dimanche 11 septembre 2016

Le doute et la confusion sur les nouvelles « canonisations »




Par John Vennari
Le 3 mars 2014

SOURCE : Catholic Family News par John Vennari









En parlant de la procédure rigoureuse de pré-Vatican II pour les béatifications, l’éminent historien Catholique William Thomas Walsh, qui est mort en 1949, a écrit ce qui suit : « Aucun tribunal laïque poursuivant en procès un homme sur sa vie n’est plus exhaustif et plus scrupuleux que la Congrégation des Rites en cherchant à établir si oui ou non le serviteur de Dieu a pratiqué les vertus tant théologales que cardinales et ce, à un degré héroïque. Si cela est établi, l'avocat de la cause doit ensuite prouver que sa présence au Ciel est indiquée par au moins deux miracles tandis qu'un Cardinal qui est un théologien expert fait tout ce qu'il peut pour discréditer les preuves, d'où son titre populaire de Advocatus Diaboli, ou d'avocat du diable. Si la preuve survit à toute tentative de la détruire après des mois, des années et parfois des siècles de discussion, il est ensuite béatifié, c’est-à-dire qu’il est déclaré être béni ».

Nous noterons plus loin que le nouveau processus de canonisation de 1983 dispense de l'avocat du diable et élimine la méthode juridique stricte en faveur d'une approche académique. Le rejet de la procédure « minutieuse et scrupuleuse » louée par M. Walsh ne peut pas aider mais introduit le doute sur l'intégrité de l'ensemble du nouveau processus, en particulier dans le cas de canonisations « fast-track » ( accélérées ).

M. Walsh a également noté ce qui suit sur le processus traditionnel : « La dernière étape de la canonisation, la dernière des vingt étapes distinctes, peut prendre encore plus d'années voire de siècles. Il doit être prouvé hors de tout doute raisonnable que deux miracles supplémentaires ont été effectués par l’intermédiaire du serviteur de Dieu depuis sa béatification. Quand et si cela est fait, le Pape émet une bulle (une lettre cachetée) de canonisation ».

Une Saine Orthodoxie

Walsh a également souligné la demande pour une saine orthodoxie en ce qui concerne toute personne considérée pour la canonisation : « Les Théologiens examinent soigneusement tous les écrits —les livres, les lettres et ainsi de suite — du serviteur de Dieu dont la prétention à la sainteté est instamment demandée ainsi que toutes les dépositions pouvant être obtenues auprès de ceux qui ont parlé avec lui et qui le connaissaient bien. Si rien de contraire à la Foi ou à la morale ne s’y trouve, un décret est publié autorisant une enquête plus approfondie ». [1]

Si nous commençons avec les critères que « rien de contraire à la Foi ou à la morale » peut être trouvée dans toute revendication légitime de béatification, nous lisons avec préoccupation une invocation prononcée par celui qui est maintenant prévu pour « canonisation » : « Écoutez nos prières à l'intention du Peuple Juif que vous continuez à chérir selon les Patriarches ... Soyez conscient de la nouvelle génération, des jeunes et des enfants : puissent-ils persévérer dans la fidélité à Vous dans ce qui est le mystère exceptionnel de leur vocation ». [2 ]

Remarque : l'homme qui offre cette prière ne signifie pas que les Juifs devraient se convertir à la véritable Église de Notre Seigneur pour le salut, mais prie pour qu’ils « persévèrent dans la fidélité » à un système religieux de contrefaçon qui rejette formellement Jésus-Christ.

Commentant le Livre des Morts à Auschwicz, le même homme dit : « Les personnes dont les noms sont inscrits dans ces livres ont été incarcérés, ils ont subi des tortures et ont finalement été privés de la vie uniquement, dans la plupart des cas, parce qu'ils appartenaient à une certaine nation plutôt qu'une autre. ... à la lumière de la Foi, nous voyons le témoignage de fidélité héroïque, qui les unissait à Dieu dans l'éternité, et une semence de paix pour les générations futures. »[3]

Alors que nous pleurons pour toute personne qui subit la persécution et la torture, notre conférencier indique que le Peuple Juif qui a souffert à Auschwitz a subi une sorte de martyre juif « qui les unissait à Dieu dans l'éternité », un concept inédit dans l'histoire de l'Église.

