jeudi 24 décembre 2015

Pourquoi l'Église Catholique doit

s'opposer à l'accord sur le climat de Paris
Autrement le Vatican endosse l'avortement et la contraception



SOURCE :Voice of the Family

22 décembre 2015 (Voice oftheFamily) - François a manifesté son appui à l'accord final du 12 décembre 2015 atteint à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris. Tragiquement, l'accord contient un langage conçu pour promouvoir l'avortement et la contraception même si les termes ne sont pas eux-mêmes utilisés.

Le Saint-Père a parlé contre l'avortement à de nombreuses reprises au cours de son pontificat. Dans Laudato Si, il disait : « Puisque tout est lié, la défense de la nature n’est pas compatible non plus avec la justification de l’avortement ». Nonobstant cela, le mouvement pro-vie a souvent été forcé de soulever des préoccupations au sujet des déclarations faites par de hauts prélats qui semblent être en écart de l'ancienne vigilance du Saint-Siège à l'égard du langage utilisé dans les accords internationaux, langage qui pouvait promouvoir l’agenda pro-avortement, pro-contraception de nombreux gouvernements nationaux et d’organismes d'aide.

Prenant la parole après l'Angélus sur la Place Saint-Pierre le 13 décembre dernier, François a dit :

« La Conférence sur le climat vient de se conclure à Paris avec l’adoption d’un accord, qualifié d’historique par beaucoup. Son application demandera un engagement profond et un dévouement généreux de la part de chacun ».

Il continuait :

« En souhaitant que soit garantie une attention particulière envers les populations les plus vulnérables, j’exhorte la communauté internationale tout entière à poursuivre avec sollicitude le chemin entrepris, sous le signe d’une solidarité qui devienne toujours plus concrète ».

La triste réalité est, cependant, à l’effet que l'accord de Paris conduira en fait à une intensification de l'assaut sur les plus vulnérables de toutes les populations : les enfants à naître.

Dans l'accord de Paris, nous trouvons la clause suivante (notre emphase) :

« Conscientes que les changements climatiques sont un sujet de préoccupation pour l’humanité toute entière et que, lorsqu’elles prennent des mesures face à ces changements, les Parties devraient respecter, promouvoir et prendre en considération leurs obligations respectives concernant les droits de l’homme, le droit à la santé, les droits des peuples autochtones, des communautés locales, des migrants, des enfants, des personnes handicapées et des personnes en situation vulnérable et le droit au développement, ainsi que l’égalité des sexes, l’autonomisation des femme et l’équité entre les générations ».

Les termes en caractères gras peuvent sembler anodins à première vue pour de nombreux lecteurs mais l'expérience a montré souvent que ces termes sont utilisés pour faire avancer une idéologie dangereuse.

1. Les objectifs du Développement Durable utilisent « l'égalité des sexes » et « l'autonomisation des femmes » pour promouvoir l’avortement et la contraception

Les Objectifs du Développement Durable des Nations Unies, approuvés par les États-nations en septembre 2015, se composent de 17 buts et de 169 cibles qui détermineront la direction de l'aide et de l'action internationale pour les quinze prochaines années.

Ces objectifs sont accueillis par l'accord de Paris dans lequel la « Conférence des Parties » s’unit pour :

« Saluer l’adoption de la résolution A/RES/70/1 de l’Assemblée générale des Nations Unies, intitulée «Transformer notre monde: le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».

L’objectif # 5 des Objectifs du Développement Durable est de « Réaliser l'égalité des sexes et l'autonomisation de toutes les femmes et les filles ». Cet objectif comprend la cible suivante à atteindre d'ici à 2030 (souligné par nous) :

« Assurer l'accès universel à la santé sexuelle et reproductive et les droits en matière de procréation, tel que convenu conformément au Programme d'Action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement ainsi que le Programme d'action de Beijing et des textes issus de leurs conférences de révision ».

Cet objectif rend clair que « la santé sexuelle et reproductive » est un élément essentiel dans la réalisation de « l'égalité des sexes » et « l'autonomisation des femmes » malgré le fait que certains organismes des Nations Unies de concert avec des États membres et des organisations Pro-avortement les interprètent comme incluant l'avortement et la contraception.

Le Fonds des Nations Unies pour la Population déclare que « la santé sexuelle et reproductive » comprend l'accès pour tous à « la méthode sûre, efficace, abordable et acceptable de la contraception de leur choix » qui inclut les méthodes de contraception qui sont ou peuvent être abortives. Le Fonds des Nations Unies pour la Population soutient également d'autres méthodes d'avortement, il indique : « Lorsque l'avortement est légal, les systèmes de santé nationaux doivent le rendre sécuritaire et accessible ». Les fournisseurs d'avortements tels que Planned Parenthood considèrent ouvertement l’avortement et la contraception comme partie intégrante de « la santé sexuelle et reproductive », y compris le matériel destiné aux adolescents. C’est aussi un terme qui est utilisé par l'administration Obama pour inclure l'accès à l'avortement.

