mardi 6 juin 2017

La plus grande tromperie
que les Jésuites n’ont jamais sortie ...



Par : Steve Skojec
Éditorialiste en chef de One Peter Five

Le 5 juin 2017
SOURCE : One Peter Five


En 1862, le poète Français Charles Baudelaire a écrit que « la meilleure tromperie du diable est de vous persuader qu'il n'existe pas ». La citation a été paraphrasée — peut-être d’une façon plus célèbre peut-être — dans le film de 1995 « The Usual Suspects » [ Suspects de convenance ], comme « La plus grande tromperie que le diable n’ait jamais sorti pour convaincre le monde qu'il n'existe pas ».

Au cours de plus d'un siècle, un poète et un cinéaste ont gardé devant l'esprit de leur public cette importante vérité de la guerre spirituelle. Mais maintenant, le Père Arturo Sosa — le nouveau Supérieur Général des Jésuites — veut que vous oubliez tout cela. Dans une interview du 31 mai avec le journal espagnol El Mundo, Sosa a déclaré :

« Nous avons formé des figures symboliques comme le diable pour exprimer le mal. Le conditionnement social peut également représenter cette figure, car il y a des gens qui agissent [de manière malveillante] parce qu'ils sont dans un environnement où il est difficile d'agir autrement ».

Comme d'autres l'ont bien souligné, le Catéchisme de l'Église Catholique (et les propres paroles du Christ dans les Écritures) ne laissent aucun doute que le Diable existe et qu'il est l'ennemi de nos âmes immortelles :

394. L’Écriture atteste l’influence néfaste de celui que Jésus appelle « l’homicide dès l’origine » (Jean 8, 44), et qui a même tenté de détourner Jésus de la mission reçue du Père. 273 « C’est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu » 274 La plus grave en conséquences de ces œuvres a été la séduction mensongère qui a induit l’homme à désobéir à Dieu.

L'erreur du commentaire du Père Sosa est évidente pour tout Catholique modérément bien formé. Mais cela provoque une appréciation d'une question plus vaste qui se profile dans mon esprit depuis un certain temps : les dirigeants de l'Église Catholique dans son ensemble croient-ils encore à l'eschatologie Catholique ? Pour ceux qui ne connaissent pas le mot, l'eschatologie est l'étude théologique des soi-disant « Quatre Fins Dernières » : la mort, le jugement, le Ciel et l'Enfer.

Dans le même ordre d'idées, j'ai écrit à propos du « Vidéo du Pape», édition de février 2016, que j'ai décrit à l'époque comme quelque chose qui a effectivement redéfini le Vatican comme « une écologie non confessionnelle et d’une justice sociale du style d’une ONG » (organisation non gouvernementale).. J'ai cité l'Évêque Athanasius Schneider, qui a donné une homélie dans laquelle il a déclaré :

« Le sacerdoce n'est pas concerné par les choses temporelles, mais par les choses éternelles. C'est pareil avec l'Église. L'Église ne s'intéresse pas aux changements climatiques, ni à l'écologie. C'est le travail du gouvernement ! L'Église s'inquiète des choses éternelles ! »

Mais cela a été incontestablement une papauté avec un accent démontré sur les choses immanentes plutôt que éternelles. De l'environnementalisme aux marchands d'armes, de la pauvreté à la politique, l'Église Catholique sous François est devenue presque indiscernable par rapport à n'importe quel nombre d’organisations soit populaires soit fondées sur la justice sociale progressiste. L'ironie ici est remarquable, puisque le Pape nous a rappelé que, dès les premiers jours de sa papauté, l'Église n'est pas « une agence humanitaire, l'Église n'est pas une ONG. L'Église est envoyée pour apporter le Christ et son Évangile à tous ». Comme j'ai écrit dans ma Libre Opinion de septembre 2015 pour USA Today, à l'occasion de la visite pontificale en Amérique :

« Toutefois, comme l'a souligné le discours du Congrès de jeudi, les priorités de François sont le changement climatique, la justice économique, la marginalisation et les pauvres, alors que peu d’emphase est mise sur la profonde crise morale et spirituelle qui menace notre salut éternel ou notre besoin conséquent de conversion authentique ».

« Ce détournement de l'accent traditionnel de l'Église a acclimaté la critique du monde séculier et a suscité des attentes selon lesquelles il y a enfin un Pape qui forcera le Catholicisme à « s’adapter aux temps ».

« Au cœur de notre Foi, il y a cependant, la croyance que ses doctrines — fondées sur des vérités divinement révélées — sont immuables ».

« Pourtant, sous les auspices d'une « préoccupation pastorale » ou d'une « miséricorde », nous entendons une anticipation communément exprimée que François renversera ce long enseignement sur la Foi longtemps maintenu. Ce sont de purs fantasmes, mais ils sont tolérés par de nombreux prélats d'Église de haut rang, et parfois, il semble, par François lui-même ».

« L'intendance de la création est l'une des premières responsabilités que Dieu a accordée à Adam et à Ève. S'occuper des pauvres et des démunis était un principe important du ministère public de Jésus. Mais Christ n'était pas un écologiste ni un travailleur social divin. Jésus-Christ a nourri les pauvres, mais sa principale préoccupation était leur alimentation spirituelle ».

