samedi 20 août 2016

Première chose à faire
pour sortir l'Église de la crise actuelle



Rédigé par : Tous les éditorialistes de Life Site news
SOURCE : Life Site News

19 août 2016 (LSN) - Dans son livre « L’Autorité Magistérielle, le Père Tchad Ripperger, Ph.D, dit que « l'Église ne sortira pas de cette période tumultueuse » sans inverser la « pratique datant du Concile Vatican II et depuis de ne pas rétablir de l’ordre dans l’intégrité doctrinale » parmi les Évêques, les prêtres et les théologiens. L'observation cruciale vient à la fin de près de cinquante ans de clémence destructive qui, sous le pontificat de François, a pris de nouvelles dimensions.

Même si, sous les pontificats de Saint Jean-Paul II et de Benoît XVI, des Évêques dissidents ont été en effet nommés, ceux-ci comprenaient encore qu'ils devaient à garder la tête basse. Si leurs erreurs doctrinales devaient devenir trop manifestes, ils savaient qu'ils seraient corrigés. Des prêtres fidèles et doctrinalement orthodoxes pouvaient faire appel à Rome pour de l'aide contre les pressions d’agir contre leur conscience et pouvaient s’attendre au moins à une certaine assistance. La situation est maintenant très différente.

Ce qui était considéré autrefois comme de la dissidence ouverte semble maintenant être vue comme être avant-gardiste et les Évêques qui s'y engagent ne sont pas avertis par le Vatican, mais plutôt promus et sont présentés comme des exemples à suivre. Et ce qui a émergé est une nouvelle et inquiétante tendance dans l'Église qui menace la croyance et la pratique orthodoxes d'une manière que nous avons rarement connue dans notre histoire en 2000 ans.

Il y a des plans qui sont actuellement en cours pour des synodes nationaux et diocésains sur le mariage et la famille sur la base de l’Exhortation Apostolique controversée, Amoris Laetitia. Alors que ces synodes pourraient prendre, d’une part, des orientations d’un côté comme de l’autre compte tenu de l'ambiguïté dans l'exhortation papale, et à voir aussi, d’autre part, qui a initié cette proposition de tenir des synodes nous donne la preuve de l’émergence d'un développement très préoccupant.

L’Évêque Robert McElroy de San Diego (USA) et l’Archevêque Mark Coleridge de Brisbane (AUS) se sont lancés tous deux dans la voie des synodes avec McElroy planifiant son synode diocésain pour octobre et Coleridge planifiant un synode national pour toute l'Australie en 2020. Coleridge a dit qu’il s’attend que le synode national s’adresse au « mariage » homosexuel et à « à l’ordination des ministres » (une référence probable aux membres féminins du clergé) ainsi qu’à toutes autres questions d'intérêt. Il ajoute la mise en garde que ces sujets ne devraient pas « porter atteinte à la foi, aux enseignements ou à la morale de l'Église » mais ce que ça veut signifier exactement Coleridge n’est pas clair alors qu’il esquive la compréhension traditionnelle des enseignements Catholiques sur les questions sexuelles.

Au cours du Synode sur la Famille en 2015, Coleridge a argumenté contre l'utilisation des termes « intrinsèquement désordonné » ou « mal » pour décrire les actes homosexuels. De plus, il a fait valoir que la compréhension Catholique traditionnelle d'aimer le pécheur tout en haïssant le péché « ne se communique plus » « dans le monde réel » où la sexualité est « une partie de [votre] être tout entier ».

La modification du langage de l'Église est également à l'ordre du jour au Synode de San Diego. « Au cours du synode diocésain en octobre prochain, les règles et les pratiques existantes qui sont aliénantes doivent être examinées » a dit McElroy dans une déclaration. En réponse aux massacres de juin dans le club gay d’Orlando, McElroy a dit que la tragédie Orlando « est un appel pour nous en tant que Catholiques à lutter plus vigoureusement que jamais contre le préjugé anti-gay qui existe dans notre communauté Catholique et dans notre pays ». Le fait d’étiqueter les actes homosexuels comme « intrinsèquement désordonnés », comme le Catéchisme le fait, est un « langage très destructeur que je pense que nous ne devrions pas utiliser pastoralement » a déclaré McElroy dans une interview avec le magazine America.

