mardi 11 avril 2017

Entrevue avec le Cardinal Burke

Sur les Dubia, Malte, les Francs-Maçons, le Pape François et le Président Trump




Rédigé par : Dr Maike Hickson

SOURCE : One Peter Five
Le 11 avril 2017


Hier, le 10 avril, l'excellent site espagnol, InfoVaticana.com, a publié le texte et la vidéo d'une longue interview avec le Cardinal Raymond Burke dans laquelle le prélat fait de nombreuses déclarations importantes et courageuses. (Notre collègue en Allemagne, Giuseppe Nardi, en a déjà fait un rapport en Allemand.)

Dans ce qui suit, nous présentons certains des extraits les plus importants de l'interview, qui a également été publiée par InfoVaticana en Anglais.

En ce qui concerne les dubia des Quatre Cardinaux, le Cardinal Burke explique qu'ils ont le devoir de répondre à la confusion causée par le document papal Amoris Laetitia. Il dit :

« Il y a tant de confusion que nous avons tout d'abord demandé au Saint-Père de clarifier ces questions, des questions fondamentales. [...] Parce qu'il y a une confusion très dangereuse, et aussi, parce qu’avec la confusion viennent les divisions. Des prêtres contre des prêtres et des désaccords entre les fidèles Catholiques quant à savoir si vous êtes en mesure de recevoir les Sacrements quand vous vivez dans une union de mariage invalide. Nous trouvons même des désaccords parmi les Évêques, et cela ne devrait pas être ... Ce n'est pas pour le bien de l'Église ».

Le Cardinal Burke affirme encore une fois qu'il y a plus que les Quatre Cardinaux impliqués dans les dubia :

« Je peux vous dire qu'il y a plus de Quatre Cardinaux qui soutiennent les dubia, mais pour diverses raisons, ils ne veulent pas le dire publiquement ».

Il affirme également qu'il a le soutien privé de d’autres Cardinaux. Interrogé sur une éventuelle correction formelle publique du Pape François, le Cardinal Burke répond d'une façon un peu hésitante :

« Ceci n’est pas encore clair [qu'il y ait une correction publique]. Normalement parlant, avant de prendre cette mesure, les Cardinaux aborderaient encore une fois le Saint-Père pour dire : « Saint-Père, la question est si grave que nous devons la corriger » et j'espère que le Saint-Père répondra à ce moment-là ».

Cependant, aux yeux du Cardinal Burke, le Cardinal Gerhard Müller lui-même a déjà donné une réponse aux dubia, sous la forme d'une interview au journal italien Il Timone :

[Question :] Mais vous ne pensez pas que l'interview du Cardinal Müller à Il Timone ait été une réponse aux dubia ?

« Je le crois. C’est vraiment en relation avec toute la discussion et il est très clair ce que l'Église enseigne à l'égard de ces questions. Je crois, mais je ne sais pas, puisque je n'ai pas parlé au Cardinal Müller, que l'interview est un effort pastoral, de sa part, pour présenter clairement l'enseignement de l'Église ». [ soulignement ajouté ]

Par respect envers les personnes impliquées, le Cardinal Burke a refusé de donner toute date de correction éventuelle. Le prélat révèle qu'il n'a pas encore parlé avec le Pape des dubia.

En ce qui concerne l'affaire de l'Ordre de Malte, le Cardinal Burke a précisé que le Pape François l'avait exclu de toute affaire relative à l'Ordre de Malte :

« Pour l'instant, je suis complètement écarté de toute implication avec l'Ordre de Malte ».

En même temps, il se souvient de la manière dont le Pape lui avait donné l'orientation pour supprimer tout Franc-Maçon de l'Ordre de Malte :

« Le Pape a été très clair avec moi à ce sujet, à savoir qu'un Franc-Maçon ne peut pas être membre de l'Ordre de Malte. Et il m'a dit que s'il y avait des Chevaliers qui persistent à être membres des Francs-Maçons, ils doivent être expulsés ».

En ce qui concerne la commission du Vatican qui devait enquêter sur la crise de l'Ordre de Malte, le Cardinal Burke confirme qu’« il se passe quelque chose de très étrange ». Burke déclare clairement qu'il se méfie de la grande donation récemment versée à l'Ordre de Malte par un donateur anonyme :

« En ce qui concerne ce grand legs, dont une partie au moins a été remise à l'Ordre de Malte, il n'y a pas de connaissances claires sur ce qui est le donateur, quelle est la nature exacte du legs, comment il est administré, et ce n'est pas correct . Ces choses doivent être claires ».

« Et alors, il était très étrange que trois personnes, qui étaient directement impliquées au sujet de ce legs donné à l'Ordre, soient sur le soi-disant « groupe » qui a enquêté sur toute la question du licenciement du Grand Chancelier et a recommandé qu’il soit réintégré ». [ soulignement ajouté ]

Le Cardinal explique également qu'il est « étrange » que le frère d'Albrecht von Boeselager, quelques jours après le licenciement de von Boeselager de l'Ordre, ait été nommé à la Commission de Contrôle de l'Institut des Oeuvres de Religion. Burke dit de manière importante à propos de l'ensemble du conflit dans l'Ordre « que la réintégration du Grand Chancelier était un objectif principal ».

