mercredi 31 janvier 2018

Le chaos ecclésial actuel
provient d'une erreur subversive



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 31 janvier 2018


En cette cinquième année du pontificat actuel, les signes que le Pape François se prépare à un autre « changement de paradigme » désastreux — pour aller de pair avec son approbation de l'admission des adultères publics à la Sainte Communion — commencent à se multiplier. J'ai noté certains de ces signes ici alors que Sandro Magister a déjà fait assez de relations pour écrire un article intitulée « Adieu, Humanae Vitae. François libéralise la pilule ».

Rien de tout cela n'aurait dû être une surprise, cependant. Pour François, le Jésuite libéral a annoncé depuis longtemps l'erreur qui constituerait le ressort de son étonnante et implacable attaque contre les préceptes négatifs absolument contraignants de la Loi Divine et naturelle, explicités dans le Sixième commandement.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Tout le verbiage dans Amoris Laetitia se résume à la proposition subversive que François a énoncée dans un livre-interview en 2014 avec Ferruccio De Bortoli, directeur du Corriere della Sera. Dans ce livre, intitulé « Je suis un prêtre, j'aime ça », nous lisons ce qui suit concernant la vision du Pape François sur Humanae Vitae, le document qu'il loue même s'il le détruit complètement :

« Tout dépend de la façon dont Humanae Vitae est interprété ... La question n'est pas de changer de Doctrine, mais d'approfondir et de faire en sorte que la pratique pastorale prenne en compte les situations et ce que les personnes sont capables de faire ».

[Tutto depende come viene interpretata L’Humanae Vitae….La questione non è quella di cambiare la dottrina, ma di andare in profondità e far sì che la pastorale tenga conto delle situazioni e di ciò che per le persone è possibile fare. ]

En d'autres termes, selon François, les gens ne sont pas tenus d'obéir au précepte négatif de la loi naturelle interdisant la contraception si, disent-ils, ils ne sont pas capables de le faire dans leurs « situations » particulières. Par cet énoncé — aussi incroyable que cela peut sembler — l'occupant actuel du Siège de Pierre réduirait la loi morale naturelle à un simple point de référence à atteindre si « possible », pas le strict Commandement de Dieu que sa Grâce permet d’observer. La loi morale est jugée impossible à réaliser pour certaines personnes qui croient avoir de bonnes excuses pour leur comportement immoral et le Sixième commandement est réécrit pour indiquer : « Chaque fois que possible, vous ne commettrez pas d'adultère ».

Le Pape François s'oppose ainsi à l'enseignement constant et infaillible de l'Église Catholique tel qu'il est résumé ( s’adressant aux erreurs des Protestants ) par le Concile de Trente :

« Or personne, quelque justifié qu'il soit, ne doit s'estimer exempt de l'observation des Commandements de Dieu, ni avancer cette parole téméraire et interdite par les Pères sous peine d'anathème, Que l'observation des Commandements est impossible, à un homme justifié :

« Car Dieu ne commande pas des choses impossibles ; mais en commandant, il avertit de faire ce que l'on peut, et de demander ce qu'on ne peut pas faire ; et Il aide, afin qu'on le puisse.

« Ses Commandements ne sont pas pesants ; son joug est doux et son fardeau léger ».

Le point de vue de François que les fidèles, même avec l'aide de la Grâce Divine, sont incapables d'accomplir les Commandements de Dieu, et sont donc liés par la loi morale seulement pour satisfaire toute portion qu'ils jugent « possible », rencontre également l'anathème de Trent :

« Canon 18. Si quelqu'un dit que les Commandements de Dieu sont impossibles à garder, même à un homme justifié et dans l’état de la Grâce : Qu'il soit anathème ».

Si quelqu'un peut expliquer comment l'opinion de François à savoir que l'adhésion à la loi morale doit être limitée dans la « pratique pastorale » par « ce que les personnes sont capables de faire » n'encourt pas l'anathème Tridentin, je serais intéressé d'entendre l'explication. Si cette personne existe, laissez-la aussi expliquer comment la nouveauté absolue de François peut être réconciliée avec l'enseignement de Jean Paul II en accord avec toute la Tradition :

« Les préceptes négatifs de la loi naturelle sont universellement valables : ils obligent tous et chacun, toujours et en toute circonstance. En effet, ils interdisent une action déterminée semper et pro semper, sans exception, parce que le choix d'un tel comportement n'est en aucun cas compatible avec la bonté de la volonté de la personne qui agit, avec sa vocation à la vie avec Dieu et à la communion avec le prochain. Il est défendu à tous et toujours de transgresser des préceptes qui interdisent, à tous et à tout prix, d'offenser en quiconque et, avant tout, en soi-même la dignité personnelle commune à tous. ...

« Il y a des comportements qui ne peuvent jamais, et dans aucune situation, être la réponse juste, c'est-à-dire conforme à la dignité de la personne. Enfin, il est toujours possible que l'homme, sous la contrainte ou en d'autres circonstances, soit empêché d'accomplir certaines bonnes actions ; mais il ne peut jamais être empêché de ne pas faire certaines actions, surtout s'il est prêt à mourir plutôt que de faire le mal ».

« L'Église a toujours enseigné que l'on ne doit jamais choisir des comportements prohibés par les commandements moraux, exprimés sous forme négative par l'Ancien et le Nouveau Testament. Comme on l'a vu, Jésus lui-même redit qu'on ne peut déroger à ces interdictions : « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. « Tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d'adultère, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux témoignage » » ( Mt 19, 17-18 ) » [Veritatis Splendor, n. 52]

Alors que les contours véritablement apocalyptiques d'un pontificat sans précédent menacent d'éclipser toute l'Église, nous ne pouvons qu'en appeler avec confiance à la Vierge Mère de Dieu pour Son Intercession Maternelle qui mettra fin à cette folie — dans le bon temps de Dieu et selon le plan que Sa Mère a révélé à Fatima. Jusque là, si Dieu le veut, cet apostolat continuera à défendre la vérité qui nous libère de l'esprit de ce temps à auquel une grande partie de l'élément humain de l'Église s'est abandonnée.

La nouvelle Académie pour la Vie et la Famille défend
l'enseignement moral traditionnel sur les questions de fin de vie




Rédigé par : Dr Maike Hickson

SOURCE : One Peter Five
Le 30 janvier 2018


Comme nous l'avons rapporté en octobre 2017, une nouvelle Académie Jean-Paul II pour la Vie humaine et la Famille (AJPVHF) a été fondée afin de poursuivre le travail éthique de l'Académie Pontificale pour la Vie (APV) ainsi que de l’Institut Jean Paul II d'Études sur le Mariage et la Famille, qui ont été profondément réformés récemment par le Pape François. Comme nous l'avons également signalé, en novembre de l'année dernière, l'Académie Pontificale pour la Vie a organisé une conférence au cours de laquelle les promoteurs de l'euthanasie ont été invités à prendre la parole.

Aujourd'hui, l'Académie moralement orthodoxe nouvellement fondée ( dont je suis honorée d'être membre du Conseil consultatif ), a publié sa première déclaration officielle ( Lien PDF en anglais ) qui examine de manière critique cette récente conférence de l’APV en novembre 2017, et qui réitère la saine Doctrine Catholique en ce qui concerne des questions telles que les soins palliatifs, les soins de fin de vie et l'euthanasie.

Parmi les membres du conseil d'administration de cette nouvelle Académie se trouvent le Professeur Josef Seifert (président), Christine Vollmer (vice-présidente), ainsi que le Professeur Roberto de Mattei, Mercedes Wilson, Thomas Ward, Philippe Schepens, Virginia Coda Nunziante, et John-Henry Westen. Plusieurs membres du nouveau Conseil d'Administration avaient été précédemment licenciés par le Pape François de l'Académie Pontificale pour la Vie. Le Professeur de Mattei lui-même a récemment discuté de questions similaires dans un article indépendant.

La déclaration intitulée : « Les commentaires de l’Académie Jean-Paul II pour la Vie humaine et la Famille concernant la réunion de l'Association Médicale Mondiale, Région Européenne, sur les questions de fin de vie, organisée par l'Académie Pontificale pour la Vie, les 16 et 17 novembre 2017, » commence par les mots suivants :

« L'Académie Jean-Paul II pour la Vie humaine et la Famille a suivi avec intérêt la récente rencontre de l'Association Médicale Mondiale, Région Européenne, sur les questions de fin de vie, organisée dans les locaux du Vatican, organisée par l'Académie Pontificale pour la Vie, les 16 et 17 novembre 2017. Beaucoup de Catholiques regardaient avec inquiétude une telle réunion, étant donné que plusieurs orateurs ont défendu la légalisation de « l' euthanasie » et le suicide assisté par un médecin. Selon les paroles de l'Archevêque Paglia, qui a accueilli l'événement, cette réunion devait se dérouler dans un esprit « académiquement neutre » en ce sens qu’elle serait menée comme une « recherche partagée d'un terrain d'entente sur lequel des opinions divergentes peuvent trouver des points d'accord sur la vérité de l'être humain » [1] ».

L'Académie Jean-Paul II pour la Vie humaine et la Famille se montre préoccupée par ce genre d'« approche neutre » quand elle dit :

« Dans ce qui suit, nous souhaitons exprimer quelques problèmes sérieux que nous voyons dans cette « approche neutre » de l’APV. Dans sa forme originale, fondée par Saint Jean-Paul II, l’APV demandait à ses membres de prêter serment à l’effet de toujours exprimer et défendre, selon leur profession respective ( y compris les écrits théoriques ), la valeur de chaque vie humaine, ainsi que la vérité de l'Évangile de la Vie et de l'enseignement de l'Église sur la vie humaine ».

Ce qui est important, c'est que la déclaration de la AJPVHF critique fortement le conférencier de la conférence APV qui était censé présenter la « perspective Catholique » :

« La présentation dont le thème était « La perspective Catholique », prononcée par Marie-Jo Thiel, a soulevé de sérieuses préoccupations pour les raisons suivantes :

(a) Son approbation apparente de la « sédation profonde et continue » à la demande ( déjà légale en France ) est extrêmement répréhensible. En effet, en premier lieu, la « sédation profonde et continue » peut être un euphémisme pour l'euthanasie active car les narcotiques peuvent provoquer un arrêt respiratoire si les limites du dosage maximal et le besoin d'intervalles ne sont pas observés. En outre, si, comme dans la plupart des cas de sédation terminale, on retire simultanément l'hydratation nutritionnelle, bien que celle-ci soit toujours bénéfique pour la préservation de la vie humaine, l'approbation de la « sédation profonde et continue ( terminale ) » constitue une approbation d’une euthanasie directe (et donc, de meurtre) ».

Comme on peut le voir dans ce court paragraphe, l’AJPVHF affiche son attention morale au danger d'utiliser des méthodes qui raccourciraient activement la vie d'une personne. Aujourd'hui, nous sommes confrontés à trop d'euphémismes qui masquent le fait que, dans de nombreux cas, dans la culture médicale d'aujourd'hui, une culture de la mort est promue plutôt qu'une culture de la vie. La question du retrait de la nutrition-hydratation est un aspect important, car une personne déshydratée finira par mourir et souffrira beaucoup dans le processus. Tant de personnes aux États-Unis ont maintenant eu à mourir de cette manière si cruellement. ( Comme le souligne l’AJPVHF dans la note de bas de page au dernier paragraphe, il y a cependant des cas où l'on ne peut pas ajouter plus de fluides au corps d'un mourant si cela augmente, par exemple, l'œdème. Il doit ainsi y avoir suffisamment de fluides pour être capable de garder les veines ouvertes ).

Dans ce qui suit, le document de l’AJPVHF aborde un large éventail de sujets liés à la conférence APV de novembre 2017, tels que :

  • Est-ce qu’un médecin peut s’objecter en conscience aux directives médicales ?

  • Sur l'Autorité morale (ou son absence) des sciences médicales

  • Sur les Droits d'un médecin avec une boussole éthique

  • L'importance d'un caractère universel et pérenne de l'éthique médicale

  • Est-ce que les soins palliatifs sont une alternative au suicide assisté et à l'euthanasie ?

