Par : David Martin
Contributeur chez One Peter Five
Le 28 juillet 2017
SOURCE : One Peter Five
Il est souvent dit par des conservateurs démoralisés par les changements dans l'Église catholique — des changements qui semblent s’être accélérés exponentiellement ces dernières années — que le Concile Vatican II était un bon Concile, mais qu'il a été mal interprété. Si ces bonnes personnes étaient mieux informées sur ce qui s'est passé au Concile, elles ne diront jamais rien de tel. Le Concile Vatican II a effectivement commencé avec de bonnes intentions, mais il a été détourné lors de la séance d'ouverture par des Évêques rebelles parce que le Pape avait planifié le Concile sans leurs conseils et contre leurs intentions.
Nous croyons comprendre que le Cardinal Tisserant, le principal rédacteur du Traité de Moscou avec le Vatican en 1962 et qui a présidé la séance d'ouverture, faisait partie de ce projet d'usurpation du Concile de Vatican II. Selon Jean Guitton, le célèbre académicien Français et ami personnel du Pape Paul VI, Tisserant lui a montré une peinture de lui-même et de six autres, et il a dit à Guitton : « Cette image est historique ou plutôt symbolique. Elle montre la rencontre que nous avons eue avant l'ouverture du Concile lorsque nous avons décidé de bloquer la première session en refusant d'accepter les règles tyranniques prévues par Jean XXIII » ( re : Vatican II in the Dock, 2003).
Au centre de ce coup d'État pour renverser Vatican II figuraient les Cardinaux Alfrink, Frings et Liénart de l'Alliance du Rhin. Leur objectif était de prendre le contrôle des commissions de rédaction conciliaires. Un vote crucial devait être pris pour déterminer les membres de ces commissions lorsque le Cardinal Liénart, soupçonné d’être un Franc-Maçon, a saisi le micro pendant un discours et a demandé que la liste des 168 candidats soit rejetée et qu'une nouvelle liste de candidats soit établie. Son geste étrange a été pris en compte par le Concile et les élections ont été reportées. L'action de Liénart a dévié le cours du Concile et a été louangée comme une victoire dans la presse. La date était le 13 octobre 1962, le 45e anniversaire de la dernière apparition de Notre-Dame à Fatima. ( re : Père Ralph Wiltgen, « The Rhine Flows into the Tiber » [ Le Rhin coule dans le Tibre ] )
Dans son allocution du 14 février 2013 au clergé de Rome, le Pape Benoît XVI raconte brillamment ce coup d'État lors du Concile Vatican II : « Au programme pour ce premier jour, il y avait les élections des Commissions et des listes de noms ont été préparées en ce qui était destiné à être impartial, et ces listes ont été mises aux voix. Mais tout de suite, les Pères ont déclaré : « Non, nous ne voulons pas simplement voter pour des listes préparées à l’avance. Nous sommes le sujet ». Ensuite, il a fallu reporter les élections, parce que les Pères eux-mêmes ... voulaient préparer les listes. Et il en fut ainsi. Le Cardinal Liénart de Lille et le Cardinal Frings de Cologne avaient déclaré publiquement : non, pas de cette façon. Nous voulons faire nos propres listes et élire nos propres candidats ».
Le prééminent Romano Amerio, qui avait déjà contribué de manière significative à la rédaction du schéma original du Vatican II, cite comment le cadre juridique du Concile a été violé par cet acte : « Ce écart au plan initial » est survenu « par un acte qui a brisé le cadre juridique du Concile » si bien que « le Concile s’est créé lui-même, de façon atypique et imprévue » ( re : Prof. Romano Amerio, Iota Unum, 1985)
Après avoir bloqué le vote de façon illégale, ce « groupe Rhénan » rebelle a recouru à des méthodes abusives pour forcer l'installation d'un certain nombre de leurs membres sur les commissions de rédaction de sorte que près de soixante pour cent des commissions étaient maintenant présidées par des « théologiens suspects » qui avaient été antécédemment interdits sous Pie XII. Cela comprenait des dissidents comme Hans Kung, Schillebeechx, Frings, Danielou et le pseudo-mystique Karl Rahner, le chéri du Concile, qui pour l'intégralité de Vatican II sortait avec la célèbre féministe Luise Rinser qui avait préconisé l'avortement et les femmes prêtres. ( re : Fr. Karl Rahner-Heresy et Amor, John Venari) Les ennemis de la Foi ont capturé les positions clés du Concile, leur permettant ainsi de rédiger des documents perfides pour égarer l'Église, c'est-à-dire les 16 documents de Vatican II.
