jeudi 6 avril 2017

L'Église et Asmodée - Partie 5
CONCLUSION

Démon de la luxure


Un spiritu fornicationis
nos libera, Domine

(Invocation dans les litanies des Saints)


Un détail de l'autel Ysenheimer par Matthaeus Grünewald représentait
un démon androgyne prenant d'assaut une église



Par : Don Pietro Leone (pseudonyme d'un prêtre Italien )
SOURCE : Rorate Caeli


VOIR : PARTIE I ICI --- PARTIE II ICI --- PARTIE III ICI --- PARTIE IV ICI

V

CONCLUSION

L'intention en écrivant cet essai était d'étudier comment la concupiscence de la chair ou, plus particulièrement, l'esprit de fornication ou d'impureté, ont pu pénétrer dans l'esprit de l'Église contemporaine. Nous avons pris soin de remonter à travers divers Canons de la Loi de la Nouvelle Église et à travers diverses doctrines du récent Magistère, jusqu’au Concile Vatican II où l'esprit de la Nature Déchue a fait son entrée officielle dans l'Église Catholique.

Cet esprit d'impureté correspond à la vision de la sexualité du Monde. En citant notre analyse précédente de cette vision et en faisant allusion brièvement à la période allant du Concile Vatican II au pontificat actuel, nous allons procéder à examiner comment et dans quelle mesure cet esprit oriente l'Encyclique Amoris Laetitia.

A. « La sexualité » n'a pas une finalité particulière. Son utilisation est agréable et un moyen pour exprimer l'amour entre deux personnes, pas nécessairement mariées l’une à l'autre ».

Nous avons vu comment Gaudium et Spes a supprimé le terme « finalité », une suppression d'autant plus évidente dans la Nouveau Droit Canon quand on compare les nouveaux et les anciens canons. Par la suite, jusqu'à Amoris Laetitia, la procréation et l'éducation des enfants n'ont jamais retrouvé leur statut traditionnel antérieur.

La suppression de ce terme [ finalité ], que ce soit isolément ou en association avec la désignation « primaire », marque certainement la brèche dans le bastion de l'enseignement conjugal pérenne de l'Église de la part du démon Asmodée [1].

C’est cette suppression qui a permis à un « amour » non défini de passer au premier plan de l'éthique conjugale, les Ecclésiastiques contemporains ne regardant pas seulement la sexualité comme agréable (en conformité avec la plus superficielle des attitudes du monde).

Au cours de la période inaugurée par Gaudium et Spes, le Magistère de l’Église a insinué de plus en plus que cet « amour » était en fait la fin première du mariage et était à contenu érotique jusqu'à ce que l'Encyclique Amoris Laetitia vienne énoncer finalement les deux doctrines de façon explicite (voir antécédemment).

Jusqu'à ce point, l'Encyclique représente seulement le développement de la récente hétérodoxie conjugale ; dans son plaidoyer en faveur de l'adultère, en revanche, elle représente une nouveauté d’une gravité morale particulière, toujours plus proche de l'esprit du Monde dans toute son audace entêtée et effrontée [2].

B. « La sexualité est un bien sans condition et doit être utilisée et discutée avec une licence complète »

Le bien sans condition de la sexualité a été insinué dès le Concile par la suppression de la Doctrine de l'Église sur la concupiscence de la Nature Déchue. Cette suppression était particulièrement évidente dans le Droit Canon et dans la « Théologie du Corps » où le Pape Jean-Paul II n'a même pas hésité à plaider en faveur d’un retour à la « Pureté Originelle » [3].

Ce bien putatif a été élevé à un niveau divin par le Pape Jean-Paul II, fût-il dans le contexte de l'amour conjugal dans son ensemble [4]. Conformément à ce point de vue, le mariage n’a plus été considéré comme inférieur à la virginité ou au célibat. Le Pape François a suivi son prédécesseur au moins sur ce dernier chapitre.

Les deux Papes, tout en soutenant l'enseignement de l'Église sur les péchés contre la pureté [5], parlent de ces thèmes avec une licence complète [6] ; en effet le Pape François recommande aussi cette licence publiquement dans la mesure où il soutient les programmes scolaires d’« éducation sexuelle ».

C. « La moralité sexuelle est déterminée par les canons de l'hédonisme »

Si l'Église maintient officiellement sa position sur la gravité des péchés contre la pureté, nous avons observé comment des modifications récentes en Droit Canonique et dans le Magistère ont ouvert la porte à la Sainte Communion en état de péché mortel sous certaines conditions. Les dispositions du Pape François pour les adultères de communier (également sous certaines conditions), doit être vues en ligne avec ce relâchement de la discipline Eucharistique.

