vendredi 5 janvier 2018

Abondance de nouvelles quotidiennes
Pro Liturgia — du 30 décembre 2017 au 5 janvier 2018


Lu chez Pro Liturgia sous l'onglet ACTUALITÉS du 5 janvier 2018

* * * * NOUVEAU Vendredi, 5 janvier 2018. Dans le diocèses de Strasbourg, les églises sont vides. Ou plutôt, on n’en trouve quelques unes qui ne se remplissent (à peine) que deux fois par an grâce à des artifices pastoraux : aux confirmations et aux Communions solennelles. Le reste du temps, les églises sont vides ; on y rencontre que des “laïcs engagés” passant de la sacristie à l’autel et de l’autel à l’ambon où ils occupent leur dimanche le temps d’une messe. Dans cette situation, l’expression “messe face au peuple” n’a plus beaucoup de sens, la messe étant réduite à ce que l’ “équipe d’animation liturgique” locale aura décidé d’en faire, et le “peuple” n’étant plus là...

La crise est donc bien là et les grandes promesses faites par ce clergé qui n’a jamais respecté Vatican II au motif qu’il fallait vivre de l’ “esprit du Concile”, ces promesses, donc n’auront produit que du vide et de l’insignifiance.

Il y a d’ailleurs trois autres signes révélateurs de la crise que traverse l’Église en Alsace : d’abord, les communautés religieuses locales sont en train de s’éteindre, ensuite, faute de prêtres, les communes mettent en vente les presbytères et enfin, les églises paroissiales sont de plus en plus conçues (grâce à un mobilier liturgique amovible et au montage/démontage de podiums) pour servir de salles de concerts durant des festivals qui ont lieu en été.

* * * * NOUVEAU Vendredi, 5 janvier 2018. Le jeune Jorge Mario Bergoglio était-il fait pour être prêtre ? Répondre « non » peut sembler abrupt. Et pourtant, la vocation - au sens Catholique du terme - n’est pas certaine. Surtout si on la compare à celle d’autres Papes. Explications :

Comme beaucoup de fidèles de sa génération, lorsqu’il était jeune Jorge Mario Bergoglio n’avait probablement qu’une vision tronquée du sacerdoce, celle qui avait alors cours et qui visait à faire du prêtre avant tout une sorte de sympathique animateur social à coloration Catholique.

Pourtant, le 26 mai 1962, Jean XXIII avait rappelé à tous les prêtres que là n’était pas l’essentiel de leur ministère sacerdotal : « Que les prêtres veillent aussi à ne pas s’abandonner totalement à l’agitation et aux œuvres extérieures du saint ministère. Car une soif d’agir qui ne serait pas contrôlée conduit peu à peu l’âme à l’indigence ; et le bien de la paroisse pas plus que les multiples intérêts du diocèse ne peuvent la justifier. De plus, elle ne peut pas ne pas causer un grave préjudice aux candidats au sacerdoce. Comment, en effet, des adolescents pourront-ils apprécier comme il faut la gravité de la charge sacerdotale si, portant les yeux sur le prêtre, ils ne peuvent pas trouver en lui un exemple de perfection à imiter ? Mais pour qu’ils puissent présenter un modèle à suivre, que les prêtres se souviennent des devoirs principaux de leur charge : offrir dignement le Sacrifice de l’autel, annoncer la Parole de Dieu, administrer les Sacrements, visiter les malades - surtout ceux qui sont proches de la mort -, instruire ceux qui ne connaissent pas la foi. Le reste, qui ne tient pas à ces obligations, doit être laissé de côté ou bien toléré en dernière place. » Le Pape Jean XXIII parlait de « la gravité de la charge sacerdotale », c’est-à-dire du poids de ses exigences.

Il est clair que pour bien des jeunes de la génération de Jorge Bergoglio, la « gravité de la charge » devait être mise de côté au profit de l’animation sociale, tandis qu’offrir dignement le Sacrifice de l’autel était devenu une charge plus qu’une priorité, l’essentiel devant être les « œuvres extérieures », visibles, gratifiantes, détachées de toute ascèse spécifique de l’état sacerdotal.

Toujours est-il que c’est dans ce contexte (qui, quelques années plus tard, conduira de nombreux prêtres mal dans leur peau à abandonner le sacerdoce) que Jorge Mario Bergoglio est ordonné. Et ce n’est peut-être qu’une fois prêtre qu’il va ouvrir peu à peu les yeux et découvrir les exigences du sacerdoce Catholique devant être vécu dans et pour l’Église. Des exigences qui deviennent peut-être trop pesantes pour lui, parce que ne répondant pas à la vie de prêtre telle qu’il se l’était imaginée.

Deux options s’offrent alors à au P. Bergoglio : ou bien se comporter en électron libre afin de pouvoir continuer à vivre sa prêtrise comme il l’entend, ou bien faire le dos rond en espérant une réforme des institutions ecclésiales visant à atténuer les contraintes de la vie sacerdotale.

La première tentative, celle consistant à se comporter en électron libre, échoue : le P. Bergoglio est envoyé en Allemagne pour y faire des études qu’il ne fera jamais parce qu’elles ne sont pas “son truc” ; il survole quelques ouvrages, picore des idées à droite et à gauche qu’il pense pouvoir utiliser plus tard pour justifier sa vision du sacerdoce. Puis, de retour en Argentine, il opte pour la seconde tentative : faire le dos rond. Autrement dit, ne plus faire parler de lui. C’est de cette manière et parce qu’il sait être « un peu fourbe » », comme il l’a dit lui-même, qu’il entend gagner les plus hautes marches de la hiérarchie ecclésiastique d’où il pourra faire les réformes qui lui permettront enfin de vivre « son » idéal sacerdotal.

La stratégie fonctionne puisque, grâce à des appuis, il devient Évêque puis Cardinal... et enfin Pape. Or, quand on est Pape, on a les moyens de « réformer » l’Église pour en faire une institution souple où pourront se sentir à l’aise tous les prêtres qui, d’une façon ou d’une autre, se sentent malheureux dans le sacerdoce tel qu’il est exigé ; une Église où pourront aussi se sentir à l’aise tous les fidèles pour lesquels la radicalité de l’Évangile doit se diluer dans un relativisme et un libre arbitre visant à préparer une foi et une Église qui n’auront plus rien de Catholique.

Ce qui est souhaité par Jorge Bergoglio, c’est une Église “cool”, ouverte à toutes les « sensibilités » (couples “divorcés-remariés”, couples homosexuels...) qui estiment que la Doctrine doit être en perpétuelle mutation pour pouvoir s’adapter à toutes les fantaisies, à toutes les évolutions.

On comprend que Jorge Bergoglio soit attiré par la figure de Martin Luther. Le Réformateur allemand, également incapable de porter le poids du sacerdoce Catholique, est allé, lui, au bout de ses convictions : plus d’Église, plus de Doctrine, plus de liturgie, plus de sacerdoce... Rien que des bons sentiments philanthropico-Chrétiens, le « scriptura sola » permettant à chaque croyant d’interpréter la Parole divine en ne suivant que ses intérêts. C’est simple et pratique : tout le monde peut y trouver son compte.

Veut-on la preuve que le Pape Bergoglio rêve d’une telle Église ? Ecoutons ce qu’il dit aux charismatiques venus à Rome à l’occasion de leur jubilé : c’est très révélateur de sa façon de voir l’avenir de l’Église. Il déclare en effet : « 50 ans du Renouveau charismatique Catholique. Un courant de grâce de l’Esprit ! Et pourquoi un courant de grâce ? Parce que [le Renouveau] n’a ni fondateur, ni statuts, ni organes de gouvernement ! » (Cliquer ici et aller à la 47e minute)

Donc, si on suit bien François, tous les ordres religieux de l’histoire de l’Église (Franciscains, Dominicains, Bénédictins, Jésuites mêmes...) n’ont pas représenté des « courants de grâce » puisqu’ils ont tous un fondateur, des statuts, des organes de gouvernement. Ainsi, dans l’esprit du Pape, ces structures sont incompatibles avec la grâce : elles la mettent « dans une cage » (cf. plus loin dans le discours).

Ne serait-ce pas là une allusion à ses propres difficultés qu’il a eues avec la hiérarchie jésuite en Argentine ? N’est-ce pas là une allusion au fait qu’il a lui aussi eu le sentiment d’appartenir à une Église qui le brimait dès lors que sa hiérarchie lui expliquait qu’il ne pouvait pas en faire qu’à sa tête ?

Autrement dit, le mouvement charismatique représenterait donc l’Église telle que la rêve Bergoglio : une église déstructurée de type luthérien, une spiritualité purement spontanée de type évangéliste, sans dogmes, sans Doctrine claire, sans rites ni liturgie ; une Église “libérée” de toute forme de cadre. Bref, une Église très éloignée de la foi reçue des Apôtres et vécue de façon traditionnelle dans l’orthodoxie Catholique. Une Église où les périphéries seraient partout et le centre nulle part.

