par Christopher A. Ferrara
SOURCE : le Centre de Fatima
Le 19 octobre 2017
Le film « Silence » de Martin Scorsese est basé sur le roman de Shusaku Endo, un récit semi-fictif de deux missionnaires Jésuites du 17ème siècle au Japon qui ont apostasié sous la torture et sont devenus les gardiens du shogunat ( la dictature militaire ) qui a gouverné le Japon pendant des siècles. Le film est une oeuvre maléfique qui dépeint avec sympathie l'apostasie des personnages fictifs, le Père Ferreira et le Père Rodrigues, au cours des vagues de persécutions génocidaires des Catholiques Japonais au cours desquelles tous les prêtres fidèles ont été martyrisés ou expulsés du Japon et les Catholiques restants se sont retrouvés sous terre. |
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Le seul fruit que « Silence » portera sera le fruit empoisonné du doute : le sujet concernant la nécessité de la Foi pour le Salut et le doute à propos du témoignage courageux du martyre manifesté par les Catholiques laïcs Japonais en même temps que deux de leurs prêtres renonçant au Christ en marchant sur une image de Lui sous la contrainte.
Même le célèbre Évêque Robert Barron, élevé par le Pape François à l'épiscopat, critique le film parce qu'il dépeint ce que le monde veut voir : « Des Chrétiens hésitants, incertains, divisés et tout à fait désireux de privatiser leur religion » alors que les martyrs laïcs qui s'accrochent férocement à leur Foi, jusqu'à la mort, sont dépeints « comme dangereux, violents, et soyons honnêtes, pas tellement brillants. Revisitez le discours de Ferreira à Rodrigues sur le Christianisme prétendument simpliste des laïcs Japonais si vous doutez de moi sur ce point ».
Mais l'Évêque Barron continue, tandis que « les Ferreira et les Rodrigues spécialement formés sont devenus les laquais d'un gouvernement tyrannique, ces simples gens restaient une épine dans le flanc de la tyrannie ». Et dans le domaine de l'histoire vraie, plus de 250 ans plus tard les descendants de ces Catholiques cachés (connus sous le nom de « Chrétiens cachés ») du Japon, environ 10 000, ont émergé avec leur Foi miraculeusement intacte, transmise essentiellement comme une tradition orale. Ils avaient gardé la Foi sans prêtres, sans les Sacrements ( sauf le baptême administré par laïcs ) et sans aucun contact avec le monde extérieur. Et lorsque les prêtres Catholiques sont finalement rentrés au Japon sous le règne de Pie IX — tout comme le légendaire catéchiste Japonais du nom de Bastian avait prédit qu'ils le feraient « après sept générations » — les Chrétiens cachés avaient trois questions à leur poser que Bastian avait fourni pour le jour du retour des prêtres :
« Quel est le nom de votre chef à Rome ? »
« Vénérez-vous la Bienheureuse Vierge Marie ? »
Dans un article de Shinzo Kawamura, SJ, republié par Sandro Magister, nous apprenons que lorsque les Chrétiens cachés ont rencontré le Père Bernard Petitjean, envoyé au Japon en mission par Pie IX en 1867, ils ont aussi voulu savoir : « Où est la statue de Sainte Marie ? »
Pourquoi les Chrétiens cachés gardent-ils leur Foi et la transmettent-ils de génération en génération ? Parce qu'ils avaient été convertis par les missionnaires, ceux qui étaient allés au martyre, qui leur avaient enseigné qu'en dehors de l'Église, il n'y avait pas de salut et que leurs péchés pouvaient être pardonnés par le ministère de l'Église pour sauver leur âme. Pendant plus de deux siècles et demi, les Chrétiens cachés, comme ils avaient été instruits par un livre intitulé « Prière et contrition », qu'ils ont appris par coeur et transmis par voie orale, ont fait des actes de contrition dans l'espoir qu’un jour ils recevraient l'absolution d'un prêtre agissant in persona Christi. Et ce jour est finalement venu.
Comme l'observe ironiquement Magister, le film de Scorsese dépeint un nouveau paradigme selon lequel l'apostasie sous la torture est « l'identification avec un Jésus « faible » et « fragile », tout à fait différent et plus vrai de la vie que l'héroïque Jésus apporté par le premier missionnaires au Japon par respect pour les « stéréotypes » du Catholicisme Occidental. Ce n'est pas un mystère que ce changement de paradigme — sous la bannière de l'inculturation —est soutenu aujourd'hui par de larges secteurs de l'Église et par le Pape François lui-même ... « En effet, c'est François lui-même qui a déclaré lors de l'infâme interview avec Eugenio Scalfari : « Le prosélytisme est une absurdité solennelle, cela n'a aucun sens. Nous devons apprendre à nous connaître, à nous écouter et à améliorer notre connaissance du monde qui nous entoure ».
Comme Magister conclut de ce « nouveau paradigme » du « dialogue » plutôt que des efforts manifestes pour gagner des âmes pour le Christ : « Il est trop facile d'imaginer qu'un tel paradigme — beaucoup moins le Protestantisme ... aurait pu avoir le pouvoir de générer un miracle « excessivement Catholique » comme celui des « Chrétiens cachés ». »
En tout cas, l'exemple des Chrétiens cachés doit nous rassurer que même une hiérarchie dérisoire, ni même un Pape égaré, ne peut enlever la Foi du peuple, et encore moins détruire l'Église. Comme le dit la célèbre anecdote, Napoléon Bonaparte a un jour menacé un Cardinal de la Curie de détruire l'Église, et le Cardinal a répondu : « Si en 1 800 ans, nous, le clergé, n'avons pas réussi à détruire l'Église, pensez-vous vraiment que vous serez en mesure de le faire ? »
En effet, le caractère indestructible de l'Église et le triomphe ultime de la Foi sur toute adversité appartiennent à l'essence du Message de Fatima.
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