Par : Steve Skojec
Éditorialiste en chef de One Peter Five
Le 6 avril 2017
SOURCE : One Peter Five
Au cours des Synodes de 2014 et 2015 sur le Mariage et la Famille, la question qui a soulevé la plus grande importance et préoccupation a été la soi-disant « Proposition Kasper » — une permission pastorale proposée par le Cardinal Walter Kasper de l'Allemagne qui créerait des dispositions pour donner les Sacrements de la Confession et la Sainte Communion aux Catholiques qui ont divorcé et qui vivent dans une nouvelle union adultère. Cette proposition s’est solidifiée plus tard dans une des directives pastorales du Pape sous la forme du huitième chapitre de l'Exhortation Apostolique post-synodale, Amoris Laetitia (AL). Pourtant encore là, dans un langage peu clair et dont les parties les plus controversées sont enterrées dans des notes de bas de page alors que plusieurs ont vu ces déclarations comme troublantes, mais pas suffisamment explicites afin de fournir un indicateur définitif à l’effet que le Pape François serait en faveur de l'interprétation hétérodoxe possible qui semble implicite dans le texte. Comme Son Éminence le Cardinal Raymond Burke a dit dans une récente interview :
« Le Saint-Père lui-même dit — dans le document — « que le débat n’est pas tranché dans des interventions magistérielles »— c'est donc un genre de réflexion — et la langue est souvent imprécise, et il n'y a pas beaucoup de citations de la Tradition en ce qui concerne l'enseignement concernant le Saint Mariage et la Sainte Eucharistie, et donc je dis que le document est acceptable si la clé pour l'interpréter est ce que l'Église a toujours enseigné et pratiqué, et c'est là que le débat survient parce qu'il y a d'autres personnes qui disent — y compris les Cardinaux — « Non, cela représente une approche totalement nouvelle ».
Mais il y a eu des preuves non négligeable que le Pape François lui-même favorise la « toute nouvelle approche » d’interprétation de son Exhortation. L'un des premiers exemples de celles-ci se trouvent dans l'interview de François en novembre en 2015 avec Eugenio Scalfari, avant même qu’Amoris Laetitia n’ait été publié. Dans cette interview, François aurait dit :
« Les différentes opinions des Évêques font partie de cette modernité de l'Église et des sociétés diverses dans lesquelles Elle opère, mais le but est le même et, en ce qui a trait à l'admission des divorcés aux Sacrements, [il] confirme que ce principe a été accepté par le Synode. Ce résultat est essentiel, les appréciations de facto sont confiées aux confesseurs, mais à la fin des chemins plus rapides ou plus lents, tous les divorcés qui le demanderont seront admis ». [Mon soulignement]
À l'époque, la crédibilité du rapport a été remise en cause, en raison du manque de fiabilité notoire des méthodes journalistiques de Scalfari, qui rend compte de ses entretiens de mémoire plutôt que par le biais d'enregistrements ou des notes. (Nous avons tenu compte de ces préoccupations — et de l'intentionnalité apparente de François d'utiliser la réputation douteuse Scalfari comme un écran de fumée pour ses idées flottantes plus radicales — ici)
Mais après qu’Amoris Laetitia eut été publié, une preuve encore plus forte a été rendue publique. La célèbre lettre de François louant les Évêques de la région de Buenos Aires pour leurs directives concernant Amoris Laetitia qui indiquait que, dans certaines circonstances impliquant des deuxièmes unions sexuelles non sacramentelles, « Amoris Laetitia ouvre la possibilité d'accès aux Sacrements de la Réconciliation et l'Eucharistie ». Dans ses propres mots, François écrit : « Le document [ des Évêques de Buenos Aires] est très bon et explique complètement le sens du chapitre VIII de Amoris Laetitia. Il n'y a pas d'autres interprétations ».
Peu de temps après, le Cardinal Vicaire de Rome — l’administrateur personnel du diocèse du Pape — a publié des lignes directrices permettant la Communion aux « remariés ». Ensuite, les Évêques Maltais sont venus avec leurs propres lignes directrices qui étaient étonnamment si permissives qu’elles invoquaient, dans l'esprit de certains théologiens, un anathème du Concile de Trente. Les Évêques Maltais ont publié néanmoins leurs lignes directrices— sans commentaire ou critique — dans L'Osservatore Romano, le Journal officiel du Vatican, signalant une approbation papale implicite. Deux mois plus tard, le Cardinal Marx, Président de la Conférence des Évêques Allemands et proche conseiller du Pape, a déclaré publiquement que François était « joyeux » au sujet des propres lignes directrices des Évêques Allemands en vertu du même effet.
Maintenant, François lance encore une fois l'éloge que des lignes directrices d’Amoris Laetitia sont à son goût, cette fois-ci revenant à son approbation implicite du document des Évêques Maltais et la rendant explicite :
« Au nom du Pape François, le Cardinal Lorenzo Baldisseri aurait envoyé une lettre aux Évêques de Malte pour les remercier pour leurs directives concernant l'application du chapitre 8 controversé de l'Exhortation Apostolique Laetitia Amoris (La Joie de l'Amour) ».
« Le site Maltais Newsbook a rapporté le 5 avril que le secrétaire général du Synode des Évêques a envoyé la lettre de remerciements aux co-signataires des lignes directrices, Mgr Charles Scicluna de Malte et l'Évêque Mario Grech de Gozo, mais n'a pas donné plus de détails ».
Le document des Évêques, publié le 13 janvier 2017 intitulé « Critères pour l'application du chapitre VIII de Amoris Laetitia », a attiré de vives critiques de certains théologiens, de canonistes, et de quelques officiels du Vatican qui plaident que ça semble affirmer la primauté de la conscience sur la vérité morale objective.
Les Évêques ont déclaré dans leurs lignes directrices que certains divorcés/remariés peuvent recevoir la Sainte Communion après une période de discernement, avec une conscience informée et éclairée, et s’ils sont « en paix avec Dieu. »
Selon les critiques, les critères contredisent clairement l'enseignement papal antérieur, le Catéchisme, le Droit Canon et l'instruction du Vatican, insistant que l'enseignement de l'Église interdit clairement la permission de la Sainte Communion aux divorcés/remariés qui ont des relations sexuelles sans nullité de mariage.
S'il y avait un doute qui restait que le Pape François soutient la pire interprétation du huitième chapitre de Amoris Laetitia, il devrait maintenant être finalement dissipé.
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