lundi 8 janvier 2018

Est-ce pour de vrai ?
L’« explication » du Cardinal Coccopalmerio d'Amoris Laetita



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 3 janvier 2018

Alors que le nombre de prélats signataires de la Profession des Principes Immuables passe à sept, l'Évêque Auxiliaire Émérite Andreas Laun de Salzbourg, en Autriche, ajoutant sa signature à la fête de l'Épiphanie, Edward Pentin, du National Catholic Register, a rappelé une interview sur son site avec le Cardinal Francesco Coccopalmerio, Président du Conseil Pontifical pour les Textes Législatifs. Dans cette interview, menée par le redoutable Pentin, Coccopalmerio confirme précisément cette interprétation désastreuse d'Amoris Laetitia (AL) que la Profession rejette désormais comme « étrangère à toute la Tradition de la Foi Catholique et Apostolique », c'est-à-dire à l'interprétation à laquelle le Pape François ose apposer l'étiquette trompeuse de « Magistère Authentique ».

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

S'engageant dans le double langage Moderniste habituel, Coccopalmerio a insisté sur le fait qu’Amoris Laetitia ne change pas l'application du Canon 915, enraciné dans la Loi Divine, qui interdit l'administration de la Sainte Communion à ceux qui « persévèrent obstinément dans un péché grave manifeste », mais que ceux qui persévèrent dans des relations sexuelles adultères dans des « seconds mariages » peuvent être admis à la Sainte Communion s'ils trouvent « impossible » de changer leur comportement en vivant comme frère et sœur. Citons le sophisme maladroit du Cardinal :

« Pensez à une femme qui vit avec un homme marié. Elle a trois petits enfants. Elle a déjà été avec cet homme pendant 10 ans. Maintenant, les enfants la considèrent comme une mère ... Comment pouvez-vous arrêter le tout si cela peut nuire aux gens ? Il est important que cette personne ne veuille pas être dans cette union, elle veut quitter cette union, elle veut partir, mais elle ne peut pas le faire ... »

« Si les deux peuvent vivre ensemble comme frère et sœur, c'est génial. Mais s'ils ne le peuvent pas parce que cela détruirait l'union qui devrait être conservée pour le bien de ces personnes, alors ils se débrouilleront le mieux possible. Voyez-vous ? C'est cela…»

« Je ne peux pas nuire à une personne pour qu’elle évite un péché dans une situation dans laquelle je ne me suis pas mis ; je me suis déjà trouvé dans cette situation, une situation dans laquelle, si je suis cette femme, je me suis mise sans mauvaise intention. Au contraire, j'essaie de faire le bien et, à ce moment-là, je me croyais en train de faire le bien, et certainement j'ai fait du bien. Mais peut-être que si, dès le début, j'avais su, si je savais avec une certitude morale que c'est un péché, peut-être que je ne me serais pas mise dans cette condition. Mais maintenant je me trouve déjà là : comment puis-je reculer ? C'est une chose de commencer, mais c’est une autre de l’interrompre. Ce sont aussi des choses différentes, non ? ... »

« Voyez-vous qu'il y a une impossibilité dans ce cas ? On ne peut pas changer immédiatement ».

« Est-ce qu'ils doivent changer leur style de vie avant de recevoir la Communion ? »

« Non, ils doivent changer d'intention, pas leur style de vie ».

Incroyablement, c'est la pensée de l'homme que le Pape François a chargé d'interpréter le Droit Canon : une femme adultère peut recevoir la Sainte Communion tout en continuant ses relations adultères avec un homme à qui elle n'est pas mariée tant que elle aimerait arrêter mais trouve « impossible » de le faire. Et pourquoi est-ce « impossible » ? Evidemment parce que son partenaire adultère l'abandonnerait s'il ne bénéficiait pas de relations sexuelles hors mariage et que les enfants de l'union illicite en souffriraient. En d'autres termes, la femme est justifiée de faire le mal pour prévenir un autre mal (perçu).

Selon cette logique, aucun péché mortel habituel n'est un obstacle à la Sainte Cène tant que l'on peut construire un argument selon lequel il serait « impossible » de cesser de commettre le péché parce qu'un fardeau onéreux s'ensuivrait. Ainsi s'effondre tout l'édifice moral de l'Église en un tas de « bonnes excuses » pour un comportement immoral continu tout en professant que l'on aimerait changer. Et avec cet effondrement, si c'était possible, toute la Foi finit par s'effondrer. Car si même l'obéissance à la loi morale fondamentale est optionnelle dans des circonstances données, pourquoi pas obéir tout autre enseignement de l'Église ?

Coccopalmerio, de peur qu’on l'oublie, est le même prélat dont le secrétaire, Mgr Luigi Capozzi, a été « arrêté par la police du Vatican après avoir été surpris en train d'organiser une orgie homosexuelle dans un bâtiment juste à côté de la Basilique Saint-Pierre ». Quiconque croit que Coccopalmerio ignorait la corruption et la perversité de son propre secrétaire pourrait être intéressé par l'achat du Pont de Brooklyn.

Est-ce pour de vrai ? On pourrait croire que tout cela est un cauchemar dont nous finirons par nous réveiller. Mais en réalité, c'est une réalité terrible et sans précédent dans l'histoire de l'Église — une réalité dont il semble que seule une intervention Divine directe puisse nous délivrer.

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