mercredi 13 décembre 2017

L'Église missionnaire dé-missionnaire



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 13 décembre 2017

L'une des caractéristiques de l'idéologie est une perversion de la signification selon laquelle les mots n'ont plus leur signification originelle mais plutôt une nouvelle signification avec laquelle l'idéologie les investit. Et cette signification est généralement le contraire de la signification originale. Ainsi, dans l'idéologie marxiste, la « liberté » signifie l'assujettissement par le collectif, qui est la tyrannie.

Il en est ainsi au sein de l'élément humain de l'Église Catholique aujourd'hui, où la terminologie traditionnelle a été évacuée de sa signification originelle pour servir, non pas la Foi, mais ce que Msgr Guido Pozzo, se référant à Vatican II, a appelé une « idéologie para-conciliaire ».

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Cette idéologie, pour citer Pozzo, implique la tentative d'imposer « une nouvelle forme d'Église en rupture avec le passé » qui présente trois caractéristiques :

  1. La renonciation à l'anathème, c'est-à-dire à la contradiction claire entre l'orthodoxie et l'hérésie ...

  2. « La traduction de la pensée Catholique dans les catégories de modernité ... [et]

  3. L'interprétation de l'aggiornamento souhaité par le Concile Vatican II » selon lequel le « dialogue » finit par « obscurcir l'urgence et l'appel à la conversion au Christ et à l'adhésion à son Église ».

En conséquence, bien que nous entendions parler sans cesse pendant ce Pontificat d'une « Église missionnaire » qui va aux « périphéries » de sa mission, nous n'entendons jamais une proclamation de l'Évangile et un appel à la conversion pour le salut des âmes. L'« Église missionnaire » de l'idéologie para-conciliaire a essentiellement rejeté l'activité missionnaire. La « Mission » signifie maintenant effectivement : « pas de mission ».

Un exemple parfait de cette transformation idéologique du sens a été vu pendant le voyage du Pape au Myanmar, où, comme le note Sandro Magister : « Il n'y a eu qu'un moment où Jésus a été nommé et son Évangile proclamé » — pas par le Pape François, le Vicaire de Christ, mais par la ministre Bouddhiste des Affaires étrangères Aung San Suu Kyi, qui a dit ceci :

« Jésus lui-même offre un « manuel » pour cette stratégie de rétablissement de la paix dans le Sermon sur la Montagne. Les huit Béatitudes ( Mt 5, 3-10 ) fournissent un portrait de la personne que nous pourrions qualifier de bénie, de bonne et d'authentique. Heureux les doux, nous dit Jésus, les miséricordieux et les pacificateurs, ceux qui ont le coeur pur et ceux qui ont faim et soif de justice ».

« C'est aussi un programme et un défi pour les responsables politiques et religieux, les responsables des institutions internationales et les cadres des entreprises et des médias : appliquer les Béatitudes dans l'exercice de leurs responsabilités respectives. C'est un défi de construire la société, les communautés et les entreprises en agissant comme des artisans de la paix. C'est faire preuve de miséricorde en refusant de rejeter les gens, de nuire à l'environnement ou de chercher à gagner à tout prix ».

Ironie du sort, la ministre des Affaires étrangères Bouddhiste citait François lui-même, à partir d'un message qu'il avait publié pour la Journée Mondiale de la Paix en 2017. Mais bien que le Pape François ait voyagé aux « périphéries » du Myanmar, son propre discours n'avait rien à voir avec la mission ou l'Évangile, mais plutôt, dit Magister, il « était complètement « laïc », sauf pour l'invocation finale sur les personnes présentes par « des bénédictions divines de la sagesse, de la force et de la paix ».

Mais du Pape François, il n'y a pas eu la moindre mention au Myanmar du Christ dont il est le Vicaire, ni de l'Évangile qui affirme que la mission de l'Église est d’ « aller donc auprès des gens de toutes les nations et faites d'eux mes disciples ; baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à pratiquer tout ce que je vous ai commandé ». ( Matthieu 28 : 19-20 ). La politicienne Bouddhiste présente a fait davantage pour prêcher l'Évangile que le Pape.

L'idéologie para-conciliaire, dans ses diverses manifestations, dépasse maintenant même l'hérésie Arienne dans le cadre de sa dévastation. Mais avec la pire crise de l'histoire de l'Église doit venir, dans le bon temps de Dieu, la restauration la plus dramatique de l'histoire de l'Église. Sans doute, cela impliquera enfin l'obéissance aux impératifs du Message de Fatima.

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