vendredi 22 juin 2018

Conférence de Rome
pour exposer l'hérésie du Modernisme




par : Diane Montagna

SOURCE : Life Site News
Le jeudi 21 juin 2018 - 5:09 pm EST




ROME, 23 juin 2018 (Life Site News) — Imaginez que les épreuves du Pontificat actuel, les machinations des Évêques Allemands et les déclarations controversées du Père James Martin sur l'homosexualité devaient se terminer demain.

Peut-être que, pendant un certain temps, certains auraient l'impression que Mordor [ Le Mordor et le Shire sont des régions de la Terre du Milieu, univers de fiction créé par J. R. R. Tolkien. ] avait été détruit et que le soleil et la liberté auraient été restaurés dans le Shire, mais la crise actuelle dans l'Église ne serait pas terminée.

Pourquoi ? Parce que des passages controversés dans Amoris Laetitia, la proposition d'intercommunion des Évêques Allemands, et l'abaissement par le Père James Martin de l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité n'est que le symptôme d'un problème plus profond. La santé ne sera pas rétablie dans le Corps Mystique du Christ tant que ces problèmes plus profonds n'auront pas été identifiés, traités et guéris.

En 1907, le Pape Pie X a déclaré que le Modernisme n'est pas une hérésie, mais la racine et la somme de toutes les hérésies. Il a dit des Modernistes :

« C'est du dedans qu'ils trament sa ruine [ de l’Église ] ; le danger est aujourd'hui presque aux entrailles mêmes et aux veines de l'Église ; leurs coups sont d'autant plus sûrs qu'ils savent mieux où la frapper. Ajoutez que ce n'est point aux rameaux ou aux rejetons qu'ils ont mis la cognée, mais à la racine même, c'est-à-dire à la Foi et à ses fibres les plus profondes. Puis, cette racine d'immortelle vie une fois tranchée, ils se donnent la tâche de faire circuler le virus par tout l'arbre : nulle partie de la Foi Catholique qui reste à l'abri de leur main, nulle qu'ils ne fassent tout pour corrompre ». (Pascendi Dominici Gregis)

Mais qu'est-ce que le Modernisme ? Pourquoi est-ce si pernicieux ? Et quel impact cela a-t-il sur la façon dont nous pensons Dieu, l'Église et le monde aujourd'hui ?

Ce samedi 23 juin, un groupe de théologiens, philosophes, historiens et autres érudits se réuniront à Rome pour une conférence intitulée « Ancien et nouveau Modernisme ». Son but est d'aller à la racine de la crise actuelle dans l'Église ( voir programme ici ).

Des orateurs réputés, des laïcs et des clercs, analyseront les racines épistémologiques, historiques, philosophiques, théologiques et pastorales de la crise, ainsi que les remèdes pour la surmonter.

Les sujets à aborder comprennent les racines historiques et les conséquences du Modernisme, son renouveau au milieu du XXe siècle et les implications théologiques et juridiques de la position d'un Pape hérétique.

Les académiciens impliqués dans la conférence de samedi ont soutenu la Correction Filiale ( Correctio filialis ) soumise au Pape François en août 2017. Ses 250 signataires ont pris la mesure rare et sérieuse d'accuser le Pape François d'avoir permis la propagation de sept hérésies, au moins par omission, et lui demande d'apporter de la clarté.

La troisième partie de la correction filiale traite de ce que les auteurs considèrent comme les deux principales causes de la crise actuelle dans l'Église : le Modernisme et le Luthéranisme. Ils résument le Modernisme ainsi : « Le Modernisme est la croyance que Dieu n'a pas donné de vérités précises à l'Église qu'elle doit continuer à enseigner exactement dans le même sens jusqu'à la fin des temps ».

Avant la conférence de samedi, voici un bref extrait d'une interview sur le Modernisme, que le Professeur Claudio Pierantoni a donné à Life Site News en septembre dernier après que la Correction Filiale a fait la une des grands journaux Catholiques et laïques à travers le monde.

