dimanche 29 octobre 2017

Le Pape François refuse de répondre aux dubia
Que se passe-t-il ensuite ?

Deuxième partie de deux

Lire la première partie ici




Rédigé par : John F. Salza, Esq

SOURCE : One Peter Five
Le 26 octobre 2017



Dans la première partie de cette publication, nous avons vu que le refus du Pape François de répondre aux dubia livrés par les Quatre Cardinaux (Brandmüller, Burke, Caffarra et Meisner) le 16 septembre 2016, aussi extraordinaire soit-il, ne prouve pas que François soit un « hérétique formel ». Pour être coupable du crime d'hérésie, le Pape devrait plutôt refuser de corriger ses erreurs après deux avertissements officiels des Cardinaux ou, comme le décrivait le Cardinal Burke, après un « acte formel de correction d'une erreur grave ». Dans cette partie II, nous abordons ce qui se passe si une telle circonstance sans précédent devait se produire.

Une déclaration du crime d'hérésie

Si le Pape François devait persévérer dans son hérésie après la publication par l'Église des deux avertissements nécessaires, l'opinion théologique commune est que l'Église devrait alors officiellement déclarer que le Pape est coupable du crime d'hérésie avant de perdre son office ( et aussi cette déclaration devrait sttipuler exactement quand il perdrait son office si cela arrivait à être sujet à débat, comme discuté ci-dessous ). La déclaration serait nécessaire parce que l'opiniâtreté du Pape n'a pu être établie que de manière privée mais le crime d'hérésie est une affaire publique pour l'Église ( et doit donc être communiqué à l'Église ). Il fournit également un « point de non-retour » pour le Pape hérétique, dont le repentir après la déclaration ne lui permettrait pas de regagner son office. Encore ici, c'est l'opinion commune parmi les théologiens qui ont abordé la question d'un Pape hérétique.

Par exemple, Suarez dit :

« J'affirme : s'il était un hérétique et incorrigible, le Pape cesserait d'être Pape au moment où une sentence aurait été adoptée contre lui pour son crime, par la juridiction légitime de l'Église. C'est l'opinion commune parmi les Docteurs ». [1]

Jean de Saint-Thomas confirme également la nécessité de la déclaration du crime :

« Par quel pouvoir une déposition devrait-elle se produire à l'égard du Pape ? Toute la question repose sur deux points, à savoir l'un, une phrase déclarative, par laquelle il est déclaré. . . que le Pape a commis le crime ... et deux, le déposition elle-même, ce qui doit être faite après le jugement déclaratif du crime » . [2]

Et un peu plus tard, il dit :

« L'Église est capable de déclarer le crime d'un Pontife et, selon la Loi Divine, le proposer aux fidèles comme un hérétique qu'il faut éviter. (...) Quant à la déposition du Pape par rapport à la déclaration du crime, cela ne concerne nullement les Cardinaux, mais un Concile général. [3]

Comme on peut le voir, la condamnation formelle de l'Église qui déclare officiellement le Pape coupable du crime d'hérésie est si importante et nécessaire que Jean de Saint-Thomas dit que cette déclaration doit provenir d'un Concile général. Le brillant théologien Dominicain utilise également des exemples historiques pour prouver son cas :

« Il faut dire que la déclaration du crime ne vient pas des Cardinaux, mais d'un Concile général. Cela est évident, d'abord, par la pratique de l'Église. En effet, dans le cas du Pape Marcellin, qui a offert de l’encens aux idoles, un Synode réuni dans le but de discuter de l'affaire, comme il est noté dans Distinction 21, chapitre 7 ( « Nunc autem ») ... De même, dans le cas du Pape Symmaque, un Concile était réuni à Rome pour traiter le cas contre lui, comme indiqué par Antione Augustine, dans son Épitomé Juris Pontifice Veteris (Titre 13, chapitre 14) et les sections du Droit Canon citées ci-dessus montrent que les Pontifes qui voulaient se défendre contre les crimes qui leur étaient imputés, l’ont fait devant un Concile. Deuxièmement, il est communément admis que le pouvoir de traiter les cas de Papes, et ce qui a trait à leur déposition, n'a pas été confié aux Cardinaux. Car la déposition appartient à l'Église, dont l’autorité est représentée par un Concile général ; en effet, seule les élections sont confiées aux Cardinaux et pas plus, comme on peut le voir clairement en lisant ces choses que nous avons tirées de la loi ... ».

