jeudi 3 septembre 2015

La Fraternité Saint Pie X

Faudrait que le Pape et le Vatican se branchent...


Pour votre information

Cet article fait référence à la lettre du Pape en date du premier septembre 2015 qui permet aux prêtres du monde d'absoudre le péché d'avortement et qui donne aux prêtres de la Fraternité Saint Pie X de donner l'absolution dès le début du Jubilé de la Miséricorde le 8 décembre 2015.

Lisez cette lettre ici.



par Chris Ferrara
SOURCE :The Remnant




Quelques points sur la lettre de François qui a eu l’effet d’une bombe hier en validant les confessions par la Fraternité Saint Pie X :

  • D’abord, on nous dit que les Évêques de la Fraternité Saint Pie X étaient excommuniés et en schisme et que leurs prêtres étaient suspendus et en schisme.

    Ensuite, on nous a dit que les Évêques n’étaient plus excommuniés mais toujours en schisme — ou une sorte de schisme — tandis que les prêtres étaient suspendus et en schisme ou quelque chose du genre.

  • Puis on nous a dit que ni les Évêques ni les prêtres n’étaient en schisme, mais seulement « manquaient de la pleine communion » avec « toute mission canonique dans l'Église ». Les prêtres, cependant, étaient toujours suspendus.

  • Et maintenant, avec le décret du 1er septembre, François « établit » que les Évêques et les prêtres sont autorisés à absoudre les péchés de tous les fidèles qui les approchent, partout dans le monde, ce qui semble être « une mission canonique dans l'Église ».

  • Pourtant, les prêtres sont toujours suspendus. Ou bien peuvent-ils, voyant qu'ils peuvent validement entendre des confessions, donner l'absolution et ainsi exercer une mission canonique ?

  • Mais les Évêques et les prêtres peuvent validement entendre les confessions pour seulement une durée d’un an, à compter du 8 décembre, pas du 7 Décembre — ne vous en déplaise.

  • Et puis alors, lorsque l'année sera à sa fin, leur mission canonique apparemment temporaire prendra aussi fin et les prêtres suspendus seront suspendus à nouveau.

  • Et les Évêques et les prêtres manqueront encore de la « pleine communion » bien que « dans un proche avenir, il pourra être trouvé les solutions pour retrouver une pleine communion… ».

  • Et encore mais peut-être pas. La Fraternité Saint Pie X aurez juste à attendre pour savoir si elle a « récupéré la pleine communion » —probablement par la presse où elle a pris connaissance de ce premier décret de septembre.

Dans les mots immortels de Mgr Lefebvre après que Bugnini (Annibale Bugnini, né le 14 juin 1912 à Civitella del Lago et décédé le 3 juillet 1982 à Rome, était un évêque catholique, membre de la Congrégation des missions.) lui ait dit : « Nous pouvons toujours ajouter quelque chose » à ce qui semblait être une nouvelle liturgie étrangement abrégée : «Est-ce que c’était pour de vrai ? »

Maintenant, pour être sérieux. François vient tout juste de régulariser la Fraternité Saint Pie X par décret unilatéral. Oui, oui : régulariser. Pourquoi ? Parce qu’il lui a accordé son pouvoir universel du clergé d’administrer le Sacrement de la Confession sans passer par un octroi de ces pouvoirs par le biais de tout ordinaire local. Croit-on sérieusement que le jour avant que l'Année de la Miséricorde se termine, François ou tout fonctionnaire du Vatican ordonnera au clergé de la Fraternité Saint Pie X de cesser d'absoudre les péchés à 00h01 le jour suivant ? Cela ne se produira pas. Ce serait la même sorte de légalisme pharisien que François condamne constamment. Non, quelque chose d'autre va se produire : à tout le moins, l'arrangement pour les confessions sera rendu permanent. Toute autre issue serait trop absurde même pour cette farce continue et dégénérative qu’est la gouvernance de l'Église depuis Vatican II.

En outre, le décret régularise implicitement la participation aux Messes de la Fraternité Saint Pie X, car ça ne peut guère être le cas que ce serait licite pour les fidèles de se confesser dans une chapelle de la Fraternité Saint Pie X mais illicite d’y rester pour la Messe, ou que quelqu’un pourrait faire les deux licitement mais seulement pendant un an. Sommes-nous censés croire que les mêmes prêtres qui, selon ce décret, peuvent validement et licitement absoudre les péchés pendant l'Année de la Miséricorde peuvent validement mais pas licitement célébrer la messe en même temps et au même endroit ? Ce genre de subtilités ferait même rire les Pharisiens.

Et que dire de la suspension a divinis qui affecte supposément tous les prêtres de la Fraternité ? Devons-nous en déduire que François a levé la suspension seulement pour un an concernant le Sacrement de la Confession mais pas pour l'administration des autres sacrements ? Et alors la suspension reprendra son « plein » effet à nouveau à 00h01 le 8 décembre 2016 ? Quand, dans l'histoire de l'Église, y-a-t-il eu une suspension même partielle d'un prêtre mais seulement pour une année ? Une absurdité totale.