* * * * Jeudi, 4 janvier 2018. Message envoyé par un jeune internaute : « J’ai visionné une vidéo qui montre une prise d’habit chez les capucins de Morgon, proches de la Fraternité Saint-Pie X. Cliquer ici.

Ce document m’a conduit a faire un certain nombre de réflexions.

Evidemment, il y a beaucoup de bonnes choses dans cette communauté : la liturgie est (au moins formellement) respectée ; les capucins sont orthodoxes et l’on ne retrouve pas chez eux certaines des stupidités que l’on peut trouver dans ce qui reste de la vie franciscaine officielle en France (sécularisation avec abandon de l’habit, positions ultra-progressistes, abandon de la vie spirituelle et de l’ascèse traditionnelle propres à l’Ordre au profit d'une humanitarisme quasiment a-religieux...)

Ceci dit, la vidéo montre aussi les défauts que l’on trouve si souvent dans le monde des “traditionalistes” : rigidité quasi-morbide, liturgie pétrifiée et sclérosée... Cependant, la chose qui me choque le plus, c’est que au cours du sermon - qui dure quand même plus de 20 minutes - le prédicateur insiste beaucoup sur l’ascèse, sur la rédemption par la Croix, sur le péché, sur la pénitence... tandis que le mot “joie” n’est pas prononcé une seule fois ! Pourtant il me semblait que la joie était quelque chose de fondamental dans la spiritualité franciscaine, surtout lors d’une prise d’habit. Il suffit de voir l’air sinistre des religieux présents pour se rendre compte que la joie n’a pas l’air très présente dans cette cérémonie. Confondraient-ils la “dignité du maintien” avec le fait d’afficher une “tête d'enterrement” ?

J’en viens donc à me demander s’il n’y a pas, à la base de ces mouvements “traditionalistes”, une forme de pessimisme très augustinien, voire une forme de néo-jansénisme (l’homme est fondamentalement mauvais et seule la pénitence peut le sauver) qui n’est ni traditionnel, ni Catholique. On dirait que pour eux, l’histoire du Salut s’est arrêté avec le sacrifice sur la croix... Et quid de la Résurrection ? Ce qu’ils ne semblent pas comprendre, c’est qu’en plus de ne pas être Catholique, ce type de christianisme est invivable et que c’est en partie à cause de ce rigorisme extrême qui avait cours dans l’Église d’avant Vatican II, qu’une génération de prêtres (et de fidèles) a eu envie de tout jeter par la fenêtre, le bébé avec l'eau du bain, pour plonger dans l’excès inverse.

Ainsi, je pense que ces mouvements “traditionalistes” entretiennent trop souvent une posture de réaction crispée et non d’affirmation sereine et positive de la foi ; or il est évident que cette posture de réaction est fondamentalement malsaine (spirituellement, moralement, humainement) et ne peut mener qu’à des impasses.

Je suis en train de lire “La Vérité a un nom et un visage” de Vittorio Messori, un journaliste italien qui a collaboré avec Benoît XVI. L’auteur explique que la particularité du Catholicisme, c’est son équilibre entre des biens qui, à première vue, peuvent apparaître contraires : le Christ a une nature humaine ET divine ; il y a eu la Passion ET la Résurrection ; il faut la nature ET la grâce, la pénitence ET la joie ; il faut la Tradition ET la rénovation, etc. Quand on brise cet équilibre pour pencher trop dans un sens ou dans un autre, on finit inévitablement par sortir du Catholicisme authentique.

Entre d’un côté le traditionalisme ultra-rigoristes et de l’autre le progressisme ultra-laxistes, la ligne de Pro Liturgia me semble la seule qui soit vraiment Catholique, même si l’association peut aussi parfois se tromper sur des choses secondaires.

Malheureusement, quand on voit la faible influence qu’ont ceux qui savent ces choses (Jean-Paul II, Benoît XVI, quelques très rares Évêques de France...), on a une idée de ce qui reste du Catholicisme authentique dans nos paroisses... »

* * * * Jeudi, 4 janvier 2018. D’un internaute : « Récemment, un hebdomadaire familial Catholique a proposé à ses lecteurs un dossier (fort intéressant) sur le chant dans l’Église. Un peu plus tard, dans le courrier des lecteurs, quelqu’un a exprimé sa tristesse en voyant que le chant des solistes y avait été omis. Se faisant le porte-parole des chanteurs « si désolés de se trouver cantonner aux Ave Maria des messes de mariage et d’enterrement », il (ou elle) faisait même une allusion à l’article du Motu proprio Tra le sollicitudine de S. Pie X qui - entre autres choses - « réagissait devant les excès “opératesques” ».

Le chant des solistes omis ? Mais n’y a presque plus que cela dans nos églises !

Nos “animateurs/trices de chant” ne savent rien d’autre que chanter en solistes ; ils n’agissent pas autrement. Et que dire de leur volume sonore, dopé par un réglage de la sonorisation qui n’aide pas tellement les fidèles à “participer activement” au chant ? Que dire de leurs gesticulations plus ou moins amples (pour “animer” le chant de l’assemblée…) contribuant à entretenir la retenue sinon cette passivité qu’ils reprochent tant aux assemblées ? Tous derrière et lui (ou elle) devant…

Le “chant de la messe”, presque partout remplacé par des “chants pendant la messe”, est devenu l’affaire de solistes depuis au moins le XVIIe siècle où déjà, dans les églises de France, un chantre alternait avec l’orgue. Depuis la disparition des maîtrises de nos Cathédrales (à l’exception de trois ou quatre d’entre elles), le chant liturgique n’est plus assuré par des chœurs : les airs célèbres, de l’Ave Maria de Gounod au Minuit, Chrétiens d’Adolphe Adam, tout comme, depuis le Concile, les cantiques qui encombrent nos liturgies, sont écrits pour des solistes auxquels répondent les assemblées à l’aide de petits refrains qui ne laisseront aucune trace dans l’histoire de la liturgie : vite écrits, vite oubliés....

Lors des retransmissions télévisées des offices à Notre-Dame de Paris, on voit et on entend souvent la voix dominante d’une cantatrice enveloppée de bleu et qui assure en soliste les chants de l’Ordinaire.

C’est un fait : le soliste a remplacé, supplanté, le chœur liturgique, la schola.

L’évolution de l’expression musicale au long des siècles nous a donc conduit du chant grégorien, le seul qui soit véritablement liturgique au sens où l’entend l’Église, aux grandes messes lyriques de l’époque romantique dont les dimensions dépassent largement le simple cadre liturgique, truffées qu’elles sont de développements confiés à des solistes, avec leurs débordements d’expression sentimentale trop souvent semblables à ceux des airs d’opéra.

C’est précisément pourquoi, dans son motu proprio Tra le sollicitudine, Saint Pie X, revenant sur le côté “théatralisant” des œuvres composées comme pour transformer les offices en opéras, a demandé que l’on rétablisse, à travers le chant, une expression liturgique plus juste. A la même époque, le “Mouvement liturgique”, alors en plein essor, contribuait à la redécouverte du chant grégorien. Il inspirera le Pape Pie XII pour son encyclique Médiator Dei, document majeur qui annonce Sacrosanctum Concilium.

Dans la constitution Sacrosanctum Concilium, le concile Vatican II demande expressément « le développement des scholae cantorum » et aussi « que toute l’assemblée des fidèles puisse assurer la participation active qui lui revient en propre » (n. 114) c’est-à-dire en ne faisant « seulement et totalement [que] ce qui lui revient en vertu de la nature de la chose et des normes liturgiques » (N. 28) ; et le Concile précise qu’ « on favorisera les acclamations du peuple, les réponses, le chant des psaumes, les antiennes, les cantiques » (n. 30), étant entendu que la première place doit toujours être réservée au chant grégorien, chant populaire s’il en est.

L’assemblée est donc invitée à “chanter en chœur avec le chœur”, soit en même temps que lui soit bien en dialoguant avec lui. Les fidèles pouvant toujours chanter avec leur cœur en écoutant le chœur.

Alors que du chant liturgique en chœurs ne nous reste plus, en France, que celui des monastères ayant conservé le chant grégorien ou encore celui de quelques rares chœurs d’enfants, l’exemple de la tradition (pardon pour ce mot si galvaudé de nos jours) du chant liturgique par des chœurs d’Église nous revient d’Angleterre et d’Allemagne à la suite de la redécouverte du répertoire de musique ancienne, baroque et médiévale.

C’est ainsi que, depuis une trentaine d’années, sont apparus quelques chœurs maîtrisiens soucieux d’acquérir un niveau musical comparable à celui des formations anglaises ou germaniques. S’ils ne donnent plus guère de compositions contemporaines comme celles écrites par les maîtres de chapelle jusque dans les années 1950/60, au moins ont-ils le mérite de restituer des œuvres qui, par leur écriture, portent à l’adoration et à la contemplation. »

* * * * Mercredi, 3 janvier 2018 Bras droit du Pape François (membre du fameux “C9”), président de la conférence des Évêques d’Allemagne, le Cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich, a exposé sa pensée dans un entretien accordé à la revue “Herder-Korrespondenz” (janvier 2018).

