Le Père Joseph Ratzinger et le Cardinal Josef Frings
Par
Dr Maike HicksonLe 26 septembre, 2016
SOURCE : One Peter Five
Après que l'éditeur Allemand eut publié Droemer Verlag le 9 Septembre 2016, beaucoup avait déjà été fortement discuté et diversement rapporté au sujet du nouveau livre-interview de Benoît XVI, Benedikt XVI. Letzte Gespräche (Benoît XVI - Dernières Conversations) qui, jusqu'ici, n'a été publié que dans la langue Allemande. Il a été démontré, par exemple, comment l'ancien Pape soutient de tout coeur la papauté de François et comment il défend toujours sa décision d’avoir quitté sa fonction pétrinienne, ne l'appelant pas une fuite mais plutôt un geste calme et sans peur de sa part. Il a été maintenant aussi rapporté que l'ancien Pape insiste sur le fait que l'Église était en bon état quand il a décidé de quitter sa fonction.
Une autre partie du livre, cependant, sera également d'un grand intérêt pour le monde Catholique dans la mesure où Joseph Ratzinger discute dans cette section de son propre rôle au Concile Vatican II et même des conséquences souvent destructrices de cet événement de l’Église. C‘est seulement récemment, en mars 2016, qu’il avait déjà fait quelques remarques critiques au sujet du Concile et qui avaient rapidement attiré l'attention du monde entier. Car, Ratzinger avait décrit une « crise profonde des deux côtés » en particulier à l'égard du travail missionnaire propre de l'Église après le Concile Vatican II. Maintenant, dans son nouveau livre, il semble admettre qu'il a des remords de conscience à l'égard de sa propre implication en tant que peritus ( note :peritus= expert, sage, érudit) au Concile, même s'il insiste encore que le Concile lui-même était nécessaire. Dans ce qui suit, je vais présenter quelques grandes portions de chapitre du nouveau livre sur le Concile Vatican II, dans la mesure où ce Concile hante encore l'Église Catholique et suscite encore à plusieurs reprises beaucoup de débats. Ce chapitre est intitulé : « Konzil : Traum und Trauma » ( « Le Concile : Rêve et Trauma » ) et peut être trouvé aux pages 142-167 du livre. Je vais faire des références intermittentes à quelques-unes des pages.
Dans le texte, Benoît XVI admet avoir été un « Progressiste » à l'époque du Concile Vatican II. Comme le journaliste Peter Seewald montre avec ses questions dirigées, Ratzinger a également eu un rôle de premier plan dans les travaux préparatoires du Concile. Il avait appris à connaître le Cardinal Josef Frings de Cologne, en Allemagne, qui était membre de la Commission préparatoire du Concile lui-même. Frings a invité Ratzinger à un moment donné à écrire ses propres commentaires et critiques sur chacun des schèmes (projets) que lui-même avait d'abord reçus de la Commission. Comme Seewald le souligne, Frings a même utilisé les propres textes de Ratzinger qu'il a ensuite présentés au cours des sessions du Concile auxquelles Ratzinger lui-même n’était pas présent.
Encore une fois, à travers les questions bien fouillées de Seewald, nous apprenons que ce fut le discours de Fring du 19 novembre 1961 à Gênes, Italie — près d'un an avant le début officiel du Concile en octobre 1962 — qui « a alors donné une nouvelle orientation au Concile ». ( p. 143 ) Comme Seewald le dit : « Il [Frings] a prononcé le discours, mais c’était votre texte ». Le Pape Jean XXIII, comme le raconte Seewald, a invité le Cardinal Frings pour une conversation dans laquelle il a dit au Cardinal : « Votre Éminence, je dois vous remercier. Cette nuit, j'ai lu votre discours [du 19 novembre 1961]. Quelle heureuse concordance dans la façon dont nous pensons ». Ratzinger confirme qu'il a entendu parler de cette rencontre avec Jean XXIII du Cardinal Frings personnellement. Ratzinger lui-même ne devait pas rencontrer le Pape personnellement parce qu’« il [Jean XXIII] était déjà gravement malade ». ( p. 145 )
L'ancien Pape rappelle aussi comment il était toujours présent aux réunions de la Villa Mater Dei qui étaient organisées par l'Évêque Hermann Volk. Ratzinger dit : « C’était aussi là où je pouvais rencontré Lubac... » Lorsqu'il lui fut demandé comment avait été cette première rencontre personnelle avec de Lubac, Ratzinger répond : « Ça a été éblouissant pour moi de le voir enfin en personne. Il était très simple, très humble et très courtois. Ça a été immédiatement comme si nous étions de vieux amis ». Ratzinger ajoute qu’« il était toujours très sincère et véritablement fraternel. Daniélou était aussi un homme allègre et convivial (Jean Daniélou, un Cardinal Français) ». Aux yeux de l'ancien Pape, de Lubac était un homme très laborieux — tout comme le Cardinal Français Yves Congar qui « a toujours continué à travailler sans interruption à la Commission de Théologie ».
