mardi 6 juin 2017

Petites leçons inusitées de l'Exode
Appelé et doué pour la gloire






par : Dr. Jeff Mirus ( Droit Canon)
Le 5 juin 2017

SOURCE : Catholic Culture





Lorsque nous lisons l'Écriture à plusieurs reprises, nous trouvons presque toujours quelque chose de spirituellement significatif que nous n'avions pas remarqué auparavant. Le Saint-Esprit nous éclaire de différentes façons à différents moments. Au cours des derniers jours, j'ai eu cette expérience avec le Livre de l'Exode.

La première chose que j'ai remarquée correspond presque trop parfaitement à quelque chose que je déteste très sérieusement. Je me réfère à la façon dont l'opinion populaire fluctue dans une direction ou une autre selon les caprices moraux des élites culturelles. Combien d'injustices grossières sont perpétrées dans le monde à tout moment donné car c’est à la mode d'accepter un mal comme un bien ou de dénoncer un bien comme étant un mal ? À un niveau très simple, il s'agit d'un thème typique des westerns anciens (vous savez, les films de cowboys). Presque inévitablement, il y a une personne innocente en prison et un citoyen riche fait bouger une mafia pour son lynchage parce qu’en se débarrassant de l'innocent, ça sert ses propres fins.

Dans les westerns, bien sûr, un shérif solitaire ou un ami à la couenne dure voit à faire arrêter cela avant que ça ne se produise et la vérité en ressort. Mais qu'en est-il dans la vie réelle ? Notre expérience est que la « foule » prévaut trop souvent.

C'est une des raisons pour laquelle Exode 23: 2 est tellement frappant. C’est la partie du long discours de l'Éternel avec Moïse sur la montagne, dans lequel le code de conduite essentiel du Peuple Juif est élaboré, en commençant par les Dix Commandements. Dieu spécifie les règles concernant l'esclavage, la restitution des biens, la justice, l'année sabbatique et la célébration des fêtes. Le début du chapitre 23 porte sur les principes généraux de la justice :

« Vous ne devez pas propager de faux bruits, ni porter un faux témoignage en faveur de malfaiteurs. Ne vous laissez pas entraîner par une majorité à faire ce qui est mal ; dans un procès, ne témoignez pas sous l'influence de la majorité, si elle cherche à fausser le cours de la justice. Ne favorisez personne lors d'un procès, même pas un pauvre ». [23: 1-3]

Au cas où vous ne souciez pas de la dernière clause, quelques versets plus tard, Dieu dit : « Ne faussez pas le cours de la justice, même si c'est un indigent qui s'adresse à vous lors d'un procès. Ne prêtez pas l'oreille à des propos mensongers. Ne condamnez pas à mort un innocent ou un homme honnête, car moi, le Seigneur, je ne tiens pas pour innocent celui qui commet une telle injustice » . (6-7). Le fait est qu'aucun intérêt particulier d'aucune sorte n'est une excuse pour appeler le bien mal ou le mal bien. Dans le flux et le reflux de la culture moderne, considérez l'importance de l'instruction dans le verset 2 : « Ne vous laissez pas entraîner par une majorité à faire ce qui est mal ; dans un procès, ne témoignez pas sous l'influence de la majorité, si elle cherche à fausser le cours de la justice ». Exactement, cette hideuse distorsion de la justice se joue quotidiennement tandis que les âmes perdues rivalisent les unes les autres pour être les plus bruyantes dans le soutien des mensonges d'une culture décadente qui déteste la lumière.

Le but de nos dons

Si nous avançons dans quelques chapitres, nous venons aux instructions de l'Éternel pour la construction de l'autel et du sanctuaire. Dieu a commencé à établir les rituels et les célébrations que les Juifs devaient, en effet, remplacer afin d’éviter de suivre une multitude qui fait le mal, afin qu’ils se détournent de la foule qui pervertit la justice. Ils doivent plutôt devenir ce qu'ils ont été choisis par Dieu pour être un peuple sacré, un peuple mis à part. En précisant les choses sacrées qui doivent être faites et utilisées pour l'adoration, l'Éternel dit à Moïse :

