mercredi 30 décembre 2015

Parler d'abolir la peine de mort, du chômage, de la pollution... C'est OK
Parler des 50 Millions/an d'avortements , du mariage « gay », Ah ça ! Non...


La Papauté politiquement correcte



par Christopher A. Ferrara
SOURCE :Fatima Network Perspectives
Le 29 décembre 2015

Dans son discours au Congrès des États-Unis, François a déclaré : « La Règle d'Or nous rappelle aussi notre responsabilité de protéger et de défendre la vie humaine à toutes les étapes de son développement ». Tout d'abord, c’est le cinquième commandement, pas la Règle d'Or, qui exige la défense de la vie humaine. Mais François semblait opposé à mentionner quelque chose d'aussi controversée comme un commandement divin devant un corps de « représentants élus » qui, en accord avec les préceptes du système moderne de l'État, n’est pas autorisé à reconnaître une autorité supérieure à lui-même.

Cela mis à part, alors que François prononçait ces paroles, les Catholiques retenaient leur souffle, attendant pour que le Pape condamne l'horreur de l'avortement au centre même du pouvoir dans le monde occidental décadent, tout comme Mère Teresa l’avait fait — de manière explicite, par nom, nommé quinze fois — pendant son discours à la National Prayer Breakfast * à Washington.


L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Ce qui a suivi, cependant, fut une déclaration qui a atterri comme un bruit sourd entendu autour du monde : « Cette conviction m'a amené, depuis le début de mon ministère, à plaider à différents niveaux pour l'abolition totale de la peine de mort ». La peine de mort ? Qu’est-ce qu’a à faire un meurtrier condamné assis dans le couloir de la mort avec la « vie humaine à chaque stade de développement ? » Rien, bien sûr. La conclusion du Pape est plutôt un non sequitur ( qui ne suit pas les prémisses ) plutôt stupéfiant.

François a cependant fait monter les enchères depuis, en demandant à la mi-décembre que la peine de mort soit abolie dans le monde entier, tout en récitant également une liste d’épicierie de d’autres demandes de justice sociale indistinguables des articles de la plate-forme du Parti Démocrate : « Des conditions juridiques pour résidents légaux immigrés, des emplois pour les chômeurs, l'accès aux soins médicaux pour tous et le pardon des fardeaux de la dette internationale ».

Ça en dit beaucoup que, tout en exigeant la suppression de la sanction pénale alors que l'enseignement Catholique l’a toujours approuvée pour les crimes les plus graves, nulle part, à tout moment, François a appelé à l'abolition de l'avortement, le massacre de millions d'enfants innocents que l'Église a toujours condamné comme un étant un « crime abominable » en violation de la Cinquième Commandement (pas la Règle d'Or).

En effet, François lui-même a appelé l'avortement un « crime abominable » dans un discours peu médiatisé à une organisation pro-vie italienne. Pourquoi, alors, n’a-t-il pas invité les dirigeants du monde à mettre fin à ce crime abominable ? Pourquoi, à sa place, il demande d'abolir une mesure criminelle légitime qui, comme a insisté Pie XII, est une juste peine pour un meurtre basée sur le « pouvoir coercitif de l'autorité humaine légitime » divinement conféré et « les sources de la Révélation et de la Doctrine traditionnelle » ?

La réponse à ces questions est à l’effet que la Papauté, avec la plus grande partie du reste de l'élément humain de l'Église, se permet désormais d'être régie par la rectitude politique comme un élément de l'esprit du monde, selon laquelle la politique majoritaire règne en maître contrairement aux réclamations de la religion et de la morale. Le résultat est une Papauté politiquement correcte qui réduit la morale à la Règle d'Or et évite toute offense et, encore moins toute confrontation directe avec les pouvoirs en place. En bref : une mise hors service concrète de l'Église Militante.

Ce développement peut difficilement être entièrement mis aux pieds de François. Plutôt, ce fut un processus d’évolution depuis quelques-cinquante ans suite à la « ouverture au monde » désastreuse à Vatican II. Mais François a mené la Papauté politiquement correcte à un nouveau niveau, gagnant ainsi la louange sans fin du monde — quelque chose d'absolument sans précédent dans l'histoire de l'Église.