La question évidente est la suivante : comment l'Église peut-elle convoquer un Concile général pour superviser la déposition d'un Pape hérétique alors qu'un Concile général doit être convoqué et supervisé par un Pape, personnellement ou par l'intermédiaire de ses légats ? En répondant à cette question, Cajetan fait la distinction classique entre un Concile parfait et un Concile imparfait ; ou, comme il le dit, un Concile absolument parfait, et un Concile parfait par rapport à l'état actuel de l'Église.

Cajetan explique qu'un Concile absolument parfait est celui dans lequel le corps est uni à sa tête, et est donc constitué du Pape et des Évêques. [5] Un tel Concile a l'autorité de définir des Dogmes et de publier des Décrets qui régissent l'Église universelle. [5] Cajetan explique ensuite qu'« un Concile parfait selon l'état actuel » de l'Église ( c'est-à-dire un Concile « imparfait » ) est composé uniquement des membres qui peuvent être trouvés lorsque l'Église est dans une condition donnée ( par exemple, avec plusieurs Papes incertains ou avec un Pape apparemment hérétique) et ne peuvent « s'impliquer avec l'Église universelle qu'à un certain point ». [6] Ainsi, un Concile imparfait ne peut pas définir des Doctrines ou édicter des Décrets qui régissent l'Église universelle, mais seulement posséder l'autorité pour décider de la matière qui a nécessité sa convocation. Cajetan note qu'il n'y a que deux cas qui justifient la convocation d'un tel Concile : « ... quand il y a un seul Pape hérétique à déposer, et quand il y a plusieurs Pontifes suprêmes incertains ».

Dans de tels cas exceptionnels, un Concile général peut être appelé sans l'approbation voire même contre la volonté du Pape. Cajetan explique :

cès « Un Concile parfait selon l'état actuel de l'Église [ à savoir, un Concile imparfait ] peut être convoqué sans le Pape et contre sa volonté, si, lorsqu'on le lui a demandé, lui-même ne veut pas le convoquer ; mais il [ ce Concile ] n'a pas l'autorité de réglementer l'Église universelle, mais seulement de voir à la question alors en jeu. Bien que les cas humains varient de façon infinie ... il y a seulement deux cas qui se sont produits ou peuvent se produire, dans lesquels, je déclare qu’un tel Concile devrait être convoqué. Le premier est lorsque le Pape doit être déposé à cause d'hérésie ; car alors, s'il a refusé, bien qu’on lui ait demandé, les Cardinaux, l'Empereur, ou les Prélats peuvent faire assembler un Concile, qui n'aura pas pour sa portée les soins de l'Église universelle, mais seulement le pouvoir de déposer le Pape. » [7]

Comme nous l'avons vu, Jean de Saint-Thomas a qualifié le Concile de Sinuesso d'exemple de « Concile imparfait » convoqué par les Évêques pour superviser la déposition du Pape Marcellin (304). [8] Après que le Pape Marcellin ait commis le grave péché public contre la Foi en offrant de l'encens à l'autel de Jupiter, un Concile fut convoqué et le Pape compromis, par honte, s’est lui-même déposé. [9] Et bien que le Concile ait été initialement appelé contre la volonté du Pape Marcellin, il a produit de grands fruits parce qu'il s'est repenti de son péché. En fait, les Évêques étaient tellement édifiés qu'ils l'ont réélu à la Papauté ( suite à sa démission ). Le Pape Marcellin est mort en martyr pour la Foi et est maintenant un Saint canonisé. Quelle différence aurait pu avoir sa fin si son sort avait été laissé au jugement privé de certains Catholiques qui l'auraient simplement considéré comme un antipape, ou si ses actions avaient été louées comme étant un grand acte d '« œcuménisme » comme l'aurait fait beaucoup de gens dans l'Église moderne d'aujourd'hui.