Les vrais documents conciliaires étaient les 72 schémas que Jean XXIII avait approuvés avant le Concile. Selon l'Archevêque Lefebvre, qui avait été nommé au Comité préparatoire central pour vérifier tous les documents, les schémas étaient orthodoxes, ils se montraient à la hauteur et auraient dû être utilisés mais, à son grand désarroi, le Concile sous la direction de ces pirates conciliaires a rejeté le schéma général du Pape Jean XXIII. Considérons les paroles de Mgr Lefebvre :
« Dès les premiers jours, le Concile a été assiégé par les forces progressistes. Nous l'avons ressenti, l'avons senti ... Nous avons eu l'impression qu'il y avait quelque chose d'anormal et cette impression a été rapidement confirmée ; quinze jours après la séance d'ouverture, aucun des soixante-douze schémas ne restait. Tous avaient été renvoyés, rejetés, jetés aux poubelles... L'immense travail qui avait été accompli était détruit et l'assemblée se trouvait les mains vides, sans rien de prêt. Quel président d'une réunion d’un conseil d'administration d’une entreprise, aussi petite soit-elle, accepterait de continuer sans agenda et sans documents ? Pourtant, c'est ainsi que le Concile a commencé ». (Archevêque Lefebvre, Lettre ouverte aux Catholiques confus, 1986)
Benoît XVI lui-même souligne comment un « Concile virtuel » s'est levé pour usurper le « Concile réel » lors de Vatican II, se lamentant que cela a « créé tant de catastrophes ». (Discours au clergé de Rome, 14 février 2013) Le Pape Paul VI a également déclaré que les bons efforts de Vatican II ont été entravés par « le diable » qui est venu « pour étouffer les fruits du Concile œcuménique » (29 juin 1972).
Par conséquent, les changements radicaux d'aujourd'hui ne reflètent pas une interprétation erronée de Vatican II, mais une véritable interprétation telle que prévue par les architectes libéraux. Les quelques bonnes parties des documents écrits par les quelques bonnes personnes ont été simplement permises et entremêlées dans l’ensemble des documents afin d’agir comme une couverture religieuse pour s’assurer de la signature du Pape Paul VI, sans laquelle le plan progressiste n’aurait jamais réussi. À cette fin, il était plus important pour les libéraux du Vatican que les documents paraissent orthodoxes plutôt que libéraux.
L'essentiel de leur plan était de relancer la cause de Luther sous prétexte d'une réforme et de fusionner l'Église Catholique avec d'autres religions du monde. Le Père Edward Schillebeeckx, une figure importante du Concile, a même dit : « L'accusation de connivence avec la Réforme n'est donc pas sans fondement ».
Considérons la vision du Franc-Maçon du XIXe siècle et prêtre excommunié, Canon Roca (1830-1893), qui a prédit que « la liturgie de l'Église Romaine subirait bientôt une transformation dans un Concile œcuménique » dans un mouvement « pour priver l'Église de son caractère surnaturel, de l'amalgamer avec le monde, d'entrelacer les dénominations oecuméniques au lieu de les laisser opérer côte à côte comme confessions distinctes, et ainsi d’ouvrir la voie à une religion mondiale standardisée dans l'État centralisé du monde ».
Plus d'une fois, il est apparu que Notre-Dame, dans son Troisième Secret de Fatima, aurait parlé d'un « mauvais Concile et d'une mauvaise Messe ». Cela a été signalé par Fatima Crusader en mai 2009 et encore par One Peter Five en mai 2016. Selon les deux rapports, le Cardinal Ratzinger [maintenant Benoît XVI] a déclaré à son bon ami, le Père Ingo Dollinger, à la fin de l'été 2000, qu’il y a encore une partie du Secret de Fatima qui n'a pas encore été publié et que le Secret parle d'un « mauvais Concile et d'une mauvaise Messe » qui devait venir dans le futur.
Un mauvais Concile et une mauvaise Messe s'harmoniseraient certainement avec la prédiction de Canon Roca selon laquelle la liturgie « va bientôt subir une transformation au sein d'un Concile œcuménique ». Parmi les instructions qui ont accompagné ce Concile œcuménique, il y a eu, le 26 septembre 1964, l'Instruction sur la Liturgie, l'Inter Oecumenici, qui a décrit la nouvelle décision pour la Messe et le sanctuaire. L'article 91 se lit comme suit :
« L'autel principal devrait de préférence être autonome, permettre de marcher autour de lui et de faire la célébration face au peuple »
Comment les gens peuvent-ils dire que Vatican II a été mal interprété lorsque son appel à la « célébration face aux gens » a été mis en place comme une norme universelle peu de temps après le Concile ? Ce changement, sans précédent dans l'histoire de 2000 ans de l’Église, a été soigneusement calculé pour provoquer un changement d'orientation où l'accent est mis sur la communauté et non sur Dieu.
