mercredi 30 septembre 2015

« L'éclat mythique attaché à des concepts tels que

le changement et la révolution doit être démystifié »
Cardinal Ratzinger





Par Benedict Constable
SOURCE : Rorate Caeli

Avec la confiance née de la foi divine et la vraie autorité ecclésiastique, le Pape Léon XIII a pu diagnostiquer en 1899 une des erreurs caractéristiques des temps modernes et la seule réponse appropriée qu’un Catholique peut faire dans ce cas-là :

« Le principe des opinions nouvelles [ il parle de l’Américanisme ] dont nous venons de parler peut se formuler à peu près en ces termes : pour ramener plus facilement les dissidents à la Vérité Catholique, il faut que l'Église s'adapte davantage à la civilisation d'un monde parvenu à l'esprit de ce temps et que, se relâchant de son ancienne rigueur, elle se montre favorable aux aspirations et aux théories des peuples modernes. Or, ce principe, beaucoup l'étendent non seulement, à la discipline, mais encore aux doctrines qui constituent le Dépôt de la Foi. Ils soutiennent en effet qu'il est opportun, pour gagner les coeurs des égarés, de taire certains points de Doctrine comme étant de moindre importance, ou de les atténuer au point de ne plus leur laisser le sens auquel l'Église s'est toujours tenue ». (Testem Benevolentiae)

Est-ce qu’une rédaction papale peut être plus claire que cela ? Ce qui appartient à la Doctrine de la Foi et de la Morale transmise par l'Église est immuable, inattaquable, toujours pertinente, toujours requise ; c’est de Dieu, qui est Son Auteur, pour Dieu qui est Sa Fin Dernière, sous le pouvoir de l'homme avec l'aide de la Grâce de Dieu — et en vertu de laquelle chaque homme sera jugé car Dieu ne fait pas acception de personnes.

Les intellectuels de la modernité ont leurs propres fantasmes inextinguibles. Pour eux, rester les mêmes, c'est mauvais ; conserver les mêmes vérités, transmettre la même foi, pratiquer les mêmes rituels et dévotions, appeler les mêmes choses par les mêmes noms, tout cela est un signe de stagnation, d'introversion, de repli, d'imbécillité. Ce qui est nécessaire, c’est un coup de manivelle de la dialectique Hégélienne et affronter toute thèse traditionnelle avec son antithèse moderne afin de mettre de l’avant la religion nouvelle et améliorée du jour : « Chrétienne à l'extérieur, moderne à l’intérieur ! »

Ça fait partie du travail de l'Église, pas la partie la plus glamour mais peut-être la plus nécessaire, pour percer ces bulles de rêve et ramener les hommes à la raison et à leurs responsabilités. Le Cardinal Ratzinger a dit avec son énergie coutumière : « L'éclat mythique attaché à des concepts tels que le changement et la révolution doit être démystifiés ».

Quand je pense à des auteurs classiques qui peuvent nous rappeler la véritable nature du Christianisme, mon préféré serait certainement Saint Vincent de Lérins (d Ca. 445.) qui commente Galates 1:8 : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème ! »

« Prêcher aux Chrétiens Catholiques une autre doctrine que celle qu'ils ont reçue n'a donc jamais été permis, n'est permis nulle part, ne sera jamais permis ; et anathématiser ceux qui annoncent autre chose que la Doctrine une fois reçue, il n'y a pas d'époque où il ne l'a pas fallu, pas de lieu où il ne le faut pas, pas d'époque où il ne le faudra pas. Dans ces conditions, est-il quelqu'un d'assez audacieux pour prêcher autre chose que ce qui a été prêché dans l'Église, ou d'assez léger pour accepter autre chose que ce qu'il a accepté de l'Église ? Il crie et crie encore, à tous et toujours et partout, dans ses lettres, il crie, ce vase d'élection , ce docteur des Gentils , cette trompette des Apôtres, ce héraut de l'univers, ce confident des cieux, que, si quelqu'un annonce un nouveau dogme, il faut l'anathématiser ». (Commonitorium, ch. 9)

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