Une autre question dans l'esprit des Catholiques est de savoir combien de Cardinaux et d'Évêques seraient nécessaires pour convoquer un Concile général imparfait qui déclarerait le crime du Pape François, étant donné que beaucoup d'entre eux ( par exemple, les mafieux cléricaux du groupe de « Saint-Gall » qui ont conspiré pour élire François ) sont des partisans dévoués du Pape et s'opposeraient vigoureusement à son renvoi ? Une majorité des Cardinaux et des Évêques seraient-ils tenus d'appeler un tel Concile ? Ou une minorité suffirait-elle ? Et le refus de participer de la part de ceux qui soutiennent le Pape François aboutirait-il à un schisme formel dans l'Église ?

Ce sont des questions troublantes pour des temps troublants. En effet, il semble qu'un schisme matériel se développe déjà au sein de l'Église parmi les Cardinaux et les Évêques au sujet de l'attaque de François sur la Doctrine et la morale, tout comme l'a prophétisé Notre-Dame d'Akita. [10] Il a été rapporté que des prélats de haut rang se sont publiquement opposés, comme dans l'échange récent entre le Cardinal désigné Kevin Farrell et l'Archevêque Charles Chaput de Philadelphie. [11] Dans une récente interview avec TV Libertés, Mgr Athanasius Schneider a reconnu clairement que « nous assistons aujourd'hui à une forme étrange de schisme » et qu’« un certain type de schisme existe déjà dans l'Église » sur l'enseignement du Pape François avec Amoris Laetitia. [12]

Cependant, il ne semble pas nécessaire que même une majorité, et encore moins la totalité, des Cardinaux et des Évêques soient obligés de déclarer ce que l'incorrigibilité du Pape aurait déjà prouvé, à savoir qu'il est coupable du crime d'hérésie. Parce qu'un Concile légitime et imparfait a le pouvoir de lier les fidèles sans l'approbation du Pape, il s'ensuit qu'il ne nécessiterait pas non plus l'approbation ou la participation de chaque Évêque, ni même de la majorité d'entre eux. Rappelez-vous que Cajetan décrit ce type de Concile comme « convoqué selon l'état actuel de l'Église ». Cela signifie que le Concile est composé uniquement des membres qui peuvent être trouvés dans l'état actuel et qui se rassemblent ici » seulement pour traiter de « l’enjeu du moment » qui est de déclarer que le Pape est coupable du crime d'hérésie.

Pour réitérer, car, à ce stade de la procédure, l'obstination du Pape aurait déjà été établie par les Cardinaux, il ne faudrait pas une majorité des Cardinaux ou des Évêques pour déclarer ce qui a déjà été prouvé par les autorités de l'Église. De plus, comme l'explique Cajetan, ce Concile « n'aura pas pour objet de prendre soin de la vie de l’Église » et ne devrait donc pas être « universel » dans sa représentation, comme le ferait un « Concile absolument parfait ». Ainsi, il importe peu qu'un nombre significatif de Cardinaux et d'Évêques s'opposent au Concile ; l'hérésie publique du Pape aurait déjà été établie par l'autorité de l'Église et aurait simplement besoin d'être déclarée ( i.e. officiellement reconnue et communiquée ) par ces autorités. De plus, les Prélats qui refuseraient de se soumettre à la sentence déclaratoire et à l’ordre du Concile d’éviter le Pape hérétique se sépareraient de l'Église par schisme formel, en restant en communion avec un hérétique.