Lorsqu'on lui a demandé qui, de tous les théologiens, celui qu'il chérit le plus, Ratzinger répond : « Je dirais Lubac et Balthasar ». Il ajoute que c’était « des plus excitant » de rencontrer et de parler « avec ces grandes figures » comme Lubac, Daniélou et Congar. Il a lui-même ensuite participé aux sessions à Saint-Pierre « à partir du moment où je suis devenu un Théologien officiel du Concile [nommé par le Pape directement ; Ratzinger est devenu un Théologien officiel du Concile à partir de la deuxième session du Concile (septembre-décembre 1963) et pour le reste par la suite] ». En venant dans les premier temps à Rome dans ces années, Ratzinger admet avoir eu :
« une sorte de sentiment anti-romain. Pas dans le sens que nous refusions la primauté — l'obéissance envers le Pape — mais plutôt en ce qui a trait à ce sentiment d’avoir, après tout, une certaine réserve intérieure à l'égard de la théologie faite à Rome. En ce sens, il y avait une certaine distanciation. Je ne suis cependant jamais allé aussi loin que mon camarade d’études qui a dit : « À tout considérer, je voyagerais plutôt à Jérusalem qu’à Rome »
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Toutefois, Ratzinger avoue ne pas avoir eu « une envie particulière d'aller à Rome ». En arrivant enfin à Rome le jour de Pâques de 1962 pour la première fois de sa vie, il a souligné combien il était impressionné de voir les sites de la « Rome antique », les catacombes, la Nécropole sous Saint-Pierre, les premières églises — parce que « les origines étaient palpables ». Encore une fois, il souligne son attention sur la « continuité découlant des origines ». Cette attitude sera aussi trouvée dans le travail même de Ratzinger pendant le Concile, à savoir : revenir aux origines et contourner la théologie Thomiste. Mais, nous y reviendrons plus tard.
Tout d'abord, Ratzinger décrit comment il a été impressionné par le Pape Jean XXIII en parlant de son premier voyage à Rome et du Concile lui-même :
« Il y avait déjà inhérent au Concile l'enthousiasme que Jean XXIII avait suscité. Jean XXIII m'a fasciné dès le début par son absence totale de conventionnalisme. J'ai aimé qu'il soit si direct, si simple, si humain ».
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Lorsqu'on lui a demandé s'il était un disciple de Jean XXIII, l’ancien Pape a répondu : « Oui, je l'étais ». Et il a insisté sur cela quand on lui a demandé en plus s'il était un « vrai fan » ( note : fan= « admirateur ») : « Un vrai fan, on peut dire ça ». Ratzinger raconte comment ce fut « un moment émouvant » lorsque le Concile a été annoncé et que ça a causé « de grands espoirs ». Il a lui-même participé aux quatre sessions du début à la fin. Ratzinger admet ne pas avoir été trop bien versé en latin au moment du Concile. (Plus tard, un ami prêtre nous a assuré, Ratzinger était pour devenir encore un excellent orateur en latin). « Je n'ai jamais étudié la théologie en latin » a dit le Théologien Allemand, « nous avons tout fait en Allemand ». ( p. 153 )
L'ancien Pape dit aussi à Seewald que, lors du Concile, il faisait lui-même partie des « Progressistes », même si alors le terme « Progressiste » ne voulait pas encore dire que l'on se sépare de la Foi, mais, plutôt, que l'on apprend à la comprendre mieux et à la vivre plus correctement à partir de ses origines ». Ratzinger poursuit :
« À ce moment-là, j’étais d'avis que c’était ce que nous voulions tous. Les Progressistes célèbres comme Lubac, Daniélou et cetera pensaient de même. Le changement était déjà palpable au cours de la deuxième année conciliaire [1963], mais il est devenu plus clair au cours des années suivantes ».