2. L’« Égalité » utilisée pour promouvoir l’avortement et la contraception

Le sens donné à « l'égalité des sexes » et « l'autonomisation des femmes » ci-dessus n’est pas unique aux Objectifs de Développement Durable ; c’est bien établi dans les documents de l'ONU. Cela peut être démontré par l'examen d'un rapport publié plus tôt cette année par le Comité des Nations Unies sur l'Élimination de la Discrimination à l'égard des Femmes (CEDAW), intitulée « Recommandations générales sur l'accès à la justice des femmes » (23 Juillet 2015).

Le document relie précisément l’« égalité » avec le besoin perçu de légaliser l'avortement. Le paragraphe 47 stipule :

« Les lois pénales sont particulièrement importantes pour assurer que les femmes sont en mesure d'exercer leurs droits, notamment leur droit d'accéder à la justice sur la base de l'égalité ... Certains codes pénaux ou actes et / ou codes de procédure pénale discriminent les femmes : ... b) en criminalisant des comportements qui peuvent être seulement effectués par des femmes : comme l'avortement »

Cet argument se poursuit au paragraphe 49 :

« Les femmes sont également disproportionnellement criminalisées en raison de leur situation ou de leur état, par exemple, les femmes dans la prostitution, les femmes migrantes, les femmes accusées d'adultère, les lesbiennes, les bisexuelles, les femmes transgenres et les personnes intersexuées, les femmes subissant un avortement ou des femmes appartenant à d'autres groupes discriminés ».

Au paragraphe 51, le document procède à déployer les appels pour l'abolition de la discrimination comme un moyen d’en appeler directement à la légalisation de l'avortement :

« Abolir la criminalisation discriminatoire, examiner et surveiller toutes les procédures pénales afin de veiller à ce qu'elles ne discriminent pas directement ou indirectement les femmes ; décriminaliser les formes de comportement qui ne sont pas criminalisés ou punis aussi sévèrement que s’ils avaient été commis par des hommes ; décriminaliser les comportements qui ne peuvent être effectués que par les femmes : comme l'avortement ; et / ou agir avec diligence en vue de prévenir et de fournir la réparation pour les crimes qui touchent uniquement ou de manière disproportionnée les femmes, que de tels actes aient été perpétrés par l'État ou par des acteurs non étatiques ».

En outre, le paragraphe 24, qui se trouve dans une section intitulée « Lois discriminatoires, procédures et pratiques », parle de « barrières » rencontrées par les « filles (y compris les fillettes et les adolescentes, le cas échéant) » en accédant à « la santé sexuelle et aux droits de reproduction. »

3. « L'autonomisation des femmes » utilisé pour promouvoir avortement et la contraception

Au paragraphe 25, le document « recommande que les États Parties » :

(C) prennent des mesures pour éviter la marginalisation des jeunes filles dus à des conflits et la perte d’autonomie au sein de leur famille et le manque de soutien qui en résulte pour leurs droits ; qu’ils abolissent les règles et pratiques qui nécessitent une autorisation parentale ou conjugale pour accéder aux services tels que l'éducation, la santé, y compris la santé sexuelle et reproductive ainsi que l'accès aux services juridiques et aux systèmes de justice ; et

(D) qu’ils protègent les femmes et les filles contre des interprétations des textes religieux et des normes traditionnelles qui créent des obstacles à l'accès à la justice résultant en de la discrimination envers elles.

Ce texte illustre la manière dont ce terme peut être utilisé par les organismes des Nations Unies pour promouvoir (i) les attaques contre les droits parentaux, (ii) l'avortement et la contraception (« santé sexuelle et reproductive »), (iii) les attaques sur les normes morales traditionnelles et ( iv) des attaques sur des textes religieux qui peuvent comprendre l'Écriture Sainte.

Conclusions

Le langage utilisé dans l’Accord de Paris sur le climat est toujours utilisé pour la promotion de la contraception et de l'avortement sous le couvert de la « santé sexuelle et reproductive ». Depuis plus de trois décennies, le Saint-Siège s’est opposé à l'inclusion de tels termes dans les accords internationaux précisément parce qu'on leur reconnaissait qu’ils étaient utilisés pour poursuivre un programme qui est destructeur à la vie humaine et à la famille. Le Saint-Siège à l'ONU a soulevé des inquiétudes quant à l'utilisation de termes tels que récemment utilisés en septembre 2015.

Cependant, au cours du présent pontificat, La Voix de la Famille a eu la tâche pénible de documenter le revers constant de la vigilance de jadis du Saint-Siège sur cette question et l'augmentation de l'incidence croissante du Vatican et des forces internationales anti-vie et anti-famille travaillant ensemble, et ce malgré les condamnations publiques du Saint-Père sur l'avortement.

L'accord de Paris, en particulier pris conjointement avec les Objectifs de Développement Durable, donne encore plus de force aux appels pour des efforts renouvelés en vue d’assurer « l'accès universel » à l'avortement et à la contraception.

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