l’on est imbibé de l’idéologie Moderne, c’est-à-dire de rationalisme, de sentimentalisme (oui, les deux en même temps !), de scientisme, de matérialisme, d’horizontalisme, de progressisme, etc., il est rigoureusement inévitable que nous courions de déviations en dérives toujours plus graves et plus profondes, jusqu’au naufrage final. Et cela n'épargnera quasiment personne : les Schonborn, les Barbarin et tant d’autres... ne sont pas des progressistes radicaux ; ils sont des prélats plutôt équilibrés dans le contexte actuel. Mais ils n’échapperont pas au naufrage.

En réalité, tout est logique : si l’on adhère à l’idéologie moderne, on considère nécessairement que la signification de l’Eucharistie ne va pas au delà du partage d’un repas fraternel et de la simple convivialité humaine, et DONC il n’y a strictement aucune raison pour qu’on ne donne pas la communion à tout le monde : protestants, divorcés remariés, etc... C’est exactement le même raisonnement pour le sacerdoce : dans la mentalité moderne il est, non pas une configuration au Christ-Prêtre, mais une simple fonction semblable à celle du pasteur luthérien. Et par conséquent, il n'y a aucune raison pour qu’on maintienne le célibat et qu’on écarte les femmes des ordres sacrés. Et ainsi de suite...

Dans le contexte de la mentalité moderne qui touche tant de fidèles, la décomposition complète du catholicisme est inévitable parce que dans un tel contexte, précisément, tous les éléments qui le structurent (liturgie, sacerdoce ministériel, ecclésiologie, théologie, discipline des sacrements...) apparaissent comme dénués de sens et deviennent donc incompréhensibles pour nos contemporains.

Dans une perspective traditionnelle, au contraire, tous ces éléments structurants prennent tout leur sens et retrouvent leur signification profonde. Je fais hélas le constat que l’écrasante majorité du clergé et des fidèles est tellement imbibée de l’’idéologie de la modernité qu’elle est devenue inapte à adopter cette perspective traditionnelle.

A vue humaine, la destruction de l’Église par elle-même est donc inévitable. Seule une sourde espérance nous fait croire qu’un jour peut-être, après que nous ayons bu ce calice jusqu’à la lie, le bon vieux sens traditionnel reprendra ses droits, permettant à un christianisme véritablement authentique de refleurir et de porter du fruit. »

* * * * Samedi, 2 décembre 2017. Pour écouter des variations de J.S. Bach sur le choral “Nun komm der Heiden Heiland” (Qu’il vienne à présent, le Sauveur des païens), cliquer ici.
N.B. Le choral luthérien reprend la mélodie de l’hymne grégorienne “Veni Redemptor Gentium”.

* * * * Samedi, 2 décembre 2017. C'est ce 3 décembre 2017, premier dimanche de l’Avent, qu'une nouvelle traduction du “Notre-Père” entrera en vigueur dans la forme ordinaire de la liturgie.

Les fidèles catholiques ne diront plus « ne nous soumets pas à la tentation » mais « ne nous laisse pas entrer en tentation ».

L’ancienne formule qui avait cours jusqu’ici datait de 1965. Ce qui signifie très clairement que pendant plus de 50 ans, les fidèles ont sagement répété de messe en messe une formule qui était erronée.

C’est fou ce que les fidèles font attention à ce qu’ils entendent et disent depuis que la liturgie est en langue courante !

* * * * Samedi, 2 décembre 2017. En 1991, le P. Kolvenbach, alors Général des jésuites, avait écrit, à la demande de l’archevêque de Buenos Aires, un rapport sur celui qui n’était alors que le P. Jorge Bergoglio. Ce rapport, dont il existait plusieurs copies, a “disparu” tant des archives de la Compagnie de Jésus que de celles du Vatican. Pourtant, dans un livre-enquête sur le parcours du pape François qui vient de paraître sous le titre “Il Papa Dittatore » (le pape dictateur), il est à nouveau question de ce rapport demandé par le P. Kolvenbach. Voici ce que l’on apprend sous la plume de Marcantonio Colonna, diplômé de l’université d’Oxford :

En 1986, un nouveau provincial pour l’Argentine fut nommé. Ce dernier envoya Jorge Bergoglio en Allemagne, officiellement pour travailler à une thèse sur Romano Guardini. Thèse qui ne fut jamais achevée.
A la fin de l’année, Jorge Bergoglio rentra en Argentine sans se préoccuper d’obtenir préalablement l’autorisation de ses supérieurs ; un acte que, plus tard, le Général des Jésuites considérera comme une désobéissance manifeste.