Après un bref résumé des principaux sujets abordés lors de la conférence APV de novembre, la déclaration de l’AJPVHF continue :

« La dernière séance, la table ronde en plénière, a réuni cinq panélistes, dont trois ( Gilli, Héman, Wiesing ) sont favorables à l'euthanasie, ou du moins en ont appelé au « respect de l'autonomie » en matière de suicide assisté par un médecin.

Sur la base des présentations de la majorité des intervenants, il est évident que la réunion organisée par l’APV devrait nous faire réfléchir et susciter de profondes inquiétudes. Il est troublant que, juste au moment où les fidèles Catholiques ont besoin de directives claires et fermes pour résister aux tendances séculaires, le Saint-Siège a pu organiser une rencontre où les opinions, qui contredisent ouvertement l'enseignement Catholique, ont été traitées comme des opinions valables et même placées au même niveau que celles qui soutiennent l'enseignement de l'Église. À cet égard, il est également troublant que les vérités éthiques et théologiques centrales concernant la mort, l’agonie et la souffrance soient nettement sous-représentées ». [Nous soulignons]

Les auteurs du document présentent leurs objections en disant que « le matériel présenté lors de la rencontre pourrait facilement causer une grande confusion parmi les professionnels de la santé, les juristes et les politiciens, ainsi que parmi le clergé et les fidèles laïcs ».

Dans la suite, nous présenterons certaines des déclarations tranchantes et importantes faites dans le document de l’AJPVHF de plus de 20 pages, et invitons nos lecteurs à lire le texte dans son intégralité. C'est un document important pour nous tous, puisque nous avons tous ou que nous aurons tous des êtres chers qui sont soit âgés, malades ou qui souffrent d'une maladie chronique. Nous avons tous besoin de nous éduquer pour ne pas être dépassés par la « culture de la mort » médicale qui a été favorisée par un complexe pharmaceutique-politique-assurances depuis des années. Il est bon que nous nous préparions maintenant avant que nous nous trouvions au milieu d'une situation de santé difficile sans principes formatifs clairs à appliquer. Voici maintenant quelques points saillants de la déclaration :

  • « Chaque personne, en tant que sujet rationnel et libre, a accès à des vérités » naturelles « ( vérités qui peuvent être atteintes par l'usage de la raison [ l'intellect ] seule ), ainsi qu'à la capacité de recevoir la vérité religieuse révélée et de l'accepter dans la foi ; elle doit reconnaître ces vérités de la raison et de la Foi et les suivre dans ses actions, même quand l'autorité politique ou juridique, ou le consensus d'un groupe de médecins auquel elle appartient, les contredit. C'est le fondement même du droit à l'objection de conscience ».

  • « Aujourd'hui, l'euthanasie est, juridiquement, une option disponible dans de nombreux pays démocratiques. Saint Augustin a dit une fois que lorsque la démocratie est séparée de la vérité et de la justice, elle dégénère en une bande de bandits. Tel est le cas aujourd'hui où l'euthanasie est considérée comme acceptable simplement parce qu'elle est en accord avec la loi en vigueur et le respect de l'autonomie. En tant que tel, l'euthanasie équivaut cependant à un « meurtre consenti ».

  • « Dans les situations de fin de vie, le patient en question est une personne vulnérable. Invoquer le principe de « l'autonomie » pour permettre à une autre partie de lui prendre sa propre vie revient à ignorer les pressions indues subies par une personne pauvre pendant la période la plus faible, la plus triste et la plus effrayante de sa vie ».

  • « Ainsi, le vrai problème dans la promotion de l'euthanasie est en réalité ceci : l'homme est-il la mesure de tout ? Ou plutôt, l'homme est-il le serviteur de Dieu ? En tant que créature de Dieu, ce n'est pas la prérogative de l'homme d'imposer la mort aux autres ni de se l’imposer à lui-même, mais plutôt d'accepter la mort seulement quand elle vient de l'extérieur et quand elle est finalement envoyée par Dieu ».

  • « Aujourd'hui, les soins palliatifs ont quatre significations : les trois premiers se réfèrent aux soins positifs et bons alors que le quatrième correspond à des formes perverties de soi-disant soins qui, malheureusement, deviennent la pratique dominante dans de nombreux centres de soins palliatifs. [...] Les bons soins palliatifs comme soulagement de la douleur et comme soulagement du stress pour tous les patients, y compris les personnes gravement malades. Dans ce premier sens, les soins palliatifs font partie intégrante de la médecine en tout temps. [...] Les soins palliatifs destinés spécifiquement aux patients incurables ou en phase terminale ( soins de fin de vie et en centre de soins palliatifs ). Dans ce second sens, la médecine des soins palliatifs fait partie de la médecine depuis ses débuts et correspond à l'un des sept buts de la médecine ( les objectifs et les biens que la médecine doit servir ) : soulager la douleur et soigner les patients proches de la mort ou ceux dont la santé et la vie ne peuvent pas être préservées ou restaurées par la médecine. [...] Les soins palliatifs multidisciplinaires dans un esprit Chrétien. Ce type de soins médicaux a reçu le nom de « soins palliatifs ». [...] De même, ces « soins palliatifs » Chrétiens pluridisciplinaires n'ont, en tant que tel, rien à voir avec la « culture de la mort ». [...] La perversion et les formes perverses de « soins palliatifs » en contradiction avec la culture de la vie : « Les soins palliatifs » sont souvent et en de nombreux endroits devenus un instrument d'euthanasie manifeste ou dissimulée , ou au moins un pas distinct vers l'euthanasie. Agissant sous le couvert de « l'autonomie du patient » ou fixant des « objectifs de soins », les patients sont fortement encouragés à exécuter les directives anticipées qui autorisent la suspension du traitement médical et même de la nutrition et de l'hydratation.

  • « Dans le pire des cas, le patient est d'abord retiré de la nutrition et de l'hydratation prématurément malgré le fait que son corps bénéficie encore du soutien nutrition-hydratation. Puisque le patient éprouverait une douleur atroce causée par la famine et la déshydratation, la solution rapide est de le calmer fortement. En d'autres termes, le patient est endormi ».

  • « À ce stade, il vaut la peine de reproduire les clarifications de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur les questions de nutrition et d'hydratation, qui ne doivent jamais être refusées ou retirées, tant qu'elles servent et sont des conditions nécessaires à la vie ».

  • « En négligeant les soins médicaux de base, les « soins palliatifs » se transforment en une sorte d '« euthanasie par négligence » au lieu de servir la vie et la santé des patients ».

  • « Ainsi, comme indiqué dans un certain nombre d'études, la pratique actuelle de la médecine des soins palliatifs dans un nombre écrasant de cas va à l'encontre du devoir de la médecine de protéger et de préserver la vie humaine. En tant que tel, elle ne répond pas adéquatement à la dignité et au caractère précieux de chaque vie humaine ».

  • « D'un point de vue spirituel Chrétien, la pratique de la sédation terminale est également erronée, même quand elle n'a rien à voir avec l'euthanasie ou ne raccourcit pas la vie humaine, car, en enlevant la conscience, la sédation terminale prive les patients de la dignité de vivre d’une manière convenable et digne les derniers jours de leur vie terrestre à l'approche de la mort. Imposer une sédation profonde et terminale à des personnes humaines, avec l'intention qu'elles tombent dans l'inconscience jusqu'à la mort, afin de leur épargner l'angoisse et la douleur, n'est jamais permis ».

À la lumière de ces nombreux commentaires très utiles et de ces directives spécifiques, la déclaration de la AJPVHF met également en garde contre le danger que l'Académie Pontificale pour la Vie semble maintenant s'être retranchée dans ces groupes qui interprètent les soins palliatifs de manière contraire à l'éthique. La déclaration AJPVHF dit :

« Sur la base de leurs études minutieuses, il semble que la nouvelle APV [Académie Pontificale pour la Vie] court au moins le risque de servir le mouvement d'euthanasie plutôt que de défendre la vie humaine dans toutes ses étapes. La nouvelle APV est axée sur la mondialisation des soins palliatifs internationaux en travaillant avec l'Association Internationale pour les Soins Palliatifs (IAHPC) basée à Houston et avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ». [Nous soulignons]

L’AJPVHF se sent obligée de « rappeler à l’APV le fait bien connu que, comme l'OMS et l'IAHPC l'interprètent, la médecine palliative est souvent le véhicule choisi pour institutionnaliser les changements fondamentaux dans les soins de santé qui reflètent une nouvelle philosophie où la valeur humaine de la vie doit être jugée selon sa qualité plutôt que par son caractère sacré intrinsèque ».

A titre d'exemple de ce développement dangereux au sein de l'Académie Pontificale pour la Vie, la déclaration de la AJPVHF indique un événement à venir de l’APV en février 2018 qui traitera des soins palliatifs et s'intitulera : « Les soins palliatifs : partout et par tous ». Cet atelier peut être vu « comme un signal que les « Leaders de la Troisième Voie » qui sont membres de la nouvelle APV travaillent dans le sens de remodeler l’APV pour devenir secrètement un défenseur de l'euthanasie ». Concrètement, l’AJPVHF attire l'attention sur l'un des intervenants à cet événement :

La Docteure Kathy Foley, qui doit prendre la parole lors de la première séance de l'atelier portant sur « Les soins palliatifs améliorent la médecine », a dirigé le Projet sur la Mort aux États-Unis financé par Soros pendant neuf ans, dépensant plus de 45 millions de dollars pour préparer le terrain afin que les changements sociétaux se poursuivent pendant des décennies. La Docteure Foley ne croit apparemment pas que le suicide assisté par un médecin est intrinsèquement mauvais. [2]

La déclaration de l’AJPVHF garde à l'esprit la perspective Catholique sur le processus de la mort qui est le moment le plus important de la vie : le moment de la décision où notre âme va passer à l'éternité. La souffrance a un sens et une valeur profonde dans la Foi Catholique. Ainsi, l’AJPVHF a une réflexion finale mémorable et belle à nous offrir, également à la lumière de la critique précédente de la sédation profonde :

« N'aurait-il pas été blasphématoire si quelqu'un avait proposé d'administrer la sédation terminale à Jésus sur la Croix, comme si une mort sans douleur serait le plus grand bien, et l'immense valeur de notre rédemption qui exigeait une souffrance consciente et librement acceptée n’aurait aucune valeur ? [Nous soulignons]

Une partie du processus de la mort consiste à dire adieu aux êtres chers, à leur demander pardon pour les péchés et les erreurs du passé et, surtout, à recevoir le Sacrement de l'Extrême-Onction et le Viatique, si possible. Puissions-nous tous vivre et mourir surnaturellement vivants dans la Grâce sanctifiante.


REMARQUES :

[1] Voir https ://www.wma.net/wp-content/uploads/2017/05/Paglia-to-WMA.pdf

[2] Voir https ://www.publications.parliament.uk/pa/Id200405/Idselect/Idasdy/86/5012008.htm

mardi 30 janvier 2018

Le Vatican émet une déclaration
contredisant le Cardinal Zen




Rédigé par : Steve Skojec
Rédacteur en chef de One Peter Five


SOURCE : One Peter Five
Le 30 janvier 2018

Contexte

Une nouvelle déclaration du Bureau de Presse du Saint-Siège indique que, malgré les affirmations contraires d'un Cardinal Chinois franc et direct, le Pape François est pleinement conscient et approuve les récentes mesures diplomatiques prises par le Vatican pour apaiser le gouvernement Chinois.

Hier, nous avons rapporté que Cardinal Joseph Zen, Évêque Émérite de Hong Kong, avait publié une déclaration expliquant les événements récents dans les relations sino-vaticanes de son propre point de vue — y compris sa récente rencontre avec le Pape le 12 janvier.


De cette réunion, le Cardinal Zen a raconté :

« Ce soir-là, la conversation a duré environ une demi-heure. J’étais assez désordonné dans la façon de m’exprimer mais je pense avoir atteint l’objectif de faire part au Saint-Père des préoccupations de ses enfants fidèles en Chine.

