mercredi 13 décembre 2017

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Amoris Laetitia et la séparation de l'Église et de l'État





Écrit par : Auteur anonyme
Devinez pourquoi...


Le 13 décembre 2017
SOURCE : One Peter Five


Note de l'éditeur : Ce qui suit nous vient d'un contributeur qui souhaite rester anonyme.

Les Catholiques orthodoxes accusent souvent la théologie du Pape François d'être incohérente. Cependant, s'il est vrai que beaucoup de ses croyances théologiques ne s'accordent pas entre elles ou avec l'orthodoxie Catholique, il y a une cohérence entre certaines d’entre elles qui peuvent sembler déconnectées même si le Pape François lui-même ne reconnaît pas la connexion logique. Par exemple, sa promotion implicite de la Communion pour les personnes divorcées remariées de façon invalide qui vivent more uxorio [ sexualité active ] est tout à fait compatible avec sa promotion explicite de la séparation de l'Église et de l'État.

Ce qui relie les deux est sa croyance implicite que la grâce ne peut pas vraiment rendre une personne juste dans cette vie. Cela est particulièrement évident dans sa récente élévation des Directives des Évêques de Buenos Aires concernant Amoris Laetitia à un enseignement officiel du Vatican. Ces lignes directrices énoncent :

« [Quand] il n'est pas possible [ pour les divorcés remariés ] d'obtenir une déclaration de nullité, [ vivre dans la continence ] peut, en fait, ne pas être réalisable. Néanmoins, il est ... possible d'entreprendre un parcours de discernement. Si l'on arrive à la reconnaissance que, dans un cas particulier, il y a des limites qui diminuent la responsabilité et la culpabilité ( voir 301-302 ), surtout quand une personne juge qu'il tomberait dans une faute subséquente en nuisant aux enfants de la nouvelle union, Amoris Laetitia ouvre la possibilité d'accéder aux Sacrements de la Réconciliation et de l'Eucharistie ( voir notes de bas de page 336 et 351 ).

Ici, l'idée que vivre dans la continence pourrait ne pas être possible indique que certains Catholiques — bien qu'ils reçoivent une grâce sanctifiante par le Baptême — ne sont pas capables d'être assez vertueux pour suivre la loi morale. Cela implique que la grâce sanctifiante n'a pas la capacité de vraiment sanctifier les gens, une idée définitivement rejetée par le Concile de Trente : « Si quelqu'un dit que les Commandements de Dieu sont, même pour quelqu'un qui est justifié et constitué en grâce, impossible à observer, qu’il soit anathème ». Le Concile a fait cette déclaration en réponse à la Doctrine Protestante de la justification par la Foi [ imputée ], cette croyance que le salut consiste en la grâce qui nous déclare simplement justes et qui s'oppose à la Doctrine Catholique de la justification infusée [ infusée ], cette croyance que le salut consiste en la grâce qui en fait nous rend justes. En indiquant que la grâce n'a pas la capacité de rendre les gens suffisamment vertueux pour vivre dans la continence, le Pape François semble pencher vers la vision Protestante — et cela ne devrait pas nous surprendre, considérant que, plus que tout autre Pape, il a loué la théologie de Martin Luther.

Que le Pape François le réalise ou non, sa croyance implicite dans la justification imputée par la Foi [ donc Protestante ] forme le fondement théologique de sa conviction que l'Église et l'État devraient être séparés, une conviction évidente dans la remarque infâme qu'il fit au journal Français La Croix : « Les États doivent être laïcs. Les États confessionnels finissent mal. Cela va à l'encontre de l'histoire ». Cette vision défie non seulement des siècles de Tradition Catholique, mais ne reconnaît pas non plus que l'État s'appuie sur la grâce sanctifiante — ordinairement donnée uniquement par les Sacrements de l'Église — pour accomplir un de ses objectifs : la paix. Depuis la chute, le péché a provoqué un conflit généralisé que l'homme, dans ses faiblesses, ne peut éradiquer par lui-même, alors il requiert le don de la grâce sanctifiante de Dieu, la seule chose capable de créer une paix durable. Parce que Dieu a accordé ce don à l'Église — et non à l'État — pour nous dispenser les Sacrements, l'État compte sur l'Église pour atteindre son objectif de paix. Dans son livre « Before Church and State : A Study of Social Order in the Sacramental Kingdom of St. Louis IX » [ Avant l'Église et l'État : Une étude de l'ordre social dans le royaume sacramentel de Saint-Louis IX ], Andrew Willard Jones explique :

« Dans le royaume de la grâce, la loi était intériorisée dans la charité. Ce mouvement était la poursuite du salut, de la paix véritable, un objectif dépendant de la grâce sacramentelle, et ainsi de suite sur le sacerdoce. C'est seulement parce que les âmes des Baptisés n'étaient plus soumises au pouvoir du péché que la vraie paix pouvait être réalisée et que la loi extérieure ainsi que la force nécessaire pour contraindre les hommes à la justice pouvaient disparaître ».

En bref, s'il est vrai que seule la grâce sanctifiante peut rendre les gens suffisamment vertueux pour la vraie paix, alors l'État doit être aligné avec la dispensatrice de la grâce sanctifiante, l'Église, dans sa recherche de la paix. D'autre part, si le Pape François a raison dans sa croyance implicite que la grâce sanctifiante n'a pas cette capacité, l'État n'a pas besoin de l'Église, puisque la grâce de l'Église ne peut vraiment l'aider à atteindre la paix. L'approbation par le Pape François de la séparation de l'Église et de l'État commence donc à avoir du sens.

À la lumière de la Doctrine éternelle de la justification infusée de l'Église Catholique, il n'est certainement pas logique pour un Catholique — et encore moins pour le Pape — d'avoir cette vision de la grâce. Après tout, cette vue fait paraître la grâce défectueuse, et parce que la grâce est l'intervention de Dieu dans nos vies, cette vue indique que Dieu Lui-même est aussi défectueux. Nous devenons donc les habitants brisés d'un monde brisé par un Dieu brisé, incapables de discipliner nos désirs ou même de recevoir de l'aide de l'Église. La vraie transformation, la vraie paix, devient impossible dans cette vie. Est-ce le genre de monde que le Christ a promis à Son Peuple ?

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