Rédigé par : Steve Skojec
Rédacteur en chef de One Peter Five
SOURCE : One Peter Five
Le 30 janvier 2018
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De cette réunion, le Cardinal Zen a raconté :
« Ce soir-là, la conversation a duré environ une demi-heure. J’étais assez désordonné dans la façon de m’exprimer mais je pense avoir atteint l’objectif de faire part au Saint-Père des préoccupations de ses enfants fidèles en Chine.
« La question la plus importante que j’ai posée au Saint-Père (qui figurait également dans la lettre) était de savoir s’il avait eu le temps « d’étudier la question » (comme il l’avait promis à Mgr Savion Hon). Au risque d’être accusé de briser la confidentialité, j’ai décidé de vous dire ce que Sa Sainteté m’a dit : « Oui, je leur ai dit [à ses collaborateurs du Saint-Siège] de ne pas créer un autre cas Mindszenty » ! J’étais là en présence du Saint-Père, en tant que représentant de mes frères chinois dans la souffrance. Ses mots devraient être bien compris comme une consolation et un encouragement pour eux plus que pour moi ».
« Cette référence historique au Cardinal József Mindszenty, l’un des héros de notre foi, a été très significatif et approprié de la part du Saint-Père. (Le card. József Mindszenty était l’archevêque de Budapest, cardinal primat de Hongrie sous la persécution communiste. Il a beaucoup souffert pendant plusieurs années en prison. Pendant la brève vie de la révolution de 1956, il fut libéré par les insurgés et, avant que l’Armée rouge ne détruise la révolution, il se réfugia dans l’ambassade américaine. Sous la pression du gouvernement, le Saint-Siège lui ordonna de quitter le pays et nomma un successeur agréé par le gouvernement communiste) ».
« J’espère, par cette révélation, avoir satisfait le légitime « droit de savoir » des médias et de mes frères en Chine ».
Dans une note de clarification au bas de sa déclaration, le Zen a réitéré, cependant, que malgré la « consolation et l'encouragement » qu'il a trouvés dans les paroles du Pape, la demande du Vatican de remplacer certains Évêques Chinois légitimes par des évêques nommés par le gouvernement constitue un sérieux problème :
« Est-ce que je pense que le Vatican est en train de vendre l’Eglise catholique en Chine ? Oui, tout à fait, si ils persistent dans la direction qui est évidente dans tout ce qu’ils ont fait ces derniers mois et au cours des dernières années ».
L'impression de son évaluation générale est que les compromis entre le Vatican et Pékin — ces compromis auxquels Zen s'oppose — sont la faute des diplomates du Vatican, et non du Pape.
Immédiatement après que sa déclaration a commencé à se répandre, Crux, un média Catholique Américain financé par les Chevaliers de Colomb et considéré par beaucoup comme une arme de propagande virtuelle du programme de réforme du Pape, a titré : « Le Cardinal Zen attaque les efforts du Vatican pour réhabiliter les Évêques Chinois nommés par le gouvernement ».
Un titre si audacieux — qui a suscité presque instantanément l'indignation des Catholiques préoccupés par le sort des fidèles en Chine — était peut-être la première indication de la façon dont le Vatican voyait la déclaration de Zen.
La déclaration d'aujourd'hui du Saint-Siège était une gifle moins directe au visage du Cardinal Zen — mais néanmoins une gifle :
« En ce qui concerne les nouvelles répandues sur une différence présumée de pensée et d'action entre le Saint-Père et ses collaborateurs à la Curie Romaine sur des questions relatives à la Chine, je suis en mesure d'affirmer ce qui suit :
« Le Pape est en contact permanent avec ses collaborateurs, notamment à la Secrétairerie d'État, sur les questions Chinoises, et est informé fidèlement et en détail sur la situation de l'Église Catholique en Chine et sur les étapes du dialogue en cours entre le Saint-Siège et la République Populaire de Chine, qu'il suit avec une attention particulière. Il est donc surprenant et regrettable que le contraire soit affirmé par des gens dans l'Église, favorisant ainsi la confusion et la controverse ».
En d'autres termes, n'écoutez pas le vieux Cardinal Chinois qui s'inquiète de son peuple qui essaie simplement de vivre sa Foi sans ingérence communiste. Le Pape est à bord de l'actuelle Ostpolitik du Vatican et l’approuve pleinement.
Catholiques, prenez-en note.
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