« La question la plus importante que j’ai posée au Saint-Père (qui figurait également dans la lettre) était de savoir s’il avait eu le temps « d’étudier la question » (comme il l’avait promis à Mgr Savion Hon). Au risque d’être accusé de briser la confidentialité, j’ai décidé de vous dire ce que Sa Sainteté m’a dit : « Oui, je leur ai dit [à ses collaborateurs du Saint-Siège] de ne pas créer un autre cas Mindszenty » ! J’étais là en présence du Saint-Père, en tant que représentant de mes frères chinois dans la souffrance. Ses mots devraient être bien compris comme une consolation et un encouragement pour eux plus que pour moi ».

« Cette référence historique au Cardinal József Mindszenty, l’un des héros de notre foi, a été très significatif et approprié de la part du Saint-Père. (Le card. József Mindszenty était l’archevêque de Budapest, cardinal primat de Hongrie sous la persécution communiste. Il a beaucoup souffert pendant plusieurs années en prison. Pendant la brève vie de la révolution de 1956, il fut libéré par les insurgés et, avant que l’Armée rouge ne détruise la révolution, il se réfugia dans l’ambassade américaine. Sous la pression du gouvernement, le Saint-Siège lui ordonna de quitter le pays et nomma un successeur agréé par le gouvernement communiste) ».

« J’espère, par cette révélation, avoir satisfait le légitime « droit de savoir » des médias et de mes frères en Chine ».

Dans une note de clarification au bas de sa déclaration, le Zen a réitéré, cependant, que malgré la « consolation et l'encouragement » qu'il a trouvés dans les paroles du Pape, la demande du Vatican de remplacer certains Évêques Chinois légitimes par des évêques nommés par le gouvernement constitue un sérieux problème :

« Est-ce que je pense que le Vatican est en train de vendre l’Eglise catholique en Chine ? Oui, tout à fait, si ils persistent dans la direction qui est évidente dans tout ce qu’ils ont fait ces derniers mois et au cours des dernières années ».

L'impression de son évaluation générale est que les compromis entre le Vatican et Pékin — ces compromis auxquels Zen s'oppose — sont la faute des diplomates du Vatican, et non du Pape.

Immédiatement après que sa déclaration a commencé à se répandre, Crux, un média Catholique Américain financé par les Chevaliers de Colomb et considéré par beaucoup comme une arme de propagande virtuelle du programme de réforme du Pape, a titré : « Le Cardinal Zen attaque les efforts du Vatican pour réhabiliter les Évêques Chinois nommés par le gouvernement ».

Un titre si audacieux — qui a suscité presque instantanément l'indignation des Catholiques préoccupés par le sort des fidèles en Chine — était peut-être la première indication de la façon dont le Vatican voyait la déclaration de Zen.

La déclaration d'aujourd'hui du Saint-Siège était une gifle moins directe au visage du Cardinal Zen — mais néanmoins une gifle :

« En ce qui concerne les nouvelles répandues sur une différence présumée de pensée et d'action entre le Saint-Père et ses collaborateurs à la Curie Romaine sur des questions relatives à la Chine, je suis en mesure d'affirmer ce qui suit :

« Le Pape est en contact permanent avec ses collaborateurs, notamment à la Secrétairerie d'État, sur les questions Chinoises, et est informé fidèlement et en détail sur la situation de l'Église Catholique en Chine et sur les étapes du dialogue en cours entre le Saint-Siège et la République Populaire de Chine, qu'il suit avec une attention particulière. Il est donc surprenant et regrettable que le contraire soit affirmé par des gens dans l'Église, favorisant ainsi la confusion et la controverse ».

En d'autres termes, n'écoutez pas le vieux Cardinal Chinois qui s'inquiète de son peuple qui essaie simplement de vivre sa Foi sans ingérence communiste. Le Pape est à bord de l'actuelle Ostpolitik du Vatican et l’approuve pleinement.

Catholiques, prenez-en note.

Les révélations du Cardinal Zen sur la trahison à venir
du Vatican envers les Catholiques de Chine



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 30 janvier 2018


Vous retrouverez ici une lettre adressée aux médias par le Cardinal Joseph Zen Ze-Kiun, Évêque Émérite de Hong Kong, qui s'est fermement opposé, au cours des 20 dernières années, à la liquidation lente de l’Église Catholique « clandestine » ( c’est-à-dire la vraie ) en Chine, une trahison qui semble être passée à la vitesse supérieure pendant ce pontificat.

Le Cardinal Zen raconte sa récente audience avec le Pape François, au cours de laquelle il a protesté : « Des évêques légitimes auxquels le « Saint-Siège » aurait demandé de démissionner pour laisser leur place à des « évêques » illégitimes et même excommuniés de la soi-disant Association Patriotique Catholique ( APC), la pseudo-Église créée par la dictature Communiste à Pékin.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

En particulier, le Cardinal a parlé avec le Pape de la demande du Vatican que l'Évêque Zhuang, le véritable Évêque Catholique de Shantou, démissionne en faveur de Huang Bingzhang, que même le New York Times appelle « un Évêque excommunié et un membre du Parlement Chinois qui approuve tout aveuglément, le Congrès National du Peuple ».

Le Cardinal note d'abord que lorsqu'il avait été informé de la situation à Shantou et Mindong par l'Archevêque Chinois Savio Hon Tai Fai, le Pape avait déclaré à Hon qu'il était « surpris et a promis qu’il étudierait la question ». Des actions subséquentes du Vatican en décembre dernier, cependant, ont indiqué que le Pape n'avait rien fait pour empêcher le limogeage des deux Évêques Catholiques authentiques en faveur de deux marionnettes schismatiques du régime de Pékin. Cela a conduit au voyage du Cardinal Zen à Rome et à la livraison réussie de la protestation de l'Évêque Zhuang entre les mains du Pape lors d'une audience générale, qui a été suivie par l'octroi d'une audience privée avec le Pape le 14 janvier.

Le Cardinal révèle ce que le Pape lui a dit lors de l'audience, malgré toute prétention de « confidentialité », car « connaissant directement la situation de Shantou et indirectement celle de Mindong [ la localité de l'autre Évêque à qui on a demandé de démissionner ] ... — il me faut partager ma connaissance des faits, afin que les personnes sincèrement préoccupées pour le bien de l’Église puissent connaître la vérité à laquelle ils ont droit.... Ma conscience me dicte que, dans ce cas, le « droit à la vérité » doit prendre le pas sur tout « devoir de confidentialité ».

Pendant la demi-heure de conversation qu'il a eu avec François, le Cardinal Zen a senti qu'il était capable de « transmettre au Saint-Père les inquiétudes de ses enfants fidèles en Chine ». Mais lorsqu'il a demandé au Pape « s'il avait eu le temps » de se pencher sur la question « [ comme il l'avait promis l'Archevêque Savio Hon ] », le Pape a répondu : « Oui, je leur ai dit [ à ses collaborateurs du Saint-Siège ] de ne pas créer un autre cas Mindszenty ! » ( Une référence au Cardinal Josef Mindszenty, Archevêque de Budapest et Primat de Hongrie sous les Communistes, qui fut condamné à la prison à vie et soumis à la torture jusqu'à sa libération pendant la Révolution anti-communiste de 1956. Le Vatican sous Paul VI lui ordonna honteusement de quitter la Hongrie pour faire place à un successeur agréable aux Communistes après l'échec de la révolution ).

Malheureusement, il semble que ce soit un autre cas où le Pape dit à quelqu'un ce qu'il veut entendre, suivi soit par l'inaction, soit par le contraire de ce qui a été promis, comme nous l'avons vu avec la promesse du Pape que « bientôt, bientôt » la persécution des Frères Franciscains de l'Immaculée cesserait, après quoi l'Ordre a été totalement détruit.

Il faut être d'accord avec le Cardinal Zen lorsqu'il se déclare « pessimiste sur la situation actuelle de l'Église en Chine » sur la base de sa « longue et directe expérience de l'Église en Chine ». De plus, il observe que « sur la base des informations récentes, il n’y a aucune raison de changer cette vision pessimiste. Le gouvernement Communiste est en train de promulguer de nouvelles lois de plus en plus dures qui limitent la liberté religieuse. Ils sont actuellement en train de mettre en œuvre des lois qui n’existaient jusqu’à présent que sur papier ( depuis le 1 février 2018, le rassemblement d’une communauté souterraine pour la messe ne sera plus toléré ).

Quant à l'affirmation selon laquelle le Vatican tente de parvenir à un accord avec Pékin pour éviter un schisme, le Cardinal répond avec le ridicule que mérite cette affirmation : « C’est ridicule ! Le schisme est déjà là, dans l’Église indépendante. Les Papes ont évité d’employer le mot « schisme » parce qu’ils savaient que de nombreux membres de la communauté catholique officielle étaient là non par leur propre volonté mais contraints par des pressions très fortes. L’ « unification » proposée forcera donc tout le monde [à entrer] dans cette communauté. Le Vatican donnerait donc sa bénédiction à une nouvelle Eglise schismatique encore plus forte, tout en lavant la mauvaise conscience des renégats qui l’avaient volontairement rejointe et de tous ceux qui sont prêts à les suivre ».

Le Cardinal Zen souligne la vérité évidente qu'il ne peut jamais y avoir d’[accord] « mutuel » avec un régime totalitaire ... « Soit tu te rends, soit tu acceptes la persécution mais tu restes fidèle à toi-même. Pourrait-on imaginer un accord entre Saint Joseph et le Roi Hérode ? ». Mais un accord avec Hérode est précisément ce que le Vatican semble vouloir atteindre.

Le Cardinal conclut sa déclaration en répondant à ses propres questions :

« Est-ce que je pense que le Vatican est en train de vendre l’Église catholique en Chine ? Oui, tout à fait, si ils persistent dans la direction qui est évidente dans tout ce qu’ils ont fait ces derniers mois et au cours des dernières années.... »

« Suis-je moi-même le plus grand obstacle au processus d’accord entre le Vatican et la Chine ? Si cet accord est mauvais, je suis plus que ravi d’être un obstacle ».

En tout cas, il serait stupide de se fier beaucoup à ce que François a dit au Cardinal pendant l'audience. Le plan visant à vendre l'Église Catholique en Chine est en train de se réaliser et l'apostasie qui « commence au sommet » ne montre aucun signe de renversement de lui-même. Bien au contraire, il semble se diriger vers une résolution dramatique dans des circonstances qui seront dévastatrices pour l'Église et le monde. Tel serait le résultat final de mépriser la Prophétie de Fatima.

Un membre de l'Académie Pontificale pour la Vie :
Le terme « intrinsèquement mauvais » trop restrictif


Sommaire

Dans une réflexion sur Amoris Laetitia publiée sur le site de l'Académie, le théologien moral Allemand Gerhard Höver soutient que le terme ne tient pas compte de la complexité des différentes situations.



Par : Edward Pentin
Le 29 janvier 2018

SOURCE : National Catholic Register





Une réflexion sur Amoris Laetitia a été publiée sur le site de l'Académie Pontificale pour la Vie, dans lequel son auteur, un nouveau membre de l'Académie, propose que le terme « intrinsèquement mauvais » soit reconnu comme dépassé.

Faisant l’hypothèse sur la théologie morale d'Amoris Laetitia et le principe du Pape François selon lequel « le temps est plus grand que l'espace » évoqué dans son Exhortation apostolique 2013 Evangelii Gaudium, le Professeur Gerhard Höver affirme que les changements de perception, à savoir « l'espace et le temps », ont un effet sur des théologies spécifiques telles que la vision théologique du Mariage et de la Famille ».

Le Professeur de théologie morale à l'Université de Bonn, en Allemagne, utilise des écrits choisis de Saint Bonaventure et de Joseph Ratzinger / Benoît XVI pour soutenir — en citant Amoris Laetitia — pour contrer la pensée que tout est « noir et blanc », ce qui entraîne la fermeture du « chemin de la grâce et de la croissance ».

Il croit que le principe « le temps est plus grand que l'espace » se rapporte à une interaction entre les sphères éternelles et temporelles, prenant une « signification morale-théologique » qui « affecte l'enseignement précédent sur les « actions intrinsèquement mauvaises ».