Il plaide en particulier pour une vision nouvelle de la morale sexuelle de l’Église, s’inscrivant dans un courant de “changement” initié par l’actuel pontificat : un changement plus respectueux de la “conscience” de l’homme (vision héritée de Martin Luther) et de sa “dignité” (on aimerait savoir ce que le Cardinal entend par “dignité”...)

Devant les journalistes de la “Herder-Korrespondenz” le Cardinal Marx a reconnu que grâce à son « travail scientifique avec Léonardo Boff » - ce théologien de la libération qui revendique un rôle de premier plan dans la rédaction de “Laudato si” - il a « compris que la praxis et la situation concrète de la société constituent une source de connaissance pour la théologie elle-même [et que] la conscience ne détermine pas simplement l’être, l’inverse étant également vrai. »

Ainsi, selon le Cardinal Marx, l’Église apprend des circonstances, d’autrui. Elle apprend aussi des non-croyants ce qu’elle doit dire et comment elle doit le dire. Quand on lui demande où se l’enseignement de Jésus sur la vraie Vie en Dieu, le Cardinal répond : « Je ne peux pas dire que je possède la vérité », estimant que si l’Église pensait détenir elle-même la vérité, alors « la foi ne serait plus qu’une pièce de musée ».

Dans cette optique, il est logique que le Cardinal Marx poursuive en affirmant que « la théologie et l’Église doivent dire que l’émancipation, les droits de l’homme et la démocratie sont des progrès ». Et d’ajouter que « l’Église ne peut pas être soumise à des lois complètement différentes de celles des autres secteurs de la société. »

L’Église dont rêvent le Cardinal Marx et le Pape Bergoglio devrait-elle être constituée par un agrégat de communauté locale plus ou moins hétéroclites vivant sur le mode démocratique permettant de modifier la Doctrine de la foi au cas par cas ? On n’en est pas loin puisque le prélat affirme que « ce ne sont pas les textes qui sont importants mais un véritable changement de conscience : prier ensemble et célébrer le culte ensemble. Nous ne pouvons pas nier les différences, mais ce n’est pas pour autant que les autres doivent devenir comme nous. » Et quand on l’interroge sur la question de la Communion “à la même table” pour les couples mixtes - dont l’un des membres est Catholique, l’autre pas - le Cardinal répond simplement : « Tout en son temps. »

La question des “prêtres mariés” est aussi abordée au cours de l’entretien : « Elle doit être résolue au niveau de l’Église universelle », estime le Cardinal qui ajoute que « cela doit être fait avec respect pour ceux qui, il y a quelques années, ont choisi le célibat, s’en tiennent à cette décision et font maintenant leur devoir. Mais le Pape a évidemment raison : il faut que nous en discutions. »

Enfin, le Cardinal exprime sa satisfaction d’avoir aujourd’hui un Pape qui a « initié des processus qui sont autant de pistes pour le long terme. » Et de citer une idée reprise chez le théologien jésuite Michel de Certeau - l’un des préférés du Pape François - à savoir qu’il faut une « “autorité qui autorise”, une autorité qui habilite et qui ne décide pas ».

Voilà qui est clair : démocratie dans l’Église, primauté de la conscience et de la liberté, Doctrine minimaliste et floue, exaltation de l’homme au nom de la dignité de la créature face à la loi de Dieu, liturgies n'ayant plus aucun rapport avec la foi reçue des Apôtres...

Il n’y a là rien qui puisse rassurer et guider ceux qui s’inquiètent face à cette confusion volontairement entretenue aux niveaux les plus élevés de l’Église.

* * * * Mercredi, 3 janvier 2018 Des ex-musulmans convertis au Catholicisme et aidés par leurs amis ont écrit une lettre ouverte au Pape François suite à son attitude vis-à-vis de l’islam. Obtiendront-ils une réponse ?

* * * * Mercredi, 3 janvier 2018 Sous le titre “Lost Shepherd : how Pope Francis is misleading his flock” (Le berger égaré : comment François induit son troupeau en erreur), un nouveau livre aborde la question du très problématique pontificat de François. Son auteur, Philip Lawler, est rédacteur en chef de “Catholic World News”.

Dans l’introduction, Lawler dit que durant plusieurs années, « j’ai fait de mon mieux pour pour apporter l’assurance - à mes lecteurs et parfois à moi-même - que malgré ses remarques quelquefois inquiétantes, François n’était pas un radical, n’éloignait pas l’Église des anciennes sources de la foi. Mais peu à peu, à contrecœur, j’en suis arrivé à la conclusion qu’il l’était ».

Contrairement à certains des détracteurs les plus bruyants de ce Pape, Lawler a pris son temps et lui a donné le bénéfice de tous les doutes. Le résultat, ce sont 256 pages qui présentent bien l’histoire récente, sans exagération et avec suffisamment de matière pour étayer les conclusions réticentes de l’auteur.

Vers la fin de l'introduction, il écrit : « Je ne pouvais plus prétendre que François ne faisait qu’offrir une interprétation nouvelle de la Doctrine Catholique. Non, c’était plus que cela. Il était engagé dans un effort délibéré pour changer ce que l’Église enseigne ».

Phil Lawler met en garde contre la logique de certains traditionalistes qui étaient contre François presque avant que le nouveau Pape ne sorte sur le balcon pour son premier salut : « François n’est pas un anti-Pape, encore moins l’Antéchrist. Le siège de Pierre n’est pas vacant, et Benoît n’est pas le “vrai” pontife ». Toutes ces notions sont absurdes, dit Lawler, et aucune d’entre elles n’aide à comprendre la réalité de la situation. En fait, elles ne font rien d’autre que rendre les choses plus obscures.

A peu près la moitié du livre concerne le développement et la signification de certains des écrits du Pape François. Une large place est accordée à “Amoris Laetitia”. Phil Lawler affirme que « ce n'est pas un document révolutionnaire. C’est un document subversif. François n’a pas renversé l’enseignement traditionnel de l’Église, comme beaucoup de Catholiques l’espéraient ou le craignaient ». Mais le document donne suffisamment de latitude pastorale pour que, dans la pratique, dans certains domaines, l’enseignement traditionnel de l’Église puisse être mis de côté tout en n’étant pas renié.

Les parties les plus intéressantes du livre concernent le passé de François en Argentine, son style personnel (autoritaire, sournois, parfois même en utilisant un langage grossier), et ses machinations très “jésuites” avant et après être devenu Pape. A cet égard, il est très différent de ses prédécesseurs.

« Sa rhétorique allait radicalement à l’encontre de ses déclarations en chaire sur la nécessité d’ “accompagner” les pécheurs, de tolérer les différends et d'atteindre de nouvelles couches de population », dit encore Lawler. « Dans sa prédication, il malmenait ses auditeurs, les dénonçant plus que les encourageant ».

Le résultat - surtout après les homélies et les discours qu’il a prononcés devant les responsables et le personnel du Vatican, a été un effondrement du moral et une crainte non dénuée de justification, d’accusations de déloyauté. Certains membres du personnel du Vatican, y compris des membres éminents de grands dicastères, ont été congédiés sans qu’il y eût d'explication. Apparemment, les téléphones ont été mis sur écoute, les conversations ont été captées. Il en a résulté une crainte répandue de dire quoi que ce soit de critique, au risque de perdre son emploi.

Il n'est donc pas surprenant d’apprendre que « le Pape choisit ses associés sur la base de la loyauté personnelle plutôt que du sens théologique ou de la performance pastorale », conclut Phil Lawler.

Qu’en est-il du fameux “effet François” à travers le monde ? Il n'y en a pas eu, dit Lawler. Par exemple, dans l’ensemble du monde, le nombre de séminaristes a augmenté pendant des années, jusqu'en 2012. Ce nombre a diminué depuis lors. Idem pour la participation aux audiences du mercredi du Pape. Au début de son règne, François s’adressait habituellement à un auditoire qui dépassait la Colonnade [du Bernin] d’un bout à l’autre de la place Saint-Pierre. Mais quelque chose a changé. L’enthousiasme a diminué.

L’Esprit Saint a-t-il fait une gaffe au conclave ? Non. Comme le disait le Cardinal Ratzinger en 1990 : « Il faut donc comprendre le rôle de l’Esprit dans un sens beaucoup plus souple, non pas qu’il dicte le candidat pour lequel il faut voter. La seule garantie qu’il donne, c’est que la chose ne peut pas être complètement ruinée ».

Mais “la chose” a été endommagée, insiste Lawler : « Les dommages causés par François ne peuvent être réparés que s’ils sont reconnus. Nier les problèmes et ignorer les différends ne fait qu’amplifier la confusion ».

