lundi 18 décembre 2017

Abondance de nouvelles quotidiennes
Pro Liturgia — du 12 au 18 décembre 2017


Pro Liturgia jure de ne jamais y être !
Durée : 3 min 39 sec



Lu chez Pro Liturgia sous l'onglet ACTUALITÉS du 18 décembre 2017

* * * * NOUVEAU Lundi, 18 décembre 2017. François est-il un démagogue ?

Dans un article publié ce dimanche dans le magazine allemand “Bild”, le théologien et écrivain Alexander Görlach a demandé la destitution du Pape François. « Le Pape, écrit-il, n’est pas à la hauteur des défis de sa charge. Il ne reste rien d’autre à faire que de le destituer. » (…) Et il poursuit : « François est un démagogue, un gentil démagogue : contrairement aux méchants démagogues, il ne cherche pas à diviser, mais plutôt à rassembler. Tous les démagogues ont des raisonnements simplistes. Et cela devient ennuyeux pour un Pape, car personne, même le Saint Père, ne peut simplement se fabriquer un Dieu à sa propre guise. »

D’après ce théologien, le Pape François déstabilise les fidèles. Et par cette déstabilisation, il introduit dans l’Église un esprit de conflit et de séduction [sur sa seule personne].

Source : Kathnet.

* * * * NOUVEAU Lundi, 18 décembre 2017. « Roma locuta, causa finita » ? Rien n’est moins sûr. Au contraire, la controverse sur le chapitre huit d’Amoris laetitia semble encore plus vive qu’avant. Il suffit de constater ce qui se passe dans le diocèse de Rome, le diocèse dont le Pape est évêque, où les instructions concernant la communion aux divorcés remariés sont bien plus restrictives que celles édictées par les évêques de la région de Buenos Aires et approuvées par écrit par ce même Pape. (1) De leur côté, l’archevêque de Lusaka (Zambie) a déclaré qu’il n’était pas question de donner la communion aux divorcés “remariés civilement”. Les évêques allemands, eux, donnent la communion à tout le monde, comme cela se fait d’ailleurs dans la plupart des diocèses de France.

On nous avait prévenu : avec Jorge Bergoglio, ce sera la pagaille. Doctrinale, pastorale, liturgique...

(1) Source : Sandro Magister.

* * * * * * * * Dimanche, 17 décembre 2017. Si vous tenez à être dans le vent de l’Église de demain, offrez-vous un exemplaire cette crèche “new look” qui a été montée dans une Cathédrale de l’Illinois (Etats-Unis). C’est la garantie d’une veillée de Noël réussie.

* * * * * * * * Dimanche, 17 décembre 2017. « Je voudrais aujourd’hui parler d’un personnage de l’occident latin vraiment extraordinaire : le moine Raban Maur. Souvent rappelé comme “praeceptor Germaniae”, il fut d'une fécondité extraordinaire. Avec sa capacité de travail absolument exceptionnelle, il contribua peut-être plus que tout autre à garder vivante cette culture théologique, exégétique et spirituelle à laquelle les siècles suivants devaient puiser.

Né à Mayence vers 780, Raban entra très jeune dans un monastère : on lui ajouta le nom de Maur précisément en référence au jeune Maur qui, selon le Livre II des “Dialogues de saint Grégoire-le-Grand”, avait été confié encore enfant par ses parents eux-mêmes, nobles romains, à l’abbé Benoît de Nursie.

La culture extraordinaire qui caractérisait Raban Maur le fit rapidement remarquer par les grands de son temps. Tout d'abord élu abbé du célèbre monastère de Fulda, ensuite archevêque de sa ville natale, Mayence, il ne cessa pas pour autant de poursuivre ses études, démontrant par l’exemple de sa vie que l’on peut être simultanément à la disposition des autres, sans se priver pour cela d'un temps approprié pour la réflexion, l’étude et la méditation.

Ainsi, Raban Maure fut exégète, philosophe, poète, pasteur et homme de Dieu. C’est à lui que l’on doit, selon toute probabilité, l’un des hymnes les plus beaux et connus de l’Église latine, le “Veni Creator Spiritus”, synthèse extraordinaire de pneumatologie chrétienne.

Cette méthode d’allier tous les arts, l’esprit, le cœur et les sens, qui provenait de l’Orient, devait recevoir un immense développement en Occident, en parvenant à des sommets jamais atteints dans les codex enluminés de la Bible, ainsi que dans d’autres œuvres de foi et d’art qui fleurirent en Europe avant l’invention de l'imprimerie et même après. Celle-ci révèle en tous cas chez Raban Maur une conscience extraordinaire de la nécessité de faire participer dans l’expérience de la foi, non seulement l’esprit et le cœur, mais également les sens à travers les autres aspects du goût esthétique et de la sensibilité humaine qui conduisent l’homme à jouir de la vérité de toute leur personne, “esprit, âme et corps”.