« Ce n'est pas sans raison que certains ont demandé des éclaircissements sur ce point », ajoute-t-il en se référant au deuxième des cinq dubia qui demandait au Pape si, après Amoris Laetitia, il fallait encore considérer « l'existence de normes morales absolues qui interdisent des actes intrinsèquement mauvais et qui sont contraignantes sans exception ».

L'Église enseigne actuellement que les actes intrinsèquement mauvais sont toujours et partout mauvais et immoraux, indépendamment de l'intention ou des circonstances. C'est parce que, en partie, ils ne rapprochent pas de Dieu et empêchent le bien commun.

Mais Höver soutient que le terme « intrinsèquement mauvais » est trop restrictif car il ne tient pas compte d'une certaine « régularité » dans des situations « irrégulières » et qui pourraient être autorisées si l'on respecte le principe que « le temps est plus grand que l'espace ». Si même un seul élément est déficient, la conséquence en est la « désobéissance » et ( en ce sens ) aussi « l'irrégularité » » dit-il.

« Il semble que des raisons théologiques conduisent le Pape François à refuser de continuer à accepter cette restriction », poursuit Höver. « Cela ne remet nullement en cause la nécessité d'appeler par leur nom les oppositions et les irrégularités, surtout dans les cas d'injustice et d'iniquité vis-à-vis d'autres personnes. Mais le Pape considère que le chemin qui a été pris jusqu'ici était inadéquat pour faire face à la différence et à la complexité des situations dans lesquelles les gens se tiennent ou vivent ».

Un théologien moral s'exprimant sous le sceau de l'anonymat a exprimé son étonnement en disant que Höver « creusait dans des références obscures de la thèse de doctorat de Ratzinger sur Saint-Bonaventure, qui ne parle nulle part du mal intrinsèque ».

« Où sont les déclarations claires sur le sujet dans l'Encyclique sur l'enseignement moral de l'Église, Veritatis Splendor ? » a-t-il demandé, ajoutant que, même si la thèse de Höver était correcte mais qu'il « ne pouvait tout de même pas l’admettre, Höver plaçait la philosophie au-dessus de l'enseignement clair du Christ, de Saint Paul, de Saint Pierre et de toute la Tradition morale de l'Église, et pas seulement de Ratzinger lui-même qui admet que le mal intrinsèque existe.

Affaiblissement de la moralité

L'article de Höver est le dernier exemple d'une personne nommée par le Vatican qui soulève des questions sur l'enseignement de l'Église sur les actes intrinsèquement mauvais.

Dans une conférence le mois dernier, le nouveau membre de l'Académie et théologien moral, le Père Maurizio Chiodi, a partiellement justifié sa théorie de permettre la contraception artificielle dans certains cas parce que le Pape ne fait aucune « référence explicite » à la contraception comme intrinsèquement mauvaise et il ajoute que « ça aurait été très facile à faire étant donné Veritatis Splendor ».

Un autre nouveau membre de l'Académie Pontificale, le Père Jésuite Alain Thomasset, a déclaré ne pas croire à l'existence du terme.

Veritatis Splendor déclare que les actes intrinsèquement mauvais « n'admettent aucune exception légitime » et ne « laissent pas place, d'une manière moralement acceptable, à la « créativité »de toute détermination contraire.

L'Église enseigne que l'avortement, la contraception, les actes homosexuels, l'adultère et d'autres actions gravement pécheresses sont considérés comme « intrinsèquement mauvais ».

Rendre le terme obsolète peut donc changer radicalement l'enseignement moral de l'Église, selon le théologien moral anonyme interrogé, « portant atteinte à toute la notion de moralité ».

Ses préoccupations font écho à d’autres alors que l’Église marque les 25 ans de la publication de Veritatis Splendor et sa claire articulation de l'enseignement moral de l'Église sur les actes intrinsèquement mauvais ainsi que le 50e anniversaire de l'Encyclique Humanae Vitae de Paul VI et son interdiction de l'utilisation de la contraception artificielle, estimant que son utilisation est « intrinsèquement mauvaise ».

Un porte-parole de l'Archevêque Vincenzo Paglia, Président de l'Académie Pontificale pour la vie, a déclaré au National Catholic Register le 25 janvier que la position de Höver « ne correspond pas nécessairement à la position de l'Académie » et qu'il est normal que l'Académie publie des résumés des travaux publiés par les membres avec des liens vers leurs versions complètes. S'ils publient quelque chose avec lequel l'Académie est entièrement d'accord, ce porte-parole a dit qu'ils le faisaient savoir.

Mais permettre aux membres de l'Académie de publier des hypothèses comme celle de Höver qui défie la Doctrine morale de l'Église et l'enseignement des Papes précédents, est quelque chose de nouveau. Dans le passé, les nouveaux membres devaient signer une déclaration de fidélité aux enseignements pro-vie de l'Église, mais les nouvelles lois mises en place l'an dernier ont mis fin à cette exigence.

Dans une interview au National Catholic Register l'année dernière, l'Archevêque Paglia a assuré que les nouveaux statuts « exigent un engagement plus fort des membres envers l'enseignement pro-vie de l'Église » et qu'ils « promeuvent et défendent les principes de la valeur de la vie et la dignité de la personne, interprétée conformément au Magistère de l'Église ».

Mais l'été dernier, l'Archevêque a supervisé la sélection de nouveaux membres, y compris Höver, le Père Chiodi et le Père Thomasset, qui ont clairement des différences avec l'enseignement de l'Église sur le Mariage et la vie de famille.

Lorsqu'on lui a demandé si les dirigeants de l'Académie étaient au courant de leurs points de vue avant d’être sélectionnés, le porte-parole a déclaré au National Catholic Register : « Nous le savions » mais il a ajouté qu'il était important de leur fournir un « espace » conformément à la préférence du « Pape François » pour le dialogue et le débat par ceux qui ont des opinions divergentes ».

Il a été demandé à l'Archevêque Paglia de commenter comment ces membres de l'Académie reflètent une nouvelle exigence pour un « engagement plus fort » pour soutenir l'enseignement pro-vie de l'Église, mais il n'était pas disponible.

lundi 29 janvier 2018

Le Cardinal Zen parle du compromis Chine-Vatican
et de sa rencontre avec le Pape




Rédigé par : Rédaction One Peter Five

SOURCE : One Peter Five
Le 29 janvier 2018

Préambule

La semaine dernière, il a été révélé que le Vatican avait demandé à au moins deux Évêques Chinois légitimes de démissionner pour faire place aux Évêques nommés par Pékin qui prendraient leur place. Dans notre couverture de l'histoire, nous avons regardé quelques-unes des déclarations du Cardinal Joseph Zen, Évêque Émérite de Hong Kong, qui a été singulièrement franc sur cette question depuis un certain temps, et en particulier au cours des deux dernières années.

Au moment de notre rapport, le Cardinal Zen n'avait pas encore fait aucune déclaration publique sur les nouvelles récentes.

Aujourd'hui, dans un post sur Facebook et sur son blog personnel, il a fait une déclaration à ses « amis dans les médias » afin de clarifier ce qui s'est passé entre « de nombreuses versions différentes des faits et des interprétations » qui créent « la confusion » parmi les gens ».

« En ce moment crucial et compte tenu de la confusion dans les médias » écrit le Cardinal Chinois, « moi, connaissant directement la situation de Shantou et indirectement celle de Mindong, je me sens obligé de partager ma connaissance des faits afin que les gens sincèrement préoccupés par le bien de l'Église, puissent connaître la vérité à laquelle ils ont droit ». Zen continue : « Je sais bien que, ce faisant, je peux parler de choses qui, techniquement, sont qualifiées de « confidentielles ». Mais ma conscience me dit que, dans ce cas, le « droit à la vérité » devrait l'emporter sur un tel « devoir de confidentialité ».

Dans le but de diffuser son message, nous réimprimons sa déclaration en entier ci-dessous :


Lundi 29 janvier 2018

Chers amis dans les médias,

Depuis que AsiaNews ( article original en français ici ) a révélé certains faits récents dans l'Église de la Chine Continentale, à savoir des Évêques légitimes à qui il aurait été demandé par le « Saint-Siège » de démissionner et de faire place à des « Évêques » illégitimes, voire explicitement excommuniés, de nombreuses versions différentes des faits et des interprétations créent de la confusion parmi les gens. Beaucoup, connaissant mon récent voyage à Rome, me demandent des éclaircissements.

En octobre, quand Mgr Zhuang a reçu la première communication du Saint-Siège et m'a demandé de l'aide, j'ai envoyé quelqu'un apporter sa lettre au Préfet de la Congrégation pour l'Évangélisation des Peuples avec, ci-jointe, une copie pour le Saint-Père. Je ne sais pas si cette copie jointe a atteint le bureau du Saint-Père. Heureusement, l'Archevêque Savio Hon Tai Fai était encore à Rome et pouvait rencontrer le Pape lors d'une visite de départ. À cette occasion, il a porté les deux cas de Shantou et Mindong à la connaissance du Saint-Père. Le Saint-Père a été surpris et a promis d'examiner la question.

Compte tenu des paroles du Saint-Père à l'Archevêque Savio Hon, les faits nouveaux de décembre ont été d'autant plus choquants. Quand le vieil Évêque Zhuang m'a demandé d'apporter au Saint-Père sa réponse au message que lui avait transmis la « délégation du Vatican » à Pékin, je ne pouvais tout simplement pas dire « non ». Mais que pouvais-je faire pour m'assurer que sa lettre parvienne au Saint-Père alors que je ne peux même pas être sûr que mes nombreuses lettres lui parviennent.

Pour faire en sorte que notre voix atteigne le Saint-Père, j'ai pris la décision soudaine d'aller à Rome. Je suis parti de Hong Kong la nuit du 9 janvier et suis arrivé à Rome tôt le matin du 10 janvier, juste à temps ( en fait, un peu en retard ) pour rejoindre l'audience publique du mercredi. À la fin de l'audience, nous, Cardinaux et Évêques, sommes admis au « bacia mano » et j'ai eu l'occasion de remettre l'enveloppe au Saint-Père en lui disant que je venais à Rome dans le seul but de lui amener une lettre de l'Évêque Zhuang, espérant qu'il puisse trouver le temps de la lire ( dans l'enveloppe il y avait la lettre originale de l'Évêque en Chinois avec ma traduction en Italien et une lettre de moi ).

Pour des raisons évidentes, j'espérais que ma présence en public ne serait pas trop remarquée, mais mon arrivée tardive dans le hall l'a rendue particulièrement visible. Quoi qu'il en soit, maintenant tout le monde peut voir tout ce qui se passe à la télévision du Vatican ( au passage, l’audience se tenait dans la salle Paul VI et non pas sur la Place Saint-Pierre et j'étais un peu en retard pour l’audience mais je n’ai pas eu à « attendre dans une file par temps froid » comme certains médias l'ont rapporté à tort ).

Quand j’étais à Rome, j'ai rencontré le Père Bernard Cervellera d'AsiaNews. Nous avons échangé nos informations, mais je lui ai dit de ne rien écrire. Il s'est conformé à ma demande. Maintenant que quelqu'un d'autre a sorti la nouvelle, je peux accepter de la confirmer. Oui, pour autant que je sache, les choses se sont passées comme elles sont relatées dans AsiaNews ( le rapport d'AsiaNews « croit » que l'Évêque dirigeant la délégation du Vatican était Mgr Celli ). Je ne sais pas à quel titre officiel il était là, mais c’est aussi le plus probable qu'il était également celui là à Pékin).

En ce moment crucial et compte tenu de la confusion dans les médias, moi, connaissant directement la situation de Shantou et indirectement celle de Mindong, je me sens obligé de partager ma connaissance des faits afin que les gens sincèrement concernés par le bien de l'Église puissent connaître la vérité à laquelle ils ont droit. Je sais bien que, ce faisant, je peux parler de choses qui, techniquement, sont qualifiées de « confidentielles ». Mais ma conscience me dit que, dans ce cas, le « droit à la vérité » devrait l'emporter sur ce « devoir de confidentialité ».

