mardi 13 septembre 2016

Au Centre civique de la Ville d’Oklahoma

Un modèle erroné de la notion de la « liberté »




par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Network Perspectives
Le 13 septembre 2016

Le 21 septembre 2014, le Centre Civique de la Ville d’Oklahoma a permis à un « sataniste » de mettre en scène une « messe noire » dans ses locaux, suscitant la protestation à l'échelle nationale ainsi qu’auprès de la couverture de presse internationale. La légendaire militante pro-vie Joan Bell a été faussement arrêtée et condamnée à tort pour s’être agenouillée et avoir prié sur le palier extérieur du Centre Civique afin de contre-témoigner et de réparer le sacrilège. Mon organisation, l'American Lawyers Association Catholique (Association des Avocats Catholiques Américains), a réalisé une grande victoire en appel lorsque la plus haute juridiction pénale de l'Oklahoma a rejeté les motifs d’accusation et a constaté que l'arrestation était illégale.


L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Mais le Centre Civique et la ville de l'Oklahoma n’ont pas lâché du lest. Le mois dernier, le 15 août, le Centre Civique a accueilli un autre événement par le même groupe de « satanistes » au cours duquel ils ont osé profaner une statue de la Sainte Vierge Marie pour se moquer de la Fête de l'Assomption. L’équipe de réponse d’urgence du Centre Fatima était là pour protester contre ce dernier outrage et défendre l'honneur de la Mère de Dieu.

Le mémo de la Ville justifiant l'événement à l'avance est un triste commentaire sur ce que la mentalité moderne considère comme « liberté ». En réponse au tollé public sur la disponibilité continue du Centre Civique pour des fins de sacrilège et de moquerie des croyances les plus sacrées des Catholiques, la Ville a déclaré : « En tant que centre exploité par le gouvernement, nous sommes liés par les lois des États-Unis, y compris la Constitution et le Premier Amendement ainsi que les lois de notre État. En tant que tel, nous ne pouvons pas refuser la location à toute personne ou groupe sur la base du contenu de leur message ».

Vraiment ? C'est étrange. Parce qu’il fut refusé à Joan Bell l'accès à l'espace public du Centre Civique précisément sur la base du contenu de son message. Elle a été faussement arrêtée parce qu'elle avait affiché son opposition à la « Messe Noire » tandis que d'autres sur le même palier qui ont soutenu l'événement ou ont été perçus comme neutres n’ont pas été importunés. Ce fut seulement quand Joan a commencé à prier le Rosaire que la police a déferlé sur elle et l'ont arrêtée en vertu d’accusations fabriquées de toutes pièces.

Donc, les « satanistes » ont reçu le droit d’utiliser un établissement public pour se livrer à une moquerie anti-Catholique et à un sacrilège tandis qu’une fidèle Catholique qui manifestait pacifiquement contre cet outrage a été conduite en prison comme une criminelle commune.

Le Centre civique de la Ville d’Oklahoma est un exemple classique de l'accomplissement de la prophétie sociale du Pape Léon XIII dans son encyclique historique sur la liberté humaine, Libertas :

« Accordez à chacun la liberté illimitée de parler et d'écrire, rien ne demeure sacré et inviolable, rien ne sera épargné, pas même ces vérités premières, ces grands principes naturels que l'on doit considérer comme un noble patrimoine commun à toute l'humanité. Ainsi, la vérité est peu à peu envahie par les ténèbres, et l'on voit, ce qui arrive souvent, s'établir avec facilité la domination des erreurs les plus pernicieuses et les plus diverses ».

En effet, c’est qui se passe actuellement sous nos yeux : les Chrétiens sont persécutés pour avoir dit la vérité sur le mal tandis qu’on donne le droit absolu à la liberté d'expression aux méchants. Telle est la condition ultime d'une société qui exalte la « liberté » au-dessus de la vérité ainsi que les soi-disant « droits de l'homme » qui sont au-dessus ce que Léon XIII a appelé ailleurs « les Droits de Dieu ». Comme Léon XIII l'a déclaré à cet égard :

« Assez longtemps la foule a entendu parler de ce qu'on appelle les droits de l'homme ; qu'elle entende parler quelquefois des Droits de Dieu. Le temps est favorable, comme le montrent, nous l'avons dit, le réveil d'un saint zèle chez beaucoup d'âmes, et surtout cette piété envers le Rédempteur qu'attestent tant de signes, et que, s'il plaît à Dieu, nous léguerons au siècle suivant, comme le gage d'une ère meilleure. Mais comme il s'agit d'un résultat que nous ne pouvons attendre que de la grâce de Dieu, unissons notre zèle et nos plus ardentes prières pour fléchir la miséricorde de ce Dieu tout-puissant, afin qu'Il ne laisse pas périr ceux qu'Il a délivrés lui-même au prix de Son Sang ».

Mais que faisons-nous en attendant ? De toute évidence, les Catholiques peuvent juste travailler dans le cadre existant et espérer un juste résultat dans des cas donnés comme celui de Joan Bell. Ici aussi Léon XIII offre des conseils avisés, il ne condamne pas la démocratie en tant que telle mais plutôt il exhorte les Catholiques à « faire usage des institutions publiques, en autant que ça peut honnêtement être fait, pour la promotion de la vérité et de la justice ; en visant à ce que la liberté d'action ne doit pas transgresser les limites tracées par la nature et la Loi de Dieu ; en tentant de ramener toute la société civile au modèle et à la forme du Christianisme que Nous avons décrit ».

Ce résultat final est précisément ce que Notre-Dame de Fatima signifie par le Triomphe de Son Cœur Immaculé.

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