Cela est important : la foi n’est pas seulement pensée, mais elle touche tout notre être. Etant donné que Dieu s’est fait homme en chair et en os, qu’il est entré dans le monde sensible, nous devons, dans toutes les dimensions de notre être, chercher et rencontrer Dieu. Ainsi, la réalité de Dieu, à travers la foi, pénètre dans notre être et le transforme. Pour cela, Raban Maur a concentré son attention en particulier sur la liturgie, comme synthèse de toutes les dimensions de notre perception de la réalité. Cette intuition de Raban Maur le rend extraordinairement actuel. Il s'efforça donc, avec une assiduité et une rigueur extrêmes, d’introduire ses contemporains, mais surtout les ministres (évêques, prêtres et diacres), à la compréhension de la signification profondément théologique et spirituelle de tous les éléments de la célébration liturgique.

Il tenta ainsi de comprendre et de proposer aux autres les significations théologiques cachées dans les rites, en puisant à la Bible et à la tradition des Pères. Il n’hésitait pas à citer, par souci d’honnêteté mais également pour donner une importance plus grande à ses explications, les sources patristiques auxquelles il devait son savoir. Mais il se servait d’elles avec liberté et un discernement attentif, en approfondissant le développement de la pensée patristique. Par exemple, au terme de l’ “Epistola prima”, adressée à un “chorévêque” du diocèse de Mayence, après avoir répondu aux demandes d’éclaircissement sur le comportement à adopter dans l’exercice de la responsabilité pastorale, il poursuit : “Nous t’avons écrit tout ceci de la façon dont nous l’avons déduit des Ecritures Saintes et des canons des Pères. Mais toi, très saint homme, prend tes décisions comme bon te semble, au cas par cas, en cherchant à modérer ton jugement de façon à garantir en tout la discrétion, car elle est la mère de toutes les vertus” (Epistulae, I, PL 112, col 1510 C). On voit ainsi la continuité de la foi chrétienne, qui trouve son origine dans la Parole de Dieu ; mais celle-ci est toujours vivante, elle se développe et elle s’exprime de façons nouvelles, toujours en cohérence avec toute la construction, avec tout l’édifice de la foi.

Je voudrais conclure la présentation de ce grand “homme d’Église” en citant certaines de ses paroles dans lesquelles se reflète bien sa conviction fondamentale : “Celui qui est négligent dans la contemplation (qui vacare Deo nÉgligit) se prive lui-même de la vision de la lumière de Dieu ; celui qui se laisse prendre de façon indiscrète par les préoccupations et permet à ses pensées d’être emportées par le tourbillon des choses terrestres se condamne lui-même à l’impossibilité absolue de pénétrer les secrets du Dieu invisible” (Lib. I, PL 112, col 1263A).

Je pense que Raban Maur nous adresse ces paroles également à nous aujourd’hui : dans les heures de travail, avec ses rythmes frénétiques, et dans les temps de loisirs, nous devons réserver des moments à Dieu. Lui ouvrir notre vie en lui adressant une pensée, une réflexion, une brève prière, et surtout, nous ne devons pas oublier le dimanche comme jour du Seigneur, le jour de la liturgie, pour percevoir dans la beauté de nos églises, de la musique sacrée et de la Parole de Dieu la beauté même de Dieu, le laissant entrer dans notre être. Ce n’est qu'ainsi que notre vie peut devenir grande, devenir une vraie vie. »

Benoît XVI, Audience générale du 3 juin 2009 (Extraits)

* * * * Samedi, 16 décembre 2017. Les évêques d’Allemagne se disent opposés à tout changement dans le “Notre Père”.

Dans le même temps, le cardinal Marx, archevêque du très sinistré diocèse de Munich, se fâche tout rouge contre l’individu qui a osé publier un livre intitulé “Le Pape dictateur”. Mgr Marx déclare (sans rire) qu’il ne comprend pas qu’on puisse ainsi “critiquer un Pape d’ouverture et de dialogue (!) comme François”...

D’après Kathnet.

* * * * Samedi, 16 décembre 2017.La crèche du Pape François montée sur la place Saint-Pierre :

Fêter Noël devant tant de mauvais goût devient cauchemardesque.

* * * * Samedi, 16 décembre 2017. Pour écouter le chant d’entrée de la messe du IIIe Dimanche de l’Avent, cliquer ici. Pour écouter le chant de communion, cliquer ici.

* * * * Samedi, 16 décembre 2017. D’un prêtre : « La fonction d’un prêtre qui célèbre la liturgie est comparable à celle d’une vitre. Plus une vitre est propre et moins on la voit ; et c’est alors qu’elle accomplit ce pour quoi elle est faite. On ne la voit plus, on ne fait plus attention à elle : elle permet de voir plus loin qu’elle, autre chose qu’elle.

En liturgie, le prêtre doit être une “fenêtre propre”. C’est-à-dire qu’il doit veiller à rester effacé, sobre en paroles et en gestes autant que digne dans ses attitudes et soigné dans ses comportements. Il devient alors “propre à” accomplir au mieux ce pour quoi il est fait : il n’attire plus l’attention sur lui mais conduit à porter le regard sur Celui qui est au-delà de lui et que nous révèle la liturgie de l’Église. »