Dans les jours du bon sens doctrinal, ces déclarations radicales — il y en a beaucoup plus de ce genre de paroles de la part de ce même homme qui empêcherait tout processus de béatification de rester dans ses voies et qui disqualifierait ce candidat en permanence.

Le Catholique qui a fait ces remarques douteuses était le Pape Jean-Paul II que François vient d'approuver pour « canonisation ». [4] Dans notre période post-conciliaire de sentimentalité ecclésiastique, les vérités de la Foi séculaire ne tiennent plus comme critères centraux pour déterminer la vertu héroïque. Comme le Père Patrick de La Rocque le note : « Loin de pratiquer la vertu théologale de la Foi à un degré héroïque, le défunt Pape [Jean-Paul II] s’est écarté dangereusement dans un certain nombre de ses enseignements ». [5]

Nous ne voyons pas non plus chez Jean-Paul II la vertu de la vraie Charité puisque Jean-Paul II tout au long de son pontificat a refusé de rappeler les non-Catholiques — les Juifs inclus — qu'ils doivent se convertir à la véritable Église du Christ pour le salut.

Tout en présentant un chapitre entier complet de telles citations du Pape Polonais, [6] le Père La Rocque note : « En dissimulant systématiquement le péché [objectif] d'incroyance qui est impliqué dans l'adhésion formelle au Judaïsme afin de faire l'éloge à sa place de la [prétendue ] fidélité au Dieu Judaïque d’aujourd’hui... le Pape Jean-Paul II a été gravement en défaut dans cette charité pastorale délicate mais importante qui consiste à dénoncer le péché de manière à permettre la conversion du pécheur ». [7]

Pourtant, le Père La Rocque, ou quelqu'un d'autre, qui avance des objections motivées à l'orthodoxie de Jean-Paul II et des objections à l'affirmation que Jean-Paul II pratiquait la vertu héroïque sont tout simplement ignorées. Les contestations ne sont ni reconnues, ni répondues. « Nous, au Vatican, avons décidé que Jean-Paul II était un saint et c’est ce que ça sera ! » Ce type de pensée est principalement dû au système plus laxiste de canonisation introduit en 1983, ainsi qu’à la « nouvelle compréhension » de ce que cela signifie être Catholique qui a été engendré par le Concile Vatican II et par son évangéliste le plus zélé, le Pape Jean-Paul II.

Le Nouveau Processus

Le 25 janvier 1983, le Pape Jean-Paul II a publié la Constitution Apostolique Divinus Perfectionis Magister, la révision tant attendue du processus de béatification et de canonisation. Le Cardinal Suenens, Paul VI, et d'autres Progressistes depuis le Concile, avaient encouragé une telle mise à jour. Jean-Paul II l’a apportée à son terme. [8]

Le changement fait partie de l'objectif présumé de rendre le processus de canonisation « plus simple, plus rapide, moins cher, plus « collégial » et, finalement, plus productif ». [9]

Dans le nouveau système, l'avocat du diable a été éliminé. Le « Promoteur de la Foi », comme l'avocat du diable était appelé, a reçu le nouveau titre de « Prélat Théologien ». Sa tâche principale est de choisir les consulteurs théologiques et de présider les réunions.

Le journaliste Catholique Kenneth L. Woodward met en lumière la différence radicale entre l’ancien et le nouveau système : « Au cœur de la réforme, il y a un changement de paradigme frappant : jamais plus l'Église se tournerait vers la salle d’un tribunal comme modèle pour arriver à la vérité de la vie d'un saint ; à la place, elle emploiera le modèle académique de recherche et de la rédaction d'une thèse de doctorat ».