Les amendements au Catéchisme sur cette question est une possibilité réaliste. Déjà le Pape François a mis en place une commission pour étudier la révision du Catéchisme sur la peine de mort. En outre, les attentes à l’effet que des Évêques conservateurs ne permettraient jamais un tel changement radical dans le langage de l'Église pour décrire des comportements sexuels qui mènent à la mort physique et spirituelle, devraient être tempérées avec les réalités malheureuses de ces dernières années.

Dans une interview avec Crux, l’Archevêque Charles Chaput a exprimé son soutien pour faire disparaître le langage de l'Église relatif à l’expression « intrinsèquement désordonné ». « Je pense que c’est probablement bon pour l'Église de la mettre sur la tablette pendant un certain temps jusqu'à ce que nous en ayons terminé avec la négativité qui lui est associée » a dit Chaput à Crux. « Ce langage provoque automatiquement les gens et n’est probablement plus utile ». La concession de Chaput est troublante étant donné que le langage du Catéchisme est faible en comparaison avec le langage utilisé dans les Écritures pour condamner les actes homosexuels tels que les termes « gravement dépravés » et « abominables ».

Le synode de McElroy est susceptible d'aller bien au-delà de changer le langage de l'Église. Il a souligné à plusieurs reprises qu’il faut changer les priorités de l'Église et a le soutien du fils protégé et favori du Pape François, Mgr Blase Cupich de Chicago. McElroy a créé un tollé à la réunion de la Conférence des Évêques des États-Unis en novembre dernier au sujet d’un document indiquant aux Catholiques Américains comment voter aux prochaines élections nationales. McElroy a présenté un argument sans équivoque à savoir que le document n’était pas en phase avec les priorités du Pape François — plus précisément, que le document mettait trop l'accent sur l'avortement et l'euthanasie et pas assez sur la pauvreté et l'environnement. Cupich a félicité plus tard l'intervention de McElroy comme un « vrai moment fort » de la conférence et a soutenu le mouvement pour mettre la dégradation de l'environnement et la pauvreté globale au même pied d’égalité avec l'avortement et l'euthanasie.

Pour comprendre le vaste écart de l'Église Catholique comme elle a été connue à travers des siècles avec ce qui est proposé, il suffit de regarder les déclarations du Cardinal Raymond Burke et du Pape Benoît XVI sur ces sujets. Le Cardinal Raymond Burke a dit : « C’est une hérésie d’enseigner que les relations homosexuelles ... ne sont pas désordonnées, d'enseigner également ce qu'ils ont des éléments positifs ».

Le Pape Benoît juste avant son élection au pontificat a écrit : « Ce ne sont pas toutes les questions morales qui ont le même poids moral comme l'avortement et l'euthanasie. ... Il peut y avoir une diversité d'opinions légitimes même entre Catholiques concernant un engagement à mener une guerre et ou à appliquer la peine de mort, mais cependant il n’y a pas de diversité du tout en ce qui concerne l'avortement et l'euthanasie ».

Dans son encyclique L'Évangile de la Vie, le Pape Saint Jean-Paul II s’est adressé précisément aux Évêques quand il a dit : « Dans l'annonce de cet Évangile, nous ne devons pas craindre l'hostilité ou l'impopularité, refusant tout compromis et toute ambiguïté qui nous conformeraient à la mentalité de ce monde ». (cf. Rm 12, 2)

L'appel du Père Ripperger à « rétablir de l’ordre dans l’intégrité doctrinale » des Évêques, des prêtres et des théologiens est donc un moyen nécessaire et crucial pour bien de sortir de la crise de l'Église d'aujourd'hui. C’est une œuvre de miséricorde et de charité qui est requise maintenant plus que jamais. Nous devons prier pour que François entreprenne ce devoir essentiel ou, à défaut, que son successeur éventuel le fasse.

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