De retour dans son pays, le P. Bergoglio enseigne la théologie à Buenos Aires durant un temps assez bref. Mais il est mal vu des responsables jésuites argentins de sensibilité progressiste qui, à partir de 1990, le nomment à un obscur poste d’une ville de province.

La carrière du P. Bergoglio semble alors terminée. Mais la Compagnie de Jésus ne compte pas que des progressistes de gauche. Bergoglio, alors considéré comme plûtôt conservateur, est sauvé de son exil par le nouvel archevêque de Buenos Aires, le Cardinal Quarracino, un ecclésiastique d’une école différente, davantage classique.

Comme le P. Jorge Bergoglio, Mgr Quarracino est un homme du peuple. Admirateur de Jean-Paul II, il avait certainement accueilli favorablement l’action du Pape polonais, en 1981, quand dans une intervention sans précédent, il avait déposé le très progressiste Père Arrupe de son poste de Général des Jésuites et avait cherché à mener la Compagnie dans une direction moins destructrice.
Le nouveau Général, élu en 1983, est le père Peter Kolvenback, lequel changera finalement assez peu la ligne de la Compagnie.

En 1991, le Cardinal Qarracino propose de nommer le P. Bergoglio évêque auxiliaire de Buenos Aires. Proposition exceptionnelle puisque, traditionnellement, les Jésuites ne sont pas autorisés à accepter des charges épiscopales. Grâce à cette promotion, le P. Bergoglio peut se libérer de la structure de commandement des Jésuites et faire son entrée dans un monde où sa ligne religieuse serait davantage partagée. C'est aussi en tant qu'évêque que Jorge Bergoglio acceptera, en 1999, de faire partie du Rotary Club : un soutien inespéré (1)

Mais pour que le P. Bergoglio, en tant que Jésuite, puisse accéder à l’épiscopat, il avait besoin d’obtenir de son Ordre une dispense. En 1991, le Cardinal Quarracino adresse au Général des Jésuites, le P. Kolvenbach, une demande allant dans ce sens.

Le P. Kolvenbach avait alors rédigé un rapport. Le texte ne sera jamais rendu public, mais on en possède un bref compte-rendu grâce à un prêtre qui a pu le lire avant qu’il ne disparaisse opportunément des archives.

Le P. Kolvenbach reprochait à Jorge Bergoglio une série de défauts allant de l’usage habituel d’un langage vulgaire à la duplicité, de la désobéissance dissimulée sous un masque d’humilité au manque d'équilibre psychologique (François a lui-même reconnu, très récemment, qu’il avait dû suivre une psychanalyse). Dans l’optique d’une adéquation à l’éventuelle charge d’évêque, le rapport soulignait aussi que comme Provincial, le P. Bergoglio avait semé la division dans son Ordre, point que confirmera par la suite l’ancien archevêque de Milan, le Cardinal Martini, lui-même jésuite.

Il n’est pas surprenant qu’une fois élu pape, Jorge Bergoglio se soit efforcé de mettre la main sur les exemplaires existants du “rapport Kolvenbach” et que l'original, déposé dans les archives officielles à Rome ait disparu.

Toujours est-il que, comme nous l’avons souligné, le pape François donne souvent l’impression d’avoir une personnalité complexe le poussant à régler des comptes personnels avec l’Église institutionnelle qui, en Argentine, avait mis un frein à ses ambitions. Soulignons au passage que depuis son arrivée au Vatican, le pape Bergoglio n’a cessé de critiquer les prêtres qui, selon lui, sont carriéristes et colporteurs de bruits de couloirs. Réminiscence de son passé ?

L’étude la plus pénétrante de la personnalité de Jorge Bergoglio est peut-être celle publiée par Omar Bello (2) et qui s’intitule “El verdadero Francisco” (le vrai François). Elle a été publiée peu de mois après son élection comme Pape et a disparu des librairies avec une rapidité surprenante...