Woodward poursuit : « En effet, alors, le rapporteur ( Prélat Théologien ) remplace à la fois l'avocat du diable et de l'avocat de la défense. Lui seul est chargé d'établir le martyre ou la vertu héroïque et il incombe aux consultants théologiques et historiques de lui donner une note de passage ou non pour son travail ». [10]

Bien qu'il y ait peut-être eu des abus par les avocats au cours des siècles, l'élimination des avocats transforme radicalement la procédure qui avait été au cœur du processus de confirmer des saints pendant un demi-millénaire : un système jugé nécessaire par le grand maître de la théologie ascétique et mystique, le Pape Benoît XIV (1740-1758) dans son œuvre monumentale : « La Béatification et Canonisation des Saints ». [11]

Bien que plusieurs dans le Vatican post-conciliaire ont accueilli avec satisfaction la nouvelle méthode de Jean-Paul II, pas tous n’ont été ravis. Mgr. Luigi Porsi, un vétéran de 20 ans du système juridique de l'Église, a dénoncé l'élimination de l'avocat du diable et des avocats qui accompagnent dans le cadre du processus de béatification. Dans une lettre sans réponse au Pape Jean-Paul II, Porsi se plaignait que la réforme était allée trop loin : « Il n'y a plus de place pour une fonction contradictoire » [12]

Ainsi, une question centrale se pose : s'il y a un changement radical dans ce qui était la procédure rigoureuse pour déterminer des saints, comment pouvons-nous nous attendre à des mêmes résultats aussi fiables maintenant ?

En effet, les béatifications accélérées de ces dernières décennies introduisent déjà le doute sur l'intégrité du processus. Les deux cas qui viennent d'abord à l'esprit sont celles de Mère Teresa de Calcutta et celui du fondateur de l'Opus Dei, Josémaria Escriva de Balaguer.

Mère Teresa : les médecins insistent, il n’y a pas eu de miracle

Mère Teresa de Calcutta était une figure populaire reconnue comme « sainte » alors qu'elle était encore en vie même si, en dépit de ses nombreuses bonnes œuvres, elle semblait embrasser une théologie de l'indifférentisme. ( note : indifférentisme = Conception préconisant l'indifférence et le refus à l'égard de tout engagement philosophique, religieux ou politique. ) On rapporte officiellement qu’elle ait dit : « Je me suis toujours dit que nous devrions aider un Hindou à devenir un meilleur Hindou, un Musulman à devenir un meilleur Musulman, un Catholique à devenir un meilleur Catholique ». [13]

En 1976, Mère Teresa a organisé une célébration pour le 25e anniversaire des Missionnaires de la Charité. Dans le cadre de la célébration, elle a obtenu la permission de l'Archevêque de Calcutta pour elle et ses sœurs de prier dans certains Temples païens — des maisons de culte non-chrétiennes — à chaque jour du jubilé. « Son désir était que chaque groupe puisse tenir son propre service de culte d'action de grâce. Hindous, Sikhs, Zoroastriens, Bouddhistes, Jaïns, Juifs, Catholiques, Orthodoxes, Protestants et ainsi de suite afin qu’ils les rejoignent tous, elle et ses sœurs, et ainsi remercier le seul vrai Dieu à leur manière. Elle et sa sœur ont prié dans dix-huit lieux de culte différents » y compris les Temples Hindous. [14]

Le « miracle » central utilisé pour justifier la « béatification » de Mère Teresa en 2003 a été la guérison alléguée de Monica Besra en septembre 1998. Besra, de Dangram à 460 miles au nord de Calcutta, a affirmé avoir été guérie d'une tumeur après avoir prié Mère Teresa tout en pressant l'image de Mère Teresa sur un médaillon à son côté.

Malgré cette affirmation, les médecins de Besra insistent que la guérison n'a rien de miraculeuse mais qu’elle était le résultat de fortes doses antituberculeuses administrées sur une période de neuf mois.

« Cette affirmation miraculeuse est un non-sens absolu et doit être condamnée par tous », a déclaré le Dr R. K. Musafi. « Elle avait une tumeur de taille moyenne à son abdomen causée par la tuberculose. Les médicaments qui lui furent donnés par la suite ont réduit la masse kystique et ont disparu après un an de traitement ».

