par Équipe Éditoriale du Centre de Fatima
SOURCE : Centre de Fatima
Le 4 octobre 2017
La première moitié du 20ème siècle a été témoin de plusieurs tentatives visant à mouvoir la race humaine vers une perfection alors présumée possible. De nombreux « ismes » se sont levés et sont tombés et, à la fois, dans leur ascension et leur disparition, beaucoup de souffrances ont eu lieu. Diverses idéologies, du communisme au nazisme au fascisme au nationalisme, ont levé leurs drapeaux et rassemblé leurs armées, déterminées à réaliser leur vision d'un monde meilleur, quel que soit le coût de transition en sang et en misère.
Nous nous trouvons maintenant au milieu des restes squelettiques des plans utopiques décomposés, avec les spectres qui hantent les cimetières de l'histoire toujours en train de faire signe et toujours à chercher un suivi. Pourquoi ? Ne devrions-nous pas avoir réalisé à ce jour qu'aucun simple réarrangement de la machinerie économique et gouvernementale ne produira pas le paradis terrestre que de tels programmes promettent ? Que le résultat est pratiquement toujours le contraire de ce qui était envisagé ?
Il y a cependant une illusion persistante qui donne naissance à notre ingénierie sociale incessante. Elle est enracinée dans le déni du péché originel. Il existe une preuve écrasante que les êtres humains sont les héritiers d'une calamité primaire qui nous induit à penser que nous pouvons être autosuffisants ; que nous sommes, en quelque sorte, créés par nous-mêmes et que nous pouvons donc façonner notre monde selon nos propres idées. Nous tenons toujours au mensonge dit à Eve dans le Jardin : que nous pouvons devenir Dieu.
Nous avons été tentés de mordre la pomme qui nous donnerait la connaissance du bien et du mal. Et nous ne l'avons pas seulement mordue ; nous l'avons avalée, avec le coeur et les pépins. La connaissance du bien nous est naturelle : c'est la connaissance de la vérité, de ce qui existe. Il fallait acquérir la connaissance du mal, ce qui signifie qu'il ne nous est pas naturel : c'est la connaissance du mensonge, de ce qui n'existe pas.
Maintenant, ce qui est naturel pour nous, c'est ce que nous ne pouvons jamais perdre. Nous connaissons la bonté, qui est Dieu, et cette connaissance est quelque chose que même les damnés ne manqueront jamais non plus. C'est en fait la source de leur peine : d’être coupés de ce qu'ils souhaitent par nature et de se joindre à ce qui n'est pas naturel et que tout leur être rejette. Nous vivons cela dans la vie. Quand nous sommes en état de grâce, nous restons dans notre nature comme Dieu l'a conçue, même si nous avons besoin de l'aide de la grâce surnaturelle pour le soutenir dans ce monde déchu. Lorsque nous sommes imprégnés de péché, nous ne pouvons pas nous reposer dans notre nature comme Dieu l'a conçue. Nous sommes tout à fait tourmentés, ce qui explique pourquoi le monde moderne est toujours en mouvement frénétique.
L'idée que toutes les souffrances que nous endurons sont dues à des causes externes et remédiables ignore cette calamité primaire que nous appelons le péché originel. Dieu nous a fait à Son image, et dans ce sens, nous étions parfaits ; mais nous avons ensuite déformé cette image par notre propre invention, et à cause de cela, notre perfection a été pervertie, littéralement détournée d’elle-même. La grâce est la réorientation nécessaire à notre nature telle qu'elle est créée à l'image de Dieu.
Tout système d'organisation sociale qui localise le mal dans les structures extérieures plutôt que dans notre propre nature déchue est basé sur une fausse prémisse. Toutes les idéologies modernes, et les gouvernements qui les épousent, reposent sur le mensonge. Certaines idéologies sont pires que d'autres — c'est-à-dire plus loin de la vérité — mais tous les systèmes fondés sur un mensonge fondamental échoueront tôt ou tard. Et quand ils le font, leurs assises se retirent du monde qu'ils ont fabriqué et beaucoup de misère en résulte.