« L'intérêt Chrétien approprié pour les affaires temporelles est vertueux, mais lorsqu'il est isolé du message salvifique des Évangiles, l'Église risque de devenir l'ONG même que François a condamnée ».

« Lorsque la vraie sainteté est remplacée par un ersatz [ imitation médiocre ] de matérialisme religieux, nous oublions facilement notre raison d'être : connaître, aimer et servir Dieu dans cette vie et être heureux avec Lui dans la prochaine ».

« En vérité, « notre maison commune » n'est pas la terre, mais le paradis. Plus que jamais, notre monde a besoin du Pape pour fixer ses yeux fermement là-bas — pas ici — et pour nous guider vers notre destination éternelle ».

Alors, qu'est-ce que tout cela a à voir avec le Père Sosa et sa conviction alarmante que le diable n'existe pas ?

Une Église trop préoccupée par les réalités matérielles donne l'impression qu'elle ne croit plus aux éternelles. Si le diable n'est pas réel, qu'est-ce qu’il l’est ? De toute évidence, pas l'enfer. Qu'en est-il de Dieu ? De Marie ? Des Saints ? Du Paradis ? Un ami m'a déjà raconté l'histoire de sa rencontre avec une religieuse, il y a quelques décennies, qui était activement engagée dans le travail de justice sociale, en particulier avec les pauvres. Selon que je me souvienne de l'histoire, lorsque cet ami a remarqué qu'il n'y avait pas de composante spirituelle dans l'œuvre — rien qui aiderait les âmes sous ses soins à rester sur le chemin du salut éternel — il a posé cette question : « Excusez-moi, ma soeur, Mais qu'en est-il de faire passer leur âme au paradis ? »

« Le Ciel ? » Voilà la réponse toute douce et incrédule qui lui est revenue. « Nous ne croyons plus au Ciel. C'est pourquoi nous essayons de faire ce que nous pouvons pour faire le ciel ici ».

Dans son livre de 1948 «Communism and the Conscience of the West » [ Le Communisme et la Conscience de l'Occident ], l'Évêque Fulton Sheen a écrit :

« Nulle part dans l'Écriture Sainte, nous trouvons la garantie du mythe populaire du Diable habillé comme le premier des bouffons « rouges ». Il est plutôt décrit comme un ange tombé du ciel, comme « le Prince de ce monde » dont l’objectif est de nous dire qu'il n'y a pas d'autre monde. Sa logique est simple : s'il n'y a pas de paradis, il n'y a pas d'enfer ; s'il n'y a pas d'enfer, il n'y a pas de péché ; s'il n'y a pas de péché, il n'y a pas de juge, et s'il n'y a pas de jugement, alors le mal est bien et le bien est mal. Mais par-dessus ces descriptions, Notre Seigneur nous dit qu'il sera tellement comme Lui-Même qu'il trompera même les élus — et certainement aucun diable jamais vu dans des livres d'images ne pourrait tromper même les élus ».

[...]

« Au milieu de tout son amour apparent pour l'humanité et de son langage clair de liberté et d'égalité, il aura un grand secret qu'il ne dira à personne : il ne croira pas en Dieu. Parce que sa religion sera la fraternité sans la paternité de Dieu, il trompera même les élus. Il mettra en place une contre-église qui sera le singe de l'Église, parce qu'il, le Diable, est le singe de Dieu. Elle aura toutes les marques et les caractéristiques de l'Église, mais inversées et vidées de son contenu divin. [Souligné dans l'original] ».

Le Père Antonio Spadaro, l'un des « porte-voix » du Pape et son collègue Jésuite, se sont réjouis de l'élection du Père Sosa avec des paroles qui prennent une nouvelle signification grâce au prisme clarifiant de l'analyse de l'Évêque Sheen :

« Sosa a eu le courage de dire dans sa première homélie en tant que Supérieur Général : « Nous voulons aussi contribuer à ce qui semble aujourd'hui impossible : une Humanité réconciliée dans la justice, qui vit en paix dans une maison commune bien entretenue et où il y a une place pour chacun de nous parce que nous reconnaissons nos frères et sœurs, fils et filles de même et un seul Père ». Il a parlé de « l'audace de l'impossible » qui découle de la Foi. Seul un homme qui a traversé les idéologies sait que vous ne devez pas avoir peur des utopies si elles sont en mesure de fournir de l'essence pour aller de l'avant dans la construction d'un monde meilleur. Dans un moment où l'on vit des peurs et des déceptions, dans un moment où vous ne considérez que des choses sécurisées, avec quelques certitudes à votre disposition, Arturo Sosa nous invite à ne pas perdre cette saine utopie qui nous permet de croire que le monde n’est pas destiné à la perdition et qu'il est possible de travailler pour que ce soit ce que le Seigneur veut. [L'accent est ajouté] »

Les utopies, bien sûr, sont pour ceux qui ont l'intention de ne jamais quitter le plan terrestre. Pour ceux qui ont les yeux fixés sur la vision béatifique, nous sommes constamment en guerre contre notre désir de confort comme créatures alors que nous essayons d'embrasser non seulement les joies, mais les « souffrances et les chagrins de cette vallée de larmes ». Nous ne cherchons pas la béatitude temporelle parce que nous savons que nous ne la trouverons jamais. Nous nous inquiétons un peu moins que nos homologues laïques au sujet de la catastrophe écologique mondiale car notre monde devrait être démoli quand notre Seigneur reviendra — et pas un instant auparavant.