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Il est utile à ce stade de citer une autre question de Seewald, car elle est, en soi, très instructive. Le journaliste Allemand dit :
« De nouvelles recherches montrent que votre contribution auprès du Cardinal Frings a été beaucoup plus grande que vous l’avez montrée vous-mêmes. Nous avons déjà mentionné le discours de Gênes. En outre, avant l'ouverture du Concile, il y a eu un premier discours pour les Évêques Germanophones à l'Anima [Collegio Teutonico di Santa Maria dell'Anima, le Collège Pontifical historique pour les prêtres Allemands], comme une sorte de briefing. Vient ensuite l'instruction pour Frings de torpiller l'élection des dix [membres des] Commissions Conciliaires qui était prévue pour le 13 octobre [1962] ; et qui aurait favorisé les candidats choisis par la Curie romaine
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Ratzinger répond avec une certaine réserve à cette question, en disant que cette « instruction pour Frings » était « pleinement de sa [Frings] propre initiative » :
« Je ne me suis pas empêtré dans ces choses bureaucratiques, techniques ou politiques. C’était vraiment son idée que les membres du Concile devraient d'abord se connaître les uns les autres afin d'élire les membres des Commissions à partir de leur propre sein ».
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L'ancien Pape décrit également comment les gens ont été effectivement surpris par les initiatives « révolutionnaires » de Frings et son leadership en disant que ce Cardinal était alors certainement « connu pour être très conservateur et strict ». Frings a une fois expliqué lui-même à Ratzinger qu'il considérait qu'il y a un différence entre diriger son propre diocèse dans l'obéissance au Pape et d’être invité par le Pape pour « co-gouverner » l'Église au Concile et donc « pour assumer ses propres responsabilités ». Ratzinger pense que Frings ne disposait pas d'un plan clair de la réforme en arrivant au Concile, mais qu'il a partagé tous les schèmes avec Ratzinger à l’avance. L’ancien Pape commente les schèmes que lui-même…
« ne juge pas si négativement comme ils ont été jugés plus tard. Je lui [Frings] avais alors envoyé beaucoup de corrections, mais la structure dans son ensemble — à l'exception du Décret sur la Révélation —je n’ai pas touché. Nous [Frings et Ratzinger] avons convenu que l'orientation fondamentale était là mais qu’il y avait encore beaucoup à améliorer. C'est-à-dire, que le Magistère actuel devait être moins dominant et que la [Sainte] Écriture et les Pères [de l’Église] devaient avoir plus de poids ».
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Là encore, une question bien fouillée de Seewald est digne de mention. Il dit que Ratzinger est dit avoir eu « un rôle décisif à l’« assemblée insurrectionnelle »[Putschversammlung] au Collège du prêtre Allemand Anima, le 15 octobre 1962 ». Lors de cette réunion, selon le journaliste Allemand, un texte a été produit comme une alternative au Projet Romain qui a été alors copié 3000 fois et distribué parmi les Pères du Concile. Ratzinger rechigne quelque peu dans sa réponse : « D’appeler cette assemblée une « assemblée insurrectionnelle », c’est trop. Mais nous étions d'avis que, en particulier en ce qui concerne le thème de la Révélation, il fallait en parler différemment de la façon dont ça en transpirait là ». Il continue, montrant en outre sa propre distance intellectuelle de la Scolastique Thomiste : ». Le projet [original] avait été écrit dans le style néo-scolastique et il n'a pas suffisamment tenu compte de nos propres idées ». Comme la Révélation était sa spécialité, Ratzinger reconnaît avoir joué un rôle actif dans ce débat, « mais tout cela était à l'invitation du [Cardinal Frings] et sous les yeux de Son Éminence ». Quand il a été plus tard accusé d'avoir « dupé » Frings, il a rejeté cet avancé. « Nous étions tous deux convaincus que nous devions servir ici la cause de la Foi et de l'Église » explique Ratzinger. Il ajoute ensuite :
« En outre, afin de clarifier la véritable relation entre l'Écriture, la Tradition et le Magistère — à la fois avec de nouvelles notions et d'une nouvelle façon d'aborder la question afin que ça puisse vraiment être plus compris et justifié. Et cette façon a été alors aussi adoptée plus tard [par le Concile] ».