De même le Dr T. K. Biswas, le premier médecin qui a traité Besra, a déclaré : « Avec tout le respect dû à Mère Teresa, il ne devrait pas être question d'un miracle pour elle. Nous lui avons conseillé un traitement anti-tuberculeux prolongé et elle a été guérie ».

Rappelez-vous, l'Église Catholique a toujours exigé qu'une guérison miraculeuse exige une preuve rigoureuse au-delà de tout doute raisonnable. L'intégrité du « miracle » de Mère Teresa est donc sérieusement compromise.

Dr. Manju Murshet, surintendant de l'hôpital Balurghat, se plaignait que les médecins étaient sous la pression des membres de l'Église pour qu’ils déclarent une guérison miraculeuse : « Ils veulent que nous disions que la récupération de Monica Besra a été un miracle et au-delà de la compréhension de la science médicale ». [15 ]

Le mari de Besra Deiku conteste également la demande d'une guérison miraculeuse. « C’est beaucoup de bruit pour rien » a-t-il dit. « Ma femme a été guérie par les médecins et non pas par un miracle ». [16]

En outre, les dossiers médicaux de Besra ont disparu de l'hôpital. Les dossiers contenant des notes, des prescriptions et des échographies de son médecin ont été pris par Sœur Betta des Missionnaires de la Charité. Lorsque le magazine Time a contacté Sœur Betta pour lui poser des questions sur les dossiers médicaux de Besra, la seule réponse a été : « Pas de commentaire ». [17]

Besra elle-même prétend maintenant qu'elle a été abandonnée par les Sœurs Missionnaires qui ont afflué à son domicile au moment du miracle présumé et qui lui avaient promis du soutien. « Ma hutte était fréquentée par des religieuses des Missionnaires de la Charité avant la béatification de Mère Teresa » a déclaré Mme Besra, accroupie sur le sol de sa maison de chaume et de boue. « Elles m’ont fait beaucoup de promesses et m'ont assuré d'une aide financière pour ma subsistance et l'éducation de mes enfants. Après cela, elles m’ont oubliée. Je vis dans la misère. Mon mari est malade. Mes enfants ont cessé d'aller à l'école faute d'argent. Je dois travailler dans les champs pour nourrir mon mari et mes cinq enfants ». [18]

Ce n’est pas dans notre intention de porter un jugement sur ces événements. Nous voulons simplement observer ce qui suit : il est difficile d'imaginer cette avalanche de questions et d’abus qui se seraient produits sous l'ancien système rigoureux de canonisation. Avec l'avocat du diable maintenant éliminé, l'abus et la suspicion entache non seulement le cas de Mère Teresa, mais l'ensemble du nouveau processus de béatification lui-même.

Encore une fois en ce qui concerne l'intégrité du nouveau processus, nous faisons face à du doute.

Mgr Escriva

Mgr. Josémaria Escriva de Balaguer, le fondateur de l'organisation controversée Opus Dei, qui est mort en 1975, a également été mis sur la voie rapide des canonisations. Le Père Peter Scott, alors recteur du Holy Cross Seminary de FSSPX en Australie, a écrit en novembre 2002 ce qu'il a appelé la « canonisation très discutable » et « honteuse » de Escriva

Notant que la procédure n'a pas été suivie, le Père Scott a objecté que la procédure ne contenait pas d'Avocat du Diable, et que les « anciens membres de l'Opus Dei, qui connaissaient personnellement Mgr. Escriva et qui ont tenté de faire enregistrer leurs objections, n'étaient pas autorisés à exprimer leur opinion ».

Dans un dernier effort pour fournir une réflexion plus objective sur la canonisation hâtive, un groupe d'anciens membres de l'Opus Dei ont écrit une lettre ouverte au Pape Jean-Paul II dans laquelle ils ont dit : « C’est parce que nous croyons que la vérité a été en grande partie cachée que nous donnons maintenant notre témoignage afin d'éviter un danger pour la Foi amenée par la vénération injustifiable de l'homme que vous avez l'intention de canoniser bientôt ».