Avec une telle conviction, je vais partager avec vous également ce qui suit :

Dans l'après-midi de ce jour-là, le 10 janvier, j’ai reçu un appel téléphonique de Santa Marta en me disant que le Saint-Père me recevrait en audience privée dans la soirée du vendredi 12 janvier ( bien que le rapport ait été publié que le 14 janvier dans le Bulletin du Saint-Siège ). C'était le dernier jour de mes 85 ans de vie, quel cadeau du Ciel ! ( Notez que c'était la veille du départ du Saint-Père pour le Chili et le Pérou, donc le Saint-Père a dû être très occupé ).

Ce soir-là, la conversation dura environ une demi-heure. J'étais plutôt désordonné dans mes propos, mais je pense avoir réussi à transmettre au Saint-Père les inquiétudes de ses enfants fidèles de Chine.

La question la plus importante que j'ai posée au Saint-Père ( qui était aussi dans la lettre ) était de savoir s'il avait eu le temps « d'examiner la question » ( comme il l'avait promis l'Archevêque Savio Hon ). Malgré le danger d'être accusé de violation de la confidentialité, je décide de vous dire ce que Sa Sainteté a dit : « Oui, je leur ai dit ( à ses collaborateurs au Saint-Siège ) de ne pas créer un autre cas Mindszenty » ! J'étais là en présence du Saint-Père représentant mes frères souffrants de Chine. Ses paroles devraient être comprises à juste titre comme une consolation et un encouragement plus pour eux que pour moi.

Je pense qu'il était très significatif et approprié que le Saint-Père fasse cette référence historique au Cardinal Josef Mindszenty, l'un des héros de notre Foi. ( Le Cardinal Josef Mindszenty, Archevêque de Budapest, Cardinal Primat de Hongrie, sous la persécution Communiste, a beaucoup souffert pendant plusieurs années en prison ; pendant la courte révolution de 1956, il a été libéré de prison par les insurgés et avant que l'armée n’écrase la révolution, il s'est réfugié à l'Ambassade Américaine et, sous la pression du gouvernement, il a été sommé par le Saint-Siège de quitter son pays et immédiatement un successeur a été nommé aux goûts du gouvernement Communiste ).

Avec cette révélation, j'espère avoir satisfait le légitime « droit de savoir » des médias et de mes frères en Chine.

L'important pour nous maintenant est de prier pour le Saint-Père, très justement en chantant la chanson traditionnelle « Oremus » :

« Oremus pro Pontifice nostro Francisco, Dominus conservet eum et vivificet eum et beatum faciat eum in terra et non tradat eum in animam inimicorum eius ».



Certaines explications peuvent encore être de mise :

1. S'il vous plaît, notez que le problème n'est pas la démission des Évêques légitimes, mais la demande de leur faire place avec des illégitimes et même avec des excommuniés. Beaucoup de vieux Évêques clandestins, bien que la loi sur l'âge de la retraite n'ait jamais été appliquée en Chine, ont demandé avec insistance un successeur, mais ils n'ont jamais reçu de réponse du Saint-Siège. D'autres, qui ont déjà un successeur, peuvent même être déjà en possession de la Bulle signée par le Saint-Père pour cette nomination, ont reçu l'ordre de ne pas procéder à l'ordination par crainte d'offenser le gouvernement.

2. J'ai principalement parlé des deux cas de Shantou et Mindong. Je n'ai d'autres renseignements à l’exception de la copie d'une lettre écrite par une dame Catholique exceptionnelle, une professeure d'université à la retraite bien au courant des affaires de l'Église en Chine, dans laquelle elle a averti Mgr Celli de s'opposer à la légitimation de « l'Évêque » Lei Shi Ying au Sichuan.

3. Je me reconnais pessimiste quant à la situation actuelle de l'Église en Chine, mais mon pessimisme est fondé sur ma longue expérience directe de l'Église en Chine. De 1989 à 1996, je passais six mois par an à enseigner dans les différents Séminaires de la communauté Catholique officielle. J'ai eu l'expérience directe de l'esclavage et de l'humiliation auxquels sont soumis nos frères Évêques.

Et à partir des informations récentes, il n'y a aucune raison de changer cette vision pessimiste. Le gouvernement Communiste fait de nouvelles réglementations plus sévères limitant la liberté religieuse. Ils appliquent maintenant strictement des règlements qui, jusqu'à présent, étaient pratiquement uniquement sur papier ( à compter du 1er février 2018, la présence à la Messe souterraine ( ou clandestine) ne sera plus tolérée ).

4. Certains disent que tous les efforts pour parvenir à un accord ont pour but d'éviter le schisme ecclésial. Comme c'est ridicule ! Le schisme est là, dans l'Église Indépendante ! Les Papes évitaient d'utiliser le mot « schisme » parce qu'ils savaient que beaucoup de membres de la communauté Catholique officielle n'étaient pas là de leur plein gré, mais à cause d’une forte pression. L'unification proposée forcerait tout le monde dans cette communauté. Le Vatican donnerait la bénédiction à la nouvelle Église schismatique fortifiée, enlevant la mauvaise conscience à tous ceux qui sont déjà des renégats volontaires et à ceux qui se joindraient volontiers à eux.

5. N'est-il pas bon d'essayer de trouver un terrain mutuel d'entente pour combler le fossé qui dure depuis des décennies entre le Vatican et la Chine ? Mais peut-il y avoir quelque chose de vraiment « mutuel » avec un régime totalitaire ? Soit vous vous rendez, soit vous acceptez la persécution, mais, dans ce dernier cas, vous restez fidèles à vous-mêmes ( pouvez-vous imaginer un accord entre Saint Joseph et le Roi Hérode ? )

6. Alors, est-ce que je pense que le Vatican vend l'Église Catholique en Chine ? Oui, définitivement, s'ils vont dans la direction qui est évidente si on regarde tout ce qu'ils ont fait ces dernières années et ces derniers mois.

7. Un expert de l'Église Catholique en Chine dit qu'il n'est pas logique de supposer une politique religieuse plus dure de la part de Xi Jinping qu’elle peut être maintenant. Cependant, nous ne parlons pas de la pensée logique, mais de la réalité évidente et grossière.

8. Suis-je le principal obstacle à la conclusion d'un accord entre le Vatican et la Chine ? Si c'est une mauvaise affaire, je serais plus qu'heureux d'être l'obstacle.







L'œcuménisme en phase terminale est sur nous



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 29 janvier 2018


Pie XI a sagement interdit toute participation Catholique au « Mouvement œcuménique » né chez les Protestants dans les années 1920 parce qu'il voyait clairement où cela mènerait : à l'abandon de facto de la seule vraie religion en faveur d'un sentiment d’autosatisfaction pan-confessionnel « par lequel les fondements de la Foi Catholique sont complètement détruits ». Pour le salut de l'œcuménisme, les erreurs des sectes Protestantes seraient négligées et l'impératif Divin d'adhérer à la Vérité révélée serait sacrifié sur l'autel œcuménique. La Vérité qui nous rend libres n'aurait plus d'importance et un indifférentisme spécifique effacerait en pratique toutes les distinctions vitales entre le Catholicisme et les enseignements artificiels de sectes fondées par l'homme.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Nous sommes maintenant parvenus à ce stade final de l'œcuménisme, quelque cinquante ans après que l'élément humain de l'Église eut commis la folie époustouflante d'embrasser la chose même que Pie XI avait condamnée. Si cela semble mélodramatique, considérez ces paroles du Pape François lors d'une assemblée hétéroclite d'Anglicans, de Méthodistes, d'Évangéliques et d'Orthodoxes au cours d'un service de Vêpres « œcuméniques » à la Basilique Saint-Paul-hors-les-murs :

« Même quand les divergences nous séparent, nous reconnaissons que nous appartenons au Peuple des rachetés, à la même famille de frères et sœurs aimés par l’unique Père... »

« Nous tous, Chrétiens, nous sommes passés à travers les eaux du Baptême et la grâce du Sacrement a détruit nos ennemis, le péché et la mort… Sortis des eaux, nous avons obtenu la liberté des fils [de Dieu] ; nous sommes émergés comme un peuple, comme communauté de frères et sœurs sauvés, comme « concitoyens des saints et membres de la famille de Dieu » (Ep 2,19).

« Nous partageons l’expérience fondamentale : la grâce de Dieu, sa puissante miséricorde pour nous sauver. Et justement parce que Dieu a réalisé cette victoire en nous, nous pouvons chanter ensemble ses louanges ».

« Quand nous disons que nous reconnaissons le Baptême des Chrétiens d’autres traditions, nous confessons qu’eux aussi ont reçu le pardon du Seigneur et sa grâce qui agit en eux. Et nous accueillons leur culte comme une expression authentique de louange pour ce que Dieu accomplit ».

Traduction : Toute personne qui se considère comme Chrétienne en raison d'un Baptême valide fait partie de la même communauté des sauvés. Tous les Baptisés appartiennent également à la Famille de Dieu, quelles que soient les erreurs qu'ils professent ou qu'ils commettent comme étant conformes à leur version de l'Évangile — y compris la contraception, l'avortement, la sodomie. Les Vérités morales et théologiques que le Christ a révélées et que l'Église Catholique a transmises intactes depuis 2000 ans n'ont pas d'importance pour le salut ; ce sont simplement des « différences » sans importance éternelle. Tout ce qui compte pour le salut, c'est le simple fait du Baptême, qui se réduit à une sorte de billet irrévocable pour le Ciel.

Mettant de côté la question de l'ignorant invincible dont le destin est connu de Dieu seul ( Pie IX, Singulari Quadam [1854] ), il est indigne de suggérer que ceux qui s'opposent sciemment aux enseignements de l'Église sur de nombreuses Doctrines et Dogmes — déclarant que leur enseignement est faux, niant leur institution Divine et même rejetant le caractère absolument contraignant et sans contredit des préceptes négatifs de la loi naturelle interdisant l'adultère, la contraception, l'avortement et la sodomie — « appartiennent au Peuple des rachetés, à la même Famille de frères et de sœurs ». C'est un mensonge affreux par lequel ces âmes, ainsi confirmées dans leurs erreurs multiples, sont encouragées à marcher vers leur propre destruction. Et si ces personnes doivent maintenant être considérées comme « appartenant au Peuple des rachetés, à la même Famille de frères et soeurs », alors le Dogme défini selon lequel il n'y a pas de salut en dehors de l'Église est de facto annulé par l'occupant même de la Chaire de Pierre — sûrement un développement apocalyptique

Ici, nous voyons précisément pourquoi, quelques années avant une capitulation désastreuse à l'esprit de l'époque de Vatican II, Pie XI avait tonné de la Chaire de Pierre que l'Église a toujours « interdit toute relation avec ceux qui professaient une version mutilée et corrompue de l'enseignement du Christ » et « qu'il était stupide et hors de propos de dire que le Corps Mystique est composé de membres qui sont désunis et dispersés à l'extérieur : quiconque n'est donc pas uni au Corps n'en est pas membre, ni est-il en communion avec le Christ sa Tête ».

Comme Saint Jean a averti les fidèles au tout début de la mission salvatrice de l'Église : « Si quelqu'un vient à vous et vous apporte un autre enseignement, ne le recevez pas chez vous et refusez même de le saluer ; car celui qui le salue devient complice de ses mauvaises actions ». (2 Jean 10). Mais c'est précisément cette Vérité révélée, cette admonestation Divine, que l'élément humain de l'Église a rejetée au milieu de ce qui est sûrement la pire crise de son histoire, alors même que le Pape ( à la suite, il faut le dire, de l'exemple de Jean-Paul II ) les reçoit chez lui et salue ces sectaires qui professent des erreurs damnables les unes après les autres et avec lesquels les ecclésiastiques de post-Vatican II aux œuvres perverses communiquent maintenant avec abandon.

