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Le 22 novembre 2017
SOURCE : National Catholic Register
Le Pape François s'est encore prononcé contre la « colonisation idéologique » actuelle — i.e. l'imposition par l'Occident de valeurs laïques et non Chrétiennes sur les nations en développement — l'appelant « un blasphème particulièrement laid contre Dieu le Créateur ».
Dans son homélie du matin à sa résidence de Santa Marta, le Pape a expliqué que la colonisation culturelle et idéologique ne tolère pas les différences et rend tout pareil, ce qui entraîne la persécution des croyants.
Le Pape a réfléchi lors de la première lecture du jour sur le martyre d'Éléazar, le scribe hébreu et un docteur de l'Ancien Testament, qui a résisté à l'imposition d'une nouvelle culture païenne sur le Peuple Juif, et des efforts pour « introduire les institutions païennes des autres nations ».
Une telle « modernisation, un renouvellement de tout, est une véritable colonisation idéologique » a déclaré le Pape, selon laquelle tout « s'est fait d'une manière particulière, et il n'y avait pas de liberté pour d'autres choses ».
C'est un processus qui se déroule toujours de la même manière, a dit le Pape, « détruisant, tentant de rendre tout le monde pareil ». De telles persécutions, a-t-il ajouté, « sont incapables de tolérer les différences » et ont une « racine perverse » qui finit par « persécuter les croyants, aussi ».
Mais Éléazar, rappelait-il, était « très digne et respecté de tous » et se soulevait contre cela, comme d'autres martyrs qui affrontaient cette « persécution née de la colonisation idéologique ». Eléazar, face à ce phénomène né de la « perversité idéologique » est devenu « une racine contraire », a dit le Pape, et il est mort en laissant aux jeunes un « exemple noble ».
Le Pape a cité des exemples d'une telle colonisation à notre époque : les génocides du siècle dernier et, en essayant de rendre tout le monde égal afin qu'il n'y ait « pas de place pour les autres, qu’il n'y ait pas de place pour Dieu ».
Mais le Pape a dit que toutes les nouveautés ne sont pas mauvaises, en disant « pensez simplement à l'Évangile de Jésus » et en ajoutant qu'il est important de « discerner » si les nouvelles choses viennent soit du Saint-Esprit, soit d'une « racine perverse ».
La colonisation idéologique et culturelle, continua-t-il, « ne regarde que le présent », niant le passé et ne regardant pas vers l'avenir.
« Ils vivent dans l'instant, pas dans le temps, et ils ne peuvent donc rien nous promettre » a déclaré le Pape. « Et avec cette attitude de rendre tout le monde égal et d'annuler les différences, ils commettent, ils font un blasphème particulièrement laid contre Dieu le Créateur ».
« Chaque fois qu'une colonisation culturelle et idéologique se présente, elle pèche contre Dieu le Créateur parce qu'elle veut changer la Création telle qu'elle a été faite par Lui » a ajouté François. « Et contre ce fait si fréquent dans l'histoire, il n'y a qu'un seul médicament : témoigner ; c'est-à-dire le martyre ».
Il a conclu en disant qu'Éleazar offre un tel témoignage, laissant « l'héritage de son témoignage » qui sera « une promesse de fécondité pour les jeunes ».
Le témoignage d'Éléazar, a conclu le Pape, « nous aidera dans les moments de confusion face à la colonisation culturelle et spirituelle qui nous est proposée ».
Colonisation « honteuse » aujourd'hui
La colonisation idéologique est particulièrement ressentie en Afrique et en Asie où les nations Occidentales et les organisations non gouvernementales associent de plus en plus l'aide et le développement à l'adoption de « santé reproductive » (avortement et contraception) et au « mariage » homosexuel.
Obianuju Ekeocha, la fondatrice de Culture of Life Africa, une initiative dédiée à la promotion et la propagation de l'Évangile de la vie en Afrique, a déclaré au National Catholic Register le 22 novembre qu'elle était très reconnaissante pour les paroles fortes du Pape sur cette question car cette colonisation a empiré durant la dernière décennie.
« Le monde Occidental a connu et continue de subir des changements moraux rapides et radicaux, notamment en ce qui concerne la sexualité humaine, le mariage, la famille et bien sûr le caractère sacré de la vie humaine, partant de la conception jusqu’à la mort naturelle » a dit Ekeocha qui vit en Grande-Bretagne.
« Ces changements ont été toxiques pour la société car les relations sexuelles occasionnelles, l'avortement et la contraception sont devenus acceptables dans de nombreux pays Occidentaux, tout comme la fluidité des genres, le mariage homosexuel et les modes de vie homosexuels sont soutenus et normalisés par les mêmes riches et puissants dirigeants Occidentaux qui détiennent et contrôlent les cordons de la bourse de l'aide étrangère » a-t-elle dit.
Ekeocha, qui a écrit un livre sur le sujet intitulé Target Africa qui sera publié prochainement par Ignatius Press, a souligné que les programmes de secours en Afrique n'étaient pas seulement liés aux mesures de contrôle de la population, mais que les nations Africaines ont été menacées d’un retrait de l’assistance s’ils conservent leurs points de vue traditionnels sur le mariage et la sexualité. Elle a ajouté que ces mêmes nations et les ONG Occidentales ont également « encouragé des programmes d'éducation sexuelle moralement répréhensibles » pour la jeunesse Africaine.
« Nos donateurs Occidentaux, idéologiquement motivés, nous félicitent quand nous nous soumettons à leurs valeurs déformées et nous punissent quand nous nous accrochons à nos propres opinions culturelles » a déclaré Ekeocha.
« Il est navrant et plutôt honteux de regarder les Africains qui sont de plus en plus soumis, réduits au silence et, oui, colonisés par une aide étrangère idéologiquement corrompue ».
« Le Saint-Père a raison » a conclu Ekeocha. « La colonisation idéologique est un mal à tous points de vue ».
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