lundi 20 novembre 2017

Alors que l'Église se noie dans une mer de mots,
la Foi de nos Pères est oubliée




par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 18 novembre 2017

L'un des symptômes indiquant la gravité sans précédent de la crise ecclésiale actuelle est le niveau étonnant de prolixité dans les documents de l'Église par rapport à la simplicité déclarative de l'enseignement de l'Église pré-Vatican II.

Même les plus longues encycliques pré-conciliaires (Mystici corporis de Pie XII ou Pascendi de Saint Pie X, par exemple) ont une longueur d'environ 20 000 mots, incluant de longues notes de bas de page, et leurs textes sont des modèles de clarté et de précision. Aujourd'hui, cependant, nous sommes régulièrement accablés par des manifestes de livres comme Laudato Si, Evangelii Gaudium et, bien sûr, Amoris Laetitia, qui sont plus de deux fois plus longs mais disent peu ou rien sur le contenu même de la Foi tandis que, dans de nombreux cas, ils semblent la miner avec une ambiguïté étudiée.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Nous lisons aussi page après page des réflexions sur les « visions » de l'Église, sur des observations assorties et de simples opinions qui n'ont rien à voir avec le Dépôt de la Foi qui est le véritable objet du Magistère authentique. Considérez seulement ces deux paragraphes de Laudato Si :

« Le remplacement de la flore sauvage par des aires reboisées, qui généralement sont des mono-cultures, ne fait pas ordinairement l’objet d’une analyse adéquate. En effet, ce remplacement peut affecter gravement une biodiversité qui n’est pas hébergée par les nouvelles espèces qu’on implante. Les zones humides, qui sont transformées en terrain de culture, perdent aussi l’énorme biodiversité qu’elles accueillaient. Dans certaines zones côtières, la disparition des écosystèmes constitués par les mangroves est préoccupante ».

« Les océans non seulement constituent la majeure partie de l’eau de la planète, mais aussi la majeure partie de la grande variété des êtres vivants, dont beaucoup nous sont encore inconnus et sont menacés par diverses causes. D’autre part, la vie dans les fleuves, les lacs, les mers et les océans, qui alimente une grande partie de la population mondiale, se voit affectée par l’extraction désordonnée des ressources de pêche, provoquant des diminutions drastiques de certaines espèces. Des formes sélectives de pêche, qui gaspillent une grande partie des espèces capturées, continuent encore de se développer. Les organismes marins que nous ne prenons pas en considération sont spécialement menacés, comme certaines formes de plancton qui constituent une composante très importante dans la chaîne alimentaire marine, et dont dépendent, en définitive, les espèces servant à notre subsistance ».

Tout simplement : est-ce une blague ? Qu'est-ce que ce genre de chose a à voir avec le devoir d'un Pape d'enseigner, de gouverner et de sanctifier le troupeau afin de le conduire au Ciel ?

Et maintenant les Évêques Américains se plaignent qu'ils se noient dans une mer de « textes catéchétiques » verbeux qu'ils ne peuvent pas examiner de manière adéquate. Comme le rapporte un article :

« Nous avons vu une augmentation spectaculaire de la variété et du nombre de ces textes » a déclaré Caggiano le 14 novembre lors de l'Assemblée générale des Évêques Américains à Baltimore ».

« L'Archevêque Leonard P. Blair de Hartford, Connecticut, président du Comité des Évêques sur l'évangélisation et la catéchèse, a dit plus tôt qu'en général, 5 000 pages de documents seraient envoyées au sous-comité pour examen. Mais, note Caggiano, « un éditeur a envoyé à lui seul une série de 10 000 pages. Avec seulement deux membres du personnel à temps plein supervisant le processus d'examen de l'éducation religieuse dans tout le pays, ça devient tout simplement ingérable ».

« Et c'est juste à partir du format d'impression traditionnel en anglais ».

L'Évangile de Notre-Seigneur est lumineux dans sa simplicité, ce qui est seulement en accord avec Son injonction : « Si c'est oui, dites «oui», si c'est non, dites «non», tout simplement ; ce que l'on dit en plus vient du Mauvais ». (Matthieu 5 : 37). Cette injonction a été prononcée, assez ironiquement, dans le même Sermon sur la Montagne au cours duquel il a affirmé la vérité sur l'indissolubilité du mariage maintenant attaquée grâce à ce qui semble être le document papal le plus verbeux dans l'histoire de l'Église : Amoris Laetitia un stupéfiant 58 000 mots.

Aux Évêques d'Amérique, je dirais que la crise de la prolixité a une solution très simple : abandonnez vos « textes catéchétiques » inutiles, ramenez les catéchismes plus simples de l'époque pré-conciliaire et revenez à la prédication et à l'enseignement des Dix Commandements, des Quatre Fins Dernières et des conséquences éternelles du péché. Prêchez et enseignez aussi la simple vérité sur la « joie » que vous évoquez toujours sans jamais l'expliquer clairement : la joie de la liberté qui vient avec la conformité de la volonté à la Vérité du Christ, par opposition à la misère — tout autour de nous — Cela vient avec le rejet de la Vérité qui nous rend libres.

Bref, rendez-nous la Foi de nos Pères. La Foi que Notre-Dame de Fatima est venue défendre au moment même de l'histoire humaine où l'Adversaire commençait son dernier assaut sur la citadelle de l'Église. Ce n'est que lorsque cette Foi sera restaurée dans toute sa simplicité que la crise dans l'Église sera terminée. Mais ce n'est que lorsque les demandes de Notre-Dame de Fatima seront entendues que cette restauration sera possible.

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