(1) Traduction du texte signé de la main de Mgr Bergoglio : “Il m’est particulièrement agréable de m’adresser à M. le Président (du Rotary club) pour lui confirmer la réception de sa note attentionnée envoyée le 23 de ce mois et conjointement signée par le secrétaire honoraire, par laquelle il me confirme comme membre de cette prestigieuse institution.”

(2) En 2005, Omar Bello avait été chargé de lancer une nouvelle chaîne de télévision de l’Église que le président Menem avait concédée à l’archidiocèse de Buenos Aires. Pendant plus de huit ans , Bello avait travaillé pour le Cardinal Bergoglio et avait ainsi pu découvrir sa vraie personnalité.

D’après “Benoît-et-moi” et “Il Giornale”.

* * * * Samedi, 2 décembre 2017. Chers membres et amis de Pro Liturgia,
Nous vous rappelons que suite à l’Assemblée Générale de « Pro Liturgia » qui s’est déroulée en septembre dernier à Hochstatt (68), il a été décidé, pour soulager un peu le travail du Bureau de l'Association, de réduire le nombre de bulletins édités au cours d’une année : après réflexion, nous avons ramené ce nombre de 12 à 6.
Nous savons que nos lecteurs étaient nombreux à attendre avec impatience ce rendez-vous mensuel avec les rubriques de notre bulletin, et nous sommes désolés pour eux : mais il fallait prendre une décision autant du point de vue financier que du point de vue de la disponibilité de ceux qui assurent la réalisation pratique de la publication. A ce sujet, vous pourrez relire les détails dans le compte-rendu de l’AG paru dans le bulletin “Pro Liturgia” de novembre 2017.

D’autre part, l’année 2018 est l’année du trentième anniversaire de notre Association. Pour marquer cet événement, un projet est en train de prendre forme : un week-end à Villars-les- Dombes (Ain) sans doute en septembre 2018. Week-end de rencontres au cours duquel il nous faudra aussi poursuivre la réflexion entamée à Hochstatt au sujet de l’avenir à donner à notre Association. Les prochains bulletins et notre site internet vous donneront tous les détails au cours des prochains mois.

Dans cette attente et afin de gérer aux mieux notre fichier des abonnés, veuillez CLIQUER ICI et nous renvoyer le formulaire.

* * * * Samedi, 2 décembre 2017. Le quotidien “La Croix” a publié un article concernant un article abordant la situation du Cardinal Müller :

« L’ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi demande aux autorités de l’Église d’écouter les “justes réclamations”. Le Cardinal va même plus loin : “Sinon, sans le vouloir, le risque d’une lente séparation peut augmenter, qui pourrait déboucher sur un schisme d’une partie du monde catholique, désorienté et déçu. L’histoire du schisme protestant de Martin Luther d’il y a 500 ans devrait surtout nous montrer les erreurs à éviter”.

Au mois de juillet, le pape François avait limogé le Cardinal à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi en lui disant : “Certains m’ont dit de façon anonyme que vous étiez mon ennemi”.

“Après quarante au service de l’Église, déplore-t-il, je me suis laissé dire cette absurdité, préparée par des cancaniers qui au lieu d’instiller de l’inquiétude chez le pape feraient mieux d’aller voir un psychiatre”.

“Classer tous les catholiques selon les catégories ‘amis’ ou ‘ennemis’ du pape est le plus grand mal qu’ils causent à l’Église, insiste le Cardinal Müller. Et on est perplexe lorsqu’on voit qu’un journaliste bien connu, athée, se vante d’être un ami du pape, tandis qu’un évêque catholique, Cardinal comme moi, est diffamé comme opposant du pape. Je ne crois pas que ces personnes puissent me donner des leçons de théologie sur le primat du souverain pontife”.

L’impression du Cardinal allemand est que dans le “cercle magique” du pape, on “s’inquiète surtout d’espionner de prétendus adversaires, empêchant de la sorte une discussion ouverte et équilibrée”.

