lundi 14 décembre 2015

« Parmi les humains, il n'a jamais existé

personne de plus grand que Jean-Baptiste »
Matthieu 11, 11



Pourquoi nous aimons Jean-Baptiste

Le mangeur de sauterelles était un radical modéré
avec un message pour notre temps


par : Tom Hoopes
Le 14 décembre 2015

SOURCE : Aleteia

La première fois en 1977, j’ai été fasciné à regarder « Jean-Baptiste, l’Homme de l’Avent » dans la mini-série de NBC sur Jésus de Nazareth. J’avais 10 ans. Dans l'épisode, Michael York sautait sur les rochers et criait tout en portant son manteau de poil de chameau et, à mes jeunes yeux, il était l'image même de l'homme de Dieu.

Mon admiration n'a fait que croître alors que plus de compréhension s'ajoutât aux performances de l’acteur Britanique velu et hurlant. Maintenant, je vois pourquoi je l'aimais : ses vertus correspondent parfaitement à notre époque.

D'abord, il était tout à fait authentique.

La manière dont Jésus décrit Jean est parfaite pour nous qui apprécions tellement l'authenticité et l'individualité :

« Qu'êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? Non ? Alors qu'êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu d'habits magnifiques ? Mais ceux qui portent des habits magnifiques se trouvent dans les palais des rois. Qu'êtes-vous donc allés voir ? Un prophète ? Oui, vous dis-je, et même bien plus qu'un prophète ».

Puis il dit quelque chose d'étonnant : « Je vous le déclare, c'est la vérité : parmi les humains, il n'a jamais existé personne de plus grand que Jean-Baptiste ».

Lorsque la deuxième personne de la Trinité dit cela de vous, vous êtes grand en effet.

Jésus aime Jean précisément pour les raisons que nous aimons Jean : parce qu'il est pleinement lui-même, pas habillé et gonflé d’orgueil mais simple et honnête. C’est le but ultime de la vie spirituelle : être à l'opposé des « narcissiques spirituels » dont François est toujours en train de nous avertir — à « devenir qui vous êtes » comme disait le Pape Jean-Paul II.

Deuxièmement, il était énergiquement humble.

La fausse humilité est révoltante. L’humilité calme est charmante. L'humilité de Jean le Baptiste est passionnante.

Il ne fait pas de grand spectacle d'humilité mais il n’est pas non plus une fleur qui flétrit. Son humilité ressemble à un clignotant de construction qui pointe vers le Christ avec une telle force que vous oubliez que ce que vous cherchez est un mur de lumières brillantes.

« Moi, je vous baptise avec de l'eau ; mais Celui qui vient est plus puissant que moi » dit-il. « Je ne suis pas même digne de délier la courroie de ses sandales. Il vous baptisera avec le Saint-Esprit et avec du feu».

Jésus semble effectivement prendre exemple sur l'humilité de Jean. L'Évangile de ce lundi montre le Christ qui attend la sortie de Jean-Baptiste avant de prendre Lui-Même la scène.

Troisièmement, Jean était un radical modéré.

Jean-Baptiste a deux traits introuvables qui ne sont pas assez trouvés ensemble : il était intransigeant avec lui-même et généreux avec les autres.

Au 21e siècle, nous avons tendance à être très indulgent envers nous-mêmes et impitoyable envers les autres. Nous excusons le comportement dans notre société ou dans notre ministère alors que que nous le dénonçons dans d'autres ; nous négligeons les défauts de notre parti politique et soulignons avec impatience les défauts de l'autre parti ; nous sommes prompts à condamner et lents à présenter des excuses.

Considérez Jean-Baptiste : il a vécu une vie de sainteté radicale mais, quand les foules lui demandèrent ce qu'ils doivent faire, ses conseils étaient à l'image même de la discrétion civilisée. Il portait une peau de chameau mais recommandait des manteaux, il mangeait des sauterelles mais a dit aux autres de « partager la nourriture ». Il a vécu dans l'extrême austérité mais a dit seulement aux collecteurs d'impôts de « ne pas collecter plus que ce qui est prescrit ». Il était une voix qui crie dans le désert mais sa voix aux soldats était de « Ne pas pratiquer l'extorsion de fonds ».

Il est comme la religieuse qui vous remplit de consolantes paroles et de vifs encouragements et qui ensuite rentre chez elle et saute le dîner pour prier l'heure sainte pour vous.

Quatrièmement, Jean est mort en martyr pour le mariage.

Mais il n'était pas commode pour tout le monde. Il n'a pas hésité à dire la vérité au pouvoir. Peter Wolfgang a donné la meilleure raison pour que nous aimions Jean-Baptiste :

« Les Chrétiens font face à la persécution du 21e siècle en Occident non pas parce que nous proclamons la Divinité du Christ ou parce que nous nous opposons à la dictature communiste ou toute autre chose qui cause la persécution dans d'autres parties du monde. Nous sommes confrontés à la persécution parce que nous osons dire à nos contemporains qu'ils se livrent à des pratiques sexuelles qui ne sont « pas permises ». Tout comme Jean-Baptiste, ce n’est pas Staline ni Mahomet à qui nous sommes confrontés. C’est à Hérodiade ».

Ça me plaît. J’aime Jean-Baptiste pour la même raison que je déteste James Bond. Le vainqueur de conquêtes sexuelles est un perdant qui ne peut se conquérir lui-même ; et l'homme le plus fort n’est pas celui qui se lève pour ce qui est juste à vaincre les méchants, c’est celui qui se lève pour ce qui est juste même face à des hommes qui autrement sont de bonnes personnes même quand il sait qu'il va perdre.

Face aux attaques sur le mariage, Wolfgang suggère que nous commencions la dévotion au Martyre de Saint Jean-Baptiste.

Allons. Mais attendons que la fin de la saison de Noël se termine alors que commence l'Avent ... avec le Baptême du Seigneur, une fête célébrant Jean-Baptiste.

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