jeudi 2 février 2017

Les Évêques Allemands autorisent maintenant
la Sainte Communion pour les « remariés »




Rédigé par : Maike Hickson

SOURCE : One Peter Five
Le 1er février 2017


Après une période un peu plus longue pour sa préparation, le document pastoral et doctrinal tant attendu (« Parole des Évêques ») de la Conférence Épiscopale Allemande concernant l'application d'Amoris Laetitia est enfin sorti. Comme le site Web des Évêques Allemands, Katholisch.de, le rapporte aujourd'hui : « Les remariés peuvent recevoir la Communion dans des cas individuels ». Cette nouvelle, sans surprise, est déjà signalée à l'échelle internationale.

Comme le dit le nouveau document — publié aujourd'hui, le 1er février 2017 — « tous ceux dont le mariage est rompu et qui se remarient » peuvent bénéficier des Sacrements, y compris le Sacrement de Pénitence. Les Évêques proposent un processus de discernement pour décider si un tel couple « remarié » ou une personne individuelle peut recevoir les Sacrements.

Le document des Évêques Allemands — daté du 1er février, mais qui était déjà adopté par le Conseil Épiscopal lui-même le 23 janvier 2017 — affirme également qu'Amoris Laetitia (au paragraphe #300) n'exclut pas catégoriquement les divorcés « remariés » puisque, dans certains cas, on ne trouve pas de « culpabilité sérieuse » [ sic ]. Le texte, comme on s'y attendait, se réfère aussi à l'alinéa controversé — le paragraphe 305 avec sa note de bas de page 351 — et prétend que ce n’est pas tout le monde qui est dans une « situation objectivement irrégulière » qui vit alors dans un état de péché ou du moins « pas complètement ». De plus, bien que tous les couples en soi ne soient pas admis aux Sacrements, les Évêques Allemands disent que, pour certains couples, « Amoris Laetitia ouvre la possibilité de recevoir les Sacrements de la Pénitence et de l'Eucharistie ». [ mon soulignement ]. Cependant, cela devrait aussi être fait, selon les Évêques, avec l'aide et l'accompagnement d'un pasteur.

C'est dans ce contexte et dans cette situation de discernement que les Évêques Allemands — avec référence explicite au paragraphe #37 d’Amoris Laetitia — soulignent l'importance et le poids des consciences individuelles, en tant que telles, qui ne peuvent pas alors être effectivement remplacées par l'Église Elle-même ». Le document dit ainsi :

« La décision individuelle — dans des circonstances individuelles — de ne pas pouvoir encore recevoir les Sacrements mérite le respect et l'estime. Mais il faut aussi respecter une décision [individuelle] en faveur de la réception des Sacrements ». [ mon soulignement ]

Les Évêques Allemands insistent sur la formation de la conscience qui doit également avoir lieu. Mais, s'ils rejettent les deux extrêmes à savoir le « laxisme » ou la « rigueur », ils donnent encore subtilement beaucoup de latitude aux couples individuels qui peuvent maintenant discerner eux-mêmes de façon décisive, avec l'aide d'un prêtre accompagnateur aidant au discernement, s'ils doivent ou non recevoir le Sacrements pour le moment. L'Église, selon les Évêques Allemands, devra alors respecter leur propre décision, comme l'indique également la dernière citation.

Il semble donc que même les Évêques Allemands ne vont pas aussi loin encore que les Évêques Maltais avec leurs propres nouvelles lignes directrices — qui ont souligné encore plus explicitement le poids de la conscience individuelle — mais les Allemands en sont proches. Cela ne devrait pas être étonnant, car les Évêques Allemands — dont le Cardinal Walter Kasper lui-même — ont avancé de façon récurrente une moralité indulgente de l'Église envers les divorcés « remariés » et pendant longtemps.

C'est ainsi que, dès 1993, Kasper, avec deux autres Évêques, proposa d'abord de mettre en œuvre dans le sud de l'Allemagne la « proposition de Kasper » (comme on l'appelle aujourd'hui), il y a presque 25 ans :

« Le prêtre (en discernant avec le couple leur cas individuel) respectera le jugement de la conscience de l'individu que celui-ci a conclu après avoir examiné sa propre conscience et être convaincu que son approche de la Sainte Eucharistie peut être justifiée devant Dieu ». [ mon soulignement ]

À l'époque, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a fait cesser cette initiative. Il est utile dans ce contexte, en outre, de savoir que le Cardinal Gerhard Müller comme Préfet de cette même Congrégation vient de dire sans équivoque qu'il ne peut y avoir de contradiction entre la Doctrine et la conscience individuelle et il ajoute :

« Par exemple, on ne peut pas dire qu'il existe des circonstances selon lesquelles un acte d'adultère ne constitue pas un péché mortel. Pour la Doctrine Catholique, il est impossible que le péché mortel coexiste avec la grâce sanctifiante ». [ mon soulignement ].

Le Cardinal Müller a également insisté — en référence à Familiaris Consortio de 1984 — que les divorcés « remariés » doivent vivre dans une continence sincère et durable s'ils veulent recevoir les Sacrements. Ce sujet, cependant, n'est même pas du tout discuté par la nouvelle déclaration des Évêques Allemands.

Ce très inquiétant nouveau document des Évêques Allemands arrive à un moment où l'un des Évêques Allemands — l'Archevêque Heiner Koch de Berlin — a même refusé de porter un jugement moral sur le caractère peccamineux des unions homosexuelles.

Par exemple, le 30 janvier 2017, le journal progressiste Allemand Taz a publié une interview avec l'Archevêque Allemand de Berlin qui traite principalement de la question de l'homosexualité. Alors que Koch insiste sur le fait que le mot « mariage » signifie une union entre un homme et une femme parce qu'elle est ouverte à la vie, il fait alors l’étonnante remarque suivante : « Je respecte la façon dont ils [les couples homosexuels] vivent leur propre sexualité — puisque je suppose qu'ils le font de façon responsable. » [ mon soulignement ] Quand le journaliste lui a demandé pourquoi l'Église est si sûre que l'homosexuel vit dans un état de péché même si Jésus-Christ lui-même n'a pas fait une telle déclaration explicite sur la question, Koch répond : « Vous voulez que je porte un jugement général sur une personne individuelle. Cela, je ne le ferai pas ». [ mon soulignement ] Il refuse ainsi de proclamer l'enseignement moral de l'Église sur l'homosexualité et ses actes.

Comme on peut le voir ici, la dissolution de la Doctrine Catholique continue à se développer en Allemagne.

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