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Pour l'ancien Pape, lui — en collaboration avec ses collègues Progressistes (surtout des Cardinaux) — il voyait simplement à développer de nouvelles idées. « Je ne sais pas comment cela s’est ensuite propagé dans l'ensemble du Concile » admet-il. « Bien sûr, nous étions alors inondés de polémiques. Que ce [innovation] était un texte typiquement franc-maçonne et de telles choses » ( p. 156 ). Lorsqu'on lui a demandé si cela est vrai, Ratzinger confirme même avec quelques rires, en disant : « Oui, oui. Même si je ne devrais pas être soupçonné d'être un franc-maçon ».
Encore une fois, Seewald montre la poursuite de l'influence de Ratzinger sur le Concile : « Il y a vos arguments et votre texte que le Cardinal Frings a ainsi présenté le 14 novembre 1962 » et qui a ensuite « tout fait culbuter ». Avec ce texte, le projet et le plan original étaient « écartés de la table », ceux qui « auraient tout bloqué » ; et maintenant « tout pouvait être discuté librement » — selon Seewald. Dans sa réponse supplémentaire à la question de Seewald, l'ancien Pape décrit comment il y avait lors du vote seulement une légère majorité pour les schèmes conservateurs. Il ajoute : « Mais Papa Giovanni vit alors que cette majorité était trop mince pour être durable, et donc il a décidé que tout devait être refait à nouveau ». Ratzinger précise qu'il était heureux de cette décision :
« Nous étions alors tous très intéressés à voir ce que le Pape ferait [après le vote]. Et très heureux qu'il ait dit que nous allions tout recommencer même si la situation juridique pure nous aurait permis de préserver l'ancien état ».
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La propre question de suivi de Seewald montre une fois de plus l’important rôle en propre de Ratzinger au Concile quand il souligne que seulement sept jours plus tard, soit le 21 novembre 1962, les Pères du Concile ont rejeté le schéme sur les «« Sources de la Révélation », que vous [Ratzinger ] aviez si fortement critiqué ». Seewald dit à Ratzinger :
« Vous avez écrit à ce moment-là que le texte avait été « influencé par la façon anti-moderniste de pensée ». Il avait un ton qui était « frigide, oui, presque choquant ». Vous, vous-même, avez vu ce retrait [du schéme original sur la Révélation] comme le véritable tournant du Concile ».<
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Dans un ton rieur, l'ancien Pape répond, en disant « je suis maintenant moi-même étonné de l'audace avec laquelle j’ai parlé en ces jours ». Il confirme que « ce fut un véritable point tournant — autrement dit, ça a enlevé un des textes présentés et il y a eu un nouveau départ complet des discussions ».
Interrogé sur sa collaboration avec Karl Rahner, Ratzinger révèle que c’était facile de travailler avec Rahner — qui était vingt-trois ans plus âgé que lui — parce qu'il était prêt à encourager les jeunes théologiens. L'ancien Pape ajoute :
« Lorsque vous travaillez avec lui [Rahner] sur le texte, cependant, je me suis aperçu que nous venions de deux mondes différents de la pensée. Il venait pleinement de la Scolastique, qui était un grand avantage pour lui parce qu'il était ainsi beaucoup plus capable d’entrer dans le cadre commun de discussion. Alors que je venais, après tout, de la Bible et des Pères ».
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Ratzinger explique également qu’il a travaillé avec Rahner la plupart du temps en 1962 et que c’était facile d'écrire ensemble leurs différents textes parce qu'ils avaient « une idée de base et une intention de base communes ». (Ceci a été laissé sans être spécifié.)