En outre, il est tout à fait possible que ceux qui, au bout du compte, soutiendraient François et s'opposent à son expulsion seraient dans la minorité. C'est parce qu'il y a des rapports qui indiquent qu'il y a actuellement une révolte ouverte chez la Curie et le Collège des Cardinaux sur l'enseignement de François à cause d’Amoris Laetitia. Par exemple, dans une récente explication sur les relations actuelles de la Fraternité Saint-Pie X avec Rome, Son Excellence Bernard Fellay a révélé ce qui suit :

« Les excès du Pape actuel ont provoqué une réaction effrayante. C'est ouvert maintenant. Ce n'est plus caché, ou disons-le aussi pour les gens semblables qui se cachaient, maintenant vous avez des Cardinaux, vous avez des Évêques qui ont ouvertement contredit ces nouvelles tendance, cette nouvelle tendance de frapper la morale et même la Doctrine. Nous avons compté qu'il y a entre 26 et 30 Cardinaux qui ont ouvertement attaqué ces positions modernistes. Et de nombreux Évêques ». [13]

Le journaliste vétéran du Vatican, Edward Pentin, a également commenté la réaction au refus du Pape de répondre aux dubia, spéculant que la majorité des Cardinaux et la Curie ne soutiennent pas François :

« La réaction a été intéressante jusqu'à présent : presque tout le Collège des Cardinaux et la Curie Romaine sont restés silencieux, ni en soutenant les Cardinaux, ni, plus important encore, en soutenant le Pape et sa décision de ne pas répondre. Si le silence est interprété comme signifiant le consentement envers les dubia, alors on pourrait donc faire valoir que la grande majorité sont en faveur des Quatre Cardinaux. Cela ne peut être que spéculatif, bien sûr, mais il est concevable que, pendant des mois, une partie importante de la Curie ait entendu dire qu'elle se sentait mal à l'aise face à ce qui se passe. Les expressions « règne de la terreur » et « loi martiale au Vatican » sont fréquemment évoquées ». [14]

Dans un récent tweet, Pentin a également déclaré avoir appris d'une source fiable que le Pape François avait demandé à divers alliés de soutenir publiquement Amoris Laetitia et de s’opposer aux dubia, évidemment frustrés par leur silence. [15] Ce que tout cela suggère, c'est que François n'a peut-être pas le soutien de la majorité des Cardinaux et des Évêques. Et ainsi, si et quand les Quatre Cardinaux livreront l'avertissement formel de correction à François comme l'a menacé le Cardinal Burke, ils pourront être rejoints par d'autres frères Cardinaux et Évêques, ce qui mettra plus de pression sur le Pape. Si le Pape ignorait le premier avertissement comme il l'a fait avec les dubia, il semble probable que le processus gagnerait de l’élan, et il pourrait se trouver face à un deuxième avertissement soutenu par beaucoup d’autres prélats. Et s'il ignorait le second avertissement ou refusait de renoncer à ses hérésies, il est possible que même une majorité de Cardinaux et d'Évêques fassent ensuite le pas suivant et déclarent son crime lors d'un Concile général ( imparfait ). Le temps nous le dira. Dieu seul sait.

Que se passe-t-il si l'Église déclare que François est un hérétique ?

Ce qui devrait être évident maintenant, c'est que nous avons un chemin à parcourir avant que le Pape François ne soit considéré comme un hérétique public selon le jugement de l'Église, bien que le Cardinal Burke ait dit que le processus est sur nous. Néanmoins, jusqu'à ce qu'il soit achevé, François reste toujours Pape et aucun Catholique ne peut prétendre le contraire sans pécher contre la Foi. De plus, même si l'Église devait finalement déclarer François coupable du crime d'hérésie après son refus de corriger ses erreurs, quand exactement perdrait-il la papauté après qu’une telle déclaration ait été sujette à un débat théologique complexe, bien qu'elle soit largement théorique à toutes fins utiles. Dans notre livre Vrai ou faux Pape ? , nous expliquons les deux opinions principales sur cette question, que nous appelons l'opinion Jésuite ( tenue par Bellarmine et Suarez ), et l'opinion Dominicaine ( détenue par Cajetan et Jean de St. Thomas ).

