mardi 12 septembre 2017

François autorise les Évêques
à établir leurs propres règlements liturgiques



Par: David Martin

SOURCE : The Remnant
Le 10 septembre 2017

Le Pape François a publié un Motu proprio, Magnum Principium, qui consiste en une modification du Droit Canonique 838 accordant aux Conférences des Évêques un plus grand contrôle sur la traduction des textes liturgiques. Cela comprend le pouvoir de faire des adaptations que les Évêques jugent appropriées pour leurs régions.

Jusqu'à présent, le Canon 838 (§1) déclarait que « l'ordonnancement de la sainte liturgie dépend uniquement de l'autorité de l'Église ; cette autorité est détenue par le Siège Apostolique et, selon le droit, par l'Évêque diocésain ». Le paragraphe§2 déclarait : « Il revient au Siège Apostolique d'organiser la sainte liturgie de l'Église tout entière », mais maintenant le Siège Apostolique a pour mission de « reconnaître les adaptations approuvées en vertu de la loi de la Conférence Épiscopale ». (§2) En d'autres termes, le pouvoir de la Curie est réduit à ne plus être l’auteur des textes mais à celui d'approbateur des textes générés par les Conférences Épiscopales.

Le paragraphe §4 montre clairement que le Pape a maintenant donné aux Évêques le pouvoir de déterminer une grande partie de la direction liturgique de l'Église. « Dans les limites de sa compétence, il appartient à l'Évêque Diocésain d'établir dans l'Église qui est confiée à ses soins, des règlements liturgiques contraignants pour tous ».

Cela ouvre la porte, non seulement à une plus grande liberté dans la traduction des textes liturgiques, mais à la créativité dans la rédaction de leurs propres textes et règles. Les Évêques d'une Conférence Épiscopale peuvent maintenant décider que si les fidèles s'agenouillent pour recevoir la Communion, ne la reçoivent que sur la langue, ou ne participent pas à la poignée de main, cela pourrait être un motif pour leur refuser la Communion.

Le nouveau Motu proprio remplace également le Summorum Pontificum du Pape Benoît XVI, qui dispensait les prêtres de la nécessité d'obtenir une permission Épiscopale pour dire la Messe Latine Traditionnelle. Avec le nouveau Motu proprio, une Conférence Épiscopale peut maintenant ordonner que la Messe Latine soit interdite dans un Diocèse donné ou dans un pays entier de sorte que les Catholiques Traditionnels n'ont plus la possibilité de faire appel à Rome pour obtenir de l'aide. Une décision des Évêques à cet égard devient maintenant loi de l'Église.

Ce que nous voyons, c'est une nouvelle tentative d'éloigner le monde Catholique de l'autorité centralisée de l'Eglise et d’avoir une foire d’empoigne fantaisiste. François lui-même, le 17 octobre 2015, a appelé à une « décentralisation saine » du pouvoir dans l'Église Catholique Romaine, y compris des changements dans la papauté et un pouvoir de décision plus important pour les Évêques locaux si bien que ce dernier Motu proprio fait partie de son plan pour implanter cette décentralisation.

Ça rappelle les conceptions subversives de Monseigneur Annibale Bugnini — le planificateur liturgique clé de Vatican II et l’architecte principal de Sacrosanctum Concilium — quand il les a transmises au Grand Maître Maçonnique Licio Gelli dans une lettre ( voir la source bibliographique de cette monstrueuse lettre en fin d'article ) datée du 2 juillet 1967 : « On a donné la plus grande liberté pour choisir entre les différentes formules, partant de la créativité individuelle jusqu’au chaos ! »

Sous prétexte de rendre la Foi plus accessible aux laïcs, les ennemis de l'Église ont introduit la langue vernaculaire lors de Vatican II afin rendre l'Église séculière et divisée, par opposition à son caractère Saint et Universel. Il semble que Rome soit à plein régime dans ce plan. Cependant, si la sainteté, l'unité et la communication cristalline de Dieu à l'homme est ce à quoi François aspire, il détruira rapidement ces signes extérieurs Modernistes et retournera à la Messe selon sa formule originale du Rite Tridentin Latin — la formule qui les a accomplies parfaitement à travers les siècles. C'est ce que le Pape Benoît XVI a désiré lors de son pontificat actif, alors pourquoi François ne devrait-il pas le faire ?

En parlant de la Messe Latine Traditionnelle, le 30 avril 2011, le Pape Benoît a déclaré : « Ce qui était sacré pour les générations précédentes, reste sacré et grand pour nous aussi ». (Universae Ecclesia)

L'ironie de toute cette mise à jour liturgique est que le Latin — la chose même que les Modernistes méprisent — est tout aussi bien utilisé comme outil pour éloigner les fidèles de leur héritage Latin. Des documents perfides tels que les derniers sont publiés en Latin pour leur donner l’apparence d’être « religieux », mais n'est-ce pas Pharisaïque? Les bureaucrates du Vatican devraient au moins avoir la décence de publier leur révolution dans leur propre Espéranto et de réserver le Latin pour les saintes choses de Dieu.


Cette correspondance est tirée de Dossie Liturgia Uma Babel Programada d'Andrea Tornielli, qui est apparue dans le numéro de juin 1992 de la revue 30 Days.

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