Et voici une autre chose : les mariages réalisés par le clergé de la Fraternité Saint Pie X sont aussi implicitement reconnus comme valides par ce décret. Ou bien est-ce que les obsédés de la Fraternité suggèrent maintenant que François a autorisé l'absolution de centaines de milliers de personnes vivant en permanence en dehors des liens du mariage ? Une mise en œuvre furtive de « la proposition Kasper » peut-être ? Je ne le pense pas. François ne croit tout simplement pas que les mariages soient invalides. Ni ne le croit le Vatican dont il ne dit pas qu'ils l’étaient mais les traite plutôt comme présumément valides dans les recours en annulation qui parviennent en appel au Vatican parce que la partie adverse conteste l’annulation. Ils ne peuvent tout simplement pas nous dire cela.

François a ignoré tous les détails canoniques parce que, dans ce cas, sa libre approche dans la Chaire de Pierre et son aversion pour les « règles mesquines » lui ont permis de frapper le bon résultat tout comme un tireur de fusil qui arrive à frapper un pigeon d'argile. Pour François, comme nous l'avons vu, les sentiments et les relations interpersonnelles sont d'une importance primordiale et il appert que, parce qu’il avait de bons sentiments et de bonnes relations avec la Fraternité Saint Pie X en tant qu’ Archevêque de Buenos Aires, il a décidé de faire quelque chose de bon pour eux maintenant. Dans un long article sur François dans le National Geographic, le porte-parole du Vatican, le Père Federico Lombardi, a fait le contraste entre Benoît et François à cet égard :

«C’était incroyable. Benoît était si clair. Il disait : « Nous avons parlé de ces choses, j’étais d'accord sur ces points, j’ai argumenté contre ces autres points, l'objectif de notre prochaine réunion sera le suivant… » — en deux minutes, j’étais parfaitement au clair avec le contenu de cette rencontre. Avec François, il dit : « Ceci est un homme sage ; il a eu ces expériences intéressantes ».

«.... La diplomatie pour François ne porte pas tellement sur la stratégie, mais au lieu de cela, il dira : « J’ai rencontré personne, nous avons maintenant une relation personnelle, faisons maintenant du bien pour le peuple et pour l'Église ».

Le résultat de l'approche émotionnelle et personnaliste de François à être Pape a été, comme nous l'avons vu, un scandale après l'autre : des bombes improvisées qui sapent la Doctrine et la Discipline, des ruptures impétueuses avec la Tradition Liturgique et les anciens Protocoles, des démonstrations publiques d’humilité sans fin, des demandes d’être béni par des Ministres Protestants, une permission par téléphone à une femme vivant dans l'adultère pour qui plaide pour recevoir la Sainte Communion, des embrassades au Vatican à une transsexuelle et ainsi de suite. Dans le présent cas, cependant, un homme régi par les sentiments sent juste que le clergé de la Fraternité Saint Pie X sont de bons Catholiques — ce qui se trouve être la vérité objective —et il les traite tout simplement comme ils sont sans égard au formalisme étouffant qui leur a été appliqué jusqu'à présent. Mais seulement pour un an ? Et puis de nouveau au cachot ? Vraiment ? Cela ne peut tout simplement pas être la façon dont cela va se jouer.

Est-ce que François est en train d’essayer en quelque sorte de tromper la Fraternité en lui tendant un piège doré pour l’inciter à devenir infidèle à défendre la Tradition ? Certains le pensent, notant que François a déjà affiché une grande ruse politique de pair avec son émotivité. Et en effet, il présente le style classique d'un politique Argentin. Mais ma réponse à cette objection est : « Et alors ? ». Beaucoup pensaient que l'érection de la Fraternité Saint Pierre était un piège conçu pour détourner les adeptes de la Fraternité Saint Pie X et la détruire dès que la trappe se serait refermée et que tous les Traditionalistes capturés défileraient, comme un groupe enchaîné en direction du Centre Correctionnel Novus Ordo.

Ça a pu être le plan humain, mais ça ne s’est jamais produit de cette façon. Le Saint-Esprit a converti le piège en l'une des pierres angulaires de ce qui est maintenant en grande partie un mouvement de jeunesse pour la restauration liturgique dans laquelle de grandes familles observatrices de l'Enseignement de l'Église sur la foi et la morale représentent les plus brillants d'espoir pour l'avenir de l'Église. Dans le même temps, la Fraternité Saint Pie X a continué de croître aux côtés de la Fraternité Saint Pierre, en fournissant une autre pierre de fondation pour la restauration. Ainsi, le Saint-Esprit a employé les ennemis de la Tradition pour l’aider à demeurer vivante : « Celui qui creuse une fosse y tombe, Et la pierre revient sur celui qui la roule. (Proverbes 26 :27) ».