Le Professeur Pierantoni est né à Rome et est actuellement professeur de philosophie médiévale à la faculté de philosophie de l'Université du Chili ( Santiago ). Il a deux doctorats : en Histoire du Christianisme et en Philosophie.

Professeur Pierantoni, pensez-vous que le Modernisme est la racine des sept propositions hérétiques que vous avez abordées dans la Correction Filiale ?

Oui, je pense que le Modernisme est la racine de base, plus encore que le Luthéranisme. Parce que le Modernisme est un système plus philosophiquement cohérent avec des présupposés définis tandis que le Luthéranisme a des éléments différents qui ne sont pas toujours cohérents entre eux. Par exemple, la présupposition fondamentale du Modernisme, qui est en fin de compte une dérivation de l'idéalisme Allemand, est que tout être est l'histoire de sorte que la vérité ne peut être immuable, mais doit évoluer. Le présupposé fondamental est qu'il n'y a pas un Dieu vraiment immuable ( une erreur condamnée par le Premier Concile du Vatican ), et donc une substance immuable de la vérité, mais Dieu s'identifie à la création ( une autre erreur condamnée par Vatican I ) et évolue avec l’histoire. En ce sens, quelque chose peut être vrai au quatrième siècle et faux au vingt et unième. Selon ce point de vue, le Magistère d'aujourd'hui n'a pas besoin d'être logiquement cohérent avec le Magistère précédent : il suffit de dire que la même « Substance » universelle — Dieu, Réalité ou Vie — parle aujourd'hui comme elle parle à travers le Magistère actuel, et il ne sert à rien de le contraster avec le Magistère précédent. C'est le fondement philosophique des maximes telles que « La réalité est supérieure aux idées » ( Evangelii Gaudium, 233 ). Mais, à la fin, il est clair que cela conduit à abandonner le principe de non-contradiction : c'est pourquoi vous entendez de nos jours à Rome des déclarations comme le désormais célèbre énoncé du Père Spadaro : « Deux et deux sont cinq ». Je pense que cette contradiction mène non seulement à l'hérésie, mais encore plus à la maladie mentale. Ce n'est pas une exagération de ce que le Cardinal Sarah a déclaré lors de l'un des Synodes du Vatican 2014-2015 que « le divorce entre la Doctrine et la pratique est une pathologie schizophrénique dangereuse ».

Pourriez-vous en dire davantage à nos lecteurs sur ce qu'est le Modernisme ?

Je pense que, dans le Modernisme, il y a un problème philosophique profond concernant l'idée de Dieu Lui-Même. Dans le Modernisme, Dieu est conçu comme changeant. D'une certaine manière, la substance de Dieu est immanente dans le monde de telle manière que vous ne pouvez pas distinguer métaphysiquement l'être du devenir, l'être du changement. Si Dieu change avec la réalité, alors vous avez un problème avec la notion même de Dieu, et de nos jours c'est une école de pensée très forte. C'est d'origine Hégélienne. Je pense que c'est beaucoup plus ancien en tant que doctrine ( vous pouvez remonter à l'ancien gnosticisme ) mais Hegel est son représentant moderne le plus célèbre. Et c'est très fort dans les facultés de théologie modernes. Donc, c'est un problème très profond.

Je pense que l'intention immédiate du Pape et de ses conseillers était de donner une réponse à la question de la Communion pour les Catholiques divorcés et remariés civilement. Mais alors, pour donner une justification théologique et philosophique, ils ont dû expliciter leurs propres présupposés, qui sont erronés de façon beaucoup plus profonde. Donc, la vue générale que vous obtenez est très effrayante et apocalyptique. Le Modernisme, comme l'a si bien dit le Pape Pie X, n'est pas seulement « une hérésie », mais la racine et la somme de toutes les hérésies.

Prière de noter : Ceux qui ne peuvent pas voyager à Rome peuvent s'inscrire ici pour un montant de 10 euros et suivre la conférence en direct sur la chaîne YouTube Corrispondenza romana. Tous ceux qui s'inscrivent recevront un lien privé qui sera actif à partir de 9h00 ( heure de Rome ) le samedi 23 juin. Les conférences seront présentées dans la langue d'origine.

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