Cher Pape François :
Je vous écris cette lettre avec le cœur gros qui s'inquiète pour l'Église et pour vous en tant que Successeur de Pierre. Nous, les Catholiques, sommes appelés à vous aimer et à vous soutenir dans votre difficile ministère dans l'Église.
Et nous le faisons. Mais il y a beaucoup d'entre nous qui craignons que vous n'ayez pas bien pris le pouls de l'état de l'Église tel qu'il est dans le monde d'aujourd'hui. Vous semblez parfois agir arbitrairement sur des questions importantes telles que la vie liturgique de l'Église et l'enseignement moral de manière à suggérer que vous pensez comme quelqu'un des années 60. Alors que nous devons respecter le Concile Vatican II en tant que Concile œcuménique, les modes de pensée qui étaient en place à cette époque sont très différents de ceux du temps présent. À bien des égards, le Concile a signalé la fin de la modernité, du moins dans l'Église. Nous sommes appelés maintenant à essayer de comprendre ce que signifie vivre dans un âge post-moderne, à s'entendre avec cela et à continuer avec la tâche d'évangélisation dans un monde post-moderne.
Cela nous fait mal quand vous parlez de manière dénigrante à propos de ceux que vous appelez les « Traditionalistes » et les rejetez comme étant obsédés par le passé, avec un esprit étroit et non charitable. Il peut y en avoir qui répondent à cette image, mais ceux que je connais qui aiment la Tradition Sacrée de l'Église, loin d'être obsédés par le passé, sont vivement préoccupés par l'avenir de l'Église et n'ont aucun désir de vivre dans un âge d'or de l'Église qui n'a jamais existé.
Ces hommes et ces femmes, y compris des Évêques, des prêtres, des diacres et des laïcs, sont très heureux de vivre dans le monde d'aujourd'hui avec ses défis particuliers et cherchent à apporter l'Évangile de Jésus-Christ et la Tradition Sacrée qui incarnent l'enseignement transmis des Apôtres au monde post-moderne.
Vous semblez, cher Saint-Père, ne pas savoir que, contrairement au monde moderne qui a disparu avec son rationalisme et ses préjugés anti-traditionnels, les jeunes du monde post-moderne s'intéressent sincèrement à la Tradition et sont fascinés par leur expérience de cette Tradition, que ce soit dans l'art, dans l'architecture, dans la musique ou dans la Liturgie Traditionnelle de l'Église. Le problème est que le Concile Vatican II a produit une liturgie qui est le fruit de l'ère moderne. Elle est déjà vieille aujourd'hui dans le monde post-moderne. Si vous deviez visiter les séminaires dans ce pays, ce que vous trouveriez, c'est que la majorité de nos séminaristes sont très positifs à l'égard de la Messe Traditionnelle qui a été supprimée dans les années post-Conciliaires. Ils ne portent pas les bagages que vous et moi souffrons suite aux bouleversements des années 60. Les jeunes d'aujourd'hui sont comme des ardoises vierges, ce qui est à leur avantage. Ils voient la beauté dans la Tradition, ils sont attirés par elle et se demandent pourquoi cette beauté n'est plus expérimentée aujourd'hui par la plupart des Catholiques.
Au moment même où l'unité de l'Église Catholique est menacée de l'intérieur et de l'extérieur, vous avez réellement accru cette menace par votre récent changement au Droit Canon afin de donner le pouvoir aux Conférences Épiscopales locales de faire leurs propres adaptations de la liturgie de la Messe. Non seulement nous serons divisés par le langage, nous serons bientôt divisés par le rite de la Messe elle-même. Vous avez raison d'essayer de libérer la liturgie de la bureaucratie des Congrégations Romaines. Car la Tradition liturgique ne peut pas subir une croissance organique si la liturgie est réduite aux règles et au droit. Mais le chemin que vous suivez menace l'unité de l'Église elle-même. La Messe ne doit pas être utilisée comme instrument de cette « inculturation » qui était l'obsession de l'Église moderne du passé.
Cher Pape François : Je prie pour que vous réfléchissiez à ce que j'ai dit dans cette lettre et que vous envisagiez des moyens de découvrir où votre troupeau se situe vraiment dans le monde d'aujourd'hui. Vous ne le ferez pas en vous entourant de ceux qui vivent encore dans les années 60. N'ayez pas peur d'embrasser la Tradition Sacrée de l'Église. Cette étreinte vous fera un homme heureux et un sage Évêque de Rome.
Avec une affection filiale,
Père Richard Gennaro Cipolla
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