Selon le biographe papal Austen Ivereigh, le Père Sosa…

« A connu François puisque tous les deux étaient ensemble à l’Assemblée Générale de 1983 qui a élu Peter-Hans Kolvenbach et a grandi plus près de lui depuis que Sosa a déménagé à Rome en 2014 pour prendre en charge les Maisons des Jésuites à Rome ».

« Leur amitié actuelle aidera sans doute les Jésuites à mieux collaborer avec le Saint-Siège », dit le Père Luis Ugalde, un Jésuite Espagnol de la province du Venezuela qui connaît bien Sosa et où il était provincial avant lui.

On se demande donc ce que le Saint-Père pense de la déconstruction du Père Sosa de Satan comme un artifice simplement humain. L'un des aspects les plus commentés de ce pontificat a été le penchant du Pape François à parler ouvertement du Diable. Il l’a fait tellement de fois. Pour être honnête, je me suis souvent interrogé si peut-être cette conception de « personnage symbolique » du diable dont le Père Sosa parle n’était pas le cadre à partir duquel François travaillait justement ; la notion d'un épouvantail préternaturel déployé dans les paraboles dans le but de garder les gens sur le chemin idéologique désiré. Mais il est difficile de croire une telle interprétation dans des exemples comme ceux trouvés dans une homélie donnée par le Pape en novembre 2013 :

« Il y a des prêtres qui, lorsqu'ils lisent ce passage de l'Evangile, ceci et d'autres, disent : « Mais Jésus a guéri une personne atteinte d'une maladie mentale ». Ils ne lisent pas cela, non ? Il est vrai qu'à cette époque, ils pouvaient confondre l'épilepsie avec la possession démoniaque ; mais il est vrai aussi qu'il y avait le diable ! Et nous n'avons pas le droit de simplifier la question, comme s'il s'agissait de dire : « Tous ces (personnes) n'étaient pas possédées ; elles étaient mentalement malades ». Non ! La présence du diable est sur la première page de la Bible, et la Bible se termine aussi avec la présence du diable, avec la victoire de Dieu sur le diable ».

Est-ce que François est juste meilleur pour cacher sa compréhension allégorique du Prince de Ce Monde, ou sait-il quelque chose que le Père Sosa ne sait pas ?

Il semblerait approprié, compte tenu de la fréquence à laquelle François nous a demandé de croire en une figure que son Supérieur Général voudrait qu'il croit n'être qu'une figure de notre imagination, que le Pape pourrait rappeler à son ami quelque chose que son prédécesseur, le Pape Pie XII, a déclaré une fois dans une allocution aux Jésuites :

« En vérité, parmi les nobles actions de vos ancêtres, dont vous vous glorifiez avec raison et que vous essayez d'imiter, celle-ci surpasse les autres, à l’effet que votre Société, en adhérant le plus près possible du Trône de Pierre, s'est efforcée de garder, d'enseigner, de défendre et de promouvoir intact l'enseignement proposé par le Pontife de ce Siège, avec lequel, en raison de son autorité prééminente, il faut que chaque Église, c'est-à-dire tous les fidèles partout dans le monde, soit d'accord et aussi qu'elle ne tolère rien qui ne frappe d'une nouveauté dangereuse ou qui ne soit insuffisamment éprouvée ».

[...]

« D'ailleurs, que personne ne vous vole cette renommée pour l'orthodoxie et la fidélité en obéissance due au Vicaire du Christ ; ni qu'il y ait parmi vous une place pour tout orgueil de « libre pensée », qui appartienne plutôt à une mentalité hétérodoxe qu'à une mentalité Catholique, par laquelle chaque homme n'échappe pas à inviter à la balance de son propre jugement même ces choses qui procèdent du Siège apostolique ; ni laisser tolérer toute connivence avec certaines personnes qui affirment que les normes de comportement et de lutte pour le salut éternel doivent être choisies parmi ces choses qui sont faites plutôt que par celles qui devraient être faites ; et qu'il ne soit pas permis d'opiner et d'agir d'après leur plaisir à ceux qui semblent que la discipline ecclésiastique est un — « formalisme vide et ancien » comme on l'appelle — ce qui incontestablement incombe à quelqu'un de se prodiguer pour être serviteur de la vérité. Car si une mentalité de ce genre, empruntée à la foule des incrédules, devrait troubler vos rangs, ne sera-t-il pas rapidement découvert parmi vous des fils indignes et infidèles de votre Père Ignace, qui devrait être immédiatement coupé du corps de votre Société ?

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