vendredi 5 août 2016

À la défense de François




par Christopher A. Ferrara
SOURCE : The Remnant
Le 3 août 2016

Les lecteurs du Remnant auront remarqué qu’au cours de trois dernières années, non seulement le présent journal mais la presse Catholique en général en même temps que la blogosphère Catholique, se sont de plus en plus voués à rapporter le plus récent commentaire concernant le dernière bombe sans précédent de François (DBSPF). C’est justement ce que François désire car, sans un DBSPF presqu’à chaque semaine, il débarquerait du cycle des nouvelles si assidûment exploité par l’« expert gourou en médias », Greg Burke, anciennement de FOX News, qui vient tout juste de remplacer le porte-parole de presse papal et rusé maître du détournement, le Père Lombardi , roi du « démenti officiel » qui nie rien et dont les « clarifications officielles » ne clarifient rien.


L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Les lecteurs du Remnant auront remarqué qu’au cours de trois dernières années, non seulement le présent journal mais la presse Catholique en général en même temps que la blogosphère Catholique, se sont de plus en plus voués à rapporter le plus récent commentaire concernant le dernière bombe sans précédent de François (DBSPF). C’est justement ce que François désire car, sans un DBSPF presqu’à chaque semaine, il débarquerait du cycle des nouvelles si assidûment exploité par l’« expert gourou en médias », Greg Burke, anciennement de FOX News, qui vient tout juste de remplacer le porte-parole de presse papal et rusé maître du détournement, le Père Lombardi , roi du « démenti officiel » qui nie rien et dont les « clarifications officielles » ne clarifient rien.

Afin de maintenir le quota requis de DBSPF, cependant, il doit y avoir un nombre suffisant d'occasions au cours desquelles François peut nous dire tout ce qu’il pense en accord avec son « Magisterium Fluide (MF) ». Comme François a lui-même si brillamment expliqué en quoi consistait son MF : « Je suis constamment à faire des déclarations, à donner homélies. Voilà le magistérium. Voilà ce que je pense, pas ce que les médias disent que je pense. Regardez. »

... « Le MF comprend le flot ininterrompu libre d’interviews « exclusives » avec des magazines et des journaux où peut-être la majorité des DBSPF ont fait leur première apparition. Ces lancements ad hoc de DBSPF s’ajoutent en plus aux mégatonnes de DBSPF trouvés dans les trois documents de la longueur d'un livre que l'équipe d'écrivains fantômes de François ont compilé jusqu'ici : Evangelii Gaudium, Laudato si et Amoris Laetitia.

Ensuite, il y a la succession sans fin des voyages du Pape sinon tout à fait inutiles qui sont un gaspillage obscène du Denier de Pierre et une augmentation flagrante massive et hypocrite de l'empreinte carbone de François et qui fournissent des occasions pour ces conférences de presse lors des envolées aller/retour auxquelles l’entourage habituel des chacals des médias sont nourris par des petites bouchées assorties de viande rouge dans l'exercice du distinct mais relié au Magisterium d’avion de François (MA).

Avec une production si abondante de DBSPF sur les canaux FM et AM, l'attention des Catholiques qui accordent encore un regard aux affaires de l'Église Catholique, en particulier des journalistes, des commentateurs et des blogueurs, doit être fixée presque constamment sur François. Ainsi, comme je l'ai mentionné ailleurs, « Respice in me » (regardez-moi), une phrase normalement associée à la Divinité, pourrait servir de devise à cette papauté. Vraiment, nous qui accordons encore de l'attention, avons-nous d'autre choix que de « Regarder » ?

Mais pour tout cela, permettez-moi de dire quelques mots à la défense de François comme un rappel de ce qui est trop facilement oublié au milieu de son pontificat à votre face.

Avec l'exception notable de son « offensive de la miséricorde » (ci-dessous), il n’y a rien que François dit ou fait qui est, en substance, sans précédent comme cela puisse paraître.

Ce qui est sans précédent, c’est la manière choquante, directe et sans nuance que François poursuit son progressisme implacable en ligne avec la désastreuse « nouvelle orientation » de l'Église depuis Vatican II et le parcours déjà établi par ses deux prédécesseurs immédiats. Lorsque Jean-Paul II et Benoît XVI ont présenté de l’intelligence et de la nuance dans leur adoption et dans leur défense de la nouveauté, François poursuit la mystérieuse auto-démolition de l'Église avec toute la vulgarité et l'insouciance d'un homme politique pressé d'imposer sa volonté avant la prochaine élection.

« Le Pape du Peuple » apporte une démagogie rustre et une rhétorique de bas étage à la tâche de la démolition de l'Église.