* * * * Samedi, 16 décembre 2017.En août 2006, alors qu’il prenait des vacances à Castel Gandolfo, le Pape Benoît XVI recevait les prêtres d’Albano pour un échange fraternel avec eux. Le P. Vittorio Petruzzi, vicaire à Aprilia, demande au Pape : « Votre Sainteté, pour l’année pastorale qui va commencer, notre diocèse a été appelé par l'Evêque à prêter une attention particulière à la liturgie, tant au niveau théologique, que de la pratique célébrative. Les semaines d'études elles-mêmes, auxquelles nous participerons au mois de septembre prochain, auront pour thème central de réflexion “la préparation et la réalisation de l'annonce dans l’année liturgique, dans les sacrements et dans les sacramentaux”. En tant que prêtres, nous sommes appelés à accomplir une liturgie “sérieuse, simple et belle”, pour utiliser une belle formule présente dans le document “Transmettre l’Evangile dans un monde qui change” de l'épiscopat italien. Très Saint-Père, pouvez-vous nous aider à comprendre comment tout cela peut se traduire dans l’ars celebrandi ? »

Réponse du Pape Benoît XVI : « Ars celebrandi : ici aussi, je dirais qu’il existe diverses dimensions. La première dimension est que la “celebratio” est une prière et un dialogue avec Dieu : Dieu avec nous et nous avec Dieu. La première exigence pour une bonne célébration est donc que le prêtre entre réellement dans ce dialogue. En annonçant la Parole, il se sent lui-même en dialogue avec Dieu. Il écoute la Parole et annonce cette Parole, dans le sens où il devient un instrument du Seigneur et cherche à comprendre cette Parole de Dieu qui doit ensuite être transmise au Peuple. Il est en dialogue avec Dieu, car les textes de la Messe ne sont pas des textes de théâtre ou quelque chose de semblable, mais ce sont des prières grâce auxquelles, avec l’assemblée, je parle avec Dieu. Entrer dans ce dialogue est donc important. Saint Benoît, dans sa “Règle”, dit aux moines, en parlant de la récitation des Psaumes : “Mens concordet voci”. La “vox”, les paroles précèdent notre esprit. D’habitude, ce n'est pas comme cela : d'abord on doit penser, puis la pensée devient parole. Mais ici, la parole précède. La Sainte Liturgie nous donne les paroles ; et nous, nous devons entrer dans ces paroles, trouver l’harmonie avec cette réalité qui nous précède.

A côté de cela, nous devons également apprendre à comprendre la structure de la Liturgie et la raison pour laquelle elle est organisée ainsi. La Liturgie s’est développée à travers deux millénaires et même après la réforme conciliaire, elle n’est pas devenue quelque chose d’établi uniquement par une poignée de liturgistes. Elle demeure toujours la continuation de cette croissance permanente de l’adoration et de l’annonce. Ainsi, il est très important, pour pouvoir être en pleine harmonie, de comprendre cette structure, qui s’est développée dans le temps et entrer ainsi avec notre mens dans la “vox” de l’Église. Dans la mesure où nous avons intériorisé cette structure, compris cette structure, assimilé les paroles de la Liturgie, nous pouvons entrer dans cette harmonie intérieure et ainsi, non seulement parler avec Dieu comme des personnes individuelles, mais entrer dans le “nous” de l'Église qui prie. Et de cette façon, transformer également notre “moi” en entrant dans le “nous” de l'Église, en enrichissant, en élargissant ce “moi”, en priant avec l’Église, avec les paroles de l’Église, en étant réellement en dialogue avec Dieu.

Telle est la première condition : nous devons nous-mêmes intérioriser la structure, les paroles de la Liturgie, la Parole de Dieu. Ainsi, notre célébration devient réellement une célébration “avec” l’Église : notre coeur s’élargit et nous ne faisons pas simplement quelque chose, mais nous sommes “avec” l’Église et en dialogue avec Dieu. Il me semble que les personnes savent percevoir si nous sommes véritablement en dialogue avec Dieu, avec elles et, pour ainsi dire, si nous attirons les autres dans notre prière commune, si nous attirons les autres dans la communion avec les fils de Dieu ; ou si, au contraire, nous faisons uniquement quelque chose d’extérieur. L’élément fondamental du véritable “ars celebrandi” est donc cet accord, cette harmonie entre ce que nous disons avec nos lèvres et ce que nous pensons avec le coeur. Le “Sursum corda”, qui est une très ancienne parole de la Liturgie, devrait venir bien avant la Préface, bien avant la Liturgie, la “voie” de nos paroles et de notre pensée. Nous devons élever notre coeur au Seigneur, non seulement comme une réponse rituelle, mais comme une expression de ce qui a lieu dans ce coeur, qui s’élève vers le haut et qui attire vers le haut également les autres.

En d'autres termes, l’ “ars celebrandi” n’entend pas inviter à une sorte de théâtre, ni de spectacle, mais à une intériorité qui se fait sentir et qui devient acceptable et évidente pour les personnes présentes dans l’assemblée. Ce n’est que si les personnes voient qu’il ne s’agit pas d’un “ars” extérieur, spectaculaire - nous ne sommes pas des acteurs ! - mais qu’il s’agit de l’expression du chemin de notre coeur qui attire également leur coeur, que la Liturgie devient alors belle, qu’elle devient une communion de toutes les personnes présentes avec le Seigneur.

