mercredi 16 novembre 2016

Suite de l'imbroglio avec Bergoglio

Cardinal Burke

« Si le Pape persiste dans les erreurs sur le Mariage,
les Cardinaux pourraient prendre
un « Acte formel de correction d'une erreur grave » »




SOURCE : Rorate Caeli
et
SOURCE : One Peter Five
« Quand Pierre vint à Antioche, je me suis opposé à lui ouvertement, parce qu'il avait tort » Saint Paul, dans son Épître aux Galates

Les pouvoirs du Pape ne sont pas absolus — bien au contraire : le Concile Oecuménique dogmatique moderne le plus important et plus récent, Vatican I, a établi clairement que « le Saint-Esprit a été promis aux successeurs de Pierre non pas pour qu'ils puissent, par Sa Révélation, faire connaître une nouvelle Doctrine, mais que, par son aide, ils puissent garder religieusement et exposer fidèlement la Révélation ou le Dépôt de la Foi transmise par les Apôtres ». (Vatican I, Pastor Aeternus).

Les 4 Cardinaux qui ont affiché leurs noms publiquement dans les dubia (questions) sur les erreurs apparentes sur le Mariage et la cohabitation dans l'Exhortation Apostolique qui sont présentes dans Amoris Laetitia suivent la procédure standard. Si le Pape (à partir de certains sentiments personnels ) refuse de répondre, il ne respecte pas son obligation de confirmer ses frères dans la Foi transmise par les Apôtres. Cela a des conséquences. L'interview accordée par le Cardinal Burke (l'un des signataires de la dubia, avec les Cardinaux Caffarra, Brandmuller et Meisner) au National Catholic Register indique clairement quelles conséquences celles-ci pourraient être.

Les plus importants sont les passages suivants :

Certains verront cette initiative à travers une lentille politique et la critiqueront comme un mouvement « conservateur versus les libéraux », quelque chose que vous et les autres signataires rejetez. Quelle est votre réponse à une telle accusation?

Notre réponse est simple : nous ne prenons pas une sorte de position au sein de l'Église, comme une décision politique, par exemple. Les Pharisiens ont Jésus accusé d’endosser un côté d'un débat entre les experts de la Loi Juive, mais Jésus n'a pas fait du tout cela. Il a lancé un appel à l'ordre que Dieu a placé dans la nature au moment de la Création. Jésus a dit que Moïse les a laissés se divorcer en raison de la dureté de leur cœur mais que ce n’était pas de cette façon au tout début. Donc, nous sommes tout simplement à énoncer ce que l'Église a toujours enseigné et pratiqué en posant ces cinq questions qui portent sur l'enseignement et la pratique constante de l'Église. Les réponses à ces questions fourniront un outil essentiel pour l'interprétation d’Amoris Laetitia. Elles doivent être répondues publiquement parce qu’il y a tellement de gens qui sont en train de dire : « Nous sommes confus et nous ne comprenons pas pourquoi les Cardinaux ou une personne en autorité ne parlent pas et ne nous aident pas ».

C’est un devoir pastoral?

Tout à fait et je peux vous assurer que je connais tous les Cardinaux impliqués et que ce fut quelque chose que nous avons entrepris avec le plus grand sens de responsabilité en tant qu’Évêques et Cardinaux. Mais ça a également été entrepris avec le plus grand respect pour le Fonction Pétrinienne parce que si le Fonction Pétrinienne ne respecte pas ces principes de base de la Doctrine et de la discipline, alors, en pratique, la division est entrée dans l'Église, ce qui est contraire à notre nature.

Est-ce que le Ministère Pétrinien, aussi, son but principal est l'unité?

Oui, comme le dit le Concile Vatican II, le Pape est le fondement de l'unité des Évêques et de tous les fidèles. Cette notion, par exemple, que le Pape doit être une sorte d'innovateur, qui dirige une révolution dans l'Église ou quelque chose de similaire, est complètement étrangère à la Fonction de Pierre. Le Pape est un grand serviteur des Vérités de la Foi comme elles ont été transmises dans une ligne ininterrompue depuis le temps des Apôtres.

