Bien que son prie-Dieu soit juste devant lui,
le Pape François se tient debout devant le Saint Sacrement
tandis que ceux qui l'entourent s'agenouillent. Pourquoi donc ?
(Voir le vidéo à la fin de cet article)
Écrit par Hilary White
ex-correspondante à Rome
Le 10 octobre 2017
SOURCE : The Remnant
Note du traducteur : À l'occasion d'une première visite chez elle de son curé dans la nouvelle paroisse où elle réside depuis le tremblement de terre de Norcia en Italie, Hilary White a eu plusieurs idées qui ont meublé sa conversation avec celui-ci. Mais les idées lui viennent plus claires depuis qu'il est parti ! Elle profite donc de l'Internet pour communiquer ces idées. |
Bien que son prie-Dieu soit juste devant lui, le Pape François se tient debout devant le Saint Sacrement tandis que ceux qui l'entourent s'agenouillent. Pourquoi donc ? (Voir le vidéo à la fin de cet article)
L’encyclique du Pape Paul VI de 1965 sur l'Eucharistie, « Mysterium fidei » a été le premier endroit où j'ai vu quelqu'un dire que le Corps et le Sang, l'Âme et la complète Divinité du Christ étaient présents dans les espèces consacrées. Ayant grandi dans Remi de Victoria de Roo dans les années 1970, je n'avais naturellement rien entendu de l'Eucharistie. La compréhension de ce que les Catholiques croient ce qu'ils en pensent est venue comme un peu un choc.
(Lisez le document ici. )
Avec le recul de 52 ans et beaucoup d'eau très sale et peu attrayante sous le pont Catholique, nous pouvons voir cela comme une sorte de prophétie d'avertissement. Publié juste trois mois avant la fin du Concile Vatican II, alors qu'Annibale Bugnini [1] ouvrait les portes de son flot continu d'altérations liturgiques, l’Encyclique Mysterium Fidei est aujourd'hui un marqueur important d'un tournant décisif de l'histoire Catholique, peut-être le plus important des temps modernes.
Qui peut lire ceci sans rechigner à ce que nous savons maintenant et qui était sur le point de se produire :
« La restauration de la Liturgie produira donc, Nous en avons le ferme espoir, des fruits abondants de dévotion eucharistique; ainsi la Sainte Église, présentant ce signe salutaire de piété, progressera de jour en jour vers l'unité parfaite et conviera à l'unité de la foi et de la charité tous ceux qui ont la fierté de porter le nom de Chrétiens, les attirant avec délicatesse sous l'action de la grâce divine ».
Mais en 1983, au début de mes enquêtes personnelles sur la religion Catholique, je n'en savais rien. L'encyclique, la toute première que j'ai lue, était aussi un marqueur d'un tournant personnel pour moi. Ce fut la première fois que je n’avais jamais vu la Doctrine Catholique Eucharistique clairement et — le plus important — énoncée sans excuses. C’est sorti tout droit et ça me disait quelque chose d'aussi stupéfiant, quelque chose d'aussi improbable, que j'ai dû admettre que cela laissait très peu de place à d’autres possibilités logiques. Comme l'évaluation de CS Lewis des affirmations du Christ sur Sa propre Divinité, ce Pape était fou, mauvais ou il disait la vérité.
Quelque chose qui peut être beaucoup plus remarquable dans nos circonstances actuelles que ce fut dans l'année où je l'ai lu, c'est que la toute première citation du Pape n'était pas de l'Écriture, mais du Concile de Trente :
« Notre Sauveur, à la dernière Cène, la nuit où il fut livré, a institué le Sacrifice eucharistique de son Corps et de son Sang, afin de perpétuer ainsi le Sacrifice de la Croix à travers les siècles jusqu'à sa venue, laissant de la sorte à l'Église, son Épouse bien-aimée, le mémorial de sa mort et de sa résurrection; sacrement de piété, signe d'unité, lien de charité, banquet pascal, où on reçoit le Christ, où l'âme est comblée de grâce et par quoi est accordé le gage de la gloire à venir ».
« Ces paroles exaltent en même temps le Sacrifice, qui est de l'essence même de la Messe qu'on célèbre chaque jour, et le Sacrement, auquel les fidèles prennent part quand dans la Sainte Communion ils mangent la chair du Christ et boivent son sang et reçoivent la grâce, anticipation de la vie éternelle; remède d'immortalité, selon le mot du Seigneur ».