La résolution de cette crise peut-elle maintenant impliquer autre chose qu'un renversement apocalyptique ? Dieu seul le sait, même si la simple prudence humaine suggère la réponse. Cette folie ne peut durer plus longtemps, et il n'y a aucun remède concevable pour elle, humainement parlant. Une trop grande partie de la direction de « l'Église post-conciliaire » semble maintenant être constituée de guides aveugles qui ont l'intention de conduire les fidèles dans un précipice. Seul Dieu peut les arrêter. Et seule Marie, Médiatrice de toutes les Grâces, peut obtenir pour nous la faveur de cette intervention Divine singulière, sûrement annoncée dans le Message de Fatima avec son appel à la Consécration de la Russie à Son Cœur Immaculé.

C’est le moment de mettre en pratique
ce que dicte la Sainte Écriture


MESSAGE DE NOTRE VIERGE MARIE
À SA FILLE CHÉRIE LUMIÈRE DE MARIE

Le 14 janvier 2018


Vous ne connaissez pas cette voyante ?
Cliquez ici pour vous rassurer




Bien-aimés enfants de Mon Cœur Immaculé, Je vous bénis.

VOUS ÊTES LE PEUPLE DE MON FILS,
LE PEUPLE QUI EST BÉNI POUR VIVRE,
ŒUVRER ET AGIR DANS LA VOLONTÉ DIVINE.

Chacun vaut la Vie Éternelle ! C’est le pourquoi de Mon constant Appel, pour que vous raviviez volontairement l’Amour de Mon Fils qui demeure en vous, et pour qu’ainsi vous réussissiez à être les instruments dociles dans les mains du Divin Potier.

Vous tombez, vous vous levez et vous continuez à commettre de graves erreurs en refusant les enseignements qui se trouvent implicitement dans chaque chute volontaire ou non volontaire. C’est l’homme celui qui, à ne pas vouloir réfléchir, tombe et continue avec les mêmes erreurs.

Vous ne connaissez pas, vous n’aimez pas, n’appréciez pas, n’aspirez pas à l’Amour de Mon Fils, vous croyez aimer Mon Fils. Je vous invite à regarder en vous, Je vous invite à regarder leurs œuvres et leurs actes … VOUS ÊTES DES TEMPLES DE L’ESPRIT SAINT ! (Cf. I Cor. 3, 16).

Un très grand mal ronge l’organisme spirituel de l’homme, l’affaiblit, l’amène à devenir faible en tous les aspects de la vie.

Un très grand mal conduit l’homme à stagner dans sa croissance spirituelle.

Un très grand mal se maintient caché pour celui qui en souffre et quand il se présente à la vue, il a ravagé les frères, il a détruit, il a séparé, il a désuni, il a blessé d’autres frères et ceux à qui ça fait souffrir…

L’homme qui souffre ce mal signale les frères, mais ne reconnait pas ses mauvais agissements ou manières de faire. Ceci est le grand mal en l’homme de cet instant, il ne désire pas être corrigé, ne permet pas qu’on lui signale une erreur, car il est en train de vivre l’Évangile à sa convenance. Et, comme les Pharisiens, il signale et n’applique pas dans sa vie ce qu’il prêche (Cf. Mt 23,1-3).

CE TRÈS GRAND MAL EST L’ORGUEIL
(Cfr. I Jn. 2,16; Prov. 14,3, 11,2).

C’est le mal qui envenime l’homme lentement, car celui qui en souffre n’accepte pas qu’il en souffre, parce qu’il ne le voit pas.

EN TANT QUE MÈRE JE DÉSIRE
QUE VOUS VOUS ANALYSIEZ ET RECONNAISSIEZ
SI VOUS SOUFFREZ DE CE MAL
:

Vous ne vous fixez aucune directive...
Imposez-vous votre volonté même si cela implique de perdre ceux qui font partie de votre entourage ?
Respectez-vous ce que vous exposez aux autres ?
Êtes-vous exigeant avec vos frères, mais pas autant avec vous ?
Devez-vous garder la première place et garder le fil dans tout ce à quoi vous vous impliquez ?
Accusez-vous des autres les erreurs qu’ils commettent ?
Ne pouvez-vous pas demander pardon et êtes-vous impitoyables ?
Aimez-vous vous sentir aimés et admirés, mais vous n’êtes pas capables d’aimer ni d’admirer un frère ?
Êtes-vous partiels dans ce qui vous convient ?
Ne cédez-vous pas face à ce que les autres frères pensent ?

COMBIEN DE PAGES FAUDRAIT-IL DÉTAILLER
POUR QUE VOUS VOUS ANALYSIEZ !...

J’AI MIS LA PRIORITÉ SUR CE QUI
EST EN RELATION AVEC LE FRÈRE, LA FRATERNITÉ.

Enfants bien aimés, vous vivez avec tant de carences spirituelles, à ne pas vouloir vous préoccuper d'être meilleurs. Chaque instant vous conduit à faire grandir l’« ego » et à vous immuniser contre l’AMOUR.

Celui qui repousse l’AMOUR s’éloigne de la source de la Sacrosainte Trinité. Le manque d’Amour mène à l’impiété, au malaise, aux carences dans tous les domaines essentiels à la vie. Et, à cause de cela, celui qui maintient cette carence, pour qu’il laisse les chaînes qui l’empêchent d’avoir un cœur de chair et de pardonner ou de se pardonner, doit se proposer à une ferme intention de changer pour qu’ainsi il réussisse à posséder les ailes spirituelles pour sillonner les hauteurs.

Enfants bien aimés de Mon Cœur Immaculé :

LE DÉMON N’AIME PAS LE BIEN,
IL NE VEUT PAS QUE VOUS CHANGIEZ
CE QUI VOUS ATTACHE ET CE QUI VOUS EMPÊCHE DE CHEMINER.

La stratégie du démon est d’alimenter l’indifférence, d’alimenter l’orgueil, l’impiété, le mépris des normes. Le démon se réjouit de vous voir transgresser la Loi de Dieu, il se réjouit que vous vous transformiez en des créatures qui blessent, qui frappent, qui donnent la mort, qui détruisent leurs frères.

Enfants bien aimés de Mon Cœur Immaculé, au milieu de la faim, de la douleur, de la maladie, des sacrifices, de l’attente, de l’angoisse de l’obstacle, de l’égoïsme des autres, de la maltraitance, des dénonciations, de l’injustice… Vous avez cette chose dont manque ceux qui, encouragés par le mal, vous oppriment.

VOUS POSSÉDEZ LE GRAND TRÉSOR DE L’AMOUR,
QUI VAINC CE QUE L’HOMME CROIT IMPOSSIBLE

(Cf. Col 3,14 ; I Cor 13,2 et 13).

L’AMOUR REND CE QUI EST PETIT, GRANDIOSE ;
CE QUI EST INUTILE EN APPARENCE, NÉCESSAIRE.
À LA MALADIE, ELLE LUI DONNE SOULAGEMENT ;
AU SACRIFICE, SA RÉCOMPENSE ;
À L’ANGOISSE, LE CALME ;
ELLE VAINC L’ÉGOÏSME.
ELLE VOUS OFFRE LE BAUME
QUE L’AMOUR DIVIN DONNE À CEUX QUI L’AIMENT.

Le manque d’Amour en cet instant est le résultat du continuel rejet que satan a injecté dans la pensée de certains de Mes enfants envers le frère, et plus grave encore, envers le Divin.

Les mauvaises instructions et les concepts permissifs et indus de certaines idéologies ont endurci les cœurs pour que vous vous manifestiez contre tout ce qui est bien. Et ainsi, le démon a réussi à faire que l’homme souille ce qui est Sacré.

Le démon a peur du bien et vous, à ne pas œuvrer ni agir dans le bien, vous vous transformez en éléments conducteurs du mal. Vous devez être conscients de cela et ne pas aider à ce que le mal se propage. Au contraire, soyez vous-mêmes ceux qui répandent le bien à travers toute la Création.

Je vois Mes enfants trouver un contentement dans les bons objectifs que vous formez dans vos esprits. Ceci en vient à être, douloureusement, une abstraction spirituelle. Tout reste dans l’intellect, et vous ne les réalisez pas concrètement, par faute de ne vouloir posséder une forte et ferme volonté pour faire de l’objectif une pensée constante et forte qui se concrétise en un acte réel. Vous vivez dans l’ambiguïté de l’interprétation selon votre convenance.

Enfants bien aimés de Mon Cœur Immaculé, nourrissez-vous du bien, cherchez le bien, ayez faim de bien et ayez soif de partager le bien avec vos frères.

Je vous ai appelés à connaitre Mon Fils en profondeur, si vous ne regardez pas Mon Fils en votre frère, vous ne connaitrez pas Mon Fils en profondeur.

C’EST LE MOMENT DE METTRE EN PRATIQUE
CE QUE DICTE LA SAINTE ÉCRITURE (Cf. I Tim. 3,16).

VOUS VOUS TROUVEZ EN CET INSTANT PARTICULIÈREMENT ENLISÉS
À CE QUE LE MAL A TISSÉ POUR TRAÎNER L’HUMANITÉ
VERS LA PERTE DE LA VIE ÉTERNELLE.

SOYEZ FORTS DANS L’AMOUR COMME DIEU VOUS AIME,
ET FAIBLES DANS L’AMOUR QU’ENSEIGNE LE MONDE (Cf. Jn. 3,16).


Enfants bien aimés de Mon Cœur Immaculé, la Nature frappe la terre avec force. La Terre tremble fortement comme si elle désirait expulser le mal.

Les États-Unis continuent de souffrir et l’Europe continue d’être touchée par le terrorisme.

L’Italie et l’Espagne souffrent à cause de l’homme et de la Nature.

La mer s’agite, la barque s’agite, la prière est nécessaire.

MES BIEN AIMÉS, JE NE VOUS RÉVÈLE PAS CETTE PAROLE
POUR QUE VOUS LA LISIEZ ET L’OUBLIEZ,
MAIS POUR QUE VOUS LA MENIEZ EN PRATIQUE
ET AINSI SOYEZ PLUS DE DIEU ET MOINS DU MONDE (Cf. Sant. 1,22).

Mon Cœur est le refuge de l’homme.

N’ayez pas peur, J’intercède pour vous, Je vous bénis.

Maman Marie

SALUT MARIE TRÈS PURE, CONÇUE SANS PÉCHÉ.
SALUT MARIE TRÈS PURE, CONÇUE SANS PÉCHÉ.
SALUT MARIE TRÈS PURE, CONÇUE SANS PÉCHÉ.





SOURCE : Revelaciones Marianas

Abondance de nouvelles quotidiennes
Pro Liturgia — du 26 janvier au 29 janvier 2018


Lu chez Pro Liturgia sous l'onglet ACTUALITÉS du 29 janvier 2018

L'ACTUALITE DU JOUR

* * * * NOUVEAU Lundi, 29 janvier 2018. D’un jeune internaute : « Dans une perspective traditionnelle - “normale”, devrait-on écrire - la liturgie est vue comme une réalité qui concerne tout l’homme (esprit, coeur, corps) mais dont le principe unifiant se trouve en dehors de lui : c’est Dieu. Répétons-le : le principe unifiant de la liturgie et la raison d’être de la liturgie, c’est Dieu ! Pas le célébrant, pas la chorale, pas l’animateur, pas l’assemblée... Dieu et Lui seul.

Donc, la liturgie ne peut être vraie et fructueuse que si elle est tout entière tournée, orientée, focalisée vers cette réalité suprême qu’est l’Etre divin.

La célébration “versus orientem” exprime cette “connexion” de la liturgie avec Dieu, tous - ministres de l’autel comme fidèles - étant tournés dans la même direction, c’est-à-dire vers ce monde invisible dont parle le “Credo”, vers cette Jérusalem céleste vers laquelle nous tendons.

Dans une perspective moderne au contraire - cette perspective moderne qui fait dépérir le christianisme dans nos propres paroisses - la liturgie n’est plus conçue comme cet organisme vivant dont Dieu est le principe d’animation. Les célébrations qu’on ose encore appeler “liturgiques” ne sont plus qu’un ensemble disparate de rites résiduels qui ne sont que des conventions dont on ne discerne plus ni l’harmonie générale ni l’équilibre d’ensemble et, par conséquent, que l'on peut modifier, amputer, réaménager, réinventer à sa guise. C’est le cas, par exemple, des vêtements liturgiques : comme on ne comprend plus leur signification symbolique, on les considère comme quelque chose d’accessoire que l’on met (ou pas) par habitude et non plus pour ce qu’ils expriment : une aube sac vaut aussi bien une gandoura mal ajustée qu’une chasuble... De même pour l’autel : peu importe sa forme et la place qu’il occupe puisqu’il n’est plus qu’un meuble permettant au célébrant de se mettre en scène ou servant de pupitre aux musiciens à l’occasion d’un concert.