Ils ont expliqué que les auteurs de cette Lettre Ouverte comprennent « les personnes qui ont intimement connus Mgr. Escriva et qui peuvent témoigner de son arrogance, de son mauvais caractère, de sa recherche inappropriée d'un titre (Marquis de Peralta), de sa malhonnêteté, de son indifférence envers les pauvres, de son amour du luxe et de l’ostentation, de son manque de compassion et de sa dévotion idolâtre envers l’« Opus Dei » ». [19]

Après avoir fait remarquer que le processus n’était pas canonique et qu’il était malhonnête, ils ont eu ceci à dire : « Elle [la canonisation] va offenser Dieu. Il entache l'Église pour toujours. Elle va enlever des saints leur sainteté particulière. Elle remettra en question la crédibilité de toutes les canonisations faites pendant votre Papauté. Elle va saper l'autorité future de la Papauté ».

Le Père Scott note que ceux qui ont écrit la lettre ouverte n'étaient pas des Traditionalistes ; ils étaient d'anciens membres de l'organisation d’Escriva « mais leur supplication n'a pas été entendue et la cérémonie a eu lieu comme prévu le 6 octobre 2002.

« Leur lettre va certainement se révéler prophétique lorsqu’il sera révélé qu’ils ont eu raison dans leur appréciation concernant Escriva ainsi que concernant l'Opus Dei qu'ils comparent si bien au mouvement libéral du Sillon à juste titre condamné par saint Pie X en 1910. Ce genre d’objection de dernière minute est sans précédent dans l'histoire de l'Église. Comment les Catholiques pourraient éventuellement considérer un homme comme héroïque en vertu, comme un modèle extraordinaire de la spiritualité Catholique, comme un saint doit être ? Pour toutes les raisons qu'ils donnent, nous ne pouvons peut-être pas considérer cette « canonisation » comme, une déclaration infaillible et valide du Pape ». [20]

Dans la même veine, l’auteur Catholique Kenneth Woodward a exprimé de sérieuses réserves au sujet de la procédure relativement rapide pour la « béatification » d’Escriva.

Quand le Père John Neuhaus a critiqué cette évaluation négative, affirmant que Woodward de tendance libérale a toujours été défavorable à l'Opus Dei, Woodward a répondu : « Mes écrits sur l'Opus Dei ont porté presque entièrement sur la béatification de son fondateur et non pas sur l'organisation elle-même. Sur ce point, la seule conclusion impartiale que je peux atteindre, étant donné la preuve de la Positio ( note : Positio=Position= synthèse de tous les documents sélectionnés lors de l’enquête diocésaine ) elle-même et des entrevues avec des personnes à Rome impliquées dans le processus de canonisation, est que l'Opus Dei a subverti le processus pour obtenir son homme béatifié. En un mot, ce fut un scandale — à partir de la conduite des tribunaux jusqu’à l'écriture de la Positio et au traitement autoritaire des experts choisis pour juger la cause. Et le magasine Newsweek a surpris des fonctionnaires de l'Opus Dei faisant des affirmations qui étaient fausses et qui étaient consignées au dossier. Escriva peut avoir été un saint — qui suis-je pour juger ? Mais vous ne pourrez jamais dire de la façon dont sa cause a été traitée ».[21]

Encore une fois en ce qui concerne l'intégrité du processus, nous faisons face à du doute et à plus de doute.

Assise : De Jeunes Catholiques ne peuvent pas le croire

Il semble clair que le but réel des « canonisations » de Jean XXIII et Jean-Paul II est de « canoniser » Vatican II et l'ensemble de son orientation libérale sur la liberté religieuse, sur l'œcuménisme, et sur l'activité pan-religieuse.

[ Note du traducteur : l’auteur ne se trompe pas en pronostiquant que « le but réel des « canonisations » de Jean XXIII et Jean-Paul II est de « canoniser » Vatican II ». À la conférence de presse entourant leurs canonisations effectives, un journaliste a demandé au Père Lombardi, responsable des relations avec la presse pour le Vatican, comment se faisait-il qu’on n’avait pas encore de conclusion pour Pie XII dont le dossier traîne depuis beaucoup plus longtemps que les deux récents canonisés ? Et le Père Lombardi a répondu qu’il fallait « affermir le Concile Vatican II par ces deux récentes canonisations ».]