Critiquant une Église de plus en plus faible sous ce pontificat avec une chute des vocations et une diminution de la pratique ainsi qu’une dérive politique malgré la popularité de François, il suggère de dépasser le stade de l’Église “hôpital de campagne”, une expression chère au pape François, et appelle de ses voeux une “Sillicon Valley” de l’Église. “Nous devrions être les Steve Jobs de la foi, assure-t-il, et transmettre une vision forte en termes de valeurs morales et culturelles”.

“L’Église n’est pas un parti politique, avec ses luttes de pouvoir. Nous devons discuter des questions existentielles, sur la vie et la mort, sur la famille et les vocations religieuses, et pas sur la politique ecclésiastique en permanence”. »

De plus en plus de personnes laissent clairement entendre que le pape François agit au Vatican comme un dictateur s’appuyant une une “espionnite” quasi permanente. C’est d’autant plus curieux que c’est ce même pape qui fustige les clercs faisant courir des bruits de couloirs et des ragots...

* * * * Samedi, 2 décembre 2017. D’un jeune internaute : « Loin d’être fidèles au Concile, certains évêques se réclamant sans arrêt de Vatican II travaillent au contraire contre le Concile et son application juste.

C’est-à-dire qu'en réalité, ils travaillent contre l'Église.

Comment s’y prennent-ils ? Dans un premier temps, en favorisant une pastorale qui interdit la liturgie véritablement conciliaire ; puis, dans un second temps, en “parquant” les déçus de la décomposition liturgique générale (décomposition que ces évêques cautionnent largement) dans ces “réserves” que sont les chapelles “tradi”.

De par ma profession, je voyage beaucoup. Et puisque je ne trouve nulle part la liturgie célébrée comme le demande Vatican II, je me rabats sur la liturgie tridentine lorsque j’apprends l’existence d’un lieu où elle est célébrée. Les messes y sont toujours dignement célébrées ; par contre, l’exécution des pièces grégoriennes est de qualité très variable d’un endroit à l’autre. Je connais même église où le grégorien est carrément soumis aux fantaisies d’un organiste féru en musicologie qui en fait quelque chose d’inchantable bien éloignée de la liturgie qui l’a fait naître et où il a normalement sa place.

Autre chose que j’ai pu constater un peu partout : les chapelles où est célébrée la forme tridentine de la liturgie n’attirent pas grand monde. Les assistances sont relativement clairsemées et si parfois, à l’occasion de telle ou telle fête, il y a davantage de monde, on ne dépasse que rarement les 60% de remplissage des bancs, sachant que ces chapelles ratissent large. Grâce aux vidéos qu’on trouve sur YouTube, on peut voir que, par exemple, dans la basilique Notre-Dame de Fribourg (Suisse) desservie aussi par la Fraternité Saint-Pierre, les grand-messes solennelles avec diacre et sous-diacre sont célébrées... devant une nef quasiment vide. Je pense donc que l’ancien rite n’attire pas les foules, mais uniquement quelques familles presque toujours issues du même milieu social. Ce qui pose un problème : quelle ouverture sur les réalités pastorales peut avoir un prêtre qui n’est toujours que dans un milieu clos, protégé, très éloigné de celui qu’offre une paroisse ouverte sur la grande diversité des fidèles qui la composent ? Evidemment, la situation actuelle peut se maintenir longtemps encore. Mais comment toucher et évangéliser les milieux plus populaires ? C’est une vraie question à laquelle ni les prétendus “conciliaires” avec leurs fantaisies, ni les “traditionalistes” avec leurs blocages ne me paraissent armés pour répondre. »

* * * * Vendredi, 1er décembre 2017. Le Cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi nommé par Benoît XVI puis remercié cet été par François, a lancé un cri d’alarme le 26 novembre dernier dans le “Corriere della Sera”. Le Cardinal - qui s’oppose à l’interprétation libérale d’ “Amoris laetitia” voulue par François – demande à être entendu par le pape parce que « les autorités de l’Église doivent écouter ceux qui ont des questions sérieuses ou des réclamations justes et ne pas les ignorer ou, pire, les humilier ». Le Cardinal Müller espère donc que ceux qui ne sont pas de l’avis du pape François « seront écoutés et non pas liquidés ou traités de pharisiens, car la seule façon de sortir de cette situation est un dialogue clair et net. » (1) Il a, « au contraire l’impression que dans le cercle magique du pape, on est plus soucieux de faire de l’espionnage sur de prétendus adversaires », ce qui est pour le moins curieux puisque François ne cesse, au cours de ses homélies, de fustiger ces « prêtres de cour qui font courir les rumeurs les plus malveillantes. » Toujours selon le Cardinal Müller, « classer les catholiques selon les catégories ‘amis’ ou ‘ennemis’ du pape est le mal le plus grave que l’on puisse causer à l’Église (car cela pourrait) déboucher sur le schisme d’une partie du monde catholique désorienté et déçu. »

