mercredi 8 février 2017

Et la suite ? Des femmes prêtres ?



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Perspectives Network
Le 8 février 2017

Le pontificat du Pape François continue à s'élancer comme un train express en fuite, écrasant chaque obstacle sur son passage, y compris l'enseignement de ses deux prédécesseurs immédiats qui affirmaient l'interdiction bimillénaire de la Sainte Communion pour les adultères publics et la souveraineté séculaire des Chevaliers De Malte.

Mais on pourrait penser que certains obstacles sont simplement impossibles à déplacer comme la déclaration de Jean-Paul II contre l'ordination des femmes en tant que prêtres dans sa Lettre Apostolique Ordinatio Sacerdotalis :


L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

« Bien que la Doctrine sur l'ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes ait été conservée par la Tradition constante et universelle de l'Église et qu'elle soit fermement enseignée par le Magistère dans les documents les plus récents, de nos jours, elle est toutefois considérée de différents côtés comme ouverte au débat, ou même on attribue une valeur purement disciplinaire à la position prise par l'Église de ne pas admettre les femmes à l'ordination sacerdotale ». « C'est pourquoi, afin qu'il ne subsiste aucun doute sur une question de grande importance qui concerne la Constitution Divine elle-même de l'Église, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères (cf. Lc 22,32), que l'Église n'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l'Église » .

Cette déclaration a tous les signes d'une définition infaillible de la Doctrine Catholique : le Pape invoque son autorité apostolique complète, déclare la fin de tout débat sur la question et ordonne aux fidèles de considérer définitivement que les femmes ne peuvent être ordonnées. Ne vous en oblige, ce n'est pas seulement parce que Jean-Paul II l'a dit, mais parce que l'Église elle-même a toujours maintenu cela en ce qu'elle n'a « aucune autorité » — c'est-à-dire aucune autorité du Christ— pour ordonner des femmes comme prêtres.

Mais c'était alors et maintenant c'est François qui ne semble pas se considérer lié par aucun enseignement de ses prédécesseurs en contradiction avec sa vision personnelle de l'Église, y compris son « rêve » d'une « impulsion missionnaire capable de transformer toute chose, afin que les habitudes, les styles, les horaires, le langage et toute structure ecclésiale devienne un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel, plus que pour l’auto-préservation » (notez l'opposition étonnante que François établit entre son rêve, d'une part, et l'auto-préservation de l'Église de l'autre.)

Aussi incroyable que cela puisse paraître, il apparaît maintenant que François lance des ballons d'essai sur l'ordination impossible des femmes. Cette évolution est discutée par le célèbre journaliste Catholique et observateur du Vatican Sandro Magister. Magister, qui ne s’adonne pas à des affirmations extravagantes, vient de publier un article des plus provocants intitulé « Dernières nouvelles de Santa Marta. Portes ouvertes aux femmes-prêtres ».

Magister commence par noter que François semblait soutenir l'enseignement irréformable de l'Église quand, lors d'une des conférences aériennes explosives qu'il a insisté à tenir, il a déclaré : « Pour l'ordination des femmes dans l'Église Catholique, le dernier mot clair a été donné par Saint Jean-Paul II et c’est maintenu ». Mais maintenant il est apparu dans« La Civiltà Cattolica », la revue Jésuite contrôlée par le Saint-Siège et éditée par le compagnon du Pape Bergoglio, son « porte-parole » Jésuite, le Moderniste Antonio Spadaro, un article qui fournit une indication très troublante que François ne pense pas que « le dernier mot clair » sur l'ordination des femmes est le même que simplement « le dernier mot ».

Dans l'article, le rédacteur en chef Giancarlo Pani, un autre Jésuite Moderniste comme son patron Spadaro, vexe non seulement la définition infaillible de Jean-Paul II mais aussi une déclaration ultérieure de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui a répondu affirmativement à la question de savoir si la définition peut être « considérée comme appartenant au « Dépôt de la Foi » » — c'est-à-dire qu'elle « doit être respectée toujours, partout et par tous les fidèles ». C'est-à-dire, que c'est un dogme Catholique.

Pani soutient que « les difficultés de réception de cette réponse ont créé des « tensions » dans les rapports entre Magistère et Théologie pour des problèmes connexes. Oui et alors ? Ces « difficultés » et « tensions » ne sont absolument pas pertinentes. L'affaire est close.

Mais pas close pour Pani ou Spadaro. Pani discute que la réponse affirmative de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi n'était que la première fois que la Congrégation avait fait appel au document Lumen Gentium du Concile Vatican II sur l'autorité contraignante de l'enseignement pontifical. Un autre « Et alors ? » comme si l'infaillibilité d'un prononcé pontifical donné dépend à peine de Lumen Gentium. Le dogme de l'infaillibilité pontificale, y compris ses exigences précises pour des déclarations pontificales données — dont les exigences ont été observées par Jean-Paul II dans Ordinatio Sacerdotalis — a été défini par le Concile Vatican I.

