Par Claire Chretien
SOURCE : Life Site News
Le 21 septembre 2016 - 11:15 ET
21 septembre 2016 (LifeSiteNews) - Josef Seifert, philosophe Catholique Autrichien et ami proche du défunt Pape Saint Jean-Paul II, a déclaré dans une nouvelle interview qu'il espère que François révoquera les déclarations « objectivement hérétiques » dans Amoris Laetitia pour éviter un « schisme »,« l'hérésie » et « la scission complète dans l'Église ».
Parlant à Gloria.TV au sujet d’une lettre qu'il a écrite à François et d’un essai qu'il a écrit décrivant certaines de ses préoccupations avec l'Exhortation, Seifert a expliqué qu'il y a quatre conclusions que l'on peut tirer de Amoris Laetitia.
Ces quatre conclusions « sont radicalement distinctes et donc je pense que l'on doit préciser ce qui est la vraie réponse » a-t-il dit.
La première conclusion est que ça reste sacrilège pour ceux qui sont dans un état de péché mortel impénitent de recevoir la Sainte Communion même si la note de bas de page # 351 ouvre la porte à cela.
Les partisans de cet argument « peuvent dire que le texte n’est pas un document magistériel comme le Cardinal Burke l’affirme, qu'il n’est pas un document qui a la forme appropriée pour changer le catéchisme Catholique [et] les 2000 ans de Tradition de la discipline sacramentelle par quelques coups de plume. ... Donc rien n’a changé, au fond, et le document a peut-être essayé de changer quelque chose, mais il n'a pas changé quoi que ce soit ».
« La deuxième [conclusion] est le contraire — et son contraire et son opposé absolu et radical » a déclaré Seifert. « Et cela est à dire que chaque couple, tous les homosexuels, les lesbiennes, les adultères, les remariés, les non remariés — tout le monde est le bienvenu à la Table du Seigneur ». Il a noté que cela est essentiellement l'interprétation adoptée par les Évêques des Philippines qui « ont fait une grande déclaration à cet effet ».
« Cette interprétation ne peut pas être ce que le Pape veut vraiment dire — ne doit pas être ce que le Pape veut vraiment dire parce qu'elle conduit à d'innombrables sacrilèges, toutes sortes de pécheurs graves venant au Sacrement de la Sainte Communion » a dit Seifert. Permettre cela, « ouvre la porte à la transformation de l'Église, le Temple de Dieu [dans] une sorte de temple de Satan ».
Seifert a invité le Pape François à « déclarer absolument et obligatoirement que cette [interprétation] est complètement une fausse compréhension de l'enseignement de l'Église ».
Le for interne serait une « catastrophe pastorale ».
La troisième interprétation possible de Amoris Laetitia est que les couples peuvent « discerner » avec l'aide d'un prêtre s’ils sont vraiment coupables des actions qu'ils commettent sans cesse que l'Église nomme objectivement pécheurs.
« Comment est-ce que ça devrait être appliqué ? » demanda Seifert. « Si un prêtre dit à celui qui est adultère : « Vous êtes un bon adultère, vous êtes en état de grâce, vous êtes [une] personne très pieuse si bien que vous obtenez mon absolution sans changer votre vie et [vous pouvez] aller à la Sainte Communion. ... Et puis viendra un autre, et il lui dira : « Oh, et vous êtes un véritable adultère. Vous devez d'abord vous confesser, vous devez révoquer votre vie, vous devez changer votre vie et alors vous pourrez aller à la Communion ». « Je veux dire, comment est-ce que ça devrait fonctionner ? »
Ça « semble tout à fait inapproprié » et pourrait devenir une « catastrophe pastorale » a prévenu Seifert. Il a dit que ça pourrait aussi confondre les couples Catholiques divorcés et remariés dont certains pourraient avoir été dits par leur prêtre d’aller de l'avant et de recevoir la Sainte Communion et d'autres qui pourraient avoir été dits par le même prêtre de vivre dans l’abstinence afin de recevoir la Sainte Communion. Seifert a noté que cette troisième conclusion contient « le problème du sophisme » qui suppose que, si une personne « ne comprend pas que ce qu'elle fait est mal, qu'elle est alors innocente et dans un état de grâce, mais l'aveuglement de la fausseté d’une action peut être lui-même gravement un [péché] ».
« C’est une fausse hypothèse que les nombreux couples qui ne trouvent rien de mal à se remarier et à se divorcer sont tous des pécheurs innocents en état de grâce parce que leur aveuglement [du fait qu'ils commettent l'adultère] lui-même [peut-être un péché] », a déclaré Seifert.
