vendredi 8 septembre 2017

L’histoire d’Alphée, l’oncle de Jésus,
et ce qu’on peut en retirer pour chacun de nous

Si vous croyez que Jésus a vécu dans un environnement familial paisible pour pratiquer sa religion, détrompez-vous… Il a connu ce que nous connaissons dans nos propres familles…

Alphée était le frère de Joseph. Il était marié à Marie d’Alphée qui est nommée dans les Évangiles comme ayant été au pied de la Croix avec Jean et Marie Madeleine.

Le couple avait 4 garçons. La famille résidait dans la maison tout juste à côté de celle de la Sainte Famille à Nazareth.

Des quatre garçons, on en connaît deux qui devinrent plus tard des Apôtres : Jude et Jacques.

Jeunes, les garçons d’Alphée avaient suivi leurs classes avec Jésus dans l’école à domicile de Marie. Raison : les deux Marie n’appréciaient pas l’enseignement religieux de l’école du village. Quant à Alphée, il rechignait à l’idée de l’école à domicile pour ses fils…
( Est-ce que ça ressemble à quelque chose que vous connaissez ? ).

Quant à Marie [ la maman de Jésus et non Marie d'Alphée ], elle était une excellente maîtresse d’école pour avoir fait ses propres classes au couvent des jeunes filles au Temple de Jérusalem pendant plus de dix ans.

Pendant toute cette jeunesse, les deux familles se visitaient et s’appréciaient bien…

Vint plus tard la mort de Joseph… Jésus continua à demeurer avec Marie et prit la relève du travail de charpentier/menuisier de Joseph, ayant été bien formé par lui…

Les deux familles s’entendent encore bien… Tout va pour le mieux… JUSQU’À CE QUE…

Jésus quitte la maison à 30 ans pour aller évangéliser…

Là… Alphée ne l’a pas digéré… « Ce grand sans cœur s’en va se pavaner ailleurs — à Bethsaida, à Capharnaüm — fait des beaux discours et il paraît qu’il fait des miracles, à ce qu’on nous rapporte comme nouvelles, et il n’est même pas capable de s’occuper de la subsistance de sa mère ! »

« JE NE VEUX PLUS JAMAIS LE VOIR… EST-CE QUE C’EST ASSEZ CLAIR ?
Et dire que Jude et Jacques le suivent… Je n’en reviens pas… Mais où ont-ils la tête ?

Ma femme et moi, d’autres parents d’alentour et même des voisins devons apporter des victuailles à Marie de temps à autre pour l’aider. Et parfois on se rend compte qu’elle n’a pas mangé pendant un, deux jours sans nous le dire…

Mais où a-t-il la tête ce grand flanc mou qui déambule avec deux de mes fils ?

JE L’AI DIT : JE NE VEUX PLUS LE VOIR CE GRAND PROPHÈTE ÉCERVELÉ ! JE NE VEUX PLUS QU’IL RENTRE DANS MA MAISON… »


Pouvez-vous maintenant imaginer l’état d’esprit de Jude et de Jacques lorsqu’ils revenaient à la maison paternelle pour une période de repos entre leurs voyages apostoliques avec Jésus.

Jude et Jacques ont été parmi les premiers à être persécutés à cause de Jésus… Ils ont dû sûrement apprécier la béatitude que Jésus nous a donnée pour de telles circonstances de persécution pour son nom.

Bien normal de se demander à ce point-ci : « Oui mais Jésus, comment se comportait-il ? Il vivait tout de même tout juste à côté, non ? »

Réponse : Jésus allait TOUJOURS ( à chacun de ses retours ) frapper à la porte d’Alphée même s’il connaissait ce qu’Alphée pensait de lui.

Marie d’Alphée entrouvait la porte et disait à Jésus : « Il ne veut pas te voir ». Et, souvent, Jésus entendait les vociférations d’Alphée du seuil de la porte : « Sans cœur ! Qui ne s’occupe même pas de sa mère pour sauver les autres ! Est-ce que ça a du sens ? Écervelé qui a oublié qu’il a une mère… Prophète, oui, de malheur ! »

[ Alphée n’avait pas encore compris la Parole de Jésus qu’il faut parfois tout quitter pour suivre Jésus si on désire mériter être son disciple… Jésus, Lui, avait tout quitté pour Son Père… ]

Et, à toutes les fois que Jésus revenait à Nazareth suite à une mission, il allait frapper à la porte d’Alphée qui était constant dans ses vociférations… Toujours…

Mais comment Jésus réagissait devant ces situations répétées ?

Réponse : il repartait triste, SANS INSISTER. Sans aucune acrimonie envers Alphée, ni désir de lui en montrer, de lui prouver que sa mission était plus importante que tout le reste… Non, il était triste de ne pas être aimé, il aimait toujours tout autant son oncle comme il l’avait fait pendant les 30 premières années de sa vie avant de quitter pour sa mission.

Ce n’est que sur son lit de mort qu’Alphée a désiré voir Jésus et s’est réconcilié avec lui…

Mais pourquoi cette histoire ? Pour nous faire accepter nos propres vicissitudes que nous vivons dans nos familles… Oui, mais ce n’est pas suffisant…

Il y a plus que ça ici… Beaucoup plus…

Nous sommes tous en quelque sorte des Alphée parfois…

Je sais bien que nous ne vociférons pas contre Jésus comme Alphée le faisait… Certes…

Mais on le rend triste… On peut même le faire pleurer…

À toutes les fois qu’on désobéit à un de ses préceptes d’amour [ forme polie de dire ici ce dont nos curés de paroisse parlent désormais très peu, mais je veux parler lorsqu’on enfreint un des commandements de Dieu, c’est-à-dire que l’on pèche ], on lui ferme la porte au nez…

Et que fait-il ? Il se retire… Il est triste et sans acrimonie… Notre maison ( notre âme ) est davantage vide de sa présence… Qui peut alors nous défendre, nous protéger contre le Malin ?