Naturellement, à cette condition fondamentale, exprimée dans les paroles de saint Benoît : “Mens concordet voci” - que le coeur monte, s’élève réellement vers le Seigneur - doivent également correspondre des éléments extérieurs. Nous devons apprendre à bien prononcer les paroles. Parfois, lorsque j’étais encore professeur dans mon pays, les jeunes lisaient les Ecritures Saintes. Mais ils les lisaient comme on lit le texte d’un poète que l’on n’a pas compris. Naturellement, pour apprendre à bien prononcer, il faut avant tout avoir compris le texte dans sa dimension dramatique, dans son présent. Il en est de même pour la Préface. Et la Prière eucharistique. Il est difficile pour les fidèles de suivre un texte aussi long que notre Prière eucharistique. C’est pourquoi naissent toujours ces nouvelles “inventions”. Mais avec des Prières eucharistiques toujours nouvelles, on ne répond pas au problème. Le problème est de faire en sorte que ce soit un moment qui invite également les autres au silence avec Dieu et à prier avec Dieu. Donc, ce n’est que si la Prière eucharistique est correctement prononcée, avec les temps de silence également appropriés, si elle est prononcée avec intériorité, mais également avec l’art de parler, que les choses peuvent s'améliorer.

Par conséquent, la récitation de la Prière eucharistique exige un moment d’attention particulière, pour être prononcée de façon à toucher les autres. Je pense que nous devons également trouver des occasions, que ce soit dans la catéchèse, dans les homélies ou lors d’autres occasions, pour bien expliquer au peuple de Dieu cette Prière eucharistique afin qu’il puisse en suivre les grand moments : le récit et les paroles de l’institution, la prière pour les vivants et pour les défunts, l’action de grâce au Seigneur, l’épiclèse, pour faire réellement participer la communauté à cette prière.

Ensuite, les paroles doivent être bien prononcées. Et une préparation adéquate est nécessaire. Les servants d’autel doivent connaître leur tâche, les lecteurs doivent savoir réellement comment prononcer. Et le choeur, le chant, doivent être préparés ; l’autel doit être correctement décoré. Tout cela fait partie - même s’il s'agit de nombreux aspects pratiques - de l’ “ars celebrandi”. Mais, pour conclure, l’élément fondamental est cet art d’entrer en communion avec le Seigneur, que nous préparons à travers toute notre vie de prêtres. »

* * * * Samedi, 16 décembre 2017. « Allant depuis des années d’église en église, de secteur paroissial en secteur paroissial, j’ai parfois l’occasion de discuter avec un membre de l’ “équipe d’animation liturgique” locale. Je découvre alors - mais ce n’est pas une surprise - qu’aucun de ces membres n’a étudié la constitution conciliaire sur la liturgie et la présentation générale du missel romain. Ces deux documents majeurs sont, d’une façon générale, totalement ignorés des fidèles officiellement chargés de préparer les messes paroissiales. On ne peut donc pas discuter avec ces “animateurs” : ils n’ont aucune culture liturgique, aucune connaissance des documents fondamentaux qui disent ce qu’est la liturgie de l’Église et comment elle doit être célébrée. Quand je fais remarquer que cette situation est proprement aberrante, on me répond généralement : “Oui, mais ce sont des personnes de bonne volonté”. C’est donc toujours la même question que j’ai envie de poser à l’évêque ou au curé qui nomme ces “animateurs” : “Si vous êtes malade, choisirez-vous de consulter un médecin de bonne volonté ou un médecin compétent ?” Curieusement, partout on demande des personnes compétentes sauf... en liturgie. Comme si le service divin n’avait qu’une importance toute relative. Je crois que pour redonner à la liturgie son sens et son lustre, un bon coup de balais s’impose dans la majorité des secteurs paroissiaux. »

* * * * Vendredi, 15 décembre 2017. Aller à l’église pour avoir droit à ça ? Non, cent fois non.

* * * * Vendredi, 15 décembre 2017. Une célébration dite “liturgique” peut être vicieuse de deux manières : si elle est mesquine, puérile et inconvenante jusqu’à l’impudence, ou bien si elle est trop fleurie, trop doucereuse.

Dans les deux cas, elle se perd dans le vide et, sans produire le moindre effet durable au niveau de la foi, n’amène que des sons creux et des impressions fugaces.

Pour introduire ces défauts, il suffit d’un célébrant narcissique qui soit en possession du sceptre de l’éloquence : les fidèles se laissent prendre au piège de son pathos, l’imitent et se transmettent quelques bons mots captés au hasard de sa logorrhée.

* * * * Vendredi, 15 décembre 2017. Il y a un principe de l’Église qui dit “lex orandi, lex credendi” : la loi qui gouverne la prière liturgique est celle qui nous permet de grandir dans la foi. Par conséquent, si nous abîmons la liturgie, si nous la banalisons, si nous ne faisons pas attention à respecter chacun des éléments qui la constitue et lui donne sa cohérence, alors nous abîmons la foi : notre foi et celle des autres. Inversement, si notre foi est abimée, alors nous devenons enclins à abimer aussi la liturgie. Les deux vont ensemble parce que celui qui respecte la prière liturgique de l’Église c’est celui qui a la foi et celui qui n’a pas la foi est toujours porté à célébrer très mal la liturgie. Il faut donc des liturgies permettant non pas à l’homme de se tourner vers l’homme, mais permettant à l’homme de se tourner vers Dieu, de sentir la présence de Dieu. La liturgie est le seul moment qui donne à l’homme la possibilité d’être dans un face à face silencieux et respectueux avec Dieu. D’où l’obligation de soigner la liturgie, d’y mettre tout ce que la tradition nous a légué pour louer non pas notre propre personne, nos propres activités, mais louer Dieu seul. Nous ne devons pas aller à la messe pour chanter nos exploits, nos réussites, nos misères, notre convivialité, la sympathie du célébrant… Non ! Si nous allons à la messe, c’est dans l’espoir qu’on sera introduit dans la grande louange de Dieu. Si une célébration ne vise pas cet objectif, alors elle aura pour résultat, tôt ou tard, une destruction de la foi, une ruine de l’Église. C’est ce que nous constatons malheureusement dans nombre d’églises et de diocèses où les célébrations liturgiques ne sont plus orientées vers Dieu mais plutôt vers la convivialité, les équipes d’animation liturgique, l’originalité de tel prêtre se voulant sympathique aux yeux de sa petite cour d’admirateurs... Dans ces endroits-là, les messes ne sont plus que des coquilles vides et les églises ne sont plus que “des tombeaux où flotte une odeur de religion en état de décomposition” (pour paraphraser le cardinal Sarah).