« Écoute, j'ai choisi Bessalel, fils d'Ouri et petit-fils de Hour, de la tribu de Juda, et je l'ai rempli de mon Esprit, pour le rendre très habile et intelligent. Il connaît toutes sortes de techniques : il sait élaborer des projets, travailler l'or, l'argent et le bronze, ciseler les pierres précieuses et les monter, sculpter le bois, en un mot, il sait tout faire. Je lui adjoins Oholiab, fils d'Ahissamak, de la tribu de Dan, et j'accorde également une grande habileté à d'autres artisans ; ensemble ils réaliseront tout ce que je t'ai ordonné de faire : […]Pour exécuter tout cela, les artisans suivront exactement les instructions que je t'ai données. » [Ex 31: 1-11]

J'ai toujours passé par-dessus ce passage dans ma précipitation pour lire d’autres passages ailleurs. Très probablement, c'était aussi de bons endroits où je me dirigeais. Mais lorsque je pensais en quoi que ce soit à Bezalel et à Oholiab, en plus de sourire sur le fait singulier de l'histoire du salut, Moïse était coincé avec deux pauvres types nommés Bezalel et Oholiab, et si je pensais à eux, cette pensée devait être quelque chose comme ça : Dieu a élevé deux maîtres artisans pour jouer un rôle spécial dans son plan. OK, passons à autre chose... »

Mais pas la nuit dernière. Hier soir, j'ai été frappé par le simple universalisme implicite dans ce récit. Dieu n'a pas seulement appelé Bezalel, fils de Hur et Oholiab, fils d'Ahisamach. Il a appelé chacun de nous dans l'existence par notre nom et a rempli chacun de nous de Son Esprit, nous dotant de nos propres caractéristiques et capacités particulières à être utilisées pour Sa Gloire. Nous devons inclure cela même chez ceux qui semblent être déficients d'une manière ou d'une autre. Car les disciples de notre Seigneur ont posé cette question : « Maître, pourquoi cet homme est-il né aveugle : à cause de son propre péché ou à cause du péché de ses parents ? » Jésus répondit : « Ce n'est ni à cause de son péché, ni à cause du péché de ses parents. Il est aveugle pour que l'oeuvre de Dieu puisse se manifester en lui ». (Jn 9: 2-3)

Alors, aussi vite que l’éclair, je me suis souvenu de l'avertissement de Saint Paul : « Car en quoi penses-tu être supérieur aux autres ? Tout ce que tu as, ne l'as-tu pas reçu de Dieu ? Puisqu'il en est ainsi, pourquoi te vanter de ce que tu as comme si tu ne l'avais pas reçu ? » (1 Cor 4: 7) Ou, même si nous ne nous vantons pas, pourquoi déplorons-nous les dons que nous avons reçus, souhaitant même en avoir reçu d'autres ? Est-ce que chaque don, c'est-à-dire toutes nos caractéristiques personnelles, nous a été accordé pour que nous puissions l'utiliser non comme une occasion de se plaindre ou de se vanter, et certainement pour ne pas éloigner les autres du Donneur, mais plutôt pour Le glorifier ?

Moïse et le Christ

Moïse lui-même a été appelé et choisi dans son propre droit, et cet appel est la caractéristique centrale de l'Exode. Mais la Providence du Père est si vaste qu'il peut utiliser une partie de l'histoire pour nous en apprendre davantage sur une autre. Nous savons donc que Moïse est un genre de Christ. L'Exode d'Egypte est une préfiguration de notre Rédemption du péché.

Alors qu'est-ce que Dieu a voulu dire quand il a conclu ses commentaires sur l'artisanat sacré avec ceci : « Pour exécuter tout cela, les artisans suivront exactement les instructions que je t'ai données ». Est-ce que l'Éternel parle de Bezalel et d'Oholiab et de tous ceux qui devaient être impliqués dans la fabrication des lieux et des artefacts du culte sous la direction de Moïse ? Ou est-ce qu'il parle de vous et de moi, sous la direction du Christ ? Moïse était fidèle, mais c'est le Christ qui a affirmé : « Ainsi, ce que je dis, je le dis comme mon Père me l'a ordonné ». (Jean 12, 50).

Je trouve cela dérangeant et rafraîchissant que je n'aie jamais saisi cette leçon de Bezalel et d'Oholiab, si près du début de la Révélation Divine, dans le Livre de l'Exode : Chacun de nous est appelé par son nom et son talent pour un but — à ne pas suivre la multitude dans le péché, mais à participer de manière unique dans la Gloire de Dieu.

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