Car, pour le Malin, il peut emprunter toutes les issues pour entrer dans notre maison. C’est un sans-gêne : les fenêtres, la cheminée du toit, que sais-je ? Et Jésus est moins présent dans notre maison pour nous protéger…

L’Apôtre Jean nous le dit : « Dieu est Amour ». Jésus est Amour… Il n’y a rien d’autre en lui… Juste de l’amour… Les châtiments qui s’en viennent ( et que les hommes se sont créés, ne l’oublions pas ) ne sont que de l’amour afin que l’homme démuni de son confort puisse retourner vers Lui…

Si Jésus est seulement Amour, n’est-ce pas naturel qu’il veut être aimé ?

Et quand on pèche, on lui ferme la porte, on ne veut pas lui parler alors qu’il désirerait être avec nous, à nous parler, nous, les Alphée…

Et si on ne regrette pas nos péchés et qu’on ne désire pas changer, comment peut-il entrer dans notre maison… Tant qu’Alphée vociférait, Jésus se retirait triste sans acrimonie…

Mais si c’est le cas contraire, à savoir que nous avons le ferme propos de ne plus recommencer, vous lui ouvrez la porte de votre maison…

Dites-moi maintenant : quand un invité entre dans votre maison, lui parlez-vous ? Pourquoi est-ce différent avec Jésus ? Ce n’est pas parce que vous le ne voyez pas qu’il n’est pas là… À moins que le catéchisme ne nous mente, on nous a toujours appris que Dieu est partout, non ?

D’ailleurs, à ce propos, Jésus a déjà dit à un sainte personne ( laquelle ? Hum ! Vassula, je crois... ) que si on pouvait ressentir sa présence, on pourrait « ressentir son souffle sur notre joue ». Est-ce assez près pour vous ? Le croyez-vous vraiment ?

Bref, par une bonne confession où l’on fait maison nette, nous sommes alors disposés à accueillir un grand invité… Une Sainte Communion vient nous garantir et renforcer sa présence…

Soyons alors d’agréable compagnie… parlons-lui… Cet invité n’est qu’Amour : il aime et veut être aimé… Lui refuserions-nous cela ?

Mais comment lui parler ?

Mais vous le savez : Jésus est à la fois Dieu et Homme, n’est-ce pas ?

Or, si vous avez des difficultés, parlez à l’homme qu’il est même si vous ne le voyez pas… Vous vous adresserez en même temps à Dieu ! Il sera assez content ! Puisqu’il aime être aimé comme Lui aime…

Des exemples concrets :

Pourquoi ne pas commencer votre journée avant ou pendant même votre café en lui disant : « Jésus, je te donne ma journée… Elle n’est plus à moi, c’est la tienne… Fais-en ce que tu veux, je suis à ton service… » WOW ! Ça commence bien… Et tout ce que vous ferez qui soit dans le cadre de ses préceptes sera de fait une prière… C’est de là que nous vient la notion de prière « incessante »… contrairement à ce que l’on pourrait penser qu’il faille réciter des prières à cœur de jour…

Et pourquoi ne lui diriez-vous pas pendant que vous épluchez votre orange : « Jésus, je te remercie pour cette belle création que tu me donnes et que je ne mérite certainement pas par mes propres mérites… Procures-en à tous ceux dans le monde qui n’ont même pas une orange à manger ».

N’oubliez pas, il est à côté et en vous… Il vous écoute et il est ravi qu’on lui parle…

On a beaucoup oublié le fait qu’une des définitions de la prière, c’est de parler à Dieu.

Je crois que c’est Saint Augustin qui a dit : « Si vous ne connaissez pas de prières, parlez-lui avec vos propres mots ».

Revenons à Alphée

S’il ne s’était pas entêté à ne pas accueillir Jésus, si Jésus était entré dans sa maison, pensez-vous qu’il aurait gardé sa colère contre lui longtemps… Qui est le père de la colère ? Ce père de la colère aurait fui par la fenêtre ou la cheminée comme il est venu… Il n’est pas capable en effet de soutenir la présence de Jésus longtemps…

Que peut-on retenir de cette histoire ?

Premièrement, d’avoir une maison propre que l’on veut garder propre pour accueillir un grand invité…

Ensuite, dès que cet invité est entré, lui parler, entretenir un dialogue fréquent avec lui pour le garder proche de nous dans notre maison…

Aucun intrus malveillant ne pourra s’insinuer dans notre maison tant que notre grand invité sera avec nous…

Et enfin, n’oubliez pas ce que Jésus faisait : il allait frapper à la porte d’Alphée à toutes les fois qu’il revenait de mission. Il ne disait pas « Bof ! ça ne sert à rien, mon oncle ne veut rien savoir… ». Non, il allait toujours cogner…

Vous ne pensez pas qu’il ne vient pas toujours cogner à la porte de notre cœur aussi ? Pourquoi serait-il différent aujourd’hui ? Il nous aime comme Il a toujours aimé son oncle, Alphée….

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