Par: Phil Lawler
Phil Lawler a été journaliste Catholique depuis plus de 30 ans. Il a édité plusieurs revues Catholiques et écrit huit livres. Fondateur de World Catholic News, il est le directeur des nouvelles et analyste en chef à CatholicCulture.org.
SOURCE : Catholic Culture
Le 13 novembre 2017
Une fois de plus, le Pape François s'est aventuré sur un nouveau territoire dans l'enseignement de l'Église, avec sa condamnation des armes nucléaires le 10 novembre. L'Église a souvent déploré l'existence d'armements nucléaires et Vatican II a clairement condamné l'utilisation de toute arme qui détruirait les centres de population civile. Chaque Pontife successif de l'ère nucléaire a entièrement approuvé la quête du désarmement. Pendant 70 ans, les dirigeants de l'Église Catholique ont plaidé pour le désarmement nucléaire, dénoncé la course aux armements, mis en garde contre le ciblage délibéré des civils et encouragé l'exploration de nouvelles façons d'assurer la paix. Mais jusqu'à la semaine dernière, les dirigeants de l'Église n'avaient pas condamné la possession d'armes nucléaires.
Les armes nucléaires — comme beaucoup d'autres armes, y compris les armes à feu d'un policier — sont principalement destinées à leur effet dissuasif. Les dirigeants mondiaux n'ont pas l'intention de lancer leurs missiles chargés de têtes nucléaires. En effet, c’est un fait saillant que, bien que des milliers de dispositifs nucléaires ont été développés au cours de ma vie, aucun n'a été utilisé au combat. De nombreux stratèges s'accordent à dire que la dissuasion nucléaire, aussi problématique soit-elle, a empêché le déclenchement d'un conflit mondial massif pendant la guerre froide et, si cela est vrai, ce n'est pas un mince exploit.
Dans leur fameuse lettre pastorale de 1983, « Le Défi de la Paix », les Évêques Américains ont dénoncé la course aux armements, mais ils n'ont pas exigé un désarmement immédiat. Ils ont reconnu, à contrecœur, la difficulté d'éliminer les armes nucléaires — une difficulté née du fait que si un camp est désarmé, il est immédiatement à la merci de son rival.
Mais le Pape François a pris le pas décisif dans son discours aux participants lors d’une conférence sur le désarmement. Il a nié la valeur de la dissuasion nucléaire, disant que les armes redoutables « ne créent rien d'autre qu'un faux sentiment de sécurité ». Il a déclaré que « la menace de leur utilisation, ainsi que leur possession même, est fermement condamnable » [ emphase ajoutée ].
Si la possession d'armes nucléaires est « fermement condamnable », quelles que soient les circonstances, alors le Pape revendique-t-il un impératif moral pour un désarmement unilatéral ? Si telle est l'intention du Pape, c'est une suggestion radicale — ou peut-être devrais-je dire une directive radicale puisque le Pontife n’a pas permis aucune divergence d'opinions.
La déclaration du Pape n'a pas attiré l'attention mondiale qu'elle aurait pu mériter, peut-être parce que le monde s'est habitué aux appels du Vatican au désarmement. Mais il y avait quelque chose de nouveau dans cette adresse papale. Ce n'était pas simplement un appel à un changement de cœur ( bien que cela ait certainement été inclus dans le discours du Pape ) ; c'était une déclaration de politique claire et radicale.
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