Pour l'instant, nous allons nous contenter d'une autre objection à la canonisation de Jean-Paul.

Au moment de la « béatification » 2011 de Jean-Paul II, j'en ai appris d'une discussion en ligne avec une école à domicile composée d’élèves de la 6ième à la 9ième année. Un jeune Catholique traditionaliste (que je connais) était en train de parler à des connaissances Catholiques non-traditionalistes au sujet de la réunion pan-religieuse du Pape Jean-Paul II à Assise ; il disait que Jean-Paul avait invité des Hindous, des Juifs, des Musulmans, des Jaïns et des Païens pour prier ensemble lors de l'événement d’octobre 1986. Il a également publié des photos de cette rencontre d'Assise.

Les jeunes de l’école à domicile ont refusé de le croire. Ils ont affirmé que ça ne pouvait pas être vrai ; que les photos de Jean-Paul II à Assise avaient été trafiquées, qu'aucun Pape, surtout un « béatifié » par le soi-disant conservateur Benoît XVI — aurait pu accomplir cet acte de trahison ecclésiastique.

Le jeune Catholique traditionaliste qui a parlé à ses connaissances à propos de Assisi a été accusé d’inventer toute cette histoire ; qu’il essayait de diffamer le nom de « bienheureux » du Pape Jean-Paul II ; d'inventer une histoire malveillante d'un festival pan-religieux de prière païenne auquel aucun Pape n’aurait consenti.

Voici donc le point frappant : les enfants savaient que la réunion de prière d'Assise n’était pas Catholique. Les enfants savaient que ce n’était pas une manifestation de vertu héroïque. Les enfants savaient que c’était un scandale de dimension colossale et ont refusé de croire que Jean-Paul II pouvait être coupable. À leur crédit, ces jeunes affichent un Catholicus Sensus ( un sens Catholique ) bien meilleur que les dirigeants du Vatican d'aujourd'hui.

Si les enfants de cette école à domicile Catholique de 13 ans et moins reconnaissent l'indignation de la réunion pan-religieuse d’Assise, pourquoi ne l’a pas fait le Pape Benoît XVI qui a placé Papa Wojtyla sur la voie rapide vers la béatification ? Pourquoi ne l’a pas fait François qui a approuvé la « canonisation » de Jean-Paul II le 5 juillet ? En vertu de la procédure simplifiée d'aujourd'hui, ces questions cruciales sont ignorées comme étant non pertinentes.

Encore une fois en ce qui concerne l'intégrité du processus, nous faisons face à du doute, du doute et plus de doute.

Défaut de Procédure

Il existe une solution apparente de fortune pour le dilemme des canonisations modernes : c’est de déclarer que les Papes d'aujourd'hui ne sont pas des Papes du tout ; qu'ils ont perdu leur fonction en raison de l'hérésie et que nous avons pas eu un vrai Pape depuis Pie XII. Pourtant, cette réaction sédévacantiste, je crois, se substitue simplement à une collection de questions épineuses avec d'autres de plus grande ampleur. Une réponse complète aux détails de notre situation sans précédent appelle le génie d'un Bellarmin ou d’un Garrigou-Lagrange —génie manquant apparemment dans notre période post-conciliaire. [22]

Pour conclure : les béatifications accélérées où la volonté de béatifier annule et remplace la valeur du candidat proposé est un développement dangereux et douteux. C’est ce que nous voyons avec la vitesse pressante de canoniser rapidement Jean XXIII et Jean-Paul II. Dans le cadre du nouveau système qui élimine l'avocat du diable, la contestation légitime de la sainteté, de l'orthodoxie et de l'intervention miraculeuse du candidat, autrefois assumée par l’avocat du diable, sont maintenant laissés sans réponse. Comme le postulateur du Vatican, Mgr. Luigi Porsi, a averti : « Il n'y a plus de place pour une fonction contradictoire ».