(1) Mais le pape peut-il dire clairement les choses sans risquer de se contredire et de perdre tout crédit ?

* * * * Vendredi, 1er décembre 2017. On annonce un “récital Jean-Sébastien Bach”. Amateur de musique, vous réservez une place et vous vous réjouissez. Il se trouve qu’au moment du concert, l’orgue n’a pas été accordé et l’artiste massacre les pièces les unes après les autres. Accusez-vous Bach d’être un mauvais compositeur ? Non. Bach n’est pour rien dans la façon avec laquelle on l’interprète ou dans la qualité de l’instrument sur lequel on le joue.

Cet exemple montre combien les traditionalistes se trompent quand ils répètent que la crise que traverse l’Église est due au concile Vatican II. Tout comme Bach ne peut en aucune manière être tenu pour responsable de la façon dont on l’interprète, le Concile ne peut pas être considéré comme étant la source de la crise actuelle : ce sont uniquement ceux qui étaient chargés de mettre les enseignements conciliaires en œuvre - de les “interpréter” sans les trahir - qui doivent être tenus pour responsables du marasme actuel qui touche nos diocèses et nos paroisses, qui porte atteinte à l’intégrité de la foi catholique, qui désoriente les fidèles au point d’en faire peu à peu des pratiquants qui ne sont plus catholiques que de nom.

Là où le Concile a été mis en œuvre dans la fidélité à la Tradition et avec intelligence, il a porté d'excellents fruits. Des paroisses - rares, il est vrai - et des monastères en apportent la preuve.

Là où les enseignements conciliaires ont été mis entre les mains de clercs ou de fidèles laïcs sans formation, il a donné lieu à une cacophonie semblable à la musique de l’artiste incompétent dont il a été question plus haut.

Les traditionalistes qui critiquent Vatican II omettent aussi de reconnaître que les clercs qui ont le plus massacré la liturgie et semé la zizanie dans l’Église ne sont pas ceux qui ont été ordonnés après le Concile mais bien ceux qui furent ordonnés avant ou pendant le Concile : ce sont eux les premiers qui ont trahi les enseignements conciliaires, leur faisant dire ce qu'ils n’avaient jamais dit et introduisant des nouveautés en totale contradiction avec ce que l’Église avait expressément demandé de respecter. Ne prenons que l’exemple du chant grégorien. A quelle génération appartenaient les clercs qui l’ont interdit dans les paroisses alors que la Constitution sur la liturgie demandait qu’il soit mis à la première place ? Réponse : à la génération des prêtres qui, au moment de Vatican II, avaient 40 ans et plus. Lorsque furent ordonnés prêtres des jeunes gens nés pendant ou après Vatican II, le grégorien avait déjà disparu. Et la liturgie était déjà entre les mains de démolisseurs.

Tout comme l’œuvre musicale la plus géniale n’est plus qu’un pâle reflet d’elle-même lorsqu’elle est mise entre les mains d’un interprète peu compétent, la liturgie dans la forme aboutie pressentie par les travaux du concile Vatican II ressort affaiblie et dénaturée par des pratiques irrespectueuses mises en œuvre par des ministres incompétents.

* * * * Vendredi, 1er décembre 2017. A Lyon, le Cardinal Barbarin a passé une soirée avec des couples divorcés et “remariés” civilement.