Quant à la pièce maîtresse du Pape, Lawler dit : « Oui, il y a de beaux passages dans “Amoris Laetitia”. Mais dans l’ensemble, ce n’est pas un document d’enseignement parce que, comme le dit l’adage, ce qui est bon n’est pas nouveau, et ce qui est nouveau n’est pas bon ». Cela dit : « Le Pape François n’a pas enseigné d’hérésie, mais la confusion qu’il a suscitée a déstabilisé l’Église universelle ».

Lawler pense qu’il faudra du temps pour que l’Église retrouve son équilibre. On espère un successeur capable de redresser le Barque de Pierre rapidement, avant que trop de passagers ne perdent espoir ou n’abandonnent le navire...

Source : Benoît-et-moi.

* * * * Mercredi, 3 janvier 2018 Dans un livre qu’il vient de publier, Mgr Livi, doyen de la Faculté de théologie du Latran, soutient que Joseph Ratzinger et sa théologie ont contribué de façon notable à la montée en puissance de ce qu’il appelle « la théologie moderniste et sa dérive hérétique évidente » qui, depuis Vatican II, a pris de plus en plus de place dans les séminaires...

Il semblerait que Mgr Livi ne soit pas vraiment au courant de ce qui s’est passé dans les séminaires. On ne voit pas, en effet, comment Ratzinger aurait pu influencer une “théologie moderniste” dans les séminaires puisqu’il était - au moins en France - fortement déconseillé de lire ses ouvrages, l’auteur étant considéré comme un dangereux crypto-traditionaliste fermé aux évolutions de l’Église post-conciliaire...

* * * * Mercredi, 3 janvier 2018 D’un jeune internaute : « L’une des grandes particularité des sociétés modernes est leur attirance pour la facilité et, par ricochet leur indifférence vis-à-vis de la notion de vérité. Non seulement le mensonge est partout - en politique, dans les médias... et même dans les divertissements - mais, plus grave, l'homme moderne ne recherche plus la vérité ; il ne considère plus la vérité comme étant quelque chose qui doit être au cœur de ses préoccupations. Pourtant, toute l'histoire de la pensée humaine a consisté à poser cette interrogation fondamentale que Pilate adressa au Christ durant la passion : « Quid est veritas ? » Qu'est ce que la vérité ? Autrement dit : qu'est-ce qui est vrai, authentiquement vrai et véridique ?

De fait la vérité ne rentre guère dans le cadre des critères étroits de la modernité occidentale, et ce parce la vérité ne recherche pas la popularité, ne cherche pas à plaire. La vérité exige une véritable ascèse, un travail long et souvent fastidieux, pénible, à celui qui veut l’atteindre ; la “vérité vraie” n’entre pas dans le domaine de l’évidence, de la facilité, du confort ; elle ne souffre pas de compromission ni de lâcheté. La vérité ne s'inscrit pas dans une logique de séduction, mais dans une logique d’authenticité.

C'est pourquoi la crise de la liturgie qui sévit maintenant depuis tant d'années est intimement liée à la crise du rapport avec la vérité.

Car une liturgie Chrétienne traditionnelle, quelle que soit la tradition culturelle dans laquelle elle s’inscrit, se veut l’expression objective d’une foi objective. Cette objectivité de la foi est la réponse de l’Église au questionnement immémorial de tout homme par rapport à la vérité.

Fondamentalement, les célébrations qui ont lieu dans la plupart de nos églises ne s’inscrivent pas dans cette logique de quête d’une vérité immuable capable de guider l’homme : la célébration “face au peuple”, les chants et les attitudes bruyantes, l’introduction du divertissement, le ton du célébrant bien souvent doucereux et démagogique, même lorsqu'il prononce des prières de la messe prévues pour s’adresser à Dieu, ces cantiques reprenant des airs de musiques profanes à succès, ces sourires faux et forcés du prêtre ou de tel ou tel animateur (ou animatrice) liturgique... tout cela relève de célébrations qui sont caractérisées par le racolage, l’artificialité, la fausse séduction d’une pastorale superficielle et vide.

Dans une liturgie authentiquement traditionnelle, au contraire, le prêtre ne s’occupe pas des fidèles bien que, tourné dans la même direction, il soit uni spirituellement à eux. La liturgie célébrée de manière traditionnelle, loin de verser dans le racolage, s’inscrit dans une logique de l’être tandis que les célébrations mièvres et boiteuses que l’on nous impose dimanche après dimanche s'inscrivent dans une logique du paraître.

Comme le rappelle sans cesse le Cardinal Sarah, le bruit, l’agitation, le changement permanent et les phénomènes de modes, la démagogie appartiennent à l’ordre du mensonge tandis que le silence, les chants et les attitudes mesurées vraiment liturgiques, l’orientation vers Dieu, le respect du sacré... s’inscrivent dans une logique d’une quête authentique de la vérité.

C’est sans doute ce qui explique pourquoi, malgré les slogans racoleurs, malgré le passage exclusif au vernaculaire, malgré l’introduction de chansons et de styles musicaux profanes censés plaire, malgré la démagogie et les tons doucereux qu’adopte une grande partie du clergé, les fidèles - et en particulier les plus jeunes - désertent les formes de célébrations incapables par nature à répondre à cette profonde et indestructible quête de vérité. »

* * * * Mardi, 2 janvier 2018. D’un internaute de Belgique :

« Je croyais naïvement que Noël était la fête de l’Incarnation ; celle du Dieu fait homme pour racheter l’humanité du péché et de la mort. Mais aujourd’hui, grâce au Pape François, je sais qu’elle est la fête de la solidarité et des migrants. C’est en ce sens aussi que Mgr De Kesel (promu archevêque de Belgique et Cardinal par François) a remis les pendules à l’heure... des médias et du monde.

Face à des gens comme eux, saint Paul n’a qu’à bien se tenir. Lui, avec sa prédication apostolique tout entière centrée sur le salut éternel des âmes, n’avait décidément rien compris. Pire : à sa suite, durant près de 2000 ans, l’Église nous a raconté des bobards. Paradis, enfer, purgatoire, rédemption, miracles, saint sacrifice de la Messe, conversion au vrai Dieu ou évangélisation... autant de mots dont nous sommes aujourd’hui enfin débarrassés au profit de discours que la gauche la plus extrême ne peut qu’applaudir.

Et dire qu’il aura fallu attendre deux millénaires pour qu’un Pape et sa hiérarchise comprennent enfin que le christianisme n’est rien d’autre qu’un message philanthropique !

Quelle chance de savoir, par exemple, que lorsque meurt un être cher, celui-ci continue à vivre dans notre coeur, dans nos gestes de fraternité, de tolérance et d’ouverture ! Comme je serai heureux, à la veille de ma mort, d’entendre un prêtre me dire d’aussi lumineuses paroles ! C’est sûr : un athée ne trouvera rien à redire face à ce genre “d’espérance” !

Je sais, malgré tous les progrès et les enseignements de cette Église en totale mutation, qu’il y aura toujours quelques récalcitrants, quelques grincheux rigides, ringards, doctrinaux et identitaires qui brandiront des mots tels que “trahison”, “apostasie”, “fumées de Satan” ou “imposture”. Faites comme il est devenu de bon ton de faire au Vatican et nos médias : ne les écoutez pas, ne leur répondez pas. Ou mieux : appliquez-leur la muselière et inscrivez-les dans une réunion de recyclage ou au fin fond de la brousse. C’est tout ce qu’ils méritent.

Quand à moi, trop heureux de voir mon Église enfin débarrassée de ses deux mille an de Tradition, je continuerai avec tous ceux qui se moquent de l’Évangile à applaudir la révolution qui est en cours, tout en attendant secrètement la béatification de Martin Luther ou de tout autre briseur de l’unité Catholique. »

* * * * Mardi, 2 janvier 2018. Le Pape Benoît XVI craignait d’assister à la disparition pure et simple de la liturgie romaine qu’il faut bien considérer, en raison de ses richesses, non seulement comme un patrimoine de l’Église Catholique mais aussi de l’humanité entière.

La crainte exprimée par le Pape permet de poser une question d’importance : y a-t-il encore quelque chose à sauver de la liturgie romaine dans le peu qu’il en reste dans nos diocèses ?

Il faut avoir le courage de répondre : non.

Et ce pour différentes raisons :

1. Les déformations de la liturgie sont devenus des usages courants, pour ne pas dire obligés ;

2. Dans la grande majorité des paroisses, les mauvaises habitudes sont solidement ancrées et les distorsions les plus criantes de la liturgie ne choquent plus personne ;

3. Le véritable “esprit liturgique” a été totalement effacé de la mémoire des fidèles par des décennies d’improvisations, de réaménagements, de projets pastoraux, de pratiques aberrantes, de façon boiteuses de traiter les rites ;

4. Dans leur grande majorité, les prêtres - Évêques y compris - n’ont aucune formation liturgique et ne font pas même attention à ce qu’ils disent (pour autant qu’ils respectent les textes les livres officiels) depuis qu’ils emploient les langues courantes à la place du latin.

