mardi 17 juillet 2018

Selon le « Magistère » erroné du Prof de droit Robert Miller

Léon XIII, Pie IX, Pie X, Pie XI
étaient tous dans l’erreur !




par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 17 juillet 2018


Un professeur de droit sous le nom de Robert Miller a écrit un article ( chapeau au Canon 212 ) dans lequel il assure suavement ses lecteurs qu'une longue lignée de Papes — y compris Léon XIII, Pie IX, Pie X et Pie XI — étaient tous dans l'erreur concernant le devoir de l'État de professer et de défendre la religion Catholique. Ces Papes ont enseigné le statut sociopolitique normatif de l'État confessionnel Catholique, qui n'est que la conséquence logique de la Royauté Sociale du Christ sur les hommes et les nations. En effet, l'État confessionnel était la forme et le modèle de toutes les Républiques de la Chrétienté pendant quelque treize siècles avant que la Révolution Française ne détruise violemment l'État confessionnel Catholique en France, qui remontait à la conversion de Clovis en 496.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Comme l'a déclaré le Pape Léon XIII dans son Encyclique historique sur la vraie liberté humaine, Libertas :

« Puisqu'il est donc nécessaire de professer une religion dans la société, il faut professer celle qui est la seule vraie et que l'on reconnaît sans peine, au moins dans les pays catholiques, aux signes de vérité dont elle porte en elle l'éclatant caractère. Cette religion, les chefs de l'État doivent donc la conserver et la protéger, s'ils veulent, comme ils en ont l'obligation, pourvoir prudemment et utilement aux intérêts de la communauté ».

En conséquence, comme le déclara le Pape Saint Pie X en condamnant précisément la loi française de séparation de 1905, suite à la tentative ratée de Léon XIII de concilier la Troisième République post-révolutionnaire :

« Qu'il faille séparer l'État de l'Église, c'est une thèse absolument fausse, une très pernicieuse erreur. Basée, en effet, sur ce principe que l'État ne doit reconnaître aucun culte religieux, elle est tout d'abord très gravement injurieuse pour Dieu, car le Créateur de l'homme est aussi le Fondateur des sociétés humaines et Il les conserve dans l'existence comme il nous soutient. Nous lui devons donc, non seulement un culte privé, mais un culte public et social, pour l'honorer ».

Miller le professeur de droit supplie de différer avec les Papes, cependant. Selon lui, le document du Concile Vatican II intitulé Dignitatis Humanae ( DH ) « a changé l'enseignement antérieur » et les théologiens doivent être prêts à « admettre que certains enseignements papaux non infaillibles se sont trompés et ont dû être changés ». Ces « enseignements non infaillibles » », dit-il, constituaient simplement la Doctrine Catholique, pas le Dogme Catholique. Et la « simple » Doctrine par opposition au Dogme peut parfois être erronée, soutient-il.

Miller affirme que même si Dignitatis Humanae ( bien que ce soit un document embrouillé et apparemment contradictoire ) énonce clairement dans ses premières lignes qu'il « laisse intact l'enseignement Catholique traditionnel sur l'obligation morale des individus et des sociétés envers la vraie religion et l’unique Église du Christ ». Miller allègue que ce n'est pas une référence à l'enseignement papal sur l'État confessionnel qu'il considère comme « erroné » mais plutôt « l'enseignement beaucoup plus ancien — en fait, l'enseignement apostolique — que l'Église doit évangéliser le monde, y compris les institutions humaines dans la société. Mais, une fois évangélisées, les institutions aussi bien que les individus ne professent-ils pas la seule vraie religion, exactement comme les Papes d'avant Vatican II se sont déclarés obligés de le faire ?

Vraiment maintenant. Si tous ces Papes pré-Vatican II se sont « trompés » en enseignant de façon si insistante sur le devoir des États comme des individus de professer la religion Catholique, comment savons-nous que Paul VI ne s'est pas trompé en approuvant Dignitatis Humanae, sans laquelle approbation ce document conciliaire n’aurait de prétention à avoir aucune validité à quelque titre que ce soit ? Et si un Pape peut contredire tous les Papes antérieurs sur le même sujet du Magistère ordinaire, pourquoi devrions-nous croire un quelconque enseignement papal, y compris des définitions formelles ex Cathedra dogmatiques qui, après tout, sont toujours précédées de l'enseignement constant de « simples » doctrines, que Miller juge lourde avec la possibilité d'erreurs.

Miller arrive même à la conclusion que ce qu'il appelle « la Doctrine intégriste de l'État confessionnel » est « contraire à la Doctrina Catholica ». Mais Miller utilise l'étiquette « intégriste » pour cacher l'absurdité qu'il propose vraiment : que l'enseignement des Papes pré-Vatican II — pas un vague groupe de pression dénommé « intégriste » — est contraire à la Doctrine Catholique énoncée dans Dignitatis Humanae, même si ce document professe de laisser cet enseignement antérieur intact. Tous ces Papes ont enseigné l'erreur concernant l'État confessionnel, dit Miller.

Le Père Gruner n'a jamais cessé de réfuter le concept d'un « Magistère ordinaire faillible ». Et, en lisant un article comme celui de Miller, il est facile de voir pourquoi. Le Magistère en tant que tel ne peut enseigner l'erreur, et le ministère d’enseignement de l'Église ne peut pas non plus « annuler » à la manière d'un tribunal judiciaire laïc qui conclut que toutes ses décisions antérieures sur le même sujet étaient erronées. Ainsi, si Dignitatis Humanae était vraiment une contradiction formelle de l'enseignement papal antérieur, comme Miller le suppose, il ne pouvait tout simplement pas faire partie du Magistère. Pour un Magistère qui se contredit, il n'y a pas du tout de Magistère, mais plutôt la « trompette incertaine » qui sème la confusion parmi les fidèles, comme l'a averti Saint Paul aux Corinthiens ( 1 Corinthiens 14 : 8 ).

Ici encore, nous voyons que le Concile Vatican II, au-delà de ses propres réaffirmations de l'enseignement traditionnel — y compris celui de Dignitatis Humanae concernant l'État confessionnel Catholique — n'a ajouté que de la confusion à la vie de l'Église. Cette confusion, à un niveau sans précédent dans l'histoire de l'Église, est sans aucun doute un sujet du Troisième Secret de Fatima.

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