Je me souviens de mes pensées à la lecture de cette déclaration choquante ... « En faisant quoi ? ! »
Mon acceptation de la lecture de ce document de la doctrine eucharistique orthodoxe de l'Église reposait en partie sur l'exposé gracieux et beau du Pape Paul, et en partie sur l'illusion pure et radicale de celui-ci. Qu'est-ce qui pourrait être la raison de dire quelque chose d'aussi sauvage que cela si ce n'était pas vrai ?
L'idée de la transsubstantiation m'a frappée alors que je lisais ce document comme étant probablement la chose la plus étrange et la plus terrifiante que je n’avais jamais entendue. Cela m'a bousculée à en sortir d'une sorte de marécage de mondanité intellectuelle ; ça présentait l'idée à mon esprit assoiffé qu'il pourrait effectivement y avoir des réalités fantastiques bien plus merveilleuses que la vision d’un monde laïc banal et douloureusement inintéressant qu'on m'avait appris à accepter. C'était comme si quelqu'un m'avait dit de façon plausible que, oui, il y avait des fées et des royaumes magiques dans la vraie vie, « juste autour du coin ».
Au moment où je l'ai lue, j'avais traversé une longue et lente transition d'une enfance consacrée à la Vierge et confirmée dans ma croyance aux merveilles, à une sorte d'athéisme pratique déçu après trois ans dans une école paroissiale Catholique diocésaine. On m'avait enseigné, par la parole et l'implication, que tout ce que l'Église Catholique avait enseigné avant Vatican II était d’une absurdité pernicieuse. Là où c'était tout simplement faux, c'était ridicule et où c'était faux et politique, c'était carrément méchant.
Ce qui m'a amené à lire cette encyclique particulière est le moment le plus clairement identifiable de la grâce actuelle dans ma jeune vie à ce point. C'était la première fois que je me proposais d'enquêter, comme une anthropologue, sur ce que l'Église elle-même disait de ses enseignements. Tout en réfléchissant un peu à toute la méchanceté de l'Église Catholique, je fus arrêté par une seule pensée : « Je pourrais me tromper ». À 17 ans, il semblait si peu probable de penser que j'étais plutôt choquée. Mais s'arrêtant un moment pour réfléchir, je réalisai que j’avais seulement entendu parler de choses Catholiques par des gens qui détestaient clairement l'Église ; ses ennemis, en un mot. Ça semblait difficile de la condamner à partir du témoignage de ces témoins manifestement partiaux. Afin de condamner correctement et complètement l'Église avec une diligence raisonnable, j'ai dû lire quelque chose qui ne venait pas de ses ennemis.
Le même jour, je me suis présenté au registraire de la bibliothèque publique et j'ai demandé : « Avez-vous des livres sur le Catholicisme ? Quelque chose d'officiel ? « Le bibliothécaire m'a emmenée à la section de référence et m'a montré les étagères des encycliques, des documents et des histoires. Des saints et des Papes d'un bout d’étagère à l'autre. N'ayant aucune idée claire de ce que ma propre question signifiait, j’en ai juste choisi un au hasard.
La description de la Sainte Eucharistie en tant que centre suprême d'où jaillit toute notre vie de Catholiques et de laquelle toutes les autres doctrines rayonnaient était quelque chose qui n'allait pas me venir à l'esprit pendant huit autres années de lecture. Mais même ainsi, Mysterium Fidei m'a forcée à faire face à une réalité à laquelle je n'avais jamais rêvé auparavant à savoir que ceci, cette petite plaquette sans prétention, était la chose la plus importante au monde.
À lire à nouveau l'encyclique et en la tenant à côté de la situation actuelle à Rome, ça facilite la clarification de certaines questions critiques. Compte tenu de ce que nous voyons maintenant, considérez le caractère poignant des passages suivants :
« Dans l'étude de la restauration de la Sainte Liturgie, les Pères du Concile, soucieux du bien de l'Église universelle, n'ont rien eu plus à cœur que de porter les fidèles à une participation active à la célébration eucharistique: les Chrétiens se voient pressés d'apporter une foi entière et une dévotion profonde à ce mystère très saint, de l'offrir à Dieu en union avec le prêtre comme sacrifice pour leur salut personnel et celui du monde entier, et de prendre cet aliment pour se nourrir spirituellement ».