* * * * Vendredi, 15 décembre 2017. Le site Kathnet nous apprend que la très progressiste Église d’Allemagne est en pleine déconfiture. Avec tous leurs agents pastoraux salariés qui brassent de l’air et leurs onéreuses structures qui ne produisent rien, plusieurs diocèses connaissent une crise financière sans précédent. Le diocèse de Hambourg devrait connaître un surendettement de plus de 350 millions d’euros d’ici 2020. Et la situation n’est pas meilleure dans les diocèses de Magdebourg, Essen, Hildesheim, Mayence...

* * * * Vendredi, 15 décembre 2017. ATHENEE PONTIFICAL REGINA APOSTOLORUM - ROME Faculté de Théologie

Diplôme “Joseph Ratzinger” : études et spiritualité.

Les cours en vue de l’obtention du diplôme ont lieu de février à décembre 2018. Pour plus de renseignements, cliquer ici.

* * * * Vendredi, 15 décembre 2017. Depuis plusieurs jours, le Vatican essaie de découvrir qui se cache sous le pseudonyme “Marcantonio Colonna”. C’est ce qu’a déclaré l’auteur du “Pape dictateur”. S’adressant au “Catholic Herald” par courrier électronique, Colonna a affirmé que le Pape François avait obtenu une liste de six noms possibles. Et d’ajouter : « En Angleterre, une personne a été identifiée à tort comme étant l’auteur du livre ; elle avait immédiatement reçu des appels téléphoniques menaçants venant de Rome. »

Interrogé pour savoir s’il pensait que son anonymat allait encore durer, Colonna a déclaré : « Sous le Pape actuel, les rouages du Vatican ont porté l’espionnage à un nouveau niveau ; je ne doute donc pas qu’après quelques fausses pistes, “ils” arriveront à me démasquer. Mais “ils” devront se demander si ce ne sera pas au prix de plus de publicité pour mon livre. »

Certains ont suggéré que le livre de Colonna n’était écrit que sur la base de ragots, comme par exemple le supposé rapport - qui a mystérieusement disparu - du Supérieur général des jésuites, le père Peter-Hans Kolvenbach. A ce sujet, Colonna précise : « Le récit que je fais dans mon livre n’est pas basé sur des rumeurs. Il est établi sur des informations de première main que j’ai reçues d’un prêtre qui avait lu le “rapport Kolvenbach” quand il a été publié et qui était pleinement au courant du processus ecclésiastique mis en œuvre. »

Marcantonio Colonna explique que sa préoccupation première ne concerne pas les débats doctrinaux qui ont cours ; elle est simplement de « montrer le fossé qui existe entre l’image du Pape libéral et ouvert et le vrai caractère de ce pontificat : c’est quelque chose qui devrait inquiéter tous les Catholiques. »

* * * * Jeudi, 14 décembre 2017. A Licques (diocèse d’Arras), la “fête de la dinde” s’est déroulée dans l’église. Depuis Vatican II, on sait que lorsqu'un curé veut profaner son église paroissiale, il peut compter sur le soutien de son évêque...



* * * * Jeudi, 14 décembre 2017. N’aurions-nous pas tout à gagner en remettant dans notre liturgie romaine la dignité, la qualité de préparation, le silence et le recueillement que les Anglicans ont su conserver dans leurs offices ?

Voir ici un Service religieux au Trinity College pour le temps de l’Avent...

* * * * Jeudi, 14 décembre 2017.« Que devient Noël ? Un fatras de publicités vantant la “magie de Noël”, la “magie du chocolat”, la “magie des illuminations”, la “magie des marchés de Noël”, “la magie du père Noël”, la “magie de la table”... Sans compter les petits chocolat qu'on donne déjà aux enfants pour les faire patienter jusqu'au soir “magique” du 24 décembre.

Noël est donc devenu une vaste et fumeuse opération marketing tournant autour du concept parfaitement stupide de “magie” ainsi que des décors à la Walt Disney avec nains, biches et champignons qui clignotent. Jésus ? Vous avez dit Jésus ? C’est qui Jésus ?

