vendredi 22 décembre 2017

La Pologne ouvre la voie
en ramenant le Jour du Repos

Enfin une bonne nouvelle !




Rédigé par : Lorenza Formicola

SOURCE : One Peter Five
Le 21 décembre 2017


C'était en 321 après Jésus-Christ que l'Empereur Constantin décréta que le vénérable « Jour du Soleil » devait être consacré au repos. Comme on lit dans son édit impérial : « Les magistrats et les habitants des villes se reposeront pendant le vénérable Jour du Soleil, et tous les magasins resteront fermés ». Mais c'est l'Empereur Théodose Ier en 383 qui convertit le « Dies Solis » en« Dies Dominica » ou « Jour du Seigneur ». Le Jour du Seigneur est le Jour du Christianisme par excellence, dans lequel les mots clés sont la tradition et la famille.

Et maintenant, étonnamment, dans une étrange coïncidence quelques Jours avant Noël 2017, l'unité de la famille, les traditions et le repos sont revenus au centre de l'attention du public si ce n'est à l'attention des médias depuis que le Sejm Polonais ( le chambre basse du parlement ) a voté fin novembre pour que le dimanche redevienne le Jour du Seigneur pour tout le monde et donc aussi pour les commerçants. D'ici 2020, tous les achats le dimanche seront rendus illégaux.

Au cœur de l'objectif de cette loi est le désir exprès de permettre aux Polonais d'avoir plus de temps à consacrer à leurs familles et de passer moins de temps à faire des courses le dimanche. Avec 254 voix pour, 156 contre et 23 abstentions, la législation introduite il y a un an par « Solidarnosc » — un mouvement initialement Catholique et anti-Communiste qui, avec la chute du Communisme est devenu l'un des principaux syndicats de la nation — est maintenant entre les mains du Sénat et elle sera présentée au Président Andzrej Duda pour son approbation définitive. Selon la loi, à compter de mars 2018, les magasins ne seront autorisés à ne rester ouverts que le premier et dernier dimanche du mois. Puis, à partir de 2019, seul le dernier dimanche du mois sera autorisé, et enfin, en 2020, l'interdiction sera quasi totale. En fait, les achats dominicaux ne seront autorisés que sept dimanches de l'année, y compris les deux dimanches avant Noël et le dimanche avant Pâques. Les chaînes étrangères à large distribution devront se conformer au nouvel arrangement mais pas les petites boutiques comme les boulangeries.

Dans la foulée du « chapelet aux frontières » ( octobre 2017 ), c'est maintenant la deuxième fois que la Pologne prend position pour affirmer et réaffirmer au monde ses racines et son identité Chrétiennes. C'est un geste bien plus que symbolique si l'on se souvient de l'histoire d'une nation comme la Pologne dont la mémoire ne peut blanchir son « passé rouge » : les tourments du régime Communiste qui tentaient de changer l'identité de la Pologne en attaquant le concept du Jour du Seigneur.

En fait, le « nouvel homme » du Communisme était supposé être le protagoniste d'une société sans classes et le signe de sa « nouveauté » était la tendance à être toujours occupé, jamais oisif. L'oisiveté, comprise comme une simple inactivité, non une paresse dans le code moral Communiste et socialiste, était la maladie dont il fallait libérer l'âme. L'oisiveté était le vice qui nuisait à la construction diligente de l'utopie Communiste et n'était pas seulement nuisible à lui-même, mais aussi elle était considérée comme une distraction pour tous les autres. Et ainsi l'idée du Jour du Seigneur, qui était par essence hérétique pour le Communiste, fut bientôt éradiquée par les mêmes membres du Parti Communiste qui se proposaient de donner un « bon » exemple en travaillant le septième jour de la semaine et contraignaient tout le monde à faire de même.

Le travail sans fin a conquis tout le monde et toutes choses. Les Communistes ont cherché à anéantir le Christianisme en attaquant le dimanche, ce qui, dans la société postmoderne, a conduit à l'échec. Le Communisme s’enchaînait les travailleurs à lui-même, et l'horizon de chacun se rétrécissait, privés de voir le « ciel » du Dimanche. Les dimanches sans repos ni vénération ont été tentés dans le passé de l'Europe tout comme présentement, et aujourd'hui toujours moins Chrétien la privent de son âme. Mais la Pologne, qui tient évidemment encore à son âme, a décidé de se libérer de toute trace de son passé rouge et de faciliter la sanctification du Dimanche pour tous.

Nous savons que l'évolution des conditions socio-économiques a conduit à la modification profonde du comportement collectif et par conséquent de l'apparition du dimanche. Comme l'écrivait saint Jean-Paul II :

« La coutume du « week-end » est devenue plus répandue, une période de répit hebdomadaire, passée peut-être loin de chez soi et impliquant souvent la participation à des activités culturelles, politiques ou sportives qui se tiennent habituellement les jours libres. Ce phénomène social et culturel n'est nullement sans ses aspects positifs si, tout en respectant de vraies valeurs, il peut contribuer au développement des personnes et à l'avancement de la vie de la société dans son ensemble. Tout cela répond non seulement au besoin de repos, mais aussi au besoin de célébration inhérent à notre humanité. Malheureusement, lorsque le dimanche perd son sens fondamental, c'est l'homme qui devient incapable de célébrer ».

La Pologne veut redonner cette compréhension à son peuple, en lui donnant moins de possibilités de paître dans des centres commerciaux aliénants juste pour le plaisir d’y traîner, mais sans tomber dans la plate banalité de ne pas réaliser que « le sabbat a été fait pour l'homme, pas l'homme pour le sabbat ».

Et si — comme quelqu'un devait l'objecter : « Cette solidarité entre l'Église et l'État devient inquiétante, le PiS [ le Parti de Droit et de Justice ] a tout changé en moins de deux ans : la législation, la presse et la société. Chaque aspect de notre liberté est menacé » — le gouvernement n'a pas l'intention de manger dans la main du dernier sociologue. Entre-temps, le Premier Ministre désigné de la Pologne, Mateusz Morwiecki, qui a pris ses fonctions le 11 décembre, a parlé dans son premier discours de « rêver d'une Europe redevenue Chrétienne ». Avec la nomination de Morwiecki, la Pologne semble avoir certifié ses ambitions. Le Catholique de 49 ans, père de quatre enfants Catholiques, a déclaré qu'il était profondément attristé par le fait que « les églises sont vides et sont en train d'être transformées en musées et vous n'y entendez plus de vraies chansons ».

En conclusion, la Pologne a commencé sa contre-révolution et elle ne semble pas craindre les menaces des politiquement corrects. La première étape semble être de modifier le Dimanche — non pas pour introduire des changements de nature économique, mais pour rétablir l'harmonie à la réalité. Pour les Polonais, en effet, le Jour de Repos représente « l'opposition à l'exclusivisme de l'idéal du travail » — une rupture qui fait partie du travail plus profond d'arroser les racines Chrétiennes qui donnent la vie et de s'éloigner à jamais du spectre du Communisme.

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