Peu après Pani se dirige directement vers l'hérésie :

« On ne peut pas nier le fait historique de l'exclusion des femmes du sacerdoce à cause de l'« impedimentum sexus ». Cependant, déjà en 1948 et donc bien avant les contestations des années Soixante, le P. Congar faisait remarquer que l'absence d'un fait ne constituait pas un critère décisif pour pouvoir conclure avec prudence et dans tous les cas que l'Église ne peut pas le faire et ne le fera jamais ».

Et qui est le Père Congar ? Personne d'autre que le Moderniste qui a déclaré honteusement qu’à Vatican II, « l'Église a eu sa Révolution d'Octobre ». L'opinion de Congar est sans valeur et, en tout cas, elle est totalement forclose par Ordinatio Sacerdotalis.

Mais ça devient encore pire alors que Pani continue :

« De plus, ajoute un autre théologien, le « consensus fidelium » de plusieurs siècles a été remis en question au XXe siècle surtout à cause des profondes mutations socioculturelles concernant la femme. Il ne serait pas logique de soutenir que l'Église ne doit changer que parce que les temps ont changé, mais il est vrai qu'une Doctrine proposée par l'Église doit être comprise par l'intelligence croyante.

« Le débat sur les femmes prêtres pourrait être mis en parallèle avec d'autres moments de l'histoire de l'Église ; en tout cas aujourd'hui, dans le débat sur le sacerdoce féminin, les « auctoritates », c'est-à-dire les positions officielles du Magistère sont claires mais de nombreux Catholiques peinent à comprendre les « rationes » de choix qui, plus que des expressions d'autorité, semblent être synonymes d'autoritarisme ».

« Il y a aujourd'hui un malaise entre ceux qui ne réussissent pas à comprendre comment l'exclusion de la femme du ministère de l'Église peut coexister avec l'affirmation et la valorisation de son égale dignité ». [ le bris des paragraphes sont faits par moi ]

Beaucoup de verbiage Moderniste ici, mais tout se réduit à une conclusion : les temps ont changé, donc le dogme sur l'impossibilité de l'ordination des femmes devrait changer. Remarquez que dans le processus même de nier que « l'Église ne doit changer que parce que les temps ont changé », Pani affirme précisément que l'Église doit changer parce que les temps ont changé. Le Moderniste nie toujours ce qu'il affirme ou affirme ce qu'il nie.

Et ici Pani affirme la plus grande hérésie Moderniste, condamnée par le Pape Saint Pie X dans son encyclique anti-Moderniste Pascendi : les dogmes Catholiques peuvent évoluer avec le temps. Dans son serment contre le Modernisme, Saint Pie X exige que tous les « clergés, pasteurs, confesseurs, prédicateurs, supérieurs religieux et professeurs de séminaires philosophiques et théologiques » affirment entre autres la proposition suivante : « Je rejette absolument l'invention hérétique de l'évolution des dogmes, qui passeraient d'un sens à l'autre, différent de celui que l’Église a d'abord professé ». Mais le serment a été abandonné après Vatican II dans le cadre de la même« Révolution d'Octobre » que Congar a louée.

D'où la conclusion hérétique de Pani selon laquelle un enseignement irréformable de l'Église doit être réformé en vue des « temps modernes » :

« Selon la « La Civilità Cattolica », donc, il faut non seulement remettre en question l'infaillibilité et le caractère définitif du « non » de Jean-Paul II aux femmes-prêtres mais également considérer que les « développements qu'ont connus, au cours du XXIè siècle, la présence et le rôle des femmes dans la famille et dans la société » ont plus de poids que ce « non »....

« On ne peut pas sans cesse faire référence au passé comme s'il n'y avait des signes de l'Esprit que dans le passé. Aujourd'hui aussi, le Seigneur conduit l'Église et suggère d'adopter courageusement de nouvelles perspectives ».

Est-ce la conclusion de François aussi ? Magister note que l'article de Pani se termine en déclarant que François « ne se limite pas à ce qu'il connaît déjà mais veut explorer un champ complexe et actuel parce que c'est l'Esprit qui guide l'Église ». Donc si Pani dit vrai, François pense que « l'Esprit » pourrait publier un bulletin changeant les dogmes de la Foi basés sur les développements sociaux récents.

Quand cette folie finira-t-elle ? Que Dieu nous vienne en aide. Et que la Vierge de Fatima intercède pour nous.

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