Pour prendre un autre exemple : Alors que le peuple d'Irlande s’apprêtait à voter sur la légalisation du « mariage gay », François n’a rien dit pour s’y opposer. Il n’a pas non plus dit un seul mot en guise de regret, encore moins de condamnation après que cette abomination fut devenue loi en Irlande. De la même manière, quand la Cour Suprême des États-Unis a pris en considération le cas du « mariage gay », François a observé un silence assourdissant avant et après cette décision qui s’imposait sur tous les cinquante États. Sur ce point, même l'ultra-libéral Huffington Post, dans un commentaire écrit par un correspondant « gay », a été contraint de faire cette observation :

Considérant que le Pape Benoît a souvent vocalement exprimé une condamnation sévère du mariage pour tous — il a même voyagé en Espagne pour prendre la parole contre celui-ci alors que ce pays était parmi les premiers à légaliser le mariage pour les gais et les lesbiennes et l'a appelé une « menace pour l'avenir de l'humanité » —c’est étonnant comment François est silencieux sur ce sujet. J’ai remarqué dans le passé qu’il n'a fait aucun commentaire alors que, pays après pays en Europe, on légalisait le mariage pour les gais et les lesbiennes. Et ensuite en juin passé [2015], il n'a fait aucun commentaire concernant la décision de la Cour Suprême des États-Unis.

Et pourtant, alors que le petit pays, majoritairement Catholique, de Slovénie se prépare à voter sur l'opportunité d'approuver « le mariage gay », il y a quelques jours, François est intervenu, quoique d'une manière voilée, appelant les Slovènes « à soutenir la famille, un point de référence structurelle pour la vie de la société ... » Ce qui était censé s’avérer un vote très serré fut une déroute pour les partisans du « mariage homosexuel » avec les Slovènes votant à raison de 63 % contre 36 % contre lui. On ne peut imaginer quel aurait été le vote en Irlande si François avait demandé de s’opposer au « mariage gay » avec la même constance et la même ampleur de publicité dont il preuve pour l'abolition de la peine de mort.

Voyez-vous le schéma ? Aucune demande pour l'abolition de l'avortement de la part d’aucun gouvernement alors qu'il le condamne devant un groupe pro-vie pendant un discours obscur en Italie. Aucune opposition à l'avancée du « mariage gay » lors de sa marche conquérante dans l’Occident Chrétien de jadis, puis seulement une opposition sourde envers la petite Slovénie. Le schéma est le suivant : une Papauté qui se ratatine devant toute confrontation avec les puissances de ce monde au sujet des pires maux de notre époque ; une Papauté — et, conséquemment, la hiérarchie en général — qui confronte encore moins le mal institutionnalisé, et par-dessus tout l'avortement, que les Protestants Conservateurs Évangéliques peuvent le faire. Le résultat en est aujourd'hui que les Protestants Conservateurs Évangéliques sont « beaucoup plus susceptibles de soutenir le droit à la vie que tout autre groupe religieux aux États-Unis ».

Le Papauté politiquement correcte a neutralisé le rôle décisif jadis de l'Église dans le combat éternel du Chrétien contre ce que Saint Paul a décrit comme « les dirigeants du monde de ces ténèbres, contre les esprits méchants dans les hauts lieux ». Avec le général en retraite, l’armée en a fait autant. Et alors que le monde Occidental tout entier descend dans un abîme de dépravation, massacrant des millions et des millions d'enfants innocents qui sont son avenir, François demande sans cesse clémence pour les meurtriers condamnés.

Ceci est l'état étonnant des affaires ecclésiales sans doute prédites dans le Troisième Secret de Fatima.




* National Prayer Breakfast : (traduction littérale : Prière au petit déjeuner national) --- Événement très prisé aux États-Unis instituée en 1953 et qui a cours le premier jeudi de février à chaque année. Il réunit les plus grands représentants Chrétiens du pays et ils assistent à des conférences par des Conférenciers de choix pendant le petit déjeuner.

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