En ce qui concerne son envoi à Guam comme punition possible, le Cardinal Burke a répondu avec les paroles :

« C'est une fausse nouvelle [fake news] ».

Quant à sa relation avec le Pape François, le Cardinal Burke explique qu'il n'a pas parlé avec lui…

« depuis la rencontre avec lui en novembre de l'année dernière. Je l'ai salué après la rencontre au Collège des Cardinaux et à la Curie Romaine avant Noël, mais je ne lui ai pas parlé et il ne m'a pas accordé d’audience. Donc, je ne sais pas ce qu'il pense. [ soulignement ajouté ]

Lorsque ça lui est demandé explicitement, le Cardinal Burke révèle qu'il a demandé une audience avec le Pape. Par conséquent, le Pape François semble éviter un rendez-vous personnel avec le Cardinal Burke. Burke n'avait donc « aucune opportunité, aucune occasion de lui parler à ce sujet [l'Ordre de Malte] ».

Le Cardinal Burke fait également une critique publique claire des remarques récentes du Supérieur Général Jésuite, le Père Arturo Sosa, concernant les paroles de Notre Seigneur. Sosa a déclaré récemment lorsqu'il s'agissait des paroles de Jésus sur l'indissolubilité du mariage : « Il faudrait qu'il y ait beaucoup de réflexion sur ce que Jésus a vraiment dit. À cette époque, personne n'avait un enregistreur pour enregistrer ses paroles ». Burke répond :

« C'est tout à fait faux. En fait, je trouve incroyable qu'il puisse faire ce type de déclarations. Elles doivent également être corrigées. Il est déraisonnable de penser que les paroles dans les Évangiles, qui sont des paroles qui, après des siècles d'études, ont été comprises comme les paroles directes de Notre-Seigneur, ne sont maintenant pas les paroles de Notre Seigneur parce qu'elles n'étaient pas enregistrées sur bande magnétique. Je ne peux pas le comprendre ».

[Question :] Mais ce n'est pas une simple erreur ...

« C'est une grave erreur qui doit être corrigée ».

Le Cardinal Burke affirme également avoir des espoirs pour les États-Unis sous la nouvelle Présidence de Donald Trump, en particulier en ce qui concerne les problèmes de protection de la vie des enfants à naître. Il a offert des éloges spécifiques au Vice-Président Mike Pence :

[Question :] Alors, pensez-vous que le nouveau gouvernement est vraiment engagé dans la défense de la vie ?

« Absolument. Le Vice-Président Pence depuis très longtemps a été l'un des leaders parmi les politiciens dans le mouvement pro-vie ».

Il dit également que (malgré un étrange rapport du Washington Post) il ne se souvient pas d'avoir rencontré Steve Bannon, Stratège en Chef de la Maison Blanche et qu'il n'a manifestement aucun lien avec le gouvernement Trump.

Burke dit également qu'il remarque un ton négatif général dans le journal du Vatican, L'Osservatore Romano, en ce qui concerne la nouvelle Présidence de Trump — ce que lui-même regrette.

Le Cardinal Américain se penche aussi sur la situation de la Société de Saint-Pie X (FSSPX) et affiche sa propre réserve envers la Société lorsqu'il dit :

« Oui. Je prie pour cela [une réconciliation avec Rome], et j'espère que cela se produira. Mais le rapprochement doit bien entendu être basé sur une compréhension commune. Nous ne pouvons tout simplement pas la vouloir. En d'autres termes, s'il n'y a pas de compréhension commune, ce que nous réconcilions entraînera toutes sortes de conflits et de difficultés. Nous devons veiller à ce qu'il y ait une compréhension commune de toutes les questions que la FSPPX a eu, par le passé, concernant l'Église, le Saint-Siège et la direction de l'Église Catholique ».

Cette interview est peut-être la plus importante en raison du fait que le Cardinal Burke fait plusieurs déclarations fortes et courageuses qui l'exposent à encore plus de critiques de la part du cercle autour du Pape François. Il n’est pas gêné, par exemple, pour exprimer son désaccord avec le Vatican qui a accueilli le Premier Ministre Luxembourgeois avec son partenaire homosexuel. Le Cardinal Burke dit :

« Je pense que quelque chose doit être fait pour s’occuper de l'image publique qui est donnée par de tels actes [comme l'accueil de ce couple homosexuel]. Dans le passé, le Saint-Siège, de manière très discrète et respectueuse, a refusé d'autoriser une telle chose. Nous devons revenir à cela parce qu'en autorisant ouvertement cela, l'impression très forte est que le Saint-Siège approuve de telles situations. Il faut donc le préciser. Je pense aussi que les conditions pour choisir ceux qui sont invités officiellement à venir et à parler aux conférences au Saint-Siège doivent être clairs. Je ne comprends pas comment les personnes qui se sont ouvertement opposées à l'Église et ses enseignements peuvent être invitées à ce type de conférence.

[Question :] Comme Paul Ehrlich ...

Exactement, Paul Ehrlich ... Un bon exemple. [ mon soulignement ]




En anglais. Durée : 4 min 55 sec

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