Consolation : le patron de la superette de mon quartier m’a confirmé que les commandes pour les chocolats de Pâques sont déjà en cours. Ouf, nous voici rassurés ! Après la “magie de Noël” voici que se prépare déjà la “magie de Pâques”. On est donc sûrs de ne pas passer à côté de l’essentiel. »

* * * * Jeudi, 14 décembre 2017. Après le “Notre Père”, ce pourrait bien être au tour du “Credo” de subir quelques changements. En effet, la formule “je reconnais un seul baptême pour la rémission des péchés” n’a pas beaucoup de sens pour les fidèles d’aujourd’hui qui savent que pour remettre les péchés, il existe “aussi” le sacrement du Pardon. Affaire à suivre...

* * * * Jeudi, 14 décembre 2017. D’un internaute : « Merci pour ce très beau texte de Benoit XVI sur la Parole divine et l’importance de son chant [voir ci-dessous]. Il m’inspire la réflexion suivante.

Bien des personnes soi-disant expertes en liturgie clament haut et fort que Vatican II constitue une redécouverte de la Parole de Dieu, la Bible (que souvent ils appellent seulement “la Parole”, ce qui conduit bien souvent à oublier sa divine origine), et que la réforme liturgique a enfin permis au “Peuple de Dieu” (sublime expression malheureusement dévoyée) de redécouvrir les Saintes Ecritures. En quoi ils ont raison : le nouveau lectionnaire, riche et très complet, constitue bel et bien un “légitime progrès” auquel Sacrosanctum Concilium faisait droit.

Sur ce point, nous n’avons qu'à rendre grâce à Dieu, et il s’agit sans doute d’un élément dont pourrait à bon droit profiter la forme extraordinaire dans un avenir proche.

En revanche, ces personnes oublient deux choses :

- d’abord que, comme le disait Benoit XVI, “pour prier sur la base de la Parole de Dieu, la seule labialisation ne suffit pas : la musique est nécessaire”. D’où l’importance du chant des lectures de la Messe, au moins pour l’Évangile. Et pourquoi pas en latin, au moins pour de grandes occasions ?

- ensuite - et c’est le plus important - ces mêmes experts auto-proclamés devraient encourager les chants du propre de la Messe, tous tirés de la Parole de Dieu. Ils devraient, pour être conséquent avec eux-mêmes et pour donner plus d’importance à la Bible en matière liturgique, bannir les cantiques mièvres et les compositions douteuses (quand elles ne sont pas franchement hérétiques) et les remplacer par le chant des pièces du propre de la Messe. Puisqu’ils se réclament de Vatican II, ils devraient réclamer son application en ce domaine : “C’est [de la Sainte Ecriture] que sont tirés les textes qu’on lit et que l’homélie explique, ainsi que les psaumes que l’on chante ; c’est sous son inspiration et sous son impulsion que les prières, les oraisons et les hymnes liturgiques ont jailli, et c’est d’elle que les actions et les symboles reçoivent leur signification.” (cf. Sacrosanctum Concilium, n. 24)

De plus, ces “experts” devraient encourager la création de scholae cantorum consacrées au chant grégorien. Ils devraient encourager ce chant, tout entier constitué de la Parole de Dieu (à quelques exceptions près, comme les séquences), et interdire ce qui n’en provient pas ou n’en n’est pas inspiré.

Mais le font-ils ? Et s’ils ne le font pas, ne s’opposent-ils pas ainsi au concile Vatican II ? Si c’est le cas, alors les extrêmes peuvent réellement se retrouver. C’est d’autant plus exact que le Concile (et plus généralement le mouvement liturgique) avait probablement voulu réagir contre le remplacement du propre par des cantiques. Ainsi, l’écrivain traditionaliste allemand Martin Mosebach a pu écrire que dans son enfance (dans les années 50), il n’avait jamais entendu de grégorien à la messe paroissiale...

Comme quoi, à l’instar de M. Jourdain faisant de la prose sans le savoir, ces experts en pastorale liturgique auto-proclamés font, en quelque sorte, de l’intégrisme anté-conciliaire sans en avoir conscience. Tandis qu’encourager le chant des pièces du propre, ce n’est pas résister au Concile : c’est, au contraire, lui être fidèle au plus haut point. »

* * * * Jeudi, 14 décembre 2017. « Nous t'avons choisi pour que tu fasses des réformes, pas pour que tu détruise tout ! »

C’est en ces termes que, selon le journaliste italien Marco Tosatti citant plusieurs sources fiables, un éminent cardinal s’est adressé au Pape François au cours d’une réunion qui avait lieu le 4 décembre dernier. Selon les observateurs, le cardinal en question pourrait avoir été soit Mgr Leonardo Sandri, ancien préfet de la Congrégation des Églises orientales, soit Mgr Giovanni Battista Re, préfet émérite de la Congrégation pour les évêques et actuel vice-doyen du collège des cardinaux.