Pour ces raisons (il y en a bien d’autres), il est inutile de s’épuiser à vouloir sauver ce qui se fait dans la majorité des paroisses ; il est inutile de se réjouir parce qu’on a réintroduit de l’encens ici, de beaux ornements là-bas, un peu de grégorien (occasionnellement) ailleurs... Ce ne sont pas ces saupoudrages de surface qui sauveront la liturgie. Il n’y a qu’une redécouverte du fond qui permettra de sauver le rite romain. Or le fond est constitué par un jeu subtil où se compénètrent l’art de célébrer, le goût du silence, le désir de contemplation, l’effacement des ministres de l’autel... Toutes choses aujourd’hui perdues. Si ces valeurs-là ne sont plus exprimées, senties, vécues, alors tout le reste n’est que du rafistolage.

Alors que faut-il donc faire ?

La réponse sera abrupte : attendre que tout se casse la figure afin de pouvoir reconstruire du solide et de l’authentique sur un terrain vierge. Reconstruire avec l’aide :

- d’Évêques contemplatifs, fin théologiens et pédagogues ;

- de prêtres se conduisant en pasteurs profondément imprégnés de l’esprit et de la vertu de la liturgie comprise à la lumière de la Tradition vivante et des enseignements des Pères de l’Église ;

- des fidèles laïcs avides de silence intérieur et sachant se tenir à distance des autels ;

- des organistes et des maîtres de choeurs dûment formés à l’accompagnement et l’interprétation du chant grégorien compris comme la voix de l’Église orante et non comme un exercice de musicologie appliquée; des organistes et des maîtres de choeurs prêts à refuser d’accompagner et de chanter n’importe quoi, même si un tel refus doit leur coûter un poste bien en vue sur une prestigieuse tribune ou dans une célèbre église.

Attendre que tout se casse la figure, avons-nous dit plus haut : n’ayons crainte, c’est sur le point de se faire. En effet, avec 3% de pratique dominicale, avec un clergé vieillissant, avec une chute lente mais inéluctable des vocations sacerdotales et religieuses, avec la fermeture programmée de nombreuses maisons religieuses… le terrain sera bientôt prêt pour la restauration liturgique souhaitée par Vatican II et espérée par les fidèles qui ont senti au fond d’eux-mêmes que les actuelles messes paroissiales n’étaient en phase ni avec la foi de l’Église, ni avec la liturgie qui se célèbre de toute éternité dans la Jérusalem céleste vers laquelle nous marchons.

* * * * Mardi, 2 janvier 2018. Extraits du document diffusé par Mgr Athanasius Schneider le 31 décembre 2017 :

« (...) Après la publication de l’exhortation apostolique “Amoris laetitiae” (2016), divers Évêques ont émané, au niveau local, régional et national, des normes d’application sur la discipline sacramentelle des fidèles, dits « divorcés-remariés » qui, bien que le conjoint auquel ils sont unis par un lien valide du mariage sacramentel vive encore, ont toutefois entamé une cohabitation stable à la manière des époux avec une personne autre que leur conjoint légitime.

Ces normes prévoient entre autres que, dans des cas individuels, les personnes dites “divorcées-remariées” puissent recevoir le Sacrement de Pénitence ainsi que la Sainte Communion bien qu’ils continuent de vivre habituellement et intentionnellement à la manière des époux avec une personne autre que leur conjoint légitime. De telles normes pastorales ont reçu l’approbation de plusieurs autorités hiérarchiques. Quelques-unes de ces normes ont même reçu l’approbation de l’autorité suprême de l’Église.

(...) D’après la Doctrine de l’Église, (...) l’admission des fidèles dits “divorcés-remariés” à la Sainte-Communion, qui est l’expression la plus haute de l’unité du Christ-Epoux avec Son Église, signifie dans la pratique l’approbation ou légitimation du divorce. En ce sens, elle introduit en quelque sorte le divorce dans la vie de l’Église.

Les normes pastorales évoquées contribuent de fait et dans le temps à la diffusion de “l’épidémie du divorce”, expression utilisée par le Concile Vatican II (cf. Gaudium et spes 47).

(...) De manière absolument univoque et sans admettre aucune exception, Notre Seigneur et Rédempteur Jésus Christ a solennellement reconfirmé la volonté de Dieu quant à l’interdiction absolue du divorce. Une approbation ou légitimation de la violation de la sacralité du lien matrimonial, même indirectement par la nouvelle discipline sacramentelle évoquée, contredit gravement la volonté expresse de Dieu et Son commandement. Une telle pratique altère donc substantiellement la discipline sacramentelle bimillénaire de l’Église, ce qui entraînera aussi avec le temps une altération de la Doctrine correspondante.

(...) Parce qu’établie par Dieu, la discipline des Sacrements ne doit jamais contredire la parole révélée de Dieu ni la foi de l’Église dans l’indissolubilité absolue du mariage ratifié et consommé. “Non seulement les Sacrements supposent la foi, mais encore, par les paroles et les choses, ils la nourrissent, ils la fortifient, ils l’expriment ; c’est pourquoi ils sont dits Sacrements de la foi” (Concile Vatican II, Sacrosanctum Concilium, 59). “Même l’autorité suprême dans l’Église ne peut changer la liturgie à son gré, mais seulement dans l’obéissance de la foi et dans le respect religieux du mystère de la liturgie” (Catéchisme de l’Église Catholique, 1125). (...) C’est en ce sens qu’on peut comprendre l’affirmation suivante du Magistère : “Ce divorce entre la foi dont ils se réclament et le comportement quotidien d’un grand nombre est à compter parmi les plus graves erreurs de notre temps » (Concile Vatican II, Gaudium et spes, 43) et “la pédagogie concrète de l’Église doit toujours être liée à sa Doctrine et jamais séparée d’elle” (S. Jean-Paul II, Exhortation Apostolique Familiaris consortio, 33).

(...) L’admonition du Pape Jean-Paul II demeure actuelle et valide : “La confusion créée dans la conscience de nombreux fidèles par les divergences d’opinions et d’enseignements dans la théologie, dans la prédication, dans la catéchèse, dans la direction spirituelle au sujet de questions graves et délicates de la morale Chrétienne, finit par amoindrir, presque au point de l’effacer, le véritable sens du péché » (Exhortation apostolique Reconciliatio et paenitenia, 18).

(...) “Par rapport aux normes morales qui interdisent le mal intrinsèque, il n’y a de privilège ni d’exception pour personne. Que l’on soit le maître du monde ou le dernier des ‘misérables’ sur la face de la terre, cela ne fait aucune différence : devant les exigences morales, nous sommes tous absolument égaux” (Jean-Paul II, Encyclique Veritatis splendor, 96).

(...) En tant qu’Évêques Catholiques, suivant l’enseignement du concile Vatican II, nous devons défendre l’unité de la foi et la discipline commune de l’Église et veiller à faire surgir pour tous les hommes la lumière de la pleine vérité (cf. Lumen gentium, 23). Face à la confusion actuellement toujours grandissante, nous sommes ainsi obligés en conscience de professer l’immuable vérité et la discipline sacramentelle tout aussi immuable sur l’indissolubilité du mariage, conformément à ce qu’enseigne le Magistère de l’Église de manière inaltérable depuis 2000 ans. Dans cet esprit, nous rappelons que :

- Les rapports sexuels entre des personnes non liées par un mariage valide - ce qui est le cas des “divorcés-remariés” - sont toujours contraires à la volonté de Dieu et constituent une grave offense faite à Dieu.

- Aucune circonstance ou finalité, pas même une possible diminution de l’imputabilité ou de la culpabilité, ne peuvent rendre de telles relations sexuelles moralement positives ou agréables à Dieu. (...) La non-admission à la Sainte Comunion des “divorcés-remariés” ne revient donc pas à juger leur état de grâce devant Dieu mais à juger le caractère visible, public et objectif de leur situation. A cause de la nature visible des Sacrements et de l’Église même, la réception des Sacrements dépend nécessairement de la situation correspondante, visible et objective, des fidèles.

- Il n’est pas moralement licite d’entretenir des rapports sexuels avec une personne qui n’est pas le conjoint légitime pour éviter soi-disant un autre péché. En effet, la Parole de Dieu enseigne qu’il n’est pas licite de “faire le mal afin qu’advienne le bien” (Rm 3, 8).

L’admission de telles personnes à la Sainte-Communion ne peut être permise que lorsque, avec l’aide de la grâce de Dieu et un accompagnement pastoral individualisé et patient, elles se proposent sincèrement désormais de cesser de tels rapports sexuels et d’éviter le scandale.

(...) Les Évêques, par leur office (munus) pastoral sont “cultores Catholicæ et apostolicæ fidei” : ils “veillent fidèlement sur la foi Catholique reçue des Apôtres” (cf. Missale Romanum, Canon romain). Nous sommes conscients de cette grave responsabilité et de notre devoir face aux fidèles qui attendent de nous une profession publique et sans équivoque de la vérité et de la discipline immuable de l’Église sur l’indissolubilité du mariage. Pour cette raison, il ne nous est pas permis de nous taire.