Il y a seulement quelques jours, encore une fois accumulant du mépris public envers sa minuscule opposition conservatrice parmi la hiérarchie, François a béatement informé un journaliste Argentin qu’il ne sera pas découragé par ses opposants : « Je veux une Église qui soit ouverte et compréhensive qui accompagne les familles blessées. Ils disent non à tout. Je vais de l'avant sans regarder par-dessus mon épaule ». L'Église était ni ouverte ni compréhensive avant que François n’ait commencé son pontificat d’espoir et de changement. Mais François va éliminer l'impasse hiérarchique et terminer le travail. Ou c’est ce qu’il pense.

Une simple liste confirme l'intuition que François est à peine le premier Pape à oser les nouveautés qu’il présente presque tous les jours dans leur forme la plus brute et sans fard d’ailleurs:

  • Oecuménisme endémique ? Personne n'a jamais surpassé Jean-Paul II dans ce département. Comme il a déclaré dans « Ut Unum Sint », l’« oecuménisme » — un mot complètement étranger au vocabulaire de l'Église avant 1962 — « n’est pas seulement une sorte d’« appendice » qui est ajouté à l'activité traditionnelle de l'Église. Au contraire, c’est une partie organique de sa vie et de son œuvre et, par conséquent, il doit imprégner tout ce qu'elle est et fait ... » Ce fut Jean-Paul II qui a décerné des Croix pectorales aux faux Évêques Anglicans et ce fut lui qui a d'abord participé à des liturgies communes avec des Ministres Protestants, rappelant dans Ut Unum Sint « la réunion de prière tenue à la Basilique Saint-Pierre actuelle où il rejoignit les Archevêques Luthériens, les Primats de la Suède et de la Finlande pour la célébration des Vêpres .. ».

  • Le dialogue interreligieux ? Les événements à Assise de Jean-Paul II sont le sommet de cette nouveauté scandaleuse. Rien que François n’ait fait, pas même sa « Prière pour la Paix » ridicule avec les Juifs et les Musulmans faite dans les jardins du Vatican ou encore la partie encore plus ridicule de football pour la Paix, approche même Assise de 1984 et de 2002 pour leur valeur en terme de commotion.

  • La déformation de l’Écriture pour convenir aux notions modernistes ? Ce fut Jean-Paul II, par exemple, qui a réduit de façon si célèbre l'enseignement de Saint Paul sur le caractère de chef du mari de la famille — « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme vous l'êtes au Seigneur. Car le mari est le chef de sa femme, comme le Christ est le chef de l'Église ». ( Éphésiens 5 : 22-23 ) — à un simple artefact culturel « profondément enraciné dans les coutumes et la tradition religieuse de cette époque » mais qui est maintenant « compris et réalisé d'une manière nouvelle : comme une « soumission les uns aux autres à cause du respect que vous avez pour le Christ » citant Éphésiens 5 :21 qui n'a rien à voir avec la relation mari-femme mais plutôt en ce qui a généralement trait aux Chrétiens étant « soumis les uns aux autres » dans la charité.

  • L’indifférentisme religieux ? C’était nul autre que Jean-Paul II, dans « Redemptoris missio » qui a fait résonner le thème post-conciliaire : « Alors que les peuples, les cultures et les diverses religions peuvent se rencontrer autour de l'unique réalité divine, quel que soit son nom » ! Bah ! Quel que soit son nom, tout est bon.

  • Les Papes qui visitent des Synagogues ? Jean-Paul II a été le premier, Benoît le second. François termine troisième dans un concours lamentable de nouveautés.

  • Les Papes qui visitent des Mosquées ? Jean-Paul II l'a fait en premier, suivi par Benoît XVI, qui a établi « un nouveau record des Papes » pour les visites de Mosquées : deux fois en sept ans.

  • Que diriez-vous des Papes qui visitent les églises Luthériennes et qui participent à une liturgie ? Jean-Paul II et Benoît XVI ont tous deux été là et les deux l’ont fait bien avant que François ne soit arrivé de Buenos Aires.

  • Certes, les entretiens de presse papale « exclusifs » proviennent de François, n’est-ce pas ? Non, Jean XXIII et Paul VI ont été tous deux pionniers de l'innovation.