Les deux opinions s'accordent à dire que : (1) l'Église doit déclarer le Pape coupable du crime d'hérésie avant de perdre sa charge ; et, (2) le Christ dépose le Pape comme Cause efficace ( que l'Église n'a pas de pouvoir coercitif sur un Pape ), l'Église n'étant que la cause déterminante de la perte de sa fonction ( mais dont les actions doivent nécessairement précéder la déposition du Christ comme cause efficiente ). Les opinions divergent seulement sur le quand le Christ dépose le Pape. [16] Quel acte de l'Église sert de cause déterminante à la déposition ? Est-ce la déclaration de l'Église du crime ? Ou est-ce l'acte additionnel de l'Église qui commande aux fidèles d'éviter l'hérétique comme le requiert Saint Paul à Tite ? Après avoir affirmé que les deux écoles exigent au moins une déclaration du crime, Jean de Saint-Thomas note précisément le cœur de ce débat :

« On ne peut pas considérer que le Pape, en tant qu'hérétique, cesserait d'être Pape avant la déclaration de l'Église. (...) Ce qui est vraiment une question de débat, est de savoir si le Pape, après qu'il est déclaré par l'Église comme un hérétique, est déchu ipso facto par le Christ le Seigneur [ Avis Jésuite ], ou si l’Église se doit de le déposer [ Avis Dominicain ]. En tout cas, tant que l'Église n'a pas fait de déclaration juridique, il doit toujours être considéré comme le Pape ». [17]

Pour expliquer cela davantage, l'opinion Jésuite tenue par Bellarmine et Suarez maintient que le Pape hérétique tombe ipso facto ( immédiatement et « sur le fait » ) du Pontificat avec la déclaration de l'Église du crime ( qui sert de cause déterminante ). [18] Par exemple, Suarez dit :

« S'il est un hérétique et incorrigible, le Pape cesse d'être Pape dès qu'une sentence déclaratoire de son crime est prononcée contre lui par la juridiction légitime de l'Église. Telle est la position commune des Docteurs ». Et encore : « Par conséquent, en déposant un Pape hérétique, l'Église n'agirait pas comme supérieure à lui, mais juridiquement et par le consentement du Christ, Elle le déclarerait hérétique et donc indigne des honneurs pontificaux ; il serait alors ipso facto et immédiatement déposé par Christ ». [19]

Jean de Saint-Thomas affirme que Bellarmin et Suarez croient que le Pape tombe immédiatement de son office après que l'Église a déclaré le crime :

« Bellarmine et Suarez, cependant, croient que le Pape, par le fait même qu'il est un hérétique manifeste et a été déclaré incorrigible [ crime d'hérésie ], est déposé immédiatement par le Christ le Seigneur et non par aucune autorité de l'Église ». [21]

L'opinion Dominicaine tenue par Cajetan et Jean de Saint-Thomas maintient que le Pape tombe de son office, pas quand l'Église établit et déclare le crime, mais après un pas supplémentaire. Cette étape supplémentaire se produit lorsque l'Église, après avoir déclaré le crime, ordonne aussi aux fidèles, par l'autorité d'un Concile, d’ éviter l'hérétique (vitandus), selon les instructions de Saint Paul à Tite (Tite 3 :10). Ce commandement, qui est enraciné dans la Loi Divine, est un acte juridique ( la cause déterminante de la déposition ) qui a un pouvoir coercitif sur les fidèles. Tout comme l'Église ( la docens ecclesia ) déclare nécessairement aux fidèles ( la discens ecclesia ) qui accueillir comme Pape, Elle doit aussi nécessairement dire aux fidèles qui éviter comme Pape ( un Pape hérétique jugé comme tel par l'Église ). Dans les mots de Jean de St. Thomas :