Tout dans la Foi Catholique est conforme à la raison. [23] Il semble déraisonnable, alors, de supposer qu'un relâchement drastique dans la procédure de canonisation donnerait les mêmes résultats aussi fiables que la méthode « complète et scrupuleuse » qui avait été mise en place depuis des siècles. [24]

Ainsi, je crois que les béatifications et les canonisations modernes sont au mieux douteuses en raison des défauts dans la procédure et en raison de nouveaux critères pour une sainteté engendrée par le nouveau « Catholicisme œcuménique » de Vatican II. [25]


Notes :

1 William Thomas Walsh, Les Saints en action (New York : Hanovre, 1961), p. 14 (soulignement ajouté). Bien que Walsh est mort en 1949, Les Saints en action n'a pas été publié jusqu'en 1961.

2 doutes sur une béatification, le Père Patrick de La Rocque, FSSPX (Kansas City : Angelus Press, 2011), p. 99.

3 doutes sur une béatification, p. dix.

4 « François signes Canonisation Décrets pour Jean XXIII et Jean-Paul II,« Radio Vatican, le 5 Juillet, 2013. de levée du second miracle nécessaire François pour la « canonisation » de Jean XXIII.

5 doutes sur une béatification, p. xviii.

6 Voir le chapitre III (pp 89-113.), « Jean-Paul II et la vertu de la charité », le Pape Jean-Paul II : doutes sur une béatification.

7 doutes sur une béatification, p. 97.

8 Un peu d'histoire : En l'an 1234, le Pape Grégoire IX procédures mis en place pour enquêter sur la vie d'un saint candidat et tous les miracles attribués. En 1588, le Pape Sixte V a confié à la Congrégation des Rites (plus tard appelé la Congrégation pour les Causes des Saints) pour superviser l'ensemble du processus. En commençant par le Pape Urbain VIII en 1634, différents Papes ont révisé et amélioré les normes et les procédures de canonisation. Prospero Lambertini, canoniste brillante qui était venu dans les rangs de la Congrégation des Rites pour devenir le Pape Benoît XIV, se mit à la tâche d'examiner et de clarifier la pratique de l'Église de faire des saints. Son travail long et magistrale en cinq volumes, De Servorum Dei Beatificatione et beatorum Canonizatione (Sur la Béatification des Serviteurs de Dieu et la Canonisation des Bienheureux), publiés entre 1734 et 1738, est le texte de pierre de touche pour la fabrication des saints.

9 Kenneth L. Woodward, Making Saints : Comment l'Église Catholique détermine qui devient un Saint, qui n'a pas, et pourquoi (New York : Simon and Schuster, 1990), p. 91.

10 Ibid., P. 91 (soulignement ajouté).

11 Voir Catholic Encyclopedia entrée, « Advocatus Diaboli » (l'avocat du diable), Catholic Encyclopedia, Vol. I, Robert Appleton Company 1907.

12 Faire Saints, p. 95.

13 Mark Zima, Mère Teresa : le cas de la Cause (Nashville : Cold Tree Press, 2007) (Is Mère Teresa de Calcutta a Saint ?), P. 29.

14 Ibid., P. 65.

15 Citations de Médecins Musafi, Biswas et Murshet de Mère Teresa de Zima : le cas de la cause, pp 190-191..

16 «« miracle »Mère Teresa malade accuse des religieuses » Telegraph, 5 septembre 2007.

17 Mère Teresa Got Que faire ? »Time.com. 14 octobre 2002.

18 «« miracle »Mère Teresa malade accuse des religieuses ». Il convient de noter que Besra croit encore qu'elle a été miraculeusement guérie par Mère Teresa. Ses médecins, cependant, témoignent qu'il n'y avait rien de miraculeux.

19 Ces plaintes au sujet de surface Escriva ailleurs, y compris le livre par l'ancien membre de l'Opus Dei, au-delà du seuil-A Life in Opus Dei : The True, Unfinished Story (Maria del Carmen Tapia, 1998) ; et ont également été mentionnés par le Père Gregory Hesse dans des discours lors de notre conférence CFN 1998.