Inter Oecumenici (l'instruction de 1964 sur la mise en œuvre de Sacrosanctum Concilium, produite par la Congrégation des Rites) a également appelé à la « suppression » des Prières Léonines après la Messe, c'est-à-dire les trois Ave Maria, le Salve Regina et la Prière à Saint-Michel (Article 48). Et la suppression de ces prières a bien eu lieu après le Concile.
Le document Sacrosanctum Concilium a appelé à une révision globale de la Messe, où les « éléments » archaïques accumulés dans le temps « doivent maintenant être écartés » et « les rites doivent être simplifiés » afin que « la participation active des fidèles puisse être plus facilement atteinte ». (Article 50)
Cela a également été possible avec la mise en œuvre de la Messe Novos Ordo alors que la nouvelle Messe n'a pas renforcé quelque participation en Dieu, mais notre aliénation de Dieu. La « participation active », comme Dieu le voit, est que nous soyons impliqués dans notre religion en assistant à la Messe, en se confessant, en lisant la Vie des Saints et en sanctifiant nos âmes dans la crainte de Dieu. Mais ce que les libéraux voulaient dire par là, c’est que nous devrions être affairés — des activistes dynamiques qui s'engagent dans la révolution liturgique contre la Messe et la prêtrise.
Certains soutiennent encore que les documents Vatican II ne contiennent aucune erreur, mais qu’ils sont simplement ambigus dans leur libellé, mais ils se pendent avec leur propre argumentation, car l'ambiguïté est l'arme fumeuse du diable et elle est la preuve la plus claire que les documents sont poisseux. Dieu n'est jamais ambigu, mais est toujours clair, direct et juridique, si bien que des documents si déformés qui « parlent des deux côtés de la bouche » sont des cadeaux grecs dont Dieu n'est pas l'Auteur par conséquent.
Les documents en fait peuvent être tout à fait sans équivoque. Par exemple, ils proposent que Dieu « utilise les autres religions comme moyen de salut » (Unitatis Redintegratio), qu'il est « souhaitable que les Catholiques se joignent à la prière avec leurs frères séparés » aux « services œcuméniques pour l'unité » (8) , que la liturgie de la Sainte Messe en 1962 avait besoin d'une « restauration générale » (Concilium 21), que l'Église dans sa mise en œuvre liturgique devrait accueillir la diversité culturelle (37) et que l'autel soit réintégré pour permettre à la Messe de faire « face au peuple ». Le fait est que ces aberrations semblables ont été adoptées à notre époque conformément aux propositions du Vatican II, alors comment les gens disent-ils que le Concile a été « mal interprété ».
Le document Nostra Aetate de Vatican II déclare que « les Musulmans adorent le Dieu unique, vivant et subsistant en lui-même ; miséricordieux et tout-puissant, le Créateur du ciel et de la terre qui a parlé aux hommes » (3).
Est-ce que cela a également été mal interprété ? Le Christ, dont la Divinité est rejetée par le Coran, est le seul Vrai Dieu qui a parlé aux hommes, alors est-ce que nous interprétons mal le Concile en alléguant qu'il donne de la dignité à une religion idolâtre ? Non, nous ne le faisons pas. Les Pères du Concile ont apparemment oublié le précepte Coranique selon lequel les Chrétiens devraient être pourchassés et tués. (Quran 2 :191) Ont-ils négligé le fait que l'Islam a frappé l'Église du « Dieu Unique » depuis le sixième siècle ?
Au fait, le fameux ex-prêtre et avocat du mariage homosexuel Gregory Baum, qui était marié à une ex-religieuse en tant que prêtre et qui pendant des décennies vivait une vie homosexuelle active, est celui qui a rédigé Nostra Aetate pour le Concile de Vatican II.
Le Dr Michael Higgins, vice-président de la Mission et de l'Identité Catholique à l'Université du Sacré-Coeur de Fairfield, dans le Connecticut, a rendu hommage à Baum. Cet hommage fut publié dans la revue Commonweal en 2011 et souligne le rôle clé de Baum au cours du Vatican II. « Le Concile a été la confection de Gregory Baum » a-t-il écrit. « Il a servi à diverses fonctions sur les commissions chargées de la préparation des documents ... Débutant son travail en novembre 1960, il l'a conclu avec la fin du Concile en décembre 1965, un apprentissage qui a abouti à sa rédaction du premier brouillon de Nostra Aetate ».
Compte tenu de la dimension humaine particulièrement peu orthodoxe dans la rédaction et l'approbation des documents conciliaires, dans quelle mesure peut-on être confiants que le Concile, dans l'ensemble, était une œuvre du Saint-Esprit ?
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