Père Par : Gerald E. Murray
Jeudi, le 19 avril, 2017
SOURCE : The Catholic Thing
Le Cardinal Robert Sarah a récemment donné une allocution qui porte l'image d'un avertissement prophétique sur la nature de la crise actuelle de la Foi dans l'Église. Il dit clairement et sans hésiter de nombreuses choses qui ne manqueront pas d'en inspirer plusieurs et d'en irriter plusieurs d'autres. Je suis sûr qu'il vise les deux effets. Son acte d'accusation revient au titre de son premier livre : « Dieu ou Rien ». Les Catholiques infligent un grand préjudice à l'Église quand ils s'exaltent eux-mêmes et mettent leurs propres théories au-dessus de Dieu et de Ses Doctrines révélées.
Cette attitude, vue dans tous les domaines de la vie de l'Église, est clairement manifeste dans le domaine liturgique. Le Cardinal Sarah déclare :
« Comme Benoît XVI l'a souvent souligné, à la racine de la liturgie il y a l'adoration, et donc Dieu. Il est donc nécessaire de reconnaître que la grave et profonde crise qui a affecté la liturgie et l'Église elle-même depuis le Concile est due au fait que son CENTRE n'est plus Dieu ni son adoration de Lui, mais plutôt les hommes et leur prétendue capacité à « faire » quelque chose pour se tenir occupés pendant les célébrations Eucharistiques ».
Les concepts d'adoration, de culte, de respect, d'hommage sont inconnus d'un grand nombre de Catholiques, y compris de nombreux habitués de la Messe. Un prêtre ami à moi a récemment décrit une nouvelle grande Église comme n'étant pas un lieu « où vous pouvez prier ». Je suis allé dans de tels « espaces ». Ils sont mieux décrits comme des plateaux pour des spectacles à un public confortablement accueilli. Le Tabernacle peut être trouvé à l'aide de Google Maps ».
Le Cardinal Sarah continue :
« Même aujourd'hui, un nombre important de dirigeants de l'Église sous-estiment la crise grave que l'Église traverse : le relativisme dans l'enseignement doctrinal, moral et disciplinaire, les abus graves, la désacralisation et la banalisation de la Liturgie Sacrée, une vision simplement sociale et horizontale de la mission de l'Église ».
« Beaucoup croient et déclarent, haut, fort et longtemps, que le Concile Vatican II a provoqué un véritable printemps dans l'Église. Néanmoins, un nombre croissant de dirigeants de l'Église considèrent ce « printemps » comme un rejet, une renonciation à son héritage séculaire, ou même comme une remise en question radicale de son passé et de sa Tradition. On reproche à l'Europe Politique d’abandonner ou de nier ses racines Chrétiennes. Mais la première à avoir abandonné ses racines Chrétiennes et son passé est indiscutablement l'Église Catholique post-Conciliaire ».
« En tant que prêtre étudiant à Rome, j'ai été informé que l'intérieur de ses nombreuses églises magnifiques a été préservé des « rénovations » destructrices du fait que le gouvernement Italien devait approuver tout changement affectant ces trésors artistiques nationaux, ce que leurs curateurs artistiques ont horreur de faire ».
« Hélas, les innovateurs liturgiques et doctrinaires n'ont pas été contraints par des restrictions extérieures ou internes équivalentes. Le Père Thomas Reese, SJ, par exemple, a récemment écrit un rejet étonnant de l'enseignement de Jésus sur l'indissolubilité du mariage : « Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni... et Je vous le déclare : si un homme renvoie sa femme, alors qu'elle n'a pas été infidèle, et en épouse une autre, il commet un adultère ». (Mt. 19 : 6-9) »
« Le Père Reese, pas convaincu par l'enseignement clair et sans équivoque de l'Église que Notre-Seigneur a voulu dire exactement ce qu'il a dit, note : « Jésus a dit beaucoup de choses que nous n'observons pas littéralement sans exception. . . .Jésus n'indique aucune peine pour le divorce et le remariage. . . Je regarde l'enseignement de Jésus sur le divorce comme la première législation féministe parce qu'une femme divorcée a été expulsée dans la rue sans avoir de biens personnels ni de pension alimentaire. Aujourd'hui, nous vivons dans un monde différent. Comment pouvons-nous être tellement sûrs que Jésus répondrait de la même manière sur le divorce aujourd'hui ? »
« L'Église a enseigné l'indissolubilité dans de nombreux âges et dans des différentes circonstances, dans toutes les parties de la Terre, depuis que Jésus a établi cet enseignement. Comment est-ce que le Père Reese soit si sûr que les conditions modernes lui donnent à lui et à ceux qui sont d’accord avec lui une permission de changer ce qui a été enseigné toujours et partout ? »
Le Cardinal Sarah voit ce genre de subversion insidieuse pour ce qu'elle est et n'a pas peur de parler clairement :
« Beaucoup refusent de faire face à l'auto-destruction de l'Église par la démolition délibérée de ses fondements doctrinaux, liturgiques, moraux et pastoraux. Alors que de plus en plus de voix de prélats de haut rang affirment obstinément des erreurs doctrinales, morales et liturgiques évidentes qui ont été condamnées plus de cent fois et qui ont pour effet de démolir la petite Foi restante dans le peuple de Dieu, tandis que la Barque de l'Église sillonne la mer orageuse de ce monde décadent et que les vagues s'écrasent sur la Barque de sorte qu'elle se remplit d'eau, un nombre croissant de dirigeants de l'Église et de fidèles crient : « Tout va très bien, madame la marquise ! »[ un refrain d'une chanson comique populaire des années 1930 dans laquelle les employés d'une femme noble lui signalent une série de catastrophes ] ».
Pour certains dans l'Église aujourd'hui, la Doctrine Catholique est sujette à réécriture, le culte liturgique de Dieu est avant tout une occasion pour les gens de se rassembler et de s'exprimer, l'enseignement moral Catholique doit maintenant être considéré comme un exemple de rigorisme démodé et les soins pastoraux des fidèles signifient leur dire de faire tout ce qu'ils veulent tant que ça les rend « heureux ».
Mais sommes-nous vraiment heureux lorsque nous rejetons les enseignements de Notre-Seigneur et que nous essayons de nous convaincre que c'est ce que notre Seigneur voudrait que nous fassions ? Est-ce qu'une telle manipulation de la vérité du Christ ne produit pas plutôt un esprit d'angoisse et d'amertume qui se manifeste inexorablement dans une tentative frénétique de détruire le reste de l'enseignement et de la pratique Catholiques ?
On en revient vraiment à Dieu ou Rien.
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