« Il est nécessaire que, tout comme l'Église désigne l'homme et le propose aux fidèles comme étant élu Pape, il en est de même nécessaire que l'Église le déclare hérétique et le propose comme étant quelqu’un à éviter. Par conséquent, nous voyons par la pratique de l'Église que c'est ainsi que cela a été fait ; car, dans le cas de la déposition d'un Pape, sa cause fut traitée dans un Concile général avant d'être considéré comme n'étant pas Pape, comme nous l'avons dit plus haut. Par conséquent, ce n'est pas parce que le Pape est un hérétique, même publiquement, qu'il va ipso facto cesser d'être Pape, avant la déclaration de l'Église et avant qu'elle le proclame comme « à être évité » par les fidèles ». [21]

En résumé, selon l'opinion des Jésuites, le Pape se sépare de l'Église par la déclaration de l'Église du crime, et selon l'opinion Dominicaine, l'Église se sépare du Pape par le commandement de l'Église aux fidèles de l'éviter comme un vitandus après la déclaration du crime. Mais ces différences tiennent aux questions de théologie spéculative ; toutes les deux opinions exigent de l'Église qu’Elle juge et déclare le Pape coupable du crime d'hérésie avant que le Christ puisse le destituer de ses fonctions. Et, d'un point de vue pratique, il semble clair que l'Église pourrait tout accomplir en même temps, c'est-à-dire qu'un Concile pourrait émettre un seul document qui : 1) déclare que le Pape est coupable du crime d'hérésie ; 2) ordonne à l'Église de l’éviter (vitandus ) ; et 3) déclare le siège vacant et excommunie publiquement l'ancien Pape. Bien sûr, la procédure exacte serait déterminée par les autorités de l'Église, qui, sans doute, s'appuieront sur la sagesse de certains de ses plus grands théologiens.

Ce que cela signifie, c'est que nous avons un chemin à parcourir avant que François puisse être considéré comme un hérétique public qui a perdu son office. Combien de temps ? Tant qu'il le faut pour que l'Église émette les deux avertissements, puis convoque un Concile pour déclarer son crime et ordonner aux fidèles de l'éviter s'il refuse la correction. Nous prions évidemment pour que le Pape François renonce à ses hérésies ou renonce à ses fonctions avant d'aller aussi loin. Cependant, alors que nous entrons dans le Centenaire des Apparitions de Fatima avec les Demandes de Notre-Dame encore ignorées, il est probable que la plus grande confusion, la division et la souffrance de l'Église post-Vatican II, est encore à venir.

Initialement publié chez The Remnant .

REMARQUES :

[1] De Fide, Aff. X, sect. VI, nn. 3-10, p. 316 (pas d'italique dans l'original)

[2] Cursus Theologici II-II, Jean de Saint-Thomas, De auctoritate Summi Pontificis, Disp. II, Art. III, De Depositione (c'est nous qui soulignons)

[3] Ibid (emphase ajoutée).

[4] De Comparatione auctoritatis Papae et Concilii, p. 67

[5] Ibid.

[6] Ibid., P. 68

[7] Ibid., P. 70. Cajetan explique que le second cas est celui où un ou plusieurs Papes souffrent d'incertitude quant à leur élection, et il utilise le Concile de Constance pendant le grand schisme occidental comme un autre exemple historique d'un « Concile imparfait ».

[8] Dans une lettre à l'empereur Michael en 865, le Pape Nicolas a écrit : « Dans le règne des Souverains Dioclétien et Maximien, l'Évêque de Rome, Marcellin, qui devint plus tard un illustre martyr, fut si persécuté par les païens qu'il entra dans l'un de leurs temples et y offrit de l'encens ». (Révérend Reuben Parsons, Des études en histoire de l’Église, vol. II, (Philadelphie, Pennsylvanie : John Joseph McVey, 1900), p. 510.

