jeudi 9 mars 2017

Un journaliste Autrichien

Le Pape François a été irrespectueux
envers les Quatre Cardinaux des Dubia




Rédigé par : Maike Hickson

SOURCE : One Peter Five
Le 7 mars 2017




Le 7 mars, il est paru dans le journal laïc très populaire Die Presse un article intitulé « François – le populisme à la manière Catholique » (Franziskus - Populismus auf katholisch), qui contient quelques remarques très critiques sur le Pape François et son leadership sensiblement continuel. Hans Winkler, l'auteur de l'article, est l'ancien Vice-Président de l'Association des Éditeurs Catholiques Autrichiens (Verband katholischer Publizistinnen und Publizisten Österreichs), et il a travaillé autrefois comme rédacteur en chef de la politique étrangère du plus grand journal régional Autrichien, Kleine Zeitung.

En référence à la date de l'élection du Pape François le 13 mars 2013, Winkler affirme que, depuis quatre ans, l'Église Catholique est ainsi gouvernée « par un populiste ». En revanche, il appelle le Président Américain Donald Trump un « populiste de droite », alors qu'il appelle François un « populiste radical » qui est Catholique. Le journaliste Autrichien définit le mot « populiste » comme quelqu'un qui souvent ne respecte pas « la norme juridique et la loi elle-même au nom d'une forme de justice telle que lui-même la définit ». Winkler ajoute qu'une telle personne « suggère une proximité au peuple » et suggère que le peuple a été « trahi par les élites ». Winkler explique :

« Dans le cas du Pape, les autorités ecclésiastiques et les théologiens jouent le rôle de ceux qui imposent des fardeaux au peuple, lesquels fardeaux il promet maintenant de les leur enlever. De manière agressive, il fait régulièrement la leçon aux Cardinaux ».

C'est dans ce contexte que Hans Winkler s'adresse au traitement du Pape François envers les Quatre Cardinaux auteurs des dubia. Winkler voit que François intentionnellement ne répond pas aux dubia présentés concernant Amoris Laetitia :

« Le populiste ne répond pas essentiellement à la critique ; il répond plutôt au niveau personnel. Un exemple typique en est la réaction brutale du Pape à la demande (dubia) des Quatre Cardinaux concernant Amoris Laetitia, le document d'enseignement concernant le mariage et la famille — demande présentée selon toutes les règles et les formes de courtoisie de l'Église. On dit que François était « en colère » à ce sujet ».

Winkler poursuit sa description du manque de respect que le Pape François a régulièrement démontré à ses propres Cardinaux quand il dit :

« Jusqu'à aujourd'hui, [François] ne considère pas ces Quatre Cardinaux dignes d'une réponse. Ce n'est pas seulement impoli, il y a en cela aussi évidemment une méthode. Aucun autre dirigeant d'une société mondiale ne transigerait de cette manière avec son personnel de direction. Au lieu de cela, il lâche certains diables mineurs subordonnés [Unterteufel] qui sont immédiatement disponibles pour mettre en œuvre certaines menaces correspondantes à leur disposition ou qui, par eux-mêmes, peuvent même accuser les pétitionnaires d'hérésie, c'est-à-dire de l'apostasie de l'enseignement de la Foi ».

Puisque les paroles de Winkler sont incisives et insistantes, il vaut la peine de le citer encore une fois surtout quand il poursuit la présentation de ses idées de façon plus large :

« En dépit de toutes ses assurances de collégialité, le Pape prend sans doute ses décisions d'une manière autoritaire. Au Synode des Evêques [sur la Famille], il a évoqué sa primauté de juridiction telle qu'elle a été définie au Concile Vatican I. En ce qui concerne l'économie et la protection de l'environnement, le Pape montre une détermination idéologique dont il manque volontairement dans son propre champ d'expertise : à savoir l'enseignement de la Foi et de la morale ».

Le journaliste Autrichien poursuit en interrogeant quelques-unes des idées récurrentes (et non négociables) du Pape François sur les questions économiques et il conclut que « François a des sympathies claires pour la forme classique du populisme en Amérique latine, le Péronisme de sa patrie ». À cet égard, l'attention du Pape est surtout donnée à la distribution de la richesse aux pauvres. « Parce qu'ils parlent toujours de cela, les Caudillos de gauche sur le continent [latino-américain] jouissent du soutien tout à fait ouvert du Pape » explique Winkler qui ajoute : « Ce [soutien papal] a actuellement des conséquences destructrices au Venezuela ». Comme ce journaliste Autrichien le voit, ce soutien papal aide démesurément le régime au Venezuela qui, selon l'Archevêque de Caracas lui-même, est une « dictature » qui méprise le Peuple Vénézuélien.

Plus loin dans son article, Winkler applique sa critique du Pape François également à son document magistral, Amoris Laetitia. Il accuse le Pape de semer l'ambiguïté dans ce document quand il dit :

« La question centrale et contestée concernant l'admission des divorcés remariés aux Sacrements est formulée intentionnellement d'une manière si ambiguë que chacun peut y lire ce qu'il veut. Et c'est ainsi que ça se passe : les Évêques en Pologne ou en Afrique en tirent des conclusions autres que celles de l'Allemagne ou de Malte ; l'Évêque de Philadelphie tire le contraire des conclusions du diocèse de Chicago ». [mon soulignement]

C'est pourquoi, dit Winkler, les Évêques doivent maintenant « choisir leur propre enseignement [individuel] sur le mariage et les Sacrements ». Le Pape appelle cela « une saine décentralisation » ajoute Winkler, qui « ne concerne plus seulement en quelque sorte des questions pastorales, mais aussi la Doctrine elle-même ». [mon soulignement] Aux yeux du journaliste, le Pape semble espérer que son approche « miséricordieuse » sera en fait dominante ». Cependant, dit Winkler, cette décentralisation confuse est également un sujet de préoccupation grave pour le Cardinal Gerhard Müller lui-même, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Selon le Cardinal Müller, de telles décentralisations ne peuvent pas — ne doivent pas — signifier des « déclarations dogmatiques séparées » qui pourraient aussi « relativiser les structures sacramentelles constitutives ». Wückler prétend ainsi que « Müller adopte une position différente du Pape concernant la question d'Amoris Laetitia ». L'article se termine par une autre citation de Müller : « On ne peut servir le Pape en favorisant un culte de la personnalité autour de lui ».

Dans le contexte de ce nouvel article Autrichien dans un journal national non Catholique, il pourrait être utile de se rappeler que, dans un passé récent, il y a eu d'autres éminents médias laïcs de langue Allemande qui ont publié de fortes critiques du Pape François . En 2015, la revue Allemande FOCUS a publié une lettre ouverte anonyme au Pape François écrite par un ancien membre de la Curie ; aussi en 2015, le journal Allemand Cicero a publié un rapport écrit par Guiseppe Rusconi qui traite des critiques récurrentes du Pape qui sortaient à l’époque de la Curie ; en 2016, l'un des rédacteurs de Cicéro, Alexander Kissler, a écrit une forte critique du Pape ; en 2016, le journal national Allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung publiait un article du célèbre journaliste Markus Günther, qui réprimandait publiquement le Pape François pour son mauvais leadership ; enfin, le même journal a publié une autre critique écrite par Christian Geyer. Nous devrions considérer le fardeau pesant sur les coeurs de ces auteurs qui ont pris le risque de présenter ces critiques sincères et sans réserve au public.

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