C'était, rappelez-vous, en 1965, quatre ans avant la Nouvelle Messe et avant que le Cardinal Ottaviani ne prévienne le Pape que c'était justement cette réalité sacramentelle qui allait être catastrophiquement obscurcie.
Qui, en lisant ce passage, ne ressent pas le besoin de crier au fil des ans, de faire quelque chose pour conjurer le désastre qui allait arriver :
« Nous savons en effet que parmi les personnes qui parlent ou écrivent sur ce mystère très saint, il en est qui répandent au sujet des messes privées, du dogme de la transsubstantiation et du culte eucharistique certaines opinions qui troublent les esprits des fidèles; elles causent une grande confusion d'idées touchant les vérités de la foi, comme s'il était loisible à qui que ce soit de laisser dans l'oubli la doctrine précédemment définie par l'Église ou de l'interpréter de manière à appauvrir le sens authentique des termes ou énerver la force dûment reconnue aux notions ». En gardant l'intervention du Cardinal Ottaviani directement dans nos pensées, nous lisons avec un étrange genre de crainte impuissante ... ...« Non, il n'est pas permis, soit dit par manière d'exemple, de prôner la messe appelée " communautaire " de telle sorte qu'on déprécie la messe privée; ni d'insister sur l'aspect de signe sacramentel comme si la fonction symbolique, que nul ne conteste à la Sainte Eucharistie, exprimait de façon exhaustive le mode de présence du Christ dans ce sacrement ».
« Il n'est pas permis de traiter du mystère de la transsubstantiation sans allusion à la prodigieuse conversion de toute la substance du pain au corps du Christ et de toute la substance du vin au sang du Seigneur conversion dont parle le Concile de Trente — et d'en rester simplement à ce qu'on nomme "transsignification " et " transfinalisation "; il n'est pas permis de présenter et de suivre dans la pratique l'opinion selon laquelle Notre-Seigneur Jésus-Christ ne serait plus présent dans les hosties consacrées qui restent après la célébration du Sacrifice de la Messe ».
[...]
« Le Concile a suscité l'espérance d'un nouveau rayonnement de piété eucharistique qui gagne toute l'Église; il ne faut pas que cet espoir soit frustré et que le bon grain soit étouffé par les opinions erronées déjà semées çà et là. C'est pourquoi Nous avons pris le parti de vous entretenir de ce sujet si important, Vénérables Frères, et, en vertu de Notre autorité apostolique, de vous faire part de Notre pensée en la matière ».
Ceux d'entre nous qui écrivent des jérémiades similaires ont travaillé à clarifier que l'attaque de Rome sur la doctrine morale de l'Église ne concerne pas le Mariage. C’est à propos de l'Eucharistie et dans une moindre mesure le Sacerdoce. Les forces démoniaques que nous connaissons sont la force motrice derrière ce moment suprême d'hérésie et de destruction et elles ne regardent pas vraiment le travail de sape du Mariage comme étant un objectif principal ; ils veulent aller atteindre l'Eucharistie. Nous savons que c’est d’inspiration démoniaque parce que leur haine est pour le Christ lui-même en premier lieu et pour quiconque aime et veut le servir en second. Ce sont des hommes qui refusent de plier le genou devant le Dieu qu'ils ne serviront pas.
Cette connaissance — que l'attaque est sur le Corps et le Sang du Christ — peut également aider les lecteurs à repérer leurs amis dans la foule. Les lieux où l'adoration eucharistique est encore offerte sont des endroits où survient au moins un certain scintillement de la vraie Foi. Les Évêques et les prêtres qui parlent maintenant de la gloire suprême de l'Eucharistie et de la nécessité de la défendre contre le sacrilège, sont des phares. Mgr Mark Davies, de mon propre ancien diocèse de Shrewsbury en Angleterre, en est un bon exemple. En mars 2016, au milieu des cris de Rome, Mgr Davies a parlé à sa messe chrismale et a dit que seule la « réalité de l'Eucharistie » pourrait trouver de nouvelles vocations au sacerdoce.