(...) Il n’est pas permis (non licet) de justifier, d’approuver ou de légitimer, ni directement, ni indirectement, le divorce et une relation sexuelle stable non conjugale en admettant les soi-disant “divorcés-remariés” à la Sainte-Communion, puisqu’il s’agit en ce cas d’une discipline autre que celle conforme à la Tradition de la foi Catholique et apostolique.

En faisant cette profession publique devant notre conscience et devant Dieu qui nous jugera, nous sommes sincèrement convaincus d’avoir ainsi rendu un service de charité dans la vérité à l’Église actuelle et au Souverain Pontife, Successeur de Pierre et Vicaire du Christ sur la terre. »

* * * * Lundi, 1er janvier 2018. Fin décembre dernier, le magazine allemand “Die Zeit” a interrogé le Cardinal Gerhard Ludwig Müller. Quelques passages-clés :

Die Zeit : Que répondez-vous à ceux qui insultent le Pape François en le traitant d’hérétique ?

Card. Müller : L’hérétique est un Catholique qui, avec obstination, nie une des vérités de foi contenue dans la révélation et imposée par l’autorité de l’Église. Ce point devrait être strictement vérifié. En ce qui concerne les critiques du Pape : on n’attend d’aucun Catholique qu’il approuve toutes les déclarations, les mesures et le style des responsables de l’Église. A l’inverse, pour ceux qui critiquent ceux qui critiquent : celui qui vénère un haut dignitaire de l’Église comme une popstar n’a rien compris à la véritable nature de l’autorité dans l’Église.

Toute espèce de culte de la personnalité ne pourrait être qu’une méchante caricature de la sympathie naturelle que tout Catholique doit avoir pour le Pape. Et d’ailleurs aussi pour son Évêque et pour le curé de sa paroisse. Die Zeit : L’image que vous avez en Allemagne (...) d’adversaire des réformes vous dérange-t-elle ?

Card. Müller : Par réforme j’entends le renouvellement religieux et spirituel de l’Église dans le Christ et non pas la réalisation d’un programme, à force d’agitation plutôt que d’arguments.

Die Zeit : Votre carrière académique a commencé par une dissertation sur un héros protestant, Dietrich Bonhoeffer. Qu’avez-vous appris de lui ?

Card. Müller : Je cite ce que Bonhoeffer lui-même disait en 1943 du national-socialisme, à savoir que : « Tout grand déploiement extérieur de puissance, qu’il soit de nature politique ou religieuse, frappe de stupidité une grande partie de l’humanité ».

Ce qui compte, ce n’est pas d’emboîter le pas à la majorité, mais d’être à l’unisson de la vérité. C’est là l’attitude du Chrétien.

Die Zeit : (...) Un mot à présent sur “l’arrogance de la créature”, si vous voulez bien ?

Card. Müller : Par cette expression, je vise la théorie philosophique selon laquelle l’homme serait incapable de connaître la vérité, raison pour laquelle il ne pourrait y avoir de témoignage légitime de la vérité de la révélation de Dieu. La foi, dans cette hypothèse, ne peut être qu’imposture ou illusion. Toute prétention à la vérité d’une religion révélée serait à priori une idéologie de domination et une blessure infligée à la liberté de tous ceux qui ne croient pas. Je m’inscris en faux contre cela ! Les sceptiques métaphysiques ne peuvent prétendre à la vérité de leurs prémisses sans se mettre en contradiction avec eux-mêmes. Leur scepticisme ne leur donne pas le droit d’accuser les croyants de fondamentalisme et de leur attribuer, en bloc, une propension latente à la violence.

Die Zeit : Puisque nous parlons de violence… Nous faisons actuellement l’expérience que, dans les pays plutôt marqués par le laïcisme, règne la liberté religieuse et qu’en revanche, les pays où l’empreinte de la foi est forte connaissent des troubles, notamment dans le monde musulman. L’Église doit-elle en tirer la conclusion : mieux vaut un peu moins de piété, mais la paix ?

Card. Müller : Les Chrétiens ont eu, dans l’ancien empire romain, de mauvaises expériences avec le pluralisme religieux pacifique. Et que la liberté religieuse soit mieux garantie dans les pays fortement laïcisés me semble relever du “on dit”. Il y a trop d’exemples du contraire. Il suffit de penser à la révolution française et aux batailles culturelles anticléricales du XIXe siècle, en Prusse et en Italie. Ou encore aux dictatures athées en Allemagne, en Union Soviétique, en Albanie, en Corée du Nord.

Ce n’est pas l’attitude laïciste des puissants, mais plutôt la reconnaissance générale des droits fondamentaux dans une démocratie libre qui garantit la liberté religieuse.

Die Zeit : A la fin de l’année [2017], vous fêterez vos 70 ans. Le Pape Benoît vous a félicité. Le voyez-vous encore souvent ?

Card. Müller : Régulièrement, et aussi souvent que sa santé le permet. J’édite ses œuvres complètes en 16 volumes chez Herder. Il y a donc beaucoup à discuter ensemble.

Die Zeit : Vous était-il plus facile d’être préfet sous le pontificat de Benoît XVI ou sous celui de François ?

Card. Müller : Le premier m’a appelé à cette charge et le second a mis un terme à mon mandat.

Die Zeit : Depuis bientôt six mois, vous n’êtes plus préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Quel point positif voyez-vous au fait de ne plus occuper une telle position de pouvoir ?

Card. Müller : Le concept de pouvoir est ambivalent. Dans la position d’autorité ecclésiale ou profane, le pouvoir est la possibilité de soutenir les autres et de bien conduire une communauté. Mais nous savons aussi que les puissants abusent de leur pouvoir sur les hommes. Jésus à dit à ses disciples : « Parmi vous il ne doit pas en être ainsi » (Matthieu 20, 26). Remplir sa tâche et son devoir à l’égard de l’Église est autre chose que suivre la logique du pouvoir dans le mauvais sens du terme.

* * * * Lundi, 1er janvier 2018.

À l’occasion de ses 70 ans et du 40e anniversaire de son ordination sacerdotale, le Cardinal Gerhard Ludwig Müller s’est vu offrir un livre de mélanges comprenant plusieurs articles en forme d’hommage.

A cette occasion Benoît XVI a tenu à saluer celui qu’il avait nommé à la tête de la congrégation pour la Doctrine de la foi et qui a été récemment - et pour le moins brutalement - démis de ses fonctions par le Pape François.

« Votre mandat de cinq ans à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a expiré, vous n'avez plus de fonction spécifique, mais un prêtre et certainement un Évêque et un Cardinal ne sont jamais simplement à la retraite » a déclaré Benoît XVI qui a également souhaité que le Cardinal continue à « servir publiquement la foi ».

* * * * Dimanche, 31 décembre 2017. Une fois de plus, à l’occasion de Noël, le Pape François a déformé l’enseignements des Evangiles. Il a cru bon, en effet, de dire que Jésus, Marie et Joseph étaient des migrants et que, par conséquent, nous devons nous aussi, aujourd’hui, accueillir les migrants qui frappent aux portes de nos pays.

Un rappel de ce qu’enseignent vraiment les Evangiles est donc nécessaire.

Lorsque Jésus déclare « j’étais un étranger et vous m’avez accueilli », il ne voulait pas dire « j’étais un conquérant et vous m’avez accueilli” mais « j’ai eu besoin de votre hospitalité, pour un temps déterminé, et vous me l’avez accordée ».

D’ailleurs, le mot ξένος (Xénos), dans le Nouveau Testament, ne renvoie pas seulement au sens d’ “étranger” mais à celui d’ “hôte” (Rm 16, 23 ; 1 Co 16, 5-6 ; Col 4, 10 ; 3 Jn 1, 5).

Dans l’Ancien Testament déjà, lorsque Yahvé commande de bien traiter les étrangers parce que les Hébreux ont été eux-mêmes étrangers en Egypte, c’est toujours à la condition que l’étranger fasse l’effort de s’assimiler si bien au peuple élu, qu’il finisse tôt ou tard par en prendre la religion et les pratiques cultuelles. Jamais il n’est question d’accueillir un étranger qui garderait sa religion et ses coutumes en vue de les imposer aux autres.

Lorsque la Sainte Famille se réfugie en Egypte pour fuir la persécution des nouveaux-nés voulue par Hérode, elle n’a aucune intention de s’installer définitivement dans un pays qui n’est pas le sien. A la mort d’Hérode, Jésus et ses parents reviennent dans leur pays d'origine.

Enfin, dans la liturgie de l’Église, on prie solennellement pour que partout dans le monde puisse régner la paix, la sécurité et la liberté afin que les exilés puissent revenir vivre chez eux (cf. Prières universelles du Vendredi Saint).

Il est très important que l’Ecriture soit expliquée par le Pape non pas dans un sens qui fait plaisir aux tenants du mondialisme, mais uniquement dans la fidélité à la Tradition Catholique.

