vendredi 14 avril 2017

Le « Pape Émérite » au sujet d’Amoris Laetitia :
Un « pas de commentaire » dévastateur





par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Perspectives
Le 13 avril 2017

NOTE AU LECTEUR : Cet article commente un récent interview du vaticaniste Edward Pentin avec le secrétaire personnel de Bénoît XVI, l'Archevêque Georg Gänswein. Vous pouvez consulter le compte rendu de l'interview de Pentin sur notre site ici.


Depuis l'abdication mystérieuse de Benoît XVI du trône papal — pour laquelle les fidèles ont reçu des explications changeantes et insatisfaisantes — nous avons entendu maintes et maintes fois le secrétaire personnel de Benoît XVI, l'Archevêque Georg Gänswein, dire comment « serein » et « en paix » Benoît XVI se sent vis-à-vis sa décision inédite. Tellement serein et en paix, selon Gänswein, qu'il ne se préoccuperait même pas du tumulte Bergoglien qui a divisé l'Église comme elle n'a jamais été divisée auparavant — une question qui concerne la loi morale aussi fondamentale que le Sixième Commandement.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Comme le redoutable Edward Pentin le rapporte, dans une interview accordée à La Repubblica — la énième tentative de nous assurer qu'il n'y a rien eu de travers avec l'abdication de Benoît XVI — Gänswein révèle que Benoît XVI a reçu une copie d'Amoris Laetitia [AL] personnellement de François, en blanc et autographiée » et qu’« il l'a bien lue minutieusement mais qu’il ne fait pas de commentaire sur le contenu ».

Pas de commentaire ? Cette réponse ne pouvait pas être plus révélatrice. Si le seul « Pape Émérite » dans l'histoire de l'Église — une nouveauté que Benoît XVI lui-même a inventée — ne défendra pas l'orthodoxie d’Amoris Laetitia, sa réticence à le faire ne peut être considérée que comme une reconnaissance implicite que son contenu, en particulier le chapitre 8 désastreux est indéfendable. Sinon, pourquoi le « Pape Émérite » ne doit-il pas simplement déclarer que l'enseignement de son propre successeur est doctrinalement sain ? Réponse : il ne le déclarera pas parce qu'il sait qu'il ne peut pas le faire honnêtement.

Au lieu de cela, tout comme Benoît XVI s'est retiré de la Chaire de Pierre, ainsi s'est-il retiré du chaos qui a suivi dans le sillage de son abdication. Comme le rappelle Pentin, Gänswein « a déclaré que l'ancien Pape est bien conscient des contrastes [ ! ] faits entre lui et le Pape François, mais il ne les laisse pas le provoquer et n'a pas l'intention d'entrer dans des controverses qui semblent loin de lui ».

Loin de lui ? Mais Benoît vit dans ce qu'il a appelé « l'enceinte de Saint Pierre » dans sa dernière Audience Générale du 27 février 2013, la veille de son renoncement au « ministère de l'Évêque de Rome » qui entrait en vigueur. Ainsi, selon Gänswein au moins, Benoît a non seulement renoncé à la papauté, mais a également renoncé à toute préoccupation concernant l'état de l'Église sous François ! Au lieu de cela, Gänswein se félicite de rapporter (tel que résumé par Pentin) que « le Pape Émérite continue à regarder les nouvelles de la télévision à 20h, reçoit L'Osservatore Romano et Avvenire, le journal des Évêques Italiens, ainsi que les communiqués de presse du Vatican.

Donc, si nous voulons croire Gänswein, Benoît XVI s'intéresse davantage aux nouvelles du soir qu’au chaos ecclésial que le Pape Bergoglio a provoqué, chaos qui est « très loin » de lui, même s'il vit au Vatican comme voisin de Bergoglio et où Bergoglio va trotter afin de s’afficher publiquement à certaines occasions.

En ce qui concerne ce chaos, Gänswein ne dira que : « Certes, il [Benoît XVI] prend note de la discussion et des différentes formes dans lesquelles elles ont été mises en œuvre. » Différentes formes ? Nous avons maintenant une situation dans laquelle la réception de la Sainte Communion par des personnes impliquées dans des relations sexuelles adultères, appelées « deuxièmes mariages », est toujours considérée comme un péché mortel dans certains diocèses, mais elle est maintenant caractérisée par la « miséricorde » dans d'autres, grâce entièrement à Amoris Laetitia . Mais comme Gänswein le dirait, cette catastrophe est « très loin » du Pape Émérite, qui reste néanmoins attentif aux « nouvelles du soir à 20 heures ».

Je n'achète pas cette chanson. Quelque chose de très suspect se passe avec ces déclarations répétées de ce que Benoît pense et ressent tandis que Benoît lui-même ne parle jamais directement au public. Je détecte la même odeur de suspicion qui entoure tout l'événement de l'abdication de Benoît XVI. Ou plutôt, l'odeur du soufre.

Je crois qu'on ne nous a pas dit la moitié de l'histoire de la raison pour laquelle nous avons un Pape Émérite qui a abandonné brusquement son bureau pour être remplacé par un Pape pour lequel le terme « Vicaire du Christ » semble — soyons honnêtes à propos de cela — spectaculairement inapproprié . Je soupçonne que l'histoire complète se trouve dans l'explication de la Vierge sur la vision apocalyptique de l’ « Évêque habillé en blanc », une explication qui existe sûrement et qui a été supprimée sans doute par ceux dont la malfaisance qui fait époque est très probablement mise en accusation dans le Troisième Secret.

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