20 Holy Cross Seminary Bulletin, Novembre 1, 2002.

21 « Juste à l'Opus Dei ? » Lettre à l'éditeur de First Things, n ° 61, Mars 1996, p. 2-7. [Note : la réponse de Woodward a été écrit après « béatification » de Escriva, mais avant sa « canonisation ».]. Posté le Opus Dei Awareness Network page Web, à jour le 20 Juin 2005.

22 Par exemple, on fait valoir que toute « infaillibilité » qui traite de la canonisation ne prolongerait pas au-delà du fait que l'âme du saint est dans les cieux. Période. Pourtant, la façon dont l'Église ne juge que l'âme est dans le ciel était au moyen de miracles authentiques attribués à l'intercession du « saint ». Voilà pourquoi l'ancien système pour déterminer ce fut, comme William Thomas Walsh a noté, « approfondie et scrupuleux.» Pourtant, si la procédure rigoureuse pour déterminer un miracle ne sont pas suivies, telles que ce qui semble être le cas avec le « miracle » attribué à Mère Teresa de Calcutta-faire est la présence du « saint » dans le ciel déterminée au-delà de la déclaration d'un Pape postconciliaire et sa volonté de canoniser un individu donné ?

23 Bien que les mystères, comme la Sainte Trinité et transsubstantiation, on dit être la raison ci-dessus, mais pas contraire.

24 Fr. Joseph de Sainte Marie était un théologien carmélite capable qui a travaillé à Rome dans les années 1970 et 80. Un expert sur Fatima et un fils loyal du Pape Jean-Paul II, il a aidé à composer la formule du Pape 1982 Consécration du monde au Coeur Immaculé de Marie. Malgré cela, le Père de Saint Marie a émis l'avertissement suivant à propos de l'état actuel malheureux de l'Église et ceux de son plus haut niveau : « A notre époque, et il est l'un des signes les plus évidents du caractère extrêmement anormale de l'état actuel de l'Église, il est très souvent le cas que les actes du Saint-Siège demande de nous la prudence et de discernement ». (Cité de Apropos, Isle of Sky, n ° 16, 1994, p. 5.) Fr. Joseph de Saint Marie raconte ainsi d'une manière respectueuse et courtoise, que notre sainte Église passe maintenant à travers une extraordinaire période de l'histoire. Il utilise le mot « anormal ». Pourtant, dans le visage de ce « caractère extrêmement anormale de l'état actuel de l'Église,« il ne nous conseille de ne pas suivre aveuglément le Pape. lui-même alignement, plutôt, avec l'enseignement traditionnel des Papes et des saints (par exemple, celle du Pape Innocent III, saint Robert Bellarmin, saint François de Sales, Jean de Saint-Thomas et d'autres) Père de Saint Marie nous avertit que » à notre époque, « nous devons être prudents. Nous devons exercer « la prudence et de discernement » en ce qui concerne les actions du Saint-Siège lui-même ; Autrement dit, même en ce qui concerne les actions papale. En outre, il nous dit qu'il est « très souvent le cas » que nous devons exercer maintenant cette mise en garde.

25.D'autres points, nous l'espérons, pour discuter dans une entrevue de suivi avec un savant européen : Le fait que l'Église elle-même n'a jamais défini que canonisations sont infaillibles, mais il est la majorité des théologiens ; l'improbabilité des « canonisations » modernes de Jean-Paul II et Jean XXIII à l'épreuve du temps ; le fait que la vertu héroïque pour un saint proposé doit comporter son devoir d'état (si le but de la papauté est de gouverner l'Église, comment pourrait-John XXIIII et Jean-Paul II est dit avoir pratiqué la vertu héroïque si l'Église était non seulement dans crise sans précédent sur leur montre, mais dans la plupart des cas, ces Papes modernes ont été les principaux contributeurs à la crise en raison de leur insistance sur le lancement et la promotion du programme conciliaire qui contient en elle pointe contraire à la foi Catholique de tous les temps, tels que la liberté religieuse et oecuménisme ?)

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