  • Que diriez-vous des conférences de presse papale aéroportées ? Benoît XVI l’'a fait d'abord en 2007 et de nouveau en 2010.
  • L’environnementalisme papal alors ? Ici Jean-Paul II a battu François aux points par au moins 24 ans, forgeant l'expression même de « crise écologique » suivie par Benoît XVI qui a déclaré (dans le plus pur style Bergoglien ) que la « crise écologique montre l'urgence d'une solidarité qui embrasse le temps et l'espace ... »

  • Qu'en est-il des abus liturgiques papaux ? Pas même la partie de plage Bingo de François comme Messe à Rio surpasse les spectacles liturgiques répugnant que Jean-Paul II et Benoît XVI ont présidé lors de leurs différents voyages.

Je pourrais continuer, mais sûrement, le point est fait : François suit les traces de ses prédécesseurs immédiats en continuant le long de la pente descendante des cinquante dernières années et que Benoît a fait un certain effort à inverser mais à laquelle François est revenu avec une détermination renouvelée à continuer sur la pente descendante dans l'abîme qui maintenant se profile devant nous.

Comme je le note ci-dessus, cependant, il y a une différence vraiment notable entre François et les autres Papes conciliaires.

Nous savons tous ce qu'il en est : la tentative incroyable, implacable de François de subvertir, au nom de la « miséricorde » l'enseignement de l'Église et de la discipline sacramentelle concernant le mariage, la famille et la morale sexuelle en général. C’est François seul —rejetant l'enseignement contraire même de ses deux prédécesseurs immédiats —qui a initié la « bataille finale » dont Sœur Lucie de Fatima, parlant à la lumière du Troisième Secret, a averti le Cardinal Caffarra, un de ces prélats conservateurs insolents qui « dit non à tout » — signifiant par là non à la tolérance institutionnalisée des unions immorales sexuelles dans l'Église.

C’est ici, avec François, que nous rencontrons quelque chose de vraiment nouveau et terrifiant même au milieu de ce que le Cardinal Ratzinger a admis être un « processus continu de déclin » depuis le Concile. « Je suis par nature inconscient ( en italien : « incosciente » ), et donc je vais de l'avant » comme François a joyeusement informé un groupe d'étudiants au Vatican en mai dernier. Mais à ce Pape inconscient et, ici nous pouvons cependant ironiquement tout aussi bien le défendre aussi, nous lui devons une dette de gratitude. Son approche maladroite, brutale pour obtenir ce qu’il veut a réveillé des voix puissantes d'opposition qui, à leur tour, en réveillent d'autres qui sont restées silencieuses jusqu'à maintenant ou qui somnolaient face à une indignation après l'autre.

François est tout simplement allé trop loin. Il a montré à tout le monde qui n’est pas volontairement aveuglé ce que les Traditionalistes ont vu depuis le début : à savoir que le « renouveau conciliaire » se terminera dans la dissolution de la religion Catholique si cela était possible, affirmant même l'enseignement de l'Église sur les préceptes négatifs de la Loi naturelle. Ainsi, l’article du site Life Site News, qui nous vient de pas moins que de Mgr Michel Schooyans, proche conseiller de Jean-Paul II et un confident du Pape Benoît XVI, a « émis un sérieux avertissement à propos de la trajectoire actuelle dans l'Église Catholique ».

Mieux vaut tard que trop tard ! Dans un article (voir cet article en français ici ) de Mgr Schooyans que le site Life Site News a présenté sur son site Web, il déclare ce que les Traditionalistes ont dit depuis dès que ce fut annoncé : à savoir que le Synode sur la Famille « a révélé ... un profond malaise dans l'Église » impliquant « des discussions récurrentes sur la question des personnes divorcées remariées, des modèles pour la famille, le rôle des femmes, le contrôle des naissances, la maternité de substitution, l'homosexualité, l'euthanasie ». Sans nommer François, Schooyans admet la menace que son pontificat téméraire pose : « L'Église est contestée dans ses fondements mêmes ». Contestée par le Pape !

Schooyans déplore « le retour de la casuistique considérée comme permettant aux moralistes d’examiner et de résoudre les questions de conscience. Certains moralistes ont l'intention d'offrir des solutions qui plaisent à ceux qui ont recours à leur connaissance supérieure. Parmi les casuistes d'hier et d'aujourd'hui, les principes fondamentaux de la morale sont éclipsés par les opinions (souvent divergentes) prononcées par ces conseillers spirituels sérieux ». Il esquisse l'état précaire de l'Église de la « miséricorde » sous le règne sans précédent de François— encore une fois, sans le nommer, comme si nous ne le savions pas :

    « Progressivement, les règles de comportement procédant de la Volonté du Seigneur et transmises par le Magistère de l'Église vont languir en déclin. L'évaluation morale des actes peut conséquemment être modifiée. Non satisfaits d’atténuer cette évaluation, les casuistes [triés sur le volet et dirigés par François] souhaitent transformer la loi morale elle-même. Ce sera la tâche des casuistes, des confesseurs, des conseillers spirituels et, à l'occasion, des Évêques [choisis par François pour paqueter le Synode et maintenant promouvant la Sainte Communion en faveur des adultères publics].