* * * * Dimanche, 31 décembre 2017. Mgr Dognin, Évêque de Quimper, annonce que depuis le mois de septembre, 20 paroisses nouvelles ont été créées dans son diocèse. Dire les choses de cette façon ne relève-t-il pas de l’art de l’enfumage ? Car en effet : ce ne sont pas 20 paroisses nouvelles qui ont été créées mais 20 “secteur paroissiaux” nouveaux, ceux-ci venant remplacer des diezaines et des dizaines de véritables paroisses supprimées.

Mgr Dognin ajoute que les territoires des nouvelles “paroisses” permettent de “fédérer les énergies”. Une fois de plus, on est dans le rêve : il suffit, en effet, de traverses la Bretagne pour constater que les “énergies” sont, comme d’ailleurs dans le reste de la France, terriblement vieillissantes et ne produisent rien d’autre qu’une constante diminution du nombre des vocations sacerdotales et des fidèles pratiquants.

* * * * Samedi, 30 décembre 2017. A Noël, il y a eu une messe célébrée sous le chapiteau du cirque Gruss. Il y a eu aussi d’autres messes célébrées dans des endroits tout aussi insolites. Il paraît qu’elles attirent du monde. Or, c’est précisément cette attirance qui invite à poser deux questions :

1. Les gens (on ne parlera pas de fidèles) qui participent à ces célébrations font-ils attention à ce qu’ils disent et proclament depuis que la liturgie n’est plus en latin mais en langue courante ? Réponse : non. S’ils faisaient attention, comment pourraient-ils accepter que la mort et la résurrection du Christ soit célébrée dans un lieu destiné au divertissement, à la distraction ? Comment pourraient-ils accepter que la gloire dont est revêtu le Seigneur puisse être confondue avec les strass et les paillettes des clowns et des trapézistes ?

2. Les gens qui participent à ces célébrations viennent-ils pour assister à un spectacle prenant l’Eucharistie pour prétexte où viennent-ils pour trouver Dieu dans l’adoration ? Si c’est pour le spectacle, ils ont raison de venir. Si c’est pour trouver Dieu, alors il y a un très sérieux problème que notre clergé (qui demeure psychologiquement progressiste même quand il revêt de beaux ornements liturgiques) ne semble pas prendre en compte. Ce sérieux problème a un nom : profanation. Et comme on sait, la profanation est l’antichambre de l’apostasie. Très récemment, le Pape François s’en est pris aux fidèles laïcs et prêtres qui, au cours des célébrations, prennent des photos avec leurs smartphones ou leurs tablettes. Et à cette occasion, il a rappelé que « la messe n’est pas un spectacle ». Curieusement, nos Évêques n’entendent pas cela...

Demeure un dernier point qu’il faut souligner : nos prêtres manquent singulièrement d’imagination (ou peut-être de courage) pour fabriquer des messes attirantes. Au lieu de se limiter à des célébrations sous des chapiteaux de cirque, pourquoi ne pas organiser une Eucharistie festive sur la scène du Crazy Horse ou sur celle du Moulin Rouge ? Parions qu’il y aurait beaucoup de monde pour participer à une telle liturgie au cours de laquelle le service d’autel pourrait être avantageusement assuré par des jeunes danseuses en tenues de spectacle. Allons, courage mes pères : on attend avec impatience le prochain Noël.

* * * * Samedi, 30 décembre 2017. La paix, la sérénité, le rayonnement, la liturgie fidèle aux enseignements de Vatican II, le regard tourné vers l’Essentiel... les moniales bénédictines de Kergonan : cliquer ici.

* * * * Samedi, 30 décembre 2017. Le Pape François se rend-il compte du pétrin dans lequel il met l’Église ?

Résumé d’un article de Sandro Magister :

C’est un Noël de tempête cette année au Vatican. Au moment précis où, dans son discours de vœux à la Curie, le Pape François s’en prenait à ceux qu’il traitait de “traîtres” et de “profiteurs” - après avoir “délicatement” licencié les premiers et menacé les seconds de licenciement -, voici que de nouveaux buts retentissants viennent d’être marqués contre son propre camp. Il y en a eu au moins trois.

Le premier d’entre eux a pour protagoniste le Cardinal hondurien Óscar Rodríguez Maradiaga, 75 ans, archevêque de Tegucigalpa. François l’apprécie tellement qu’il l’a nommé coordinateur du fameux “C9”, ce conseil des neufs Cardinaux chargés d’aider le Pape à réformer la Curie et à gouverner l’Église universelle.

Le journal “L’Espresso” sorti dans les kiosques la veille de Noël a publié, sous la plume d’Emiliano Fittipaldi, une enquête très agressive non seulement à l’encontre du Cardinal qui est accusé d’avoir empoché et dilapidé des sommes astronomiques mais qui vise également son collaborateur et ami le plus proche, l’Évêque auxiliaire de Tegucigalpa, Juan José Pineda Fasquelle.

Le Cardinal Maradiaga a réagi en prétendant que les sommes en question étaient non pas à sa disposition personnelle mais à celle du diocèse. Sa réponse est parue sous une forme détaillée, dans le quotidien italien “Avvenire”, avec l’information - donnée par Radio Vatican - que “le 26 décembre, le Cardinal a parlé au téléphone avec le Pape François qui lui a fait part de son mécontentement ‘pour tout le mal qu’ils t’ont fait. Mais toi, tu n’as pas à t’en faire’”

Dans sa réponse, le Cardinal a confirmé qu’une enquête sur son Évêque auxiliaire, Mgr Pineda, été effectuée par un visiteur apostolique envoyé sur place par le Pape. Le rapport de ce visiteur apostolique se trouve actuellement sur le bureau de François qui se serait personnellement réservé toute décision. La seule mesure prise jusqu’à présent a été d’envoyer Mgr Pineda à Madrid en retraite spirituelle chez... les jésuites.

L’enquête sur l’Évêque auxiliaire et ami de Maradiaga porte sur des accusations de détournement et d’utilisation injustifiée de sommes importantes ainsi que sur des faveurs en argent et en nature à un cercle d’amis masculins de moralité douteuse sur fond de corruption et d’abus sexuels, comme l’a mis en lumière Edward Pentin dans le “National Catholic Register”.

Le second but marqué par le Pape contre son propre camp concerne l’Évêque argentin Gustavo Óscar Zanchetta, nommé le 19 décembre dernier assesseur de l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique (APSA). Une nomination étonnante étant donné que la fonction d’assesseur auprès de l’APSA n’existait pas et a été créée juste pour l’occasion. Mais ce qui est encore plus surprenant, c’est le profil de celui qui vient d’être nommé. Mgr Zanchetta, 53 ans, a fait les gros titres des journaux en juillet dernier après avoir brutalement abandonné le diocèse d’Orán, à la tête duquel le Pape François l’avait placé en 2013. Il alors prétexté un “problème de santé” l’obligeant être soigné ailleurs dans l’urgence. C’est ainsi qu’il s’est établi pour quelque temps à Corrientes, à 900 kilomètres de là, avant de réapparaître encore plus loin, à Madrid, apparemment en bonne forme physique.

Dans les jours qui ont suivi sa défection, rapidement officialisée par le Pape, les média argentins ont décrit l’état désastreux dans lequel Mgr Zanchetta avait laissé le diocèse d’Orán au niveau administratif, en le comparant à ce qui s’était passé dans le diocèse où il avait été vicaire auparavant, celui de Quilmes. En outre, la rumeur s’était répandue à propos d’un refus qu’il avait opposé, en se prévalant de sa « dignité d’Évêque », à ce que sa voiture soit perquisitionnée par la police qui était à la recherche de drogue.

C’est donc à cet homme que François vient de confier un rôle aussi délicat à la Curie, où il sera en contact étroit avec le Président de l’APSA, le Cardinal Domenico Calcagno, grand habitué des audiences papales et farouche opposant de la remise en ordre drastique des finances vaticanes entamée sans succès par le Cardinal George Pell, Préfet du secrétariat pour l’économie.

Dans l’état où sont les choses, la nomination de Mgr Zanchetta ne fait qu’ajouter à la confusion dans laquelle est en train de sombrer la grande réforme de la Curie vaticane voulue par le Pape François.

Mais comme si tout cela ne suffisait pas, voici le troisième but contre son camp. Il concerne cette fois la crèche installée place Saint-Pierre. Une crèche sans grâce et sans poésie dont l’intention est plutôt de représenter une par une les sept œuvres de miséricorde corporelle. Il s’agit d’un cadeau fait au Pape par l’abbaye-sanctuaire de Montevergine, située non loin de Naples. Le gouvernorat de la Cité de Vatican a précisé que le projet, qui a été ensuite réalisé par l’artisan napolitain Antonio Cantone, avait préalablement été soumis à la décision du Secrétaire d’Etat et du Pape François qui l’ont tous les deux approuvé.

Mais l’approbation de l’association “Arcigay” de Naples et de son président Antonello Sannino a été encore plus enthousiaste. Voici ce qu’il a déclaré à la journaliste américaine Diane Montagna pour LifeSiteNews : “La présence de cette crèche au Vatican est pour nous une raison de nous réjouir plus que jamais, parce que pour la communauté homosexuelle et transsexuelle de Naples, il s’agit d’un important symbole d’inclusion et d’intégration”.