Cela ne veut pas dire que nous devrions tout simplement prier et laisser Dieu faire tout comme les idéologues néo-Catholiques vont maintenant déclarer cyniquement dans des tons justes : « Voyez, si vous aviez juste eu confiance dans l'Église, vous auriez dû savoir que le Saint-Esprit inciterait le Pape à faire la bonne chose ». Idéologues comme ils sont, on peut s’attendre qu’ils saluent comme un signe merveilleux du ciel les concessions faites à cette même société de prêtres traditionalistes qu’ils maudissaient et qu’ils jetaient dans les ténèbres du dehors la veille. Mais nous savons mieux : Dieu travaille au moyen d'instruments humains. Les ennemis de la Tradition ont fait leur part, quoique par inadvertance, et nous avons fait la nôtre et devons continuer à la faire.

Voici ce qui doit être dit à ceux qui criaillent encore « schisme » face à ce développement : « Oh taisez-vous, vous ? Allez-vous-en. Trouver quelqu'un d'autre à insulter. Vous êtes pathétiques. Les Papes ne confèrent pas de pouvoir universel schismatique à absoudre les péchés des fidèles catholiques. Et si la Fraternité Saint Pie X étaient vraiment schismatique, François n’aurait pas de juridiction sur elle et Rome devrait considérer tous leurs sacrements comme valides et licites de toute façon comme il le fait pour ceux des Églises Orthodoxes et le décret du 1er septembre serait donc tout à fait illusoire. Si le décret a un sens, la Fraternité Saint Pie X ne peut pas possiblement être en schisme. L'affaire est close. Arrêtez de parler, vous tous théoriciens du schisme. Personne n’écoute plus. Bye bye ! »

Maintenant, le décret du 1er septembre reconnaît la « bonne foi et la pratique sacramentelle » des laïcs fidèles à la Fraternité Saint Pie X mais affirme que leur pratique de la foi est «unie toutefois à la difficulté de vivre une situation pastorale difficile ». Mais la seule raison que leur situation est « difficile » — non pas schismatique pour l'amour du ciel — c’est que le Vatican a toujours refusé de supprimer ce malaise en clarifiant le statut canonique de la Fraternité une fois pour toutes.

Il est grand temps de délivrer la Fraternité Saint Pie X d'un limbe canonique créé juste pour eux. Voici ce que j'écrivais ici en avril, après qu’un vieil ami et successeur de François soit devenu Évêque de Buenos Aires, le Cardinal Mario Poli, celui qui a érigé la Fraternité Saint Pie X en tant que société de droit diocésain (ce qui signifie comme faisant partie de l'Église Catholique) :

« Le « manque de la pleine communion » attribuée à la Fraternité Saint Pie X, même si son clergé et ses laïcs ne sont évidemment pas des Catholiques sous peine d'excommunication, n’est rien d’autre qu’un artifice ad hoc destiné à perpétuer la persécution injuste et plutôt ridicule de ce groupe de fidèles en créant une catégorie spéciale de « probation secrète double » qui est applicable seulement à eux dans l'Église ».

Aussi j’ai aussi fait valoir que la simple émission d'un décret technique régularisant le statut canonique de la Fraternité est tout ce qui est nécessaire pour éliminer l'illusoire « manque de la pleine communion ».

Eh bien, François vient tout juste de publier un tel décret technique. Simplement en le disant, il a régularisé Sacrement de la Confession à la Fraternité Saint Pie X et il aurait pu tout autant régulariser la Fraternité in toto (au complet). Comme l’Évêque Schneider a déclaré après ses visites autorisées par le Vatican auprès des séminaires de la Fraternité, dans ses remarques qu'un certain présentateur Internet essaya désespérément de contre-expliquer dans une diffusion à partir d'un certain entrepôt de Detroit :

« À ma connaissance, il n'y a pas de raisons sérieuses de nier la reconnaissance canonique officielle au clergé et aux fidèles de la Fraternité Saint Pie X, d’ici là ils devraient être acceptés comme ils sont ».

Ce fut en effet la requête de Mgr Lefebvre au Saint-Siège : « Acceptez-nous tels que nous sommes ».

Espérons et prions que François les accepte comme ils sont par l'octroi de la reconnaissance canonique explicite. Au complet. Plus d’arguties ridicules et sourds à partir des livres de droit canon. Après tout, François semble enclin à accepter tout le monde comme ils sont. Dans les desseins de la Providence, qui peuvent être tout ce qui est nécessaire pour mettre fin à la torture Chinoise affolante du goutte à goutte, du goutte à goutte de l'eau canonique à laquelle la Fraternité Saint Pie X — la seule dans l'histoire de l'ensemble de l’Église Catholique — qui en a été soumise.

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