Commentaire d’ “L’Homme Nouveau” : « Lors de cette soirée, Florence et Georges Romero ont témoigné de leur itinéraire. Au terme d’un parcours d’accompagnement avec leur curé de Bron, celui-ci leur a proposé de “bâtir une célébration avec bénédiction de leur couple”. Le lendemain de cette célébration, ils communiaient à la messe du dimanche. Depuis lors, ils accompagnent des couples de divorcés remariés dans leur paroisse. De quoi une telle histoire témoigne-t-elle ? Que la réception d’ “Amoris lætitia” semble aller dans le sens d’un obscurcissement toujours plus important de ce qu’est la vie sacramentelle et, par là, du mystère de l’êglise. Cette altération du sens du mariage et de l’Eucharistie n’est pas nouvelle. Mais désormais elle se manifeste au cœur de la vie d’un diocèse en présence de son archevêque.
À Lyon, le mariage chrétien est-il encore indissoluble ? Est-il encore le signe de l’Alliance entre le Christ et l’Église ? »

Commentaire d’une internaute : « Voilà maintenant qu’on bénit les couples de divorcés remariés (ce qu’avait interdit Benoît XVI à Lourdes) et que des aveugles sont chargés par leur évêque de conduire d’autres aveugles. Au départ, il n’était question que d’un discernement auprès d'un prêtre... On voit bien qu’on ne cesse de dériver de plus en plus loin de la doctrine traditionnelle de l’Église. »

* * * * Vendredi, 1er décembre 2017. La crise que traversent nos diocèses et nos paroisses est liée à deux problèmes conjoints.

Premier problème : la plupart des clercs et “laïcs en responsabilité” n’ont jamais lu le Concile, ou n’en ont fait qu’une lecture partielle en choisissant ce qui semble aller dans leur sens et en rejetant ce qui contredit leurs sottises. On notera que progressistes et traditionalistes font exactement la même lecture - fausse et partielle - du Concile, même s’ils en tirent des conclusions diamétralement opposées. Les meilleurs spécialistes de la question - les Ratzinger, Bouyer, Guardini et ceux qui ont préparé le Concile ou qui y ont participé - font cette même analyse. Par exemple, le R.P. Bouyer rejette dos-à-dos traditionalistes et progressistes en montrant qu’il est parfaitement vain d’opposer la notion de repas et celle de sacrifice : dans “Le rite et l’homme”, il explique très bien à quel point ces deux notions sont liées ; c’est parce que la messe est un repas particulier qu’elle est un sacrifice, et c’est parce qu’elle est un sacrifice qu’elle prend place dans une forme de repas. De même, ces auteurs expliquent qu’il est absurde d’opposer la dimension horizontale et la dimension verticale de la messe : la messe vraiment traditionnelle comprend bien ces deux dimensions à la fois, ce que rappelle clairement le Concile. Si les liturgies des “traditionalistes” comme celles des “progressistes” sont boiteuses, c’est parce qu’elles privilégient excessivement l’une des deux dimensions au détriment de l’autre. Certes, chez les “traditionalistes” cela donne des célébrations un peu moins défigurées parce que la dimension verticale de toute façon doit primer ; mais on est loin de ce qu’une liturgie bien comprise devrait être car - entre autres - la dimension communautaire de la célébration fait défaut (contrairement aux liturgies orientales, où on sent que malgré - ou peut-être grâce à - l’iconostase, il y a une réelle communion entre le peuple et le célébrant).
Le second problème est peut-être le plus important : la majorité des fidèles, prêtres en tête, ont perdu l’esprit traditionnel. Ils sont imbibés de l’esprit de la modernité, qui est radicalement hostile au sacré, à la transcendance. De ce fait, ils sont incapables de comprendre en profondeur les vraies intuitions du mouvement liturgique, et donc ils en font une interprétation à la sauce moderne, donc nécessairement fausse.

En fait, il faut bien comprendre que le mystère de l’Église et celui de la liturgie sont parfaitement incompréhensibles à partir de la mentalité moderne. Tant que l’on n’aura pas retrouvé une mentalité, un état d’esprit, un anthropologie et une vision du monde traditionnels, on ne pourra que faire une lecture superficielle et fausse du christianisme. Voilà pourquoi, par exemple, quand on discute avec un prêtre, un évêque ou un “laïc en responsabilité” aujourd’hui, on a l’impression de ne pas vivre sur la même planète, de ne plus vivre la même foi. Et de fait, c’est le cas : on se heurte alors à un mur d’incompréhension qui paraît indestructible.

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