La glorification de l'érotisme a jeté un voile d'obscurité sur le mariage et à la fois sur la chasteté (parfaite) : sur le mariage, en dissimulant sa finalité qui est la procréation des enfants ; sur la chasteté (parfaite), en dissimulant sa possibilité même. Le résultat est que les couples mariés se marient sans savoir ce qu'est le mariage et, de là, ils finissent par échouer dans l'entreprise ; tandis que de moins en moins de jeunes embrassent l'état religieux [7]. Pour les religieux qui font un vœu de chasteté parfaite, mais si l'Église ne leur dit pas ce quel est ce vœu qu’ils prononcent ou ce qu’il signifie, pourquoi un jeune ferait un tel voeu ? Et si le mariage est sur le même niveau que l'état religieux ( qui est la virginité \ célibat dans sa forme ecclésiastique ), alors pourquoi prendre la peine d'embrasser ce dernier état ?

La Hiérarchie et le Clergé ne remplissent pas leur devoir de communiquer la Foi sur ces questions. Un certain nombre de membres semblent saturés par ce même esprit d'érotisme qu’ils prêchent. Ils exigent d’être libérés du célibat et leurs scandales [8] continuent de jour en jour, aussi monotones que nauséabonds qu’ils sont. Ici, nous voyons à nouveau Asmodée à l’oeuvre et cette œuvre constitue sa mission la plus gratifiante et sa dernière : celle de contaminer les hommes et la Doctrine de l'Église.

On passe par-dessus Dieu et on l’ignore, Lui et en même temps Sa Loi inscrite dans la nature humaine, qui est la procréation des enfants pour peupler le Ciel ; en même temps, Sa Présence Réelle dans l'Eucharistie est reçue en sacrilège ; ainsi que l'amour qui Lui est dû, qui est le don total de soi, l'amour de la chasteté parfaite, l'amour de la pureté, l'amour surnaturel de la Charité dans son ordre parfait pour Lui, l'amour avec le cœur sans partage, l'amour qui est plus béni et plus élevé et un signe plus parfait de l'union du Christ avec son Église qu’est le mariage lui-même [9], l'amour à propos duquel Notre Seigneur Béni a dit Lui-Même: « Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu ».

Divinae Gratiae Mater, ora pro nobis
Mater Purissima, ora pro nobis
Mater chaste, ora pro nobis

Sancte Joannes Evangelista, ora pro nobis
Aloisi Sancti Gonzague, ora pro nobis
Sancte Dominic Savio, ora pro nobis

Sancte Joannes Baptista, ora pro nobis
Sancte Joannes Fisher, ora pro nobis
Plus Sancte Thoma, ora pro nobis




[1] Nous avons choisi comme frontispice à cet essai et en harmonie avec son contenu les détails de l'autel Ysenheimer par Matthaeus Grünewald qui représente un démon androgyne prenant d'assaut l'Église.

[2] En liaison directe avec cela, nous observons la malhonnêteté intellectuelle de l'argument pour l’adultère (analysé plus haut). D'ailleurs, comment l'argument contre la Loi Naturelle et la Foi pourrait-elle en être autrement ? Une telle malhonnêteté est une caractéristique du Concile (voir le livre sur le livre sur le Concile Vatican II par le professeur Mattei), mais cela est sûrement la première fois que c’est mentionné dans un document pontifical.

[3] Cf. « La famille sous attaque »

[4] Voyez toutefois plus haut le problème théologique impliqué

[5] Voyez toutefois la section suivante s’il y a un doute dans le cas du Pape François.

[6] Le Pape François n’a même pas hésité à parler publiquement de perversions dans ce domaine avec une complète nonchalance

[7] Il semble que les récents documents du Vatican sur la vie religieuse tendent à diminuer davantage
[8] Laissez-les méditer sur les douleurs qu’ils accumulent pour eux-mêmes, que ce soit au Purgatoire où une réparation rigoureuse sera exigée même pour un seul Signe de la Croix fait sans respect, ou au plus profond de l'enfer réservé au clergé damné . Ou s'ils n’ont pas de pitié pour leurs âmes, laissez-les au moins avoir pitié des âmes victimes qui ont offert leur vie pour expier les péchés du clergé.

[9] Cf. Sacra Virginitas, Pape Pie XII

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