Il s’agit d’un “mélange de sacré et de profane”, d’une espèce de “gay pride ancestrale”, a encore expliqué Sannino.

Comme chaque année, au soir du 31 décembre, après le “Te Deum”, le Pape François se rendra - en principe - devant la crèche de la place Saint-Pierre. Et sans aucun doute, la communauté LGBT sera très attentive à scruter et à interpréter ses moindres faits et gestes.

Pour lire la totalité de l’article de Sandro Magister, cliquer ici.

* * * * Samedi, 30 décembre 2017. Retour sur Noël :

- d’un internaute : « Je me suis coltiné la messe anticipée de Noël. Une liturgie hall de gare, de garderie d’enfants, anthropocentrique, horizontale et tout ce qui va avec... J’ai dû avaler 1,5mg de Xanax pour m’en remettre. »

- d’une internaute : « Ne désespérons pas. J’ai assisté dans ma paroisse, le 25 décembre, à la “Messe de l’Aurore" célébrée à 8h. du matin. Liturgie parfaite avec un jeune prêtre assisté d’un séminariste. Propre et Kyriale chantés en grégorien. Un beau cadeau de Noël. »

- d’une internaute : « Pour la Messe de Minuit (à 18h30...), la grande église de ma paroisse était pleine à craquer avec beaucoup de familles et d’enfants. Quelle occasion rare d’évangéliser vraiment des personnes qui, habituellement, ne fréquentent pas l’église ! Ça aurait dû être le moment de parler, d’une façon magistrale et puissante, de ce que l’Incarnation du Fils apporte au monde. Au lieu de cela, en guise de “veillée”, une saynète débile sur le réchauffement climatique et les migrants, une homélie minable au milieu d’une liturgie dont les mots étaient changés, comme d’habitude, par l’officiant qui ajoutait ses commentaires, des chants médiocres... Si je n’avais pas la foi, je ne pourrais pas commencer à me tourner vers Dieu ni aimer l’Église ou me réconcilier avec elle après une telle messe ! Si les prêtres ne savent pas quoi dire à Noël, il faut leur rappeler qu’il existe quantité d’homélies de la Nativité des Pères de l’Église et des saints de tous les siècles : ils peuvent les lire telles quelles, en en citant humblement l’auteur. Ça leur éviterait de nous entraîner dans ce gâchis si nuisible à ceux qui ne font pas le pas vers une pratique régulière. »

- d’un internaute : « J’étais à la Messe de Minuit dans l’église du pèlerinage proche de chez moi, histoire de voir “ce que ça donne” par rapport à ce qui se fait dans ma paroisse : pas extraordinaire, mais il y avait néanmoins le minimum. Le lendemain, en revanche, j’étais à la messe grégorienne de 9h30 : pas mal du tout. La schola a très bien chanté le propre. Pour moi, il ne manquait que l’orientation de la liturgie et, éventuellement, des vêtements liturgiques un peu plus adaptés (pourquoi le diacre permanent ne porte-t-il pas la dalmatique ? Encore et toujours cet incompréhensible minimalisme). J’ai trouvé qu’à ces deux messes, il y avait du monde : basilique pleine pour la Messe de Minuit (mais, hélas, remplie par des gens qui ne mettent jamais les pieds à l’église le reste de l’année - cela se voyait - et qui venaient des paroisses voisines qui, elles, sont désespérément vides). En terme de fréquentation, notre pèlerinage local résiste un peu mieux qu’ailleurs. Mais il ne faut néanmoins pas se faire d’illusions car, d’une part, un pèlerinage n’a pas vocation à remplacer la vie paroissiale et, d’autre part, le reste de l’année il y a très peu de jeunes. Donc, tout cela ne tiendra plus très longtemps.

A l’occasion de ces deux messes de Noël, je me suis rendu compte que ma mère, qui pourtant a été baptisée Catholique à sa naissance, comme je suppose la plupart des fidèles aujourd’hui, ne comprend rien aux correspondances entre vêtements liturgiques et fonctions ministérielles. Pour la Messe de Minuit il y a avait le recteur de la basilique en chasuble, un vieux diacre permanent en aube-sac et étole diaconale, et un laïc d’un certain âge qui est omniprésent et joue au prêtre à longueur de célébrations. Or ma mère pensait qu’il y avait trois prêtres concélébrants... Pourtant, savoir distinguer un prêtre, un diacre et un simple ministre d’autel, c’est le B-A BA en liturgie, même pour de simples fidèles. Pas étonnant que la majorité des fidèles assistent sans broncher aux simagrées et excentricités des célébrants : ce clergé indigne surfe sur l’ignorance et l’inculture des gens pour leur faire avaler les célébrations les plus indigestes et les plus transgressives. »

- D’une laïque : « Le jour de Noël, j’ai fait l’effort de regarder la télévision pour voir le Pape donner la bénédiction “urbi et orbi”. Surprise : alors que François avait sous les yeux le livre donnant - en gros caractères - la formule rituelle de cette bénédiction sur la ville et sur le monde, il a préféré bénir les fidèles en employant la formule de la bénédiction faite à la fin des messes. Les formules rituelles sont importantes aux yeux de l’Église : leur non-respect fait planer un doute quant à la validité et à la licéïté des Sacrements et des sacramentaux. Le Pape François a-t-il conscience du brouillard qu’il jette sur notre foi à force de n’en faire qu’à sa guise ? »

* * * * Samedi, 30 décembre 2017. D’un jeune fidèle : « Les différentes structures qui composent l’Église en Europe occidentale ressemblent, hélas, de plus en plus à des coquilles vides. Au cours du XXe siècle, et en particulier sous le pontificat du Pape Pie XI, s’était peu à peu imposée au sein du monde Catholique l’idée selon laquelle l’Église devait avant tout se définir en termes confessionnels : puisqu’il y avait l’Église Catholique, il fallait qu’il y ait une Action Catholique, des partis Catholiques, des universités Catholiques, des écoles Catholiques, une presse Catholique, des associations sportives et caritatives Catholiques. C’est-à-dire autant de structures pouvant porter le logo “Catholique” a condition d’être contrôlée par l’Église (le Vatican ou les autorités diocésaines).

Hélas, nous sommes bien obligés de constater que la terrible crise des années 1960-1970 a rendu ce modèle complètement caduque. En effet, aujourd’hui beaucoup de structures portent toujours le nom de “Catholique” alors qu’elles n’ont en réalité, aussi bien dans leurs activités concrètes que dans les valeurs qu’elles défendent, plus rien ou plus grand chose à voir avec la foi Catholique proprement dite. Ainsi, dans ce “monde” Catholique à la dérive, on voit des universités soi-disant “Catholiques” (celle de Louvain, pour ne pas la citer), sanctionner un professeur qui a osé critiquer l’avortement ; on voit des associations caritatives soi-disant “Catholiques” dans lesquelles on ne prie plus, et où, sous prétexte de vouloir “ratisser large”, on exclut toute référence à Dieu ou à la foi Chrétienne ; on voit des écoles privées soi disant “Catholiques” dispensant une éducation au sein de laquelle la religion est quasiment exclue, ou au mieux réduite à un vague syncrétisme plus ou moins religieux n'ayant qu'un très lointain rapport avec la spécificité de la foi Chrétienne. Plus grave, on voit des paroisses, des diocèses entiers continuer de porter l’appellation “Catholique” alors que leurs célébrations liturgiques n’ont souvent plus grand rapport avec la foi de l’Église telle qu’elle a été vécue, proclamée et transmise depuis deux millénaires...

Désormais, le label “Catholique” est devenu aussi vide qu’une coquille de noix : c’est d’ailleurs ce qui permet à la revue “Golias”, par exemple, qui rassemble des personnes remettant en question jusqu’aux éléments les plus fondamentaux de la foi de l’Église, de se présenter dans les grands médias comme une publication “Catholique”. Personne ne se rendra compte de l’incongruité de la chose.

On le voit : une clarification s’impose et devient urgente. Il est grand temps que le monde Catholique authentique sorte du modèle d’une Église confessionnelle dans laquelle l’appellation “Catholique” n’est plus qu’une étiquette, pour entrer dans le monde d’une Église confessante. C’est-à-dire d’une Église dont les différentes composantes confessent effectivement et dans son intégrité - liturgique, catéchétique - la foi Catholique, apostolique et romaine et ce, sans se plier à la mentalité dominante.

On aura beau parler à longueur de réunions et de synodes de “nouvelle évangélisation” ; il est évident qu’une telle évangélisation des sociétés contemporaines ne pourra jamais se faire tant que ces structures auto-référentielles diocésaines et paroissiales qui tournent à vide - et qui n’utilisent l’appellation de “Catholique” que pour profiter des quelques avantages que ce titre peut encore apporter - continueront de phagocyter et de dénaturer l’unique Église du Christ. »

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