Dans un autre contexte, Seewald demande à Ratzinger à propos de l'incident dans lequel il a fortement contredit le Pape Paul VI quand « il a non seulement fait abandonné l'Ancien Missel, mais aussi dans le même temps l'a interdit ». (Une expression qui est en contradiction avec les propres paroles de Pape Benoît en 2007 selon laquelle la Vieille Messe « n'a jamais été abrogée ».) L’ancien Pape s’objecte à cette question, en disant que le terme « fortement » est un peu trop » fort justement. Il explique que le Pape ne l’a pas puni pour sa critique parce que « il était certainement convaincu que je suivais entièrement, dans l'ensemble, sa propre ligne directrice — ce qui était vrai » (Ce que veut dire « sa propre ligne directrice » n’a pas été à nouveau spécifié.)
A la fin de ce chapitre important qui montre l’implication propre du Cardinal Ratzinger dans le Concile Vatican II en détail, Peter Seewald soulève l'idée que Ratzinger a commencé plus tard à avoir des doutes au sujet de ces développements innovants durant, puis tout de suite après, le Concile ; et il lui demande si « cela fait partie de la tragédie du Concile que là a commencé une nouvelle scission au sein de l'Église qui, essentiellement, se poursuit même jusqu'à aujourd'hui ». L'ancien Pape confirme cette description, en disant :
« Je dirais que oui. La volonté des Évêques était de renouveler la Foi, de l'approfondir. Cependant, il y avait, de plus en plus, d'autres forces efficaces — en particulier les journalistes — qui ont interprété les choses d'une manière entièrement nouvelle. À un certain moment, les gens ont commencé à demander : « Si les Évêques peuvent tout changer, pourquoi ne pouvons-nous pas faire la même chose ? » La liturgie a commencé à s'effriter et à glisser dans l'aléatoire. À cet égard, on a pu voir que ce qui avait été voulu positif a ensuite été poussé dans une autre direction. Depuis 1965, j’ai senti que c’était ma mission de clarifier ce que nous voulions vraiment et ce que nous ne voulions pas ».
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Seewald demande ensuite à l'ancien Pape une question importante et perçante : « En tant que participant, en tant que personne co-responsable, est-ce qu’on n’a pas aussi des remords de conscience ? » Ratzinger répond :
« On ne se demande en effet si on l’a fait de la bonne façon. Surtout quand le tout a déraillé, ce fut certainement une question que l'on pouvait soulever. Le Cardinal Frings a eu plus tard de très forts remords de conscience. Mais j'ai toujours eu la conscience que ce que nous avions dit et mis en œuvre dans les faits était correct et que ça devait également se produire. En soi, nous avons agi correctement — même si nous n’avons pas évalué pas correctement les effets politiques et les conséquences factuelles. On pensait trop d'une manière théologique et on ne considérait pas quelles conséquences les choses auraient ».
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Lorsqu'on lui a demandé si c’était une erreur de convoquer le Concile du tout, Ratzinger insiste :
« Non, c’était certainement correct. Eh bien, certains pourraient bien entendu demander si c’était nécessaire ou non. Et il y avait des gens qui étaient contre dès le début. En soi, cependant, il y avait un moment dans l'Église où l'on attendait simplement quelque chose de nouveau, un renouveau, un renouveau qui sort de l'ensemble — non seulement en provenance de Rome — vers une nouvelle rencontre pour l'Église universelle. À cet égard, l'heure était simplement là ». ( p. 167 )
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L'ancien Pape confirme également que, plus tard, quand il était lui-même Pape, il en effet tenté d'incorporer certains éléments spéciaux du Concile — tels que (dans les mots de Seewald) « une nouvelle physionomie de la primauté qui devrait conduire à plus d’« unité » avec le Pape et les Évêques », et aussi la promotion d'un« esprit de simplicité ». Il répond ensuite au commentaire implicitement interrogateur de Seewald (« Est-ce cette description est correcte ? ») avec seulement deux mots simples : « Oui, absolument ».
Ainsi l'ancien Pape semble à nouveau montrer que, malgré certaines réserves, il est encore essentiellement un homme du Concile — bien que certains remords de conscience peuvent encore demeurer.