* * * * Mercredi, 13 décembre 2017. Dans un échange de courriels avec “Life Site”, Marcantonio Colonna, le mystérieux auteur du livre “Le Pape dictateur”, déclare :

« Je ne sais pas si mon livre fera un effet sur les cardinaux et les conduira à dire au Pape que la fin de la récréation a sonné. Probablement pas. Mais ce que j’espère, c’est qu’au prochain conclave les cardinaux ne fasse plus l’erreur qu’ils ont faite au dernier conclave. (...) Mon livre reprend de nombreux articles qui ont ont exposé différents aspects du pontificat de Jorge Bergoglio mais que les médias ont toujours préféré ignorer. En faisant des recherches sur le passé de Bergoglio, j’ai découvert que l’un des documents les plus importants était le rapport établi en 1991 par son supérieur jésuite [le P. Peter Hans Kolvenbach] lorsqu’il était alors question de sacrer évêque le P. Bergoglio. Le Général des jésuites reconnaissait que le P. Bergoglio n’était pas apte à une telle fonction en raison de son caractère retors, de sa psychologie instable et de sa façon de créer des divisions en tant que Provincial des jésuites d’Argentine. (...) Dans l’Église contemporaine, le pontificat de François est quelque chose d’absolument unique ; on peut seulement le comparer à quelques très rares pontificats désastreux des siècles passés lorsque les cardinaux firent des erreurs manifestes dans leurs choix. C’est arrivé quelques fois, mais il faut vraiment chercher très loin pour découvrir de tels cas. Ce n’est donc pas surprenant que les gens aient des difficultés à croire que cela ait pu encore se produire (...) »

* * * * Mercredi, 13 décembre 2017.« (...) La Parole de Dieu elle-même nous introduit dans un dialogue avec Lui.

Le Dieu qui parle dans la Bible nous enseigne comment nous pouvons Lui parler. En particulier, dans le Livre des Psaumes, Il nous donne les mots avec lesquelles nous pouvons nous adresser à Lui. Dans ce dialogue, nous Lui présentons notre vie, avec ses hauts et ses bas, et nous la transformons en un mouvement vers Lui. Les Psaumes contiennent en plusieurs endroits des instructions sur la façon dont ils doivent être chantés et accompagnés par des instruments musicaux. Pour prier sur la base de la Parole de Dieu, la seule labialisation ne suffit pas : la musique est nécessaire.

Deux chants de la liturgie chrétienne dérivent de textes bibliques qui les placent sur les lèvres des Anges : le “Gloria” qui est chanté une première fois par les Anges à la naissance de Jésus, et le “Sanctus” qui, selon Isaïe 6, est l’acclamation des Séraphins qui se tiennent dans la proximité immédiate de Dieu.

Sous ce jour, la liturgie chrétienne est une invitation à chanter avec les anges et à donner à la parole sa plus haute fonction. A ce sujet, écoutons Jean Leclercq : « Les moines devaient trouver des accents qui traduisent le consentement de l’homme racheté aux mystères qu’il célèbre : les quelques chapiteaux de Cluny qui nous aient été conservés montrent les symboles christologiques des divers tons du chant ».

Pour saint Benoît, la règle déterminante de la prière et du chant des moines est la parole du Psaume : “Coram angelis psallam Tibi, Domine - en présence des anges, je veux te chanter, Seigneur” (cf. 138, 1). Se trouve ici exprimée la conscience de chanter, dans la prière communautaire, en présence de toute la cour céleste, et donc d’être soumis à la mesure suprême : prier et chanter pour s’unir à la musique des esprits sublimes qui étaient considérés comme les auteurs de l’harmonie du cosmos, de la musique des sphères.

A partir de là, on peut comprendre la sévérité d’une méditation de saint Bernard de Clairvaux qui utilise une expression de la tradition platonicienne, transmise par saint Augustin, pour juger le mauvais chant des moines qui, à ses yeux, n’était en rien un incident secondaire. Il qualifie la cacophonie d’un chant mal exécuté comme une chute dans la “regio dissimilitudinis”, dans la “région de la dissimilitude”. Saint Augustin avait tiré cette expression de la philosophie platonicienne pour caractériser l’état de son âme avant sa conversion (cf. Confessions, VII, 10.16) : l’homme qui est créé à l’image de Dieu tombe, en conséquence de son abandon de Dieu, dans la “région de la dissimilitude”, dans un éloignement de Dieu où il ne Le reflète plus et où il devient ainsi non seulement dissemblable à Dieu, mais aussi dissemblable à sa véritable nature d’homme. Saint Bernard se montre ici évidemment sévère en recourant à cette expression, qui indique la chute de l’homme loin de lui-même, pour qualifier les chants mal exécutés par les moines ; mais il montre à quel point il prend la chose au sérieux. Il indique ici que la culture du chant est une culture de l’être et que les moines, par leurs prières et leurs chants, doivent correspondre à la grandeur de la Parole qui leur est confiée, à son impératif de réelle beauté. De cette exigence capitale de parler avec Dieu et de Le chanter avec les mots qu’Il a Lui-même donnés, est née la grande musique occidentale. Ce n’était pas là l’œuvre d’une “créativité” personnelle où l’individu, prenant comme critère essentiel la représentation de son propre moi, s’érige un monument à lui-même. Il s’agissait plutôt de reconnaître attentivement avec les “oreilles du cœur” les lois constitutives de l’harmonie musicale de la création, les formes essentielles de la musique émise par le Créateur dans le monde et en l’homme, et d’inventer une musique digne de Dieu qui soit, en même temps, authentiquement digne de l’homme et qui proclame hautement cette dignité. » (Benoît XVI, Discours aux Collège des Bernardins, Paris 2008)

* * * * Mardi, 12 décembre 2017 . Les évêques de Pologne ont annoncé qu’ils préparaient un “Guide pastoral pour l’application d’Amoris laetitia”. Ils ont d’ors et déjà fait savoir que cet ouvrage qui se réfèrera aux enseignements de S. Jean-Paul II n’ira pas tout à fait dans le sens voulu par le Pape François.