Nous assistons maintenant à la disparition de l'Europe moderne, qui a été construite sur l'idéologie socialiste qui veut que l'État puisse répartir équitablement des ressources pour garantir le bien-être de tous ses citoyens. Pour ce faire, cependant, l'État a besoin d'une grande puissance, ce qui signifie que l'individu a beaucoup moins de puissance ; et l'État a besoin d'une grande quantité d'argent, ce qui signifie que l'individu doit céder une grande partie de son revenu pour la redistribution selon les décrets de l'État. Un tel système est essentiellement matérialiste : il suppose que l'homme est un être matériel et s'organise autour de cette hypothèse. Comme ce n'est pas le cas, le socialisme ne produit pas la paix et la prospérité, et encore moins la justice économique qu’il promet.
L'Europe se noie maintenant dans les dettes, dans la stagnation économique, chez les personnes habituées à regarder le gouvernement pour les rendre autonomes et heureuses. Et elle a ouvert ses frontières à des populations indigentes de Musulmans non assimilables qui non seulement doivent être nourries et logées par des deniers publics, mais beaucoup d'entre eux sont hostiles à leur pays d'accueil et à sa culture indigène. Il n'y a rien dans la structure actuelle de l'Europe qui puisse résister. Nous voyons qu'elle s'effondre alors que ses dirigeants continuent à palabrer leur rhétorique vague et stupide, même s'ils se tiennent au milieu des ruines montantes.
Aux États-Unis, les divisions sont de plus en plus prononcées bien que les lignes de combat ne soient pas toujours bien définies. Mais qu'il s'agisse de la Gauche avec sa vision socialiste ou de la faction Make America Great Again avec son capitalisme reconstitué, l'accent est encore principalement matérialiste. Il y a des connotations morales, bien sûr. La Gauche méprise la morale traditionnelle ; la Droite a quelqu’attachement aux normes conventionnelles. Mais les abstractions mal définies telles que le globalisme et le populisme obscurcissent la nature du problème essentiel qui a trait à la vérité sur la nature humaine : le péché originel. Tant que nous échouons à être clairs au sujet de cette vérité durable sur laquelle toutes les solutions possibles aux problèmes passagers doivent reposer, nous continuerons à nous effondrer dans une mer de confusion.
De suggérer que le remède aux maux sociaux et économiques ne peut être trouvé que dans les vérités religieuses paraît pour plusieurs comme une évasion du besoin immédiat d'une action pratique. Mais est-ce qu’une action peut être vraiment pratique si elle n'est pas fondée dans la réalité ? N'est-il pas pratique de dire que la seule façon dont le monde peut avoir la paix est d'obéir à Notre-Dame de Fatima ? Est-il plus pratique de proposer des résolutions des Nations Unies, des accords sur le changement climatique, des synodes, des sommets et des réunions sans fin de tous genres parmi des personnes sans valeurs partagées ? Qu’est-ce qui est vraiment impraticable ?
Le monde a eu beaucoup d'enseignements douloureux dans ce qui ne fonctionne pas, y compris deux guerres mondiales et d'innombrables conflits moins grands. Pourtant, nous continuons à agir comme si ce qui a failli dans le passé va en quelque sorte fonctionner dans le futur. Einstein définit la folie comme faire la même chose encore et encore et attendre un résultat différent. Le monde est clairement fou. Il est temps que nous essayions ce qui va fonctionner : passons à Notre-Dame et faisons ce qu'elle a demandé. Il est temps d'être sains d'esprit, d'être raisonnables, d'être réalistes ; c'est-à-dire de rappeler que nous sommes faits à l'image de Dieu et de revenir à notre nature donnée par Dieu par la grâce qui nous est offerte.
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