mardi 19 décembre 2017

Ferrara réagit à un article de Phil Lawler

Lawler n'a toujours pas pigé (ou ne veut pas)



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 18 décembre 2017

Alors qu'il se prépare à lancer sa propre critique de ce qu'il appelle lui-même « cette papauté désastreuse », qui sera sensationnellement intitulée « Le Berger perdu : comment le Pape François trompe son troupeau », il semble que Philip Lawler s'accroche toujours aux derniers lambeaux restants du récit « normaliste ».

Réagissant à la critique reçue [ voir article en français ] sur le site catholiculture.org pour n'avoir pas commenté la publication de la lettre du Pape aux Évêques Argentins sur la mise en œuvre d'Amoris Laetitia (AL) dans les Acta Apostolicae Sedis (AAS), garni d’un rescrit papal déclarant que cette lettre est du « Magistère Authentique », Lawler nie que ce développement a une réelle importance. Selon lui, « l'apparition de la lettre du Pape dans Acta Apostolicae Sedis ou l'annonce par le Cardinal Parolin que la déclaration du Pape était magistérielle n'ont pas beaucoup changé de choses ».

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Lawler continue de soutenir qu'« une lettre privée du Pape ne peut pas être vue au même niveau qu'un document papal officiel, même si cette lettre est rendue publique plus tard ». Voyons donc. Le Pape François a fait plus que simplement rendre publique une lettre privée et Lawler le sait. Le rescrit pontifical déclare que la missive est maintenant élevée au statut de « Lettre Apostolique » et que la « Lettre Apostolique » ainsi que les Directives Argentines qu'elle approuve sont du « Magistère Authentique ».

Bien sûr, malgré l'étiquette que François lui appose, la lettre n'est pas du « Magistère authentique » — non parce que la lettre est « privée » mais plutôt parce qu'elle contredit ce que le Magistère a toujours enseigné concernant l'accès aux Sacrements par les divorcés/remariés. Mais Lawler n'ira pas jusque là. Au lieu de cela, Lawler insiste sur le fait que « dans la mesure où le Pape François a fait une déclaration magistérielle sur le Mariage, il l'a fait dans Amoris Laetitia ».

Sérieusement ? François a expressément déclaré que sa lettre aux Évêques Argentins est une « Lettre Apostolique » et que son approbation de leur interprétation d’Amoris Laetitia est du « Magistère Authentique ». Pourtant, Lawler refuse de s'engager avec les implications de l'étiquette que le Pape François appose sur sa nouveauté dans une tentative transparente pour nous forcer à l'accepter comme enseignement Catholique authentique sur la Foi et la morale.

Citant le point de vue du Canoniste Ed Peters, que j'aborde ici en français, Lawler soutient ensuite que malgré l'approbation évidente de François d'une lecture hétérodoxe d’Amoris Laetitia comme la seule interprétation correcte, « le Code de Droit Canonique ( spécifiquement le Canon 915 ) exige que les prêtres refusent la Communion aux Catholiques dans ces circonstances. Personne ne conteste l'autorité du Pape François pour changer la loi canonique, mais il n'a pas changé le Canon 915, et ainsi il reste en vigueur, avec sa propre « autorité magistérielle ».

Comme Peters, Lawler suppose simplement que tant que François ne « change pas la loi canonique » en « abrogeant » expressément le Canon 915, les divorcés/« remariés » n'ont toujours pas le droit de recevoir la Sainte Communion sans un amendement de vie. Mais le Pape François ne peut pas simplement « changer la loi canonique » à cet égard, car, comme l'a insisté Jean-Paul II, le Canon 915 est enraciné dans la Loi Divine et n'est pas sujet à changement.

Lawler conclut avec l'argument suivant :

« Le Pontife Romain peut parler avec autorité sur les questions de Foi et de morale, mais il ne peut pas passer outre les lois de la logique. Dans sa lettre aux Évêques Argentins, applaudissant leur compréhension de son Exhortation apostolique, le Pape François a déclaré : « Il n'y a pas d'autres interprétations ». Mais il y a d'autres interprétations. Certains Évêques disent qu'Amoris Laetitia soutient l'enseignement Traditionnel de l'Église ; d'autres disent que le document change ces enseignements. Ces interprétations sont incompatibles. Le document des Évêques Argentins, comme l'Exhortation apostolique du Pape, laisse sans réponse des questions cruciales. Jusqu'à ce que ces questions reçoivent une réponse claire, rien n'est accompli par l'affirmation que la confusion régnante a une « autorité magistérielle ».

Excusez-moi, mais maintenant Lawler — contredisant la ligne « normaliste » habituelle sur l'autorité papale — semble opposer certains Évêques au Pape François parce qu'ils rejettent ce que François dit être la seule interprétation correcte d’Amoris Laetitia, une interprétation qu'il déclare maintenant « officiellement » être « Magistère Authentique ». Mais comment certains Évêques peuvent-ils rejeter le « Magistère Authentique » si c'est vraiment le Magistère Authentique ?

Les arguments de Lawler sont simplement une esquive de la vraie question : à savoir que le Pape François a proféré un faux enseignement qu'il essaie de faire passer pour un « Magistère Authentique » en l'étiquetant faussement comme tel. Ce n'est pas simplement une question de « confusion » ou d'interprétations en duel. François s'est parfaitement fait comprendre : il veut imposer l'erreur à l'Église si cela était possible. Lawler ne fait aucun bien à l'Église en prétendant le contraire. Et sa position à cet égard est d'autant plus déroutante au vu du sous-titre de son prochain livre : « Comment le Pape François trompe son troupeau ».

Aucun commentaire:

Publier un commentaire