    « Tous doivent avoir le souci de plaire .... Afin de plaire, le conseiller spirituel devra adoucir la rigueur de la Doctrine transmise par la Tradition [que François demande constamment dans ses attaques incessantes sur« rigorisme »]. Le berger devra adapter ses paroles à la nature de l'homme dont les passions mènent naturellement au péché. [comme Amoris Laetitia propose dans sa discussion sur « Intégrer la fragilité » dans son chapitre 8]. D'où le bannissement progressif des références au péché originel et à la grâce. [totalement absent dans la discussion sur la conduite sexuelle dans Amoris Laetitia].

    « L'influence de Pélage (un moine d'origine britannique) est évidente : l'homme doit se sauver et prendre son destin entre ses propres mains. Dire la vérité ne fait pas partie du rôle du casuiste qui doit captiver, présenter une argumentation qui soit charmante, qui attire les bonnes grâces, qui rend le salut facile, et qui fera plaisir à ceux qui entendront ce qu'ils aiment entendre. (2 Timothée 4 : 3) [sauts de paragraphe et italique dans l'original] »

Encore plus précisément, Schooyans présente le vrai programme que François est maintenant en train d’avancer via Amoris Laetitia dont les ambiguïtés clairement conçues pour commencer le processus que Mgr Schooyans décrit :

    « Les néo-casuistes montrent un grand intérêt dans les cas des personnes divorcées qui sont « remariées ». Comme dans d'autres cas, les différentes étapes de leur approche fournit une bonne illustration des tactiques du salami (Matyas Rakosi, 1947). Selon ces tactiques, ce que l'on n’aurait jamais accordé comme un tout est concédé tranche par tranche. Alors suivons le processus » :

  • «Première tranche : au point de départ, nous trouvons, bien sûr, les références à l'enseignement dans les Écritures sur le mariage et sur la Doctrine de l'Église sur cette question » [les« bonnes parties »de Amoris Laetitia].

  • « Deuxième tranche : « l'accent est mis sur les difficultés de« recevoir » cet enseignement ».

  • «Troisième tranche, sous la forme d'une question : est-ce que les personnes divorcées « remariées » sont dans un état de péché grave ? » [Pas toujours, signifiant presque jamais d’après le chapitre 8 de Amoris Laetitia] ?

  • « La quatrième tranche consiste dans l'entrée sur la scène du conseiller spirituel, qui aidera les personnes divorcées « remariées » à « discerner », c’est-à-dire de choisir ce qui leur convient dans leur situation. Le conseiller spirituel doit se montrer compréhensif et indulgent. Il doit démontrer de la compassion, mais quelle compassion ? »
    « Pour le casuiste en effet, lorsque l'on entreprend une évaluation morale d'un acte, le souci de compassion doit avoir préséance sur l'évaluation des actions qui sont objectivement mauvaises : le conseiller doit faire preuve d'indulgence, s’adapter aux circonstances. [Le thème entier de Amoris Laetitia et du pontificat Bergoglien en général]

  • « Avec la cinquième tranche de salami, chaque individu sera capable de discerner, personnellement et avec sa pleine liberté de pensée, de ce qui lui convient le mieux. [Pour citer AL, ¶ 303.« C’est pour l'instant la réponse la plus généreuse qu’on peut donner à Dieu ... même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif ». ] [sauts de paragraphe et soulignons] » .

Ironie du sort, mais sans surprise, ce que Mgr Schooyans décrit implique toutes les mêmes trois choses que François condamne constamment chez les autres : le néo-Pharisaïsme, la néo-casuistique et, le plus ironiquement de tous, le « Néo-pélagianisme ». Mais, pour le dire aussi malicieusement que possible dans la défense de François, nous pouvons être reconnaissants pour le « don » même du caractère crû et de la duplicité moralisatrice de sa démagogie religieuse. En se discréditant lui-même, il aide à discréditer la révolution post-conciliaire qu’il pense pouvoir porter à sa fin extrême par le pur abus même de son autorité.

François, nous pouvons l’espérer et le prier, se découd lui-même. Et si nos prières pour son changement de cœur ne reçoivent pas la réponse que nous espérons, il nous appartient au moins de reconnaître le bien que Dieu tire de ses faux pas, de toutes ses DBSPF sur les canaux AM et FM du plus bruyant pontificat dans l'histoire de l'Église Catholique. ■

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