La liturgie, ainsi transformée en chantier permanent, composée de rites disparates vidés de leur signification et de leur cohésion les uns avec les autres, n’apparaît plus que comme un corps disloqué - et donc comateux - que les équipes “d’animation” tentent vainement de “réanimer” à l’aide d’artifices qui, en réalité, achèvent de le détruire.

Autre approche : dans les célébrations actuelle organisées par des pasteurs qui se savent plus très bien ce qu’ils font et qui ils sont, on constate souvent qu’il y a une dysharmonie entre la liturgie et l’édifice qui lui sert d’écrin ; l’édifice, en effet, n’est souvent vu que comme une simple “salle de célébration-rencontre” (donc interchangeable avec une salle polyvalente, une salle de spectacle...) alors que dans une perspective traditionnelle, l’église est vue comme le “Temple sacré” qui par sa forme, son architecture, son aménagement intérieur etc. fait partie intégrante de la liturgie. L’atmosphère de l’église prépare et prolonge la liturgie : elle doit imposer le silence et une tenue digne. D’une certaine manière, on peut dire que si le grégorien est la liturgie faite chant, l’art roman (ou gothique...) est la liturgie faite espace.

Dans la liturgie orthodoxe, la forme de l’édifice est fondamentale et l’iconostase y joue un rôle fondamental. L’édifice tout entier est vu comme une image du cosmos dont Dieu, représenté par un Christ pantocrator au sommet de la voûte de la coupole, est la réalité suprême ; l’iconostase représente le voile qui nous sépare des réalités invisibles. Tantôt les portes sont fermées et l’édifice est plongé dans l’obscurité : le peuple est dans la nuit et ne “voit” Dieu qu’à travers les lumières de la foi ; puis les portes s’ouvrent et le sanctuaire avec l’autel apparaît, baigné de lumière, les volutes d’encens montant vers le ciel : c’est “l’apocalypse”, c’est-à-dire une anticipation de la révélation ultime conduisant le peuple à communier avec son Dieu dans la Jérusalem d’en-haut. Le prêtre, c’est le Christ qui sort du sanctuaire pour aller vers son peuple et le convier au festin des noces éternelles ; les diacres et les ministres d’autel évoquent les créatures célestes qui servent devant le throne du Tout-Puissant et glorifient sa majesté...

C’est ainsi que l’édifice, les vêtements liturgiques, les cierges, les icônes, l’encens, les chants, les ministres eux-mêmes, l’accomplissement des rites, le hiératisme... sont les parties constituantes d’un tout qui se nomme “Divine Liturgie” et qui, par le biais de réalités visibles mais soustraites du profane, fait entrer le fidèle dans le monde invisible en le plongeant dans le mystère même du Christ glorifié.

En fait, pour comprendre la liturgie et éviter de la célébrer n’importe comment, il faut lire les Ecritures : le Livre d'Isaie, l’Epître aux Hébreux et bien sûr le Livre de l'Apocalypse. C’est parce qu’on a oublié que la source du culte rendu à Dieu se trouve dans la Tradition exprimée dans les Ecritures que la liturgie est progressivement entrée dans un processus de décadence qui a atteint aujourd’hui son paroxysme.

Il faut cependant garder espoir : certes, les liturgies orthodoxes nous révèlent douloureusement, par comparaison, à quel point nous nous sommes éloignés d’un culte vrai et authentique ; mais en même temps, elles nous montrent qu’il est possible, aujourd’hui, de mettre en oeuvre de façon aussi digne et authentique notre liturgie romaine. La liturgie que nous recherchons dans nos paroisses où l’on se réclame du Concile n’est pas une utopie : on le voit avec le monde orthodoxe, dans lequel ce niveau liturgique est la norme ; on l’a vu à Villars-les-Dombes le jour de la Toussaint ; on le voit dans certaines abbayes...

La tâche est immense, mais elle n'est pas insurmontable. De toute façon, avec le temps il apparaîtra de plus en plus clairement que nous n’avons pas le choix : soit nous mettons en œuvre le missel actuel en nous appuyant sur l’authentique et saine tradition liturgique, soit nous fermons définitivement nos églises et nous disparaissons. »

* * * * Dimanche, 28 février 2018. Quelques chiffres (arrondis) montrant l’excellente santé (!) de l’Église-qui-est-en-France :

Nombre de baptêmes : 472 000 en 1990 ; 262 000 en 2015.
Nombre de confirmations : 91 000 en 1990 ; 43 000 en 2015.
Nombre de mariages : 147 000 en 1990 ; 55 000 en 2015.
Nombre de prêtres diocésains : 25 000 en 1990 ; 11 000 en 2015.

Heureusement, nous savons (parce qu’on nous l’a répété) que moins les fidèles sont nombreux, plus leur foi et leurs motivations sont solides. On comprend mieux pourquoi nos pasteurs s'emploient à décourager les pratiquants.

* * * * Dimanche, 28 février 2018. D’un jeune internaute : « J’ai vu les images (consternantes, comme pour tout ce qui concerne l’Église de France) du nouvel autel de la basilique de Saint-Denis (voir ci-dessous).

Première réaction : on dirait un aquarium pour salle d’attente de cabinet médical ! En voyant les images, on s’attend à voir apparaître des poissons rouges dans la partie en verre. Il manque encore un scaphandrier qui fait des bulles. C’est grotesque.

Toujours le même problème : comme nos Évêques ne comprennent plus le sens de ce qu’ils font, ils s’imaginent que pour attirer les fidèles, il est obligatoire de paraître “original”, “anticonformiste”, “farfelu”. Six années de théologie pour y arriver ! Donc, on construit des édifices, des autels, et on utilise des ornements liturgiques qui correspondent à la lubie du moment mais qui seront périmés dans dix ans et prêteront à rire dans vingt.

Il faut quand même avouer que cette dérive est très ancienne en Occident. Il suffit de voir la succession des “modes” et des “styles” : roman, gothique, gothique flamboyant, classique, baroque, néo-classique, néo-gothique, sulpicien, etc. Il y a une sorte d’instabilité qui est consubstantielle à l’Occident. Le pire étant les églises qui, du fait des multiples transformations pas toujours harmonieuse, perdent leur unité comme ce fut le cas après Vatican II quand on a imposé les autels “face au peuple” placés en avant des sanctuaires. Chez les orientaux au contraire, peu ou pas de modes : ce sont l’unité et la stabilité qui priment et traversent les siècles. »

* * * * Dimanche, 28 février 2018. A l’église Saint-François de Molitor, dans le XVIe arrondissement de Paris, on fait la quête avec des “paniers connectés” contenant un lecteur de CB relié à un smartphone.

Décidément, dans l’Église-qui-est-en France, le clergé qui a définitivement perdu le sens de la liturgie fait tout ce qu’il faut pour inciter les fidèles qui ne veulent pas finir totalement débiles à rester chez eux le dimanche.

* * * * Dimanche, 28 février 2018. S’adressant aux membres de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 26 janvier dernier, le Pape François a rappelé que l’authentique pasteur est celui qui n’abandonne pas les fidèles dans les erreurs ou les confusions.

La Congrégation pour la Doctrine de la Foi - a ajouté le Pape - doit soutenir les Évêques dans leur tâche d’enseignement en veillant à sauvegarder la foi et la sainteté des sacrements.

Ah, Saint-Père ! Si seulement vous commenciez à appliquer vous-mêmes ces bons conseils que vous donnez aux autres, vous veilleriez à effacer sur-le-champ les ambiguïtés contenues dans “Amoris laetitia” et vous ne célébreriez pas des mariages à la va vite dans la carlingue d’un avion. Vous prendriez aussi des mesures concernant certains membres du clergé - souvent proches de vous - supposés avoir eu des comportements pour le moins problématiques.

Réaction d'une fidèle : « Il y a deux François : celui qui lit les textes (orthodoxes) que les bureaux lui préparent et auxquels il n’accorde aucune importance et celui qui parle à titre personnel (déclarations fantaisistes mais qui plaisent et sont répercutées). Il fait, en général, tout autre chose que ce que lui dictent les bureaux. »

* * * * Dimanche, 28 février 2018. Message envoyé par un jeune internaute actuellement en Lituanie : « Aujourd’hui, j’ai pu aller à Kaunas. Je me suis rendu à l’une des principales églises orthodoxes de la ville pour assister à l’Office des Vigiles du samedi soir. Office splendide de beauté, de naturel, d’harmonie. Comme d’habitude, le ministre remplit parfaitement sa fonction liturgique, ni plus ni moins. Et, alors qu’il ne s'agissait que d’un simple Office comme il y en a tous les samedi soirs, il y avait une chorale en tribune qui chantait à merveille les chants liturgiques byzantins. En France, même pour les Offices de Noël ou ceux de Pâques, on n’atteint pas le demi du quart de ce niveau là. Dans le monde orthodoxe, le soin respectueux apporté à la liturgie est pour ainsi dire banal, au sens de normal, évident.

Immédiatement après cet Office, je me suis rendu à la cathédrale catholique pour assister à la messe anticipée et pouvoir communier. Une célébration sans abus particulier mais... entièrement en lituanien. Un mot d’accueil beaucoup trop long, comme eux qu’on entend habituellement en France. Des chants mièvres en lituanien en lieu et place du chant liturgique.

Au cours des deux Offices auxquels j’ai assisté cette après-midi là, je n’ai pas compris un traitre mot de ce qui était dit. Et pourtant, l’Office orthodoxe m’a paru incomparablement plus beau, plus priant, plus profondément “connecté” au mystère divin que l’Office catholique. Dans le premier, j’ai pu prier, contempler, adorer alors que dans le second... beaucoup moins pour ne pas dire à peine. On voit donc que ce n’est pas la compréhension de la langue qui pose problème mais la mise en œuvre de la liturgie elle-même.

Quand j’assiste à un Office dans une église orthodoxe, je me sens bien. Quand j’assiste à un Office dans un monastère bénédictin traditionnel comme Flavigny, Fontgombault, Kergonan, Solesmes... je me sens bien. Mais quand j’assiste à une messe dans une paroisse catholique quelconque, même quand il n'y a pas d’abus liturgique particulier, je sens toujours qu’il manque quelque chose, qu’il y a quelque chose de faux, d’artificiel, de pas en place... N’est-ce qu’une impression subjective, exprimant ma “sensibilité” comme on aime à dire aujourd’hui ? Ou bien est-ce la conscience aiguë d’une réalité objective, à savoir que l’immersion dans la liturgie mise en œuvre de façon traditionnelle, qu’elle soit latine ou orientale, possède une puissance, une force spirituelle que l’approche modernisante est, elle, incapable de transmettre ?