Est-ce la raison pour laquelle vous soulignez que ce que vous faites est un acte de charité et de justice?

Absolument. Nous avons cette responsabilité devant le peuple pour qui nous sommes Évêques et encore une plus grande une responsabilité comme Cardinaux qui sont les principaux conseillers du Pape. Pour nous de demeurer silencieux sur ces doutes fondamentaux qui ont surgi à la suite d’Amoris Laetitia, aurait été, de notre part, une grave manque de charité envers le Pape et un manque sérieux dans l'accomplissement des devoirs de notre propre fonction dans l'Église.

Est-ce que vous entendez beaucoup cette préoccupation au sujet de la confusion [concernant Amoris Laetitia] ?

Partout où je vais, je l'entends. Les prêtres sont divisés entre eux, les Évêques entre eux. Il y a une division énorme qui s'est installée dans l'Église, et qui n'est pas la façon de l'Église. Voilà pourquoi nous nous penchons sur ces questions morales fondamentales qui nous unissent.

Certains diront que vous êtes seulement quatre Cardinaux parmi lesquels vous êtes le seul qui ne soit pas à la retraite, et ce n'est pas très représentatif de l'Église entière. Dans ce cas, ils pourraient demander : « Pourquoi le Pape doit vous écouter et vous répondre ? »

« Eh bien, le nombre ne constitue pas le problème. La question, c’est la Vérité. Dans le procès de Saint Thomas More, quelqu'un lui a dit que la plupart des Évêques Anglais avaient accepté l'ordre du Roi, mais il a répondu que c’était peut-être vrai, mais que les Saints du Ciel ne l'acceptaient pas. Voilà le point ici. Je peux penser que, même si d'autres Cardinaux n’ont pas signé cela, qu’ils partagent la même préoccupation. Mais cela ne me dérange pas. Même si nous étions un, deux ou trois, si c’est une question de quelque chose qui est vrai et qui est essentielle pour le salut des âmes, alors ça doit être dit.

Qu'est-ce qui se passe si le Saint-Père ne répond pas à votre acte de justice et de charité et ne donne pas la clarification de l'enseignement de l'Église que vous espérez obtenir ?

« Alors, nous aurions à régler cette situation. Il y a, dans la Tradition de l'Église, la pratique de la correction du Pontife Romain. C’est quelque chose qui est vraiment très rare. Mais s'il n'y a pas de réponse à ces questions, alors je dirais que ce serait une question de prendre un Acte formel de correction d'une erreur grave.

Dans un conflit entre l'autorité ecclésiale et la Sainte Tradition de l'Église, laquelle lie le croyant et qui a l’autorité de déterminer cela ?

« Ce qui lie le croyant, c’est la Tradition. L'autorité ecclésiale n’existe seulement que pour servir la Tradition. Je pense à ce passage de Saint Paul dans la [Lettre aux] Galates (1 : 8). « Eh bien, si quelqu'un — même si c'était nous ou un ange venu du ciel — vous annonçait une Bonne Nouvelle différente de celle que nous vous avons annoncée, qu'il soit maudit ! (ou anathème) »

Si le Pape devait enseigner une erreur grave ou une hérésie, quelle autorité légitime peut déclarer cela et quelles seraient les conséquences ?

Il est du devoir dans de tels cas, et historiquement c’est arrivé, que des Cardinaux et des Évêques ont précisé au Pape qu’il enseignait une erreur et qui lui demandèrent de la corriger.




Commentaire de Rorate Caeli

Ceci est un moment sans précédent dans la papauté post-médiévale, quiconque affirmant qu’il est sûr de ce qui va se passer ne dit pas la vérité. Peut-être rien à la surface dans l'avenir immédiat — tandis que de forts courants détruisent violemment tout ce qui n’est pas de Dieu en dessous. Avec la puissance de l'Enseignement qui est sabordé, qu’est-ce qui reste de la papauté ? Les jardins et les palais de la Cité du Vatican que François n'aime d’ailleurs pas ? Le Pape Bergoglio devrait avancer avec précaution : ces vaillants Cardinaux n’ont rien à perdre.

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