« En chérissant ce don du célibat sacerdotal, nous devons reconnaître plus clairement le lien intime entre le Sacerdoce ministériel et la réalité de l'Eucharistie. Si la messe n'a jamais été réduite dans notre esprit à être simplement un repas commémoratif et du prêtre comme étant un seul dirigeant communautaire ou un fonctionnaire, le célibat des prêtres Catholique peut sembler extravagant ».
C'est presque comme si quelqu'un avait glissé une copie de l'intervention d’Ottaviani dans son journal du matin.
Le ciblage du Mariage, à travers des instruments de créatures comme le Cardinal Kasper myope et théologiquement à vision de tunnel, est démoniaquement brillant. C'est une « couture » comme les Anglais l'appellent ; une réparation. Vous en faites une question de « miséricorde » (soutenue par un poing de fer) au point qu’on ne peut pas refuser la Sainte Communion à personne dans un état de péché mortel objectif ; vous donnez aux Conférences des Évêques nationaux le pouvoir de commencer à faire respecter cela et vous avez créé une situation inimaginable dans l'Église. Vous avez créé un régime dans lequel le refus de profaner les espèces sacrées sera un motif de persécution des fidèles prêtres, les séminaristes et les laïcs. Et bien sûr, nous le voyons déjà.
C'est une stratégie brillante, la balle magique du fusil qui ramènera l'Église au modèle de 1976 sur tous les fronts et qui la maintiendra très probablement à jamais. Comme si l'objectif était de remonter dans le temps et d'effacer toute la période Jean-Paul II / Benoît XVI de l'histoire. Ça arrêtera la renaissance de la piété eucharistique chez les séminaristes ; en fait, ça inversera la tendance générale à la réforme des séminaires « conservateurs », qui était caractéristique sous Jean-Paul II et qui, depuis 30 ans, a été le point de départ de tous les espoirs de restauration.
Il est facile de voir ce qui arrivera ensuite. Une fois que certaines annonces sont publiées dans les bulletins paroissiaux, les laïcs devront se demander s'ils peuvent, en conscience, continuer à assister aux Messes où le sacrilège systématique a été formellement adopté comme règle. Les quelques Évêques avec une colonne vertébrale suffisante pour résister à la fois à Rome et à leurs propres Conférences nationales — nouvellement habilitées avec des directives pour faire des déclarations doctrinales — régneront sur des îles de Catholicisme assiégées dans une mer empoisonnée d'hérésies systématiques et de profanations. Un hiver sombre, impénétrable et « irréversible » de la persécution des fidèles par leurs propres bergers va tomber.
N'étant pas une théologienne, je ne sais pas si cette encyclique est, comme tant de ces documents apparemment orthodoxes de cette période semblent être, avec les habituelles « bombes à retardement », les ambiguïtés, le langage pulpeux ou même les erreurs flagrantes. Je n'en ai pas cherché. Je suis sûr qu'il y a beaucoup de personnes qualifiées pour l'examiner afin de voir si c'est sécuritaire pour la consommation Catholique. Et je n'ai aucun doute qu'il y a des œuvres meilleures, plus vénérables, encore plus sublimes et poignantes sur l'Eucharistie dans le canon des choses « officielles ». Des saints et des Docteurs de l'Église et autres, dont beaucoup sont cités le Pape. Mais quels que soient ses défauts, Mysterium Fidei est celui que j'ai trouvé, et je suis convaincue que ce n'était pas un accident.
O Dieu, dans votre miséricorde infinie, pardonnez et ayez pitié du Pape Paul VI Montini pour toute négligence ou dommage dont il aurait pu être coupable. Dans ce cas, au moins, une de ses œuvres était exactement la bonne chose au bon moment. Pour moi au moins, c'était la clé qui m’a ouvert la Porte à Narnia.
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[1] Le fait que quatre ans avant la nouvelle messe a été publié, le Pape Paul VI a identifié dans un tel détail exactement ce que Bugnini et co. se préparaient à faire, rend tout sauf impossible d'échapper à la conclusion qu'il savait parfaitement ce qui allait arriver, mais a approuvé le Nouveau Rite désastreux de toute façon. Et puis il n'a fait rien sauf pleurer pendant que le désastre inévitable se déroulait.
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