Il est décidément urgent que notre clergé se remette très sérieusement en cause. Evidemment, le piège serait de vouloir importer artificiellement des éléments des liturgies orientales dans le rite latin. Or, il ne s'agit pas de faire “comme les orthodoxes”, comme si nous n’avions pas, nous, catholiques de rite romain, une tradition propre d’une grande richesse ; il s’agit plutôt de puiser à pleines mains dans notre propre héritage pour mettre en oeuvre notre propre liturgie de manière à atteindre le niveau des célébrations que l’on peut trouver chez les orthodoxes. Et pour obtenir cela, une chose est sûre : il faut impérativement rompre avec ces messes “face au peuple” qui déforment gravement le sens profond de la liturgie ; rompre avec ces pseudo-célébrations au cours desquelles le rite est remplacé du début à la fin par un verbiage inconsistant, et la contemplation du Célébré par le bavardage du célébrant ; rompre avec les cantiques qui ne servent qu’à meubler des célébrations plates, indigentes, privées de sacré et de silence... Il faut retrouver le sens du vrai, du beau, du bien, de la prière authentique et de la fidélité à la Tradition chrétienne immémoriale. Vaste programme que nos Évêques semblent malheureusement incapables d’envisager tant le sens véritable de la liturgie leur échappe totalement. »

* * * * Dimanche, 28 février 2018. Coup de gueule : « Ras le bol de ces “mots d’accueil” que je dois subir dès que je vais à une messe. Le “mot d’accueil”, qui n’est pas prévu dans le déroulement de la liturgie romaine, fait dégringoler les célébrations au niveau du discours d’un quelconque élu local inaugurant la foire à aux rillettes. Ça n’a aucun intérêt. Quand je vais à la messe, ce n’est pas pour entendre le célébrant - ou l’animatrice locale - me souhaiter la bienvenue : je vais à la messe en souhaitant que le célébrant se taise, se fasse le plus discret possible pour que je puisse, moi, accueillir le Seigneur, lui souhaiter la bienvenue et l'entendre me parler.

Malheureusement, j’ai rarement l’occasion d’entendre le Seigneur : le célébrant lui coupe la parole dès les premières minutes de la célébration.

Je demande donc instamment aux prêtres de cesser de jouer aux hôtesses d’accueil et de, supprimer les “mots d'accueil” et tous les baratins non prévus par la liturgie, afin que nous soit restitué le silence, du début à la fin de la messe. »

* * * * Samedi, 27 janvier 2018. Message du Pape François à l’occasion de la Journée Mondiale des Communications :

« Pour discerner la vérité, il est nécessaire d’examiner ce qui favorise la communion et promeut le bien et ce qui, au contraire, tend à isoler, diviser et opposer. La vérité, par conséquent, ne s’acquiert pas vraiment quand elle est imposée comme quelque chose d’extrinsèque et d’impersonnel ; elle découle au contraire de relations libres entre les personnes, de l’écoute réciproque. En outre, on ne cesse jamais de chercher la vérité, parce que quelque chose de faux peut toujours s’insinuer, même en disant des choses vraies. Un argument impeccable peut en fait reposer sur des faits indéniables, mais s’il est utilisé pour blesser quelqu’un et pour le discréditer aux yeux des autres, aussi juste qu’il apparaisse, il n’est pas habité par la vérité. A partir des fruits, nous pouvons distinguer la vérité des énoncés : s’ils suscitent la controverse, fomentent les divisions, insufflent la résignation ou si, au contraire, ils conduisent à une réflexion consciente et mûre, au dialogue constructif, à une dynamique fructueuse ».

Essayons d'y voir clair dans les enseignements du Pape François : la vérité n’existe pas en tant que telle. Par conséquent, quand Jésus se présente en disant “Je suis la Vérité”, il énonce quelque chose qui n’a pas de sens. Et puisque la vérité n’existe pas en tant que telle, il faut la construire par le dialogue. Mais pas par n’importe quel dialogue : uniquement par un échange de banalités qui « favorisent la communion » et « ne blessent pas ». Il va donc falloir changer le Catéchisme de l’Église catholique qui enseigne que « la vérité est garantie par Dieu » (n.144) et qu’elle ne se construit pas au jour le jour selon l’humeur du moment ou les propos échangés.

* * * * Samedi, 27 janvier 2018. Message envoyé par un internaute : « Aux deux publications de ce jour sur le site “Pro Liturgia” qui reste toujours d’une aussi agréable lecture, j’ai envie de d’apporter deux commentaires :

1. En ce qui le récit de l’internaute qui regrette de ne pas avoir eu de réponse à la lettre adressée à son curé, je dirais que l’absence de réponse des ecclésiastiques aux lettres ou courriels qui leurs sont adressés semble être devenue une règle absolue.

2. L’Evêque de Saint-Denis aurait été bien inspiré, au lieu de dépenser une fortune pour un nouvel autel et un nouvel ambon à la plastique discutable, de faire quelque chose pour la chapelle du Saint-Sacrement de la basilique qui est tout simplement minable.

Je m’y suis rendu il y a environ deux ans et j’ai été scandalisé par la médiocrité et la saleté du lieu qui laissait supposer une sorte de mépris, ou au mieux de désinvolture, pour les choses sacrées. (...) »

* * * * Samedi, 27 janvier 2018. D’une internaute : « Il ne faut jamais parler mal de l’autre, dit le Pape. C’est très bien, mais dans les paroisses c’est ce principe qui fait qu’on ne critique jamais rien et qu’on gobe tout ce qu’on nous impose, de peur de faire de la peine à tel ou tel, lequel peut être le curé lui-même. Idem dans l’Église. Il est certain que si l’on critique telle façon de faire (et non la personnalité d’un intervenant), même sans donner de noms, les personnes visées se sentiront offensées personnellement et auront rarement assez d’humilité pour rectifier le tir. C’est plutôt le ressentiment qui prévaudra !

On pratique donc une “charité sans vérité” qui est le poison des paroisses.

Parfois, on nous répond (quand on nous répond) que puisque nous ne sommes pas contents, nous n’avons qu’à faire nous-mêmes - comme si nous étions compétents pour tout - et on nous fait savoir que les personnes font, elles, preuve d’une “bonne volonté” dont nous ne pouvons pas nous prévaloir nous-mêmes.

Parfois, ce serait pourtant assez simple de rectifier le tir : il suffirait de s’abstenir de tomber dans certaines simagrées n’apportant rien ni à la liturgie, ni à la vie de la paroisse. Et pour s’abstenir, point n’est besoin d’avoir une grande compétence.

La parole est actuellement complètement verrouillée par le “il ne faut pas faire de peine à l’équipe X ou Y ou à Untel qui est si dévoué”. Il est donc interdit de parler, sous peine d’ostracisme. Et quand on est catalogué, il n’y a plus la moindre aménité.

C’est ainsi que j’ai écrit au curé de ma paroisse, il y a une semaine, pour critiquer poliment une certaine séance trimestrielle, située avant la messe dominicale, qui aurait pu être fructueuse sans l’intervention d’un pseudo-théologien qui nous a harangués comme un tribun politique et qui ne nous a rien appris. J’ai dû commettre un sacrilège contre un “copain” de l’Évêque et du curé car je n’ai reçu aucune réponse. Dans l’Église composée de clercs qui demandent aux laïcs d’oser une “parole forte”, il est interdit de parler. Il faut tout gober passivement. »

* * * * Samedi, 27 janvier 2018. Selon le Cardinal Eijk, archevêque d’Utrecht (NL), « “Amoris Laetitia” est un document qui sème le doute : les divorcés remariés civilement ou vivant en union libre peuvent-ils, oui ou non, recevoir la communion ? Ce qui est autorisé à tel endroit ne peut pas être interdit dans un autre. A un moment donné, il faut de la clarté. »

* * * * Samedi, 27 janvier 2018. Bénédiction d’un nouvel autel pour la basilique de Saint-Denis :

    - l’autel qui devrait être en hauteur ne l’est pas ; par contre, les concélébrants, eux, le sont ;
    - un Évêque sans diacre, sans service d’autel à la hauteur de la liturgie ;
    - ni croix, ni cierges sur l’autel ;
    - des concélébrants qui se tiennent comme s’ils attendaient sur un quai de gare le passage d’un TGV ;
    - un autel qui ferait un magnifique vitrine d’exposition dans l’espace de spa d’un hôtel quatre étoiles.

Ça tiendra ce que ça tiendra...



* * * * Vendredi, 26 janvier 2018. Dans l’homélie qu’il a faite ce matin au cours de la messe célébrée à Sainte-Marthe, François a critiqué ceux qui, au sein de l’Église, colportent des faux témoignages.

« La foi - a dit le Pape - doit être transmise avec le témoignage qui donne force à la parole. En voyant les premier disciples, les gens disaient : “Voyez comme ils s’aiment.” Or aujourd’hui, dans beaucoup de paroisses, on entend ce que disent les fidèles au sujet des uns et des autres... Alors, au lieu de dire : “Voyez comme ils s’aiment”, on a plutôt envie de dire : “Voyez comme ils sont heureux de pouvoir s’agresser, de pouvoir diffuser des faux témoignages et des calomnies. » Et d’ajouter : « Non. Le vrai chrétien ne parle jamais mal de l’autre. Il fait un travail de charité. »

Belle homélie, n’est-ce pas ?

Sauf que lors de son récent voyage au Chili, lorsque des victimes d’un prêtre pédophile ont accusé Mgr Barros d’avoir protégé le prêtre en question, François les a traité de menteurs et des calomniateurs en ajoutant : « Apportez-moi des preuves et j'agirai.” Il est normal de vouloir des preuves. Notons cependant que dans d’autres situations récentes, François a chassé des Évêques et des Cardinaux sur la base de simples rumeurs ou de commérages circulant dans les couloirs du Vatican.

Comprenne qui pourra.

* * * * Vendredi, 26 janvier 2018. Sous la forme d’un opuscule de 45 pages publié par les éditions de Chiré (www.chire.fr), Bernard Gantois adresse une lettre ouverte au Pape François. Dans le prologue, l’Auteur se présente comme un « catholique perplexe qui ne comprend pas bien comment les discours [du Pape], ses déclarations, intervention et commentaires divers contribuent au développement et à l’expansion du catholicisme, mission essentielle, voire unique, confiée par le Christ aux apôtres et à leurs successeurs. »

En se basant uniquement sur les propos officiels du Pape, Bernard Gantois relève la faiblesse des discours abordant l’islam ainsi que la réforme protestante, un peu comme si François ignorait tout des enseignements du Coran ou de l’histoire du schisme initié par Martin Luther et conduisant vers la dissolution de la vie sacramentelle ainsi que du sacerdoce ministériel.

Bernard Gantois passe ensuite à une analyse de “Laudato Si’ ” et ne cache pas qu’il découvre dans ce document - preuves à l’appui - tous les ingrédients que peuvent utiliser ceux qui rêvent d’un gouvernement mondial dans lequel tout pourrait s’acheter à condition d’en avoir les moyens : le pouvoir et les plaisirs, les plaisirs abrutissants organisés par ceux qui détiendraient le pouvoir. Avec “Laudato Si’ ”, les multinationales ont désormais une belle feuille de route. Quant aux individus, ils ne pourront qu’accepter d’être exploités.

Quelques pages plus loi, Bernard Gantois accuse François d’avoir lâché une bombe atomique dans l’Église lorsqu’il a déclaré que « les conséquences et les effets d’une norme ne doivent pas être nécessairement toujours les mêmes. » Autrement dit, les commandements divin doivent être flexibles pour pouvoir apparaître tantôt vrais, tantôt faux : vrais et faux à la fois, en fonction du diktat du relativisme ambiant.

Un autre chapitre de la “Lettre ouverte” est consacré au “décodage” des propos de François. Bernard Gantois remarque en premier lieu que le Pape est très avide de soigner son image, principalement à travers un film sorti en 2016. Le problème - toujours selon Gantois - est que ce film garde le silence sur l’appartenance du jeune Jorge Bergoglio, de 1960 à 1974, aux organisations péronistes et marxistes de son pays. Autre silence sur le financement du film et sur les réelles motivations financières d’une telle production. On attend d’ailleurs la sortie d’un nouveau long métrage - “Le Pape François : un homme de confiance” - réalisé par Wim Wenders, un catholique passé au protestantisme version presbytérienne. Nouveau motif de stupéfaction des fidèles...

Arrive la conclusion de la “Lettre ouverte”. Une fois encore, à l’aide de documents probants, Bernard Gantois montre que François exploite et conforte une Église tombée dans la politique la plus terre à terre pour s’adapter à un monde ravagé par l’athéisme, l’individualisme et son enfant naturel, le matérialisme. Et d’ajouter : « Il serait urgent pour l’Église, à mon sens, d’appliquer cette autre parole du Christ : “Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu” (Mc 12, 17) et laisser César s’occuper des migrants, de l’économie et des autres affaires d’ici-bas. Son travail, pauvre César, serait d’ailleurs grandement facilité si l’Église faisait le sien dans le domaine spirituel. »