mardi 3 octobre 2017

Socci interpelle les Évêques

« Soulevez le problème de légitimité d'Amoris laetitia
Ce n'est pas une possibilité, c'est un devoir précis pour vous »
Voyez vous-mêmes ce que Ratzinger en dit...



par Antonio Socci
SOURCE : Article original paru chez Benoît et moi additionné d'un nouveau passage tiré de Rorate Caeli
Le 3 octobre 2017

Ratzinger dixit en 2009:

« On doit surtout éviter l'impression que le Pape (ou l'office en général) peut seulement recueillir et exprimer de temps à autre la moyenne statistique de la Foi vivante, et donc qu'une décision contraire à ces valeurs statistiques moyennes (que leur constatabilité rend même problématiques) n'est pas possible.
La Foi tire ses règles des données objectives de l'Écriture et du dogme, qui, dans des périodes sombres peuvent même dramatiquement disparaître de la conscience de la majorité (statistique) de la chrétienté, sans rien perdre cependant de leur caractère exigeant et contraignant.

Dans ce cas la parole du Pape peut et doit sans aucun doute s'élever CONTRE les statistiques et contre le pouvoir d'une opinion, qui prétend avec force être la seule valide ; et cela doit être fait avec d'autant plus de décision que le témoignage de la tradition sera plus clair (comme dans le cas supposé).

En revanche, une critique des déclarations papales sera possible et nécessaire si (dans la mesure où) il leur manque la couverture dans l'Écriture et dans le Credo, dans la Foi de l'Église universelle.

Là où il n'existe ni l'unanimité de l'Église universelle ni un clair témoignage des sources, une décision contraignante et exigeante n'est pas possible ; si elle advenait formellement, il lui manquerait les conditions indispensables et il faudrait alors soulever le problème de sa légitimité » .

SOURCE : Joseph Ratzinger-Benoît XVI, « Fede, ragione, verità e amore», p. 400 (Lindau 2009)



Ratzinger dixit en 1998:

« Le Pontife Romain est soumis - comme tous les fidèles — à la Parole de Dieu, à la Foi Catholique, et il est le garant de l’obéissance de l’Église ; et, en ce sens, il est servus servorum. Il ne décide pas selon son bon plaisir, mais il exprime la volonté du Seigneur qui parle à l’homme dans l’Écriture vécue et interprétée par la Tradition. En d’autres termes, « l’episkopè » du Primat a des limites qui viennent de la loi divine et de la constitution divine inviolable de l’Église, telle qu’elle est contenue dans la Révélation ».

SOURCE : Joseph Ratzinger, Congrégation pour la Doctrine de la Foi, « La primauté du Successeur de Pierre dans le mystère de l'Église » (1998)




Ratzinger dixit en 2005:


HOMÉLIE DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI
Basilique de Saint-Jean-de-Latran
Samedi 7 mai 2005

« Le pouvoir conféré par le Christ à Pierre et à ses successeurs est, au sens absolu, un mandat pour servir. L'autorité d'enseigner, dans l'Église, comporte un engagement au service de l'obéissance à la Foi. Le Pape n'est pas un souverain absolu, dont la pensée et la volonté font loi. Au contraire : le ministère du Pape est la garantie de l'obéissance envers le Christ et envers Sa Parole. Il ne doit pas proclamer ses propres idées, mais se soumettre constamment, ainsi que l'Église, à l'obéissance envers la Parole de Dieu, face à toutes les tentatives d'adaptation et d'appauvrissement, ainsi que face à tout opportunisme ».

COMMENTAIRE
(Antonio Socci)

« Je dédie ces deux pages très belles et revêtues de toute l'autorité à tous les Évêques et Cardinaux (et ils sont nombreux) qui perçoivent le déraillement dramatique du document Bergoglien, qui mène l'Église vers la sortie de route, mettant en danger beaucoup d'âmes, mais, en même temps, se demandent s'il est licite et opportun d'intervenir pour s'en dissocier.

Eh bien, le Pape Benoît XVI a déjà répondu à plusieurs reprises, affirmant clairement - conformément à la Doctrine Catholique - que « là où il n'y a ni l'unanimité de l'Église universelle, ni un témoignage clair des sources » - et c'est certainement le cas d'Amoris laetitia — «il ne peut pas y avoir de décision exigeante et contraignante ; si elle advenait formellement, il lui manquerait les conditions indispensables et il faudrait alors soulever le problème de sa légitimité »

Je répète : IL FAUDRAIT ALORS SOULEVER LE PROBLÈME DE SA LÉGITIMITÉ.
Il s'agit là - pour les Évêques et les cardinaux - non pas d'une possibilité, mais d'un devoir précis !

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