[9] Voir Hidgen, Polychronicon Ranulphi Higden maonachi Cestrensis, vol. 5 (Londres : Longman, 1865), p. 107

[10] « L'œuvre du diable s'infiltrera jusque dans l'Église de telle manière que l'on verra des Cardinaux s'opposer aux Cardinaux, aux Évêques contre les Évêques. Les prêtres qui Me vénèrent seront méprisés et contrés par leurs confrères ... des églises et des autels saccagés ; l'Église sera pleines de ceux qui font des compromissions et le démon pressera beaucoup de prêtres et d'âmes consacrées de quitter le service du Seigneur » ( Notre-Dame d'Akita, à Sœur Agnes Sasagawa, 13 octobre 1973 ).

[11] Par exemple, le Cardinal désigné des Etats-Unis, Kevin Farrell, a publiquement réprimandé l’Archevêque Charles Chaput pour son refus de donner la communion aux adultères publics ( contrairement au programme François ). Chaput a répondu en disant que les Paroles de Jésus étaient claires et que Farrell ne comprenait pas les lignes directrices de Philadelphie ( NB : la Révélation de Jésus-Christ ) qu'il questionnait. Voir http ://www.Catholicnews.com/services / englishnews /2016/bishops-need-shared-approach-to-amoris-laetitia-new-Cardinal-says.cfm.

[12] https ://www.lifesitenews.com/news/bishop-schneider-we-are-witnessing-today-a-strange-form-of-schism-within-th.

[13] Voir la vidéo et la transcription de la conférence à https : //sarmaticusblog.wordpress .com / 2016/09/03 / satanique-Concile-la-fin-jeu /.

[14] Voir https ://sarmaticusblog.wordpress.com/2016/12/09/state-of-play-rise-of-the-copraphagians/ .

[15] Ibid.

[16] Théologiquement, tel qu'il est utilisé ici, le terme « déposition » signifie que le Christ, comme cause efficiente, sectionne le lien qui unit l'homme ( la question ) à la papauté ( la forme ).

[17] Jean de Saint-Thomas, Cursus theologicus, Tome 6. Questions 1-7 sur la foi. Disputation 8., Article 2.

[18] En ce qui concerne la sentence déclaratoire, certains théologiens qui tiennent à la variation de l'opinion jésuite enseignent que la chute du pontificat se produirait après que l'Église a établi le crime, mais avant que le crime ait été déclaré par l'Église. Cette position est destinée à éviter tout problème avec l'Église jugeant de manière inappropriée le Pape. L'opinion la plus répandue, cependant, est que l'Église est non seulement capable d'établir le crime d'hérésie, mais aussi capable de prononcer une sentence déclaratoire, puisqu'une peine purement déclaratoire n'implique pas de coercition ou de punition. Voir, par exemple, Wernz-Vidal, Ius Canonicum. Rome : Grégorien 1943. 2 : 453 ; et, Cajetan, De Comparatione auctoritatis Papae et Concilii, ch. XXI.

[19] De Fide, Aff. X, sect. VI, nn. 3-10, pages 316-317. C'est pourquoi Bellarmine a écrit : « La juridiction est certainement donnée au Pontife par Dieu, mais avec l'accord des hommes [ c'est-à-dire, l'élection ] comme c'est évident ; parce que cet homme, qui d'avance n'était pas Pape, a de la part des hommes le pouvoir de commencer à être Pape, par conséquent, il n'est pas enlevé par Dieu à moins que ce soit par les hommes ... dans le cas de l'hérésie, un Pontife romain peut être jugé ». De Romano Pontifice, bk. 2 ch. 30

[20] Cursus Theologici (Cours de théologie), II-II, De Auctoritate Summi Pontificis, Disputatio, Disp. II, Art. III, De Depositione Papae, p. 138.

[21] Jean de Saint-Thomas, Cursus Theologici II-II, Sur l'autorité du Souverain Pontife, Disp. 2, Art. 3.





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