Le semblant « déni de l'enfer » doit être corrigé pour des « raisons de clarté ».
Selon Seifert, la quatrième interprétation possible de Amoris Laetitia est à l’effet que les gens peuvent dire en toute bonne conscience que leur premier mariage était invalide, même si un tribunal ecclésiastique a dit le contraire, et peuvent donc divorcer, se « marier » à nouveau et recevoir les Sacrements tout en maintenant une relation sexuelle avec leur deuxième conjoint.
« Ça ne doit pas être laissé à la conscience de l'individu de juger si oui ou non son mariage était valide et pas plus au jugement d'un seul prêtre parce que pour juger ... l'existence d'un Sacrement exige une enquête minutieuse et c’est [exactement ] la tâche des tribunaux de l'Église et donc personne ne peut tout simplement pas ... en conscience dire : « Je n’étais pas marié et maintenant je suis marié à nouveau » a expliqué Seifert. Il a également dit que l'idée qu'une personne qui déclare pour elle-même que son mariage était invalide a été condamnée par le Concile de Trente et par conséquent ce n’est pas en harmonie avec l'enseignement de l'Église.
C’est « objectivement hérétique » d’affirmer, comme Amoris Laetitia le fait, que quelqu'un peut être tout simplement incapable de vivre selon les exigences de l'Évangile, a dit Seifert. Amoris Laetitia suggère que les gens peuvent « reconnaître que c'est la Volonté de Dieu de vivre dans une relation adultère » mais « cela contredit clairement tout à fait quelques dogmes du Concile Tridentin et ça contredit clairement Veritatis Splendor et d'autres enseignements solennels de l'Église » a-t-il dit .
Seifert a souligné qu'il ne considérait pas le Pape comme hérétique, soulignant simplement qu'il a fait des déclarations hérétiques qui doivent être corrigées.
« Il dit que personne n’est condamné pour toujours ... qui, dans le contexte peut être interprété de différentes façons, mais il est difficile de l'interpréter d'une autre manière que le déni de l'enfer » a-t-il dit. Le Christ « nous avertit du grand danger réel de la damnation éternelle » comme de nombreux Saints et la Vierge Marie dans ses apparitions approuvées par l'Église l’ont fait, « et donc, pour le Pape d'inviter les gens dans un état grave du péché à aller aux Sacrements et en même temps de dire que personne ne sera condamné pour toujours, je pense qu’il y a des risques que ce soit compris comme étant une négation de la possibilité de la damnation ».
« J'ai dit au Pape qu'il avait tout d'abord à préciser qu'il ne voulait pas nier l'enfer dans cette déclaration, ce qui serait contraire à l'Écriture Sainte, et contre plusieurs [dogmes] » a dit Seifert. Même si François ne voulait pas signifier que cette déclaration soit comme semblant être un déni de l'enfer : « Je pense que beaucoup de gens la comprennent de cette façon et il devrait donc dire clairement quelle est la vérité de l'Évangile et non pas apparaître comme nier l'enfer » a-t-il dit. Cela doit être fait pour « des raisons de clarté et de pastorale ».
Seifert va parler « même si je suis tué pour cela ».
Le Pape François ne grandirait qu’en « estime et dans le respect dans le monde » s'il rétractait les déclarations dans Amoris Laetitia qui contredisent apparemment la Doctrine Catholique, a dit Seifert. S'il « persiste en elles », alors il y a le « danger de schisme ».
« Pour éviter le schisme, éviter l'hérésie et éviter la scission complète dans l'Église, je pense qu'il est nécessaire que le Pape ... soit informé de [ces] problèmes » et les révoque, a dit Seifert.
Seifert a souligné qu'il n’est pas le seul universitaire Catholique qui sonne l'alarme à propos d’Amoris Laetitia. Le Professeur Robert Spaemann, un renommé professeur de philosophie Allemande et ami proche du Pape Émérite Benoît XVI et le Dr Jude P. Dougherty, le Doyen Émérite de l'École de philosophie à l'Université Catholique d'Amérique, ont aussi soulevé des préoccupations sérieuses avec l'Exhortation. Le premier l’a appelée une « violation » de la Tradition Catholique et le dernier a écrit que l'ambiguïté de François signifie que « ce qui était certain auparavant est devenu problématique ».
« Même si je suis tué pour cela, je pense que je dois parler parce qu'on ne peut pas rester silencieux si l'on sent que les vérités importantes qui sont également très importantes pour le salut éternel des fidèles sont obscurcies ... dans le document » a déclaré Seifert.
Regardez l'interview du Dr Seifert avec Gloria.TV ici ( En allemand. Durée :53 minutes )
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