* * * * Mardi, 12 décembre 2017 La crise que traverse l’Église - certains parlent même de schisme latent - émane de l’intérieur même du Catholicisme actuel : « Nous voyons aujourd’hui de façon beaucoup plus terrifiante que la plus grande persécution de l’Église ne vient pas d’ennemis extérieurs mais naît du péché de l’Église », avait dit Benoît XVI, lors de sa visite apostolique au Portugal en 2010. Et Karol Wojtyla, futur Jean-Paul II, laissait entrevoir dès 1976 que « nous sommes aujourd’hui face au plus grand combat que l’humanité ait jamais vu. Je ne pense pas que la communauté chrétienne l’ait compris totalement. Nous sommes aujourd’hui devant la lutte […] entre l’Église et l’Anti-Église, entre l’Evangile et l’Anti-Evangile. ».

Souvenons-nous aussi des propos graves tenus par le Pape Benoît XVI lors son élection au siège de Pierre : « Priez pour moi, afin que je ne me dérobe pas, par peur, devant les loups. » Le Pape Benoît était très réaliste.

Il faut se demander si les loups en questions ne sont pas déjà dans la bergerie : des loups déguisés en gentilles brebis et peut-être même des loups déguisés en bergers.

Si cela arrivait nous serions dans une confusion telle qu’il serait très difficile de discerner qui est qui, qui fait quoi, qui doit être écouté.

Alors, quelle perturbation dans la bergerie ! Que de divisions au sein de l’Église ! Que de coups mortels portés contre l’unité et la sainteté de l’Église !

* * * * Mardi, 12 décembre 2017 Réflexions d’un jeune fidèle : « J’ai trouvé une très intéressante vidéo qui traite du rapport entre foi et nourriture (cliquer ici).

Ce reportage me renforce dans ma conviction, qui grandit en moi ces derniers temps, notamment après la lecture des écrits du R.P. Louis Bouyer, qu’il y a bien un lien intime entre la notion de repas et la messe.

C’est assez frappant dans les monastères, où les repas sont quasiment des offices liturgiques à part entière (benedicite et grâces, silence, lectures spirituelles...). Il y a quelque chose de profondément sacré dans la nourriture, dans l’acte de se nourrir ; et ce n’est donc pas un hasard si le Sauveur a choisi le cadre d'un repas pour laisser aux hommes le Signe de sa présence réelle.

Hélas, la spécificité de l’idéologie moderne, c’est de fausser le sens et la compréhension de réalités pourtant vraies en elles-mêmes. Ainsi, lorsqu’ils parlent de la messe, les progressistes insistent sur la notion de repas, mais d’une manière qui révèle qu’ils en faussent la signification. Ils ne comprennent pas, par exemple, que si la messe est bien un repas, elle est un “repas sacré” : le festin des noces de l’Agneau dont parle le livre de l'Apocalypse et qui repris par la liturgie eucharistique. Il s’agit d’une notion parfaitement traditionnelle ; il s’agit d’un repas “transfiguré” et non une simple imitation d’un repas ordinaire. Cette “transfiguration” doit se manifester par tous ces éléments matériels (ornements, vêtements et vaisselle liturgique, encens, nappes, cierges, etc.) qui aident à percevoir que le sacrifice eucharistique est le banquet mystique par excellence au cours duquel la nourriture divine est prodiguée aux hommes. En réalité, les progressistes qui affirment qu’il faut que la messe ressemble à un simple repas ordinaire sont d'authentiques faussaires : ils prennent une idée vraie à la base pour en faire un ersatz, c’est-à-dire quelque chose de déformé et faux.

Quant aux traditionalistes, ils ont trop souvent tendance à oublier complètement cette dimension de festin eucharistique. Preuve qu’il est plus facile de se dire traditionnel que de l’être véritablement.

Pour en revenir au reportage, je suis également frappé de voir à quel point ces moines ont le sens du réel, sont attachés au réel, dans toute sa matérialité, dans ce qu’il a de plus concret : ils travaillent, peignent, sculptent, plantent, taillent, moissonnent, cultivent... On voit bien là que le christianisme est tout sauf une religion qui appelle à fuir le réel et à se réfugier dans des rêves. La “fuga mundi” des moines est un appel à fuir le “monde” dans ce qu'il a de superficiel, de faux, de contrefait, de faussement distrayant, pour au contraire plonger dans la réalité, dans le vrai, dans une authentique et exigeante quête de vérité. C’est exactement le contraire des tendances actuelles des sociétés modernes qui tendent à se couper toujours plus de la nature, du réel, et qui font de la recherche de la vérité le cadet de leurs préoccupations.

Les “liturgies” progressistes ne font que collaborer à cette tendance générale de la société moderne, tandis qu’au contraire la liturgie actuelle célébrée avec le souci de conserver tous les éléments traditionnels (l’orientation, la dignité, le silence, l’adoration, l’effacement des ministres de l’autel, le latin, le chant grégorien...) nous aide à nous en libérer. » © 2011 Pro Liturgia Nous contacter

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