par John Lamont
John Lamont est un philosophe et théologien de Winnipeg, au Manitoba, qui a étudié avec les Dominicains à Ottawa et à Oxford sous la direction du professeur Richard Swinburne. Il est l'auteur du livre Divine Faith, et a écrit un certain nombre d'articles savants, dont certains peuvent être vus sur son site Web à acu-au.academia.edu/JohnLamont. Il vit actuellement en Australie avec sa femme et ses deux filles.
SOURCE : Rorate CaeliLe 21 octobre 2017
Mot de présentation de l'auteur |
Un certain nombre de commentaires favorables au sujet de Martin Luther ont été faits par les autorités Catholiques à l'occasion du 500ème anniversaire de la Réforme en 2017. En particulier, le Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens, dont le président est le Cardinal Kurt Koch, a publié « La prière commune » Catholique-Luthérienne de 500 ans de la Réforme et la Fédération Luthérienne mondiale. Cette « prière commune » comprend les prières suivantes : « Aidez-nous à nous réjouir dans les dons qui sont parvenus à l'Église par la Réforme » et « Le voyage œcuménique permet aux Luthériens et aux Catholiques d'apprécier ensemble l'intuition de Martin Luther et son expérience spirituelle de l'Évangile de la rectitude de Dieu, qui est aussi la Miséricorde de Dieu » ; « Merci à toi, O Dieu pour toutes les connaissances théologiques et spirituelles que nous avons tous reçues par la Réforme ». Ce n'est évidemment pas une initiative du Magistère de l'Église, mais elle est aussi efficace pour former les croyances des Catholiques qu’une déclaration magistérielle puisqu'elle est présentée dans les médias comme une position de l'Église. Cette initiative nécessite d'urgence des commentaires et des critiques de la part des Catholiques fidèles. |
En souvenir solennel et triste des événements entourant les actions graves de Martin Luther, qui a divisé l’Europe et privé des centaines de millions d'âmes des bienfaits de la vie sacramentelle, nous publierons à nouveau des articles importants sur la question.
Rorate Caeli
La meilleure façon de critiquer Luther est de citer ses propres paroles. Malheureusement celles-ci sont souvent très obscènes et répugnantes, et on a besoin d’un bon estomac pour en prendre connaissance. C’est regrettable que les nécessités des temps actuels doivent rendre important de rappeler ces écrits pour aviser les Catholiques.
Le premier élément de la pensée de Luther qui devrait être adressé est son point de vue de l'Église Catholique Romaine. Ses vues réfléchies sur ce sujet ont été présentées dans une lettre sur la Papauté Romaine intitulée : « Contre la papauté romaine, une institution du diable » qu'il a publiée en 1545.
La lettre a été illustrée par des gravures sur bois d'une obscénité étonnante. Les propos offensants et blasphématoire dans la lettre sont bien entendu déplorés par le site Rorate Caeli — et sont donnés ici pour illustrer l'homme maintenant loué par les Cardinaux et prélats.
Lettre de Martin Luther
« Contre la Papauté Romaine,
une institution du diable »Le Père le plus infâme, Saint Paul III, dans sa prétendue capacité d'Évêque de l'Église Romaine, a écrit deux mémoires à Charles V, notre Seigneur Empereur, dans lesquels il apparaît presque furieux, grondant et se vantant, à l'exemple de ses prédécesseurs, que ni un empereur ni quelqu'un d'autre n'a le droit de convoquer un Concile, même national, excepté seulement le Pape ; lui seul a le pouvoir d'instituer, d'ordonner et de créer tout ce qui doit être cru et fait dans l'Église. Il a également publié une Bulle Papale ( si l'on peut parler comme ça ) pour la cinquième fois environ ; maintenant le Concile doit encore avoir lieu à Trente, mais à la condition que personne n'assiste excepté sa propre racaille, les Épicuriens et ceux qui lui sont agréables ; là-dessus, j'ai ressenti un grand désir de répondre, avec la grâce et l'aide de Dieu. Amen !
.... En attendant, nous voyons et entendons comment le Pape est un magicien magistral. Il est comme un magicien qui fait apparaître des florins dans la bouche de gens stupides, mais quand ils ouvrent la bouche, c’est du crottin de cheval. Donc, ce dandy de Paul III convoque un Concile maintenant pour la cinquième fois, de sorte que quiconque entend ses paroles doit penser qu'il est sérieux. Mais avant que nous puissions nous retourner, il a fait apparaître du crottin de cheval dans nos bouches, car il veut avoir un Concile sur lequel il peut exercer son pouvoir, et dont il peut fouler les décisions. Le diable lui-même le remercierait pour un tel Concile, et personne d'autre que le misérable diable, avec sa mère, sa sœur et ses enfants de pute, le Pape, les Cardinaux, et le reste de sa racaille diabolique à Rome y arriveraient. ...
Ces trois paroles « Libre, Chrétien, Allemand » ne sont pour le Pape et la Cour Romaine que du simple poison, de la mort, le diable et l'enfer ; il ne peut pas les supporter, ni les voir ou les entendre. C'est comme ça ! Il est certain qu'il préférerait se laisser déchirer et préférer devenir Turc ou diabolique ou quoi que ce soit d'autre qui l'aiderait. ...
C'est la langage du Saint Siège à Rome, de sorte que quand il accorde un Concile libre, vous pouvez désormais aussi le comprendre en Roman : quand ils disent « libre », cela signifie « captif » pour nous les Allemands ; quand ils disent « blanc », vous devez comprendre « noir » ; quand ils disent « l'Église Chrétienne », vous devez comprendre « la racaille de tous les scélérats à Rome » ; quand ils appellent l'Empereur un « fils de l'Église », c'est comme dire qu'il est l'homme le plus maudit de la terre, qu'ils veulent qu’il soit en enfer pour avoir l'empire ; quand ils appellent Allemagne la nation digne d’éloges, cela signifie que les bêtes et les barbares qui ne sont pas dignes de se nourrir de la bouse du Pape, comme le Campanus Italien ( comme on dit ) [ Campanus, prédicateur Protestant, de l’Évêché de Liège fut en butte avec Luther ] a fait quand il avait été en Allemagne ( et non à son désavantage ) et, en retournant à la frontière Italienne, il a tourné le dos à l’Allemagne, s’est accroupi et a mis à nu son derrière, et a dit : « Aspice nudatas, Barbara terre, nates » « Regardez, vous les bêtes, regarder mon cul » ...
Quelqu'un peut penser ici que je suis en train de satisfaire mon propre désir avec des paroles si méprisantes, blessantes et piquantes envers le Pape. Seigneur Dieu, je suis de loin trop insignifiant pour tourner en dérision le Pape. Depuis plus de six cents ans, il a indubitablement tourné le monde en dérision et s'est moqué de sa corruption corporelle et morale, de ses biens et de son honneur. Il ne s'arrête pas et il ne peut pas s'arrêter, comme Saint Pierre l'appelle dans II Pierre 2 [14] « insatiable pour le péché ». Nul ne peut croire comment la papauté est une abomination. Un Chrétien n'a pas besoin d'être de faible intelligence non plus pour le reconnaître. Dieu Lui-Même doit le tourner en dérision dans le feu infernal, et notre Seigneur Christ, Saint Paul dit dans II Thessaloniciens 2 [8] : « Alors, l'être méchant apparaîtra, et le Seigneur Jésus le fera mourir par le souffle de sa bouche, il le détruira par la splendeur de sa venue ». Je m’en moque faiblement de sorte que ceux qui vivent et ceux qui viendront après nous devraient savoir ce que j'ai pensé du Pape, de l’Antéchrist damné afin que quiconque veut être Chrétien soit mis en garde contre une telle abomination. ...
Ceux à Rome ont été exercés et sont bien versés dans ces friponneries et dans cette méchanceté depuis plus de quatre cents ans, comme on peut le voir sur les « décrétals » [ jeu de mot entre décrets et sécrétions ] du Pape et toutes les histoires des Empereurs. Il suffit de regarder comment les pauvres avocats sont embourbés à corriger, à unifier, et à lisser les friponneries Romaines avec des vernis avant qu'ils puissent leur donner n'importe quelle forme ; c'est comme si un pelletier rafistolait une mauvaise fourrure sur laquelle ni la peau ni la fourrure ne sont bonnes, et qui de plus est pleine de crachats, de pus et d'excréments ! ...
Si [les Papes] n'ont pas été en mesure de tuer les Empereurs avec leur trahison et toute leur méchanceté diabolique, c’est néanmoins leur intention définitive, et leur regret a toujours été que leurs intentions sanguinaires, meurtrières, mauvaises ont été déjouées et empêchées. Les descendants de l'Empereur Phocas, leur fondateur et régicide, sont, comme cela a été dit, désespérés, des archi vauriens, des assassins, des traîtres, des menteurs, la pire racaille des pires hommes sur la terre comme on le dit à Rome même. Ils s'embellissent avec les noms du Christ, de Saint Pierre et de l'Église, même s'ils sont pleins de tous les pires démons de l'Enfer — pleins, pleins et si pleins qu'ils ne peuvent rien faire d'autre que de vomir, de jeter et de souffler des démons ! Vous direz que c'est vrai quand vous lirez les histoires de la façon dont ils ont traité les Empereurs. ...
Jusqu'à présent, nous devions croire que le Pape était le chef de l'Église, la plus sainte, le sauveur de toute la Chrétienté. Maintenant, nous voyons que lui, avec ses Cardinaux Romains, ne sont rien qu'une canaille désespérée, l'ennemi de Dieu et de l'homme, le destructeur de la Chrétienté et la demeure corporelle de Satan qui, à travers lui, ne fait que nuire à l'Église et à l'État. Et Satan se moque et rit dans sa manche quand il entend que cela fait plus de mal à Dieu ou à l'homme, encore plus à celui-ci ...
Et même si ça pouvait être réformé dans un Concile qui n’est vraiment pas possible et que le Pape et les Cardinaux devraient promettre de leur sang pour l’observer, ce serait encore du trouble et du travail perdus ; ça ne ferait qu'empirer après cela de ce qui était auparavant, comme cela s'est produit après le Concile de Constance. Car ils croient qu'il n'y a pas de Dieu, pas d'enfer, pas de vie après cette vie, et qu'ils vivent et meurent comme une vache, une truie, ou un autre animal, II Pierre 2 [12] ; il est ridicule de garder les sceaux et les lettres, et la réforme à la fois. C'est pourquoi il serait préférable que l'Empereur et les États de l'Empire laissent les vauriens blasphématoires, les abominables et les racailles de Satan à Rome aller au diable. ...
Ainsi, ce Pape de sodomites, ce fondateur et maître de tous les péchés, veut ici attribuer le péché et la damnation sur l’Empereur Charles bien qu'il sait très bien que sa langue scélérate ment abominablement. Et ces méchants maudits veulent convaincre le monde qu'ils sont à la tête de l'Église, la Mère de toutes les Églises et les Maîtres de la Foi. C’est pourquoi, même si nous étions des pierres et des blocs de bois, nous pourrions voir par leurs œuvres dans le monde entier qu'ils sont perdus, qu’ils sont les enfants désespérés du diable et aussi des trous de cul fous et rudes dans l'Écriture. Quelqu'un voudrait probablement les maudire afin qu'ils soient frappés par la foudre et le tonnerre, brûlés par le feu infernal, la peste, la syphilis, l'épilepsie, la peste de Saint Antoine, la lèpre, les escarboucles et tous les fléaux, mais ce sont toutes des caresses, et Dieu les a longtemps punis avec de plus grandes plaies, tout comme les détracteurs de Dieu et les blasphémateurs devraient être punis, Romains 1 [26, 27], à savoir que ils sont devenus si évidemment fous et délirants en santé d’esprit qu'ils ne savent pas s’ils sont ou veulent être un homme ou une femme ; ils n'ont pas honte en présence des femmes, et leurs mères, leurs sœurs et leurs grands-mères sont parmi celles qui sont obligées de voir et d'entendre de telles choses, à leur grande détresse. Honte à vous, Papes, Cardinaux, et tout ce que vous êtes à la Curie, puisque vous n'avez pas peur des pavés sur lesquels vous roulez et qui voudraient vous avaler ! ...
Les lois impériales ont beaucoup à dire sur la façon de gérer les personnes furieuses, mauvaises et folles. Combien plus grand est le besoin de stocker des chaînes et des prisons ; le Pape, les Cardinaux et tout le Siège Romain, qui ne sont pas devenus fous comme d'habitude, mais qui se déchainent si horriblement qu'ils veulent à un moment être des hommes, à d’autres moments des femmes, et ne savent jamais à aucun moment où leur humeur les frappera. Nous, les Chrétiens, devrions néanmoins croire que ces hermaphrodites Romains, fous et en délire, ont l'Esprit Saint et sont les chefs, les maîtres et les maîtres de la Chrétienté ! Mais je dois m'arrêter ici, ou sauver ce que je pourrais écrire plus loin contre les Mémoires papaux et les Bulles, car ma tête est faible, et je sens que je ne pourrais pas tout dire, et pourtant je n'ai pas encore atteint les points que je voulais faire dans ce livre. ...
Ces extraits de la lettre expriment bien son message, bien que le texte entier ( qui est assez long ) contient des passages beaucoup plus vulgaires et obscènes que ceux donnés ici.
Dans le cadre de Luther et le Luthéranisme, il est important d'attirer l’attention sur le fait que le Cardinal Koch et le Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens ont récemment publié un document sur les relations entre Catholiques et Juifs, intitulé : « Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables ». Son objectif déclaré est de contribuer à « enrichir et à intensifier la dimension théologique du dialogue Juif-Catholique ». Comme le document sur le Luthéranisme, il n'a pas d'autorité magistérielle, mais a été présenté comme la position officielle de l'Église. À la lumière de l'éloge du Conseil Pontifical dans le but « d'apprécier ensemble l'intuition de Martin Luther et son expérience spirituelle de l'Évangile », il est opportun de rappeler la position de Luther sur les Juifs. Au début, Luther espérait que les Juifs se convertiraient tous au Luthéranisme et faisait des affirmations positives à leur sujet, mais quand ils refusèrent de le faire, il changea d'avis. Sa pensée réfléchie sur les Juifs et le Judaïsme est exprimée dans son travail : « Sur les Juifs et leurs mensonges ». Ses principales recommandations sont les suivantes :
Sur les Juifs et leurs mensonges
Que ferons-nous, les Chrétiens, de ce peuple rejeté et condamné, les Juifs ? Comme ils vivent parmi nous, nous n'osons pas tolérer leur conduite, maintenant que nous sommes conscients de leur mensonge, de leur outrage et de leur blasphème ... Je vous donnerai mon conseil sincère :
Premièrement, mettez le feu à leurs synagogues ou à leurs écoles, enterrez et couvrez de terre ce qui ne brûlera pas de sorte que personne ne verra plus jamais une pierre ou une cendre d'eux. ...
Deuxièmement, je conseille que leurs maisons soient également rasées et détruites. Car ils poursuivent en elles les mêmes buts que dans leurs synagogues. Au lieu de cela, ils pourraient être logés sous un toit ou dans une grange, comme les gitans. ...
Troisièmement, je conseille que tous leurs livres de prières et écrits talmudiques, dans lesquels sont enseignées de telles idolâtries, mensonges, malédictions et blasphèmes, leur soient enlevés…
Quatrièmement, je conseille d'interdire à leurs rabbins d'enseigner dorénavant sous peine de perte de vie et de membre. ...
Cinquièmement, je conseille que le sauf-conduit sur les routes soit complètement aboli pour les Juifs. ...
Sixièmement, je conseille que l'usure leur soit interdite, et que tout l'argent et les trésors d'argent et d'or leur soient enlevés et mis de côté en lieu sûr. ...
Septièmement, je vous recommande de créer un fléau, de leur remettre une hache, une houe, une pelle, une quenouille, ou une broche dans les mains des jeunes, Juifs et Juives forts, et de les laisser gagner leur pain à la sueur de leur front, comme cela a été imposé sur les enfants d'Adam. Car il ne convient pas qu'ils nous laissent les Goyim peiner à la sueur de nos fronts pendant qu'eux, le peuple saint, passent leur temps derrière le fourneau, festoient et pètent, et par-dessus tout, se vantent de façon blasphématoire de leur seigneurie sur les Chrétiens au moyen de notre sueur. Non, on devrait jeter dehors ces fripouilles paresseuses par le fond de leurs pantalons.
En bref, chers princes et seigneurs, ceux d'entre vous qui ont des Juifs sous votre domination : si mon conseil ne vous plaît pas, trouvez de meilleurs conseils, afin que vous et nous puissions tous nous débarrasser du fardeau insupportable et diabolique des Juifs. ...
Maintenant , permettez-moi de recommander ces Juifs sincèrement à tous ceux qui sentent le désir de les abriter et de les nourrir, de les honorer, à en être plumés, volés, pillés, diffamés, vilipendés et maudits par eux, et à souffrir tous les maux de leurs mains — ces serpents venimeux et ces enfants du diable, qui sont les ennemis les plus véhéments du Christ Notre Seigneur et de nous tous. Et si cela ne suffit pas, laissez-leur lui fourrer dans sa bouche, ou ramper dans son derrière et adorer cet objet sacré. Alors qu'il se glorifie de sa miséricorde, alors qu'il se vante d'avoir fortifié le diable et sa couvée pour avoir encore blasphémé notre cher Seigneur et le sang précieux avec lequel nous sommes rachetés. Ensuite, il sera un parfait Chrétien, rempli d'œuvres de miséricorde pour laquelle le Christ le récompensera au Jour du Jugement, ainsi que les Juifs dans le feu éternel de l’enfer !
L'absurdité du Conseil pontifical pour l’Unité des Chrétiens d’avoir publié ces deux documents à l’intérieur d’un mois l’un de l'autre (le 12 décembre 2015 pour celui sur le Luthéranisme, le 11 janvier 2016 pour le document sur